Chapitre 46 : Ambre
Chapitre 46 : Ambre
— On se revoit ce soir alors ma belle, me demande-t-il en déposant des baisers dans mon cou.
Comment résister à tant de douceur, je ne me souviens pas lui répondre autre chose qu'un hochement de tête. Trop distraite par ce qu'il fait subir à ma peau. Il se sépare de moi et m'embrasse délicatement. À travers ce baiser, je peux ressentir son amour. C'est assez dur à expliquer, mais c'est comme si dans ce geste il me disait : je t'aime. Nous finissons par nous détacher l'un de l'autre, et mon corps se couvre de frisson. Sa chaleur me manque déjà, elle est comme une bulle qui me rassure.
— Alors à ce soir, pas de bêtise en mon absence, lâche-t-il en me faisant un clin d'œil.
Moi, faire des bêtises, jamais de la vie. Par contre, un énième mensonge c'est sûr ! Je lui ai menti dans les yeux alors que nous venons à peine de nous réconcilier. Lui cacher la libération de Matt est peut-être la pire décision que je pouvais prendre. S'il l'avait su, il serait entré dans une colère noire. Ma protection serait devenue essentielle au détriment de sa vie. J'ai failli perdre ma meilleure amie, je ne veux pas que cela se produise. C'est mon problème, pas le sien, il m'est impossible de lui imposer ce fardeau.
En attendant, deux personnes me doivent des réponses convaincantes. Je les appelle en FaceTime. Le visage de mes parents apparaît soudain, ils sont tous joyeux de m'avoir au téléphone. Pourtant, cet appel n'a rien de courtois ou de gentil. Je veux savoir la vérité :
— Vous comptiez me le dire quand au juste que Matthew avait été libéré ? attaqué-je immédiatement sans leur laisser le temps de bavarder. Vous attendiez peut-être qu'il me retrouve et qu'il me fasse à nouveau du mal !
Ma patience a atteint ses limites. Ma colère contre eux est difficile à contenir. On ne parle pas d'un détail sans intérêt, mais bien de la libération de l'homme qui a ruiné ma vie il y a deux ans. Mes parents ont bien vu à quel point cela m'a détruite. Toutes les fois où ils ont dû me récupérer à la petite cuillère. Les périodes où je me faisais insulter au lycée à cause de mon poids. Tout ça est de sa faute à lui ! Et savoir qu'il traîne possiblement dans les parages sans en avoir été averti me rend folle.
— Ambre... ma chérie, on a pensé bien faire, bégaie ma mère.
Ces mots n'aident pas à faire descendre la pression. Au contraire, ils ont pensé à ma place comme si j'étais encore une petite fille fragile.
— Ce que veut dire ta mère, c'est que nous avons choisi de ne rien te dire pour te protéger. Nous savons à quel point son harcèlement t'a plongé dans une période de peur et d'angoisse et nous ne souhaitions pas que ça recommence, avoue-t-il d'une voix bien plus posée que ma mère.
Au fond, je ne peux pas leur en vouloir longtemps. Ils ont pensé à mon bien être actuel. Pourtant, je dois leur faire comprendre qu'une telle décision ne peut plus être prise égoïstement. Il s'agit de ma vie, et peu importe à quel point il m'a fait du mal, je n'envisage pas qu'il emporte dans sa tombe un morceau de mon âme.
— Vous ne pouvez plus décider à ma place désormais. J'ai vingt ans dans quelques jours et je ne suis plus une adolescente. C'est à moi de juger ce qui est bon pour moi ou non.
— Nous comprenons ma chérie, ne nous en veut pas, nous ne pensions qu'à ton bien être.
Je leur pardonne instinctivement, et nous finissons par raccrocher. Je me laisse tomber dans le canapé, épuisée par toutes ses émois. Il me faut quelques minutes pour souffler avant d'aller rendre visite à Ava. Ces derniers jours ont été riches en émotions et je ne sais plus trop où j'en suis. Tout s'accumule et j'ai la sensation d'être prise au piège sous une montagne de problèmes et de questions.
La sonnerie de mon téléphone me fait sursauter. Je m'étais assoupie pendant quelques secondes. Sans regarder qui m'appelle, je réponds rapidement :
— Bah alors Ambre, tu attendais mon appel avec impatience, ricane sournoisement une voix que j'aurais préféré ne plus jamais entendre.
Aucun mot ne parvient à franchir mes lèvres, la peur me tétanise. Je viens de dire à mes parents que je ne suis plus une gamine pourtant, dès que sa voix s'est fait entendre, j'ai été paralysé par l'effroi.
— Tu n'es pas heureuse de m'écouter, moi je le suis après toutes ces années sans se voir. J'espère que tu n'es pas déçu que je sois sorti un peu plus tôt que prévu.
Il se joue encore une fois de moi. Je suis totalement apeurée de l'avoir au téléphone, mais savoir qu'il y a une distance entre nous me réconforte. Pourtant, ses paroles sont chargées de sous-entendu qui me dégoûte :
— Ce que j'aimerais glisser mes mains dans tes cheveux si soyeux. Ces lèvres charnues me manquent, j'ai si hâte de te revoir, énonce-t-il d'une voix excitée par la situation.
Instinctivement, je passe ma main dans mes cheveux comme pour m'assurer que personne d'autre ne les touche.
— Je rêve de poser ma bouche sur la tienne pour effacer le baiser que ce bâtard t'a donné, voir ses mains caresser ton visage, ses lèvres te caresser la nuque m'a rendu fou.
Un frisson d'angoisse me traverse le corps, comment peut-il savoir que Dixon m'a embrassé et touché de cette manière. Je tourne instinctivement sur moi-même comme pour le trouver caché derrière un meuble.
— Tic Tac, ma belle, l'heure des retrouvailles a bientôt sonné, m'annonce-t-il avant de raccrocher brusquement.
Cette conversation a remué en moi des sensations que je pensais enterrées à jamais. Une nausée me vient en songeant à ses mains sur mon corps. Sans plus attendre, je me précipite dans les toilettes et rends mon dernier repas. Je me lave les dents, me sentant sale. Le regard que me renvoie le miroir est affligeant, mon visage est marqué par la peur. Le trop-plein d'émotions me fait éclater en sanglots. Je me laisse glisser le long du mur et mes mains couvrent mon visage. Le temps passe sans que je ne puisse m'en rendre compte. C'est encore une fois mon téléphone qui vient me sortir de mes pensées.
Pendant un instant, je laisse ma main en suspension dans l'air en imaginant que ça pourrait à nouveau être lui.
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Hey,
La fin se rapproche petit à petit et la pression monte d'un cran, quelque chose me dis que la suite risque d'être riche en révélation.
Bye bye.
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