Chapitre 4 : Dixon
-Eh Dix, ça te dit d'aller manger chez Pizzalino ? m'invite Max.
Mon meilleur ami me prend par les sentiments, cette nourriture est absolument délicieuse. Il me faudra faire quelques exercices supplémentaires pour l'éliminer.
-Tu sais que je ne peux pas refuser une telle proposition !
Je n'ai pas vu le temps passer depuis l'ouverture de la salle. Les clients étaient particulièrement demandeurs d'aide aujourd'hui. Max a même dû me rejoindre, lui qui déteste montrer les gestes aux abonnés.
Comme si sa idée de repas avait réveillé mon estomac, ce dernier se met à gargouiller.
-Un peu de graisse ne nous fera pas de mal, je te suis, annoncé-je, songeant déjà de cette garniture fondante en bouche.
Je ne suis pas un de ces sportifs qui se goinfre de protéines en pot. Je fais attention à mon alimentation sans pour autant me priver.
-Je rêve d'une pizza aux pepperonis, avec une tonne de fromage, se confie-t-il avec un ton presque malheureux.
-Ton dernier date t'a lâché ?
Lorsque Max se fait larguer, sa technique consiste à manger une quantité insoupçonnable de nourriture. Jusqu'à ce que son corps ne soit plus en mesure d'en accepter. Il est, ce que l'on appelle, un cœur d'artichaut. Mon meilleur ami craque vite sur une nana, seulement dès que cela devient sérieux, la fille met fin à leur histoire. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi il n'a pas de relations solides et durables. Quand j'essaie d'en discuter avec lui, la conversation tourne court.
-Ouais, encore une qui ne cherchait qu'un plan cul. Je crois bien que je suis un aimant pour les aventures d'un soir, annonce-t-il tristement.
Cette fois-ci, Max me semblait très attaché à cette fille, je suis peiné par ce qui lui arrive. Il est bien plus qu'un simple ami, je dirais qu'il fait partie de ma famille comme un frère. Nous ne partageons pas le même sang, mais ce lien est tellement plus fort. S'il tombe, alors je sombrerai avec lui.
-Je suis désolé mon pote, un jour tu trouveras la bonne, j'en suis certain. Ça ira mieux après avoir dévoré cette sublime pizza.
C'est le discours typique que l'on sert à ses proches en cas de coup dur, je sais. Seulement réconforter les autres n'est pas une de mes qualités.
-Je n'en suis pas aussi sûr que toi, annonce-t-il, découragé par tous ces échecs.
-Et ne te laisse pas abattre, tu es un mec génial, honnête et sincère. Et si aucune fille n'est capable de le voir, ce n'est pas ta faute.
Qu'est-ce que je viens de vous dire, je suis nul en conseil. Là, je sens que je m'enfonce.
-Tu le penses réellement ? m'interroge mon meilleur ami.
Le Max nostalgique fait son apparition, j'aurais mieux fait de me couper une couille plutôt que d'essayer de le rassurer.
-Je ne mens jamais, tu te souviens.
-Tu as probablement raison, me souri-t-il.
Finalement, cette histoire se finit plutôt bien. Intérieurement, je suis content, pas besoin de sacrifier un morceau de mon corps.
-On se la mange cette pizza !
-Bien sûr, j'en salive déjà, déclaré-je, en refermant la salle.
Nous fermons rarement le midi afin de ne pas perdre de clientèle, excepté le mardi. Être ouvert presque non-stop dans une journée, c'est éreintant. Alors avec Max, nous avons pris la décision de baisser le rideau une fois par semaine pour le déjeuner. À cette occasion, nous mangeons ensemble.
Nous nous dirigeons vers la pizzeria, située à peine à cinq minutes de la salle. C'est de loin les meilleures pizzas que j'ai pu savourer de ma vie. Une pâte fine à la fois moelleuse et craquante, une sauce tomate faite à partir de produits frais. Un vrai régal pour les papilles. Lorsque nous arrivons là-bas, une bonne odeur envahit nos narines. Les plats sont cuits au feu de bois, leur donnant un goût légèrement fumé : un véritable délice.
Une foule importante tente de se frayer un chemin vers le comptoir pour que Silvio, le pizzaiolo prenne leur commande. Par chance, Max avait téléphoné afin que notre repas soit prêt lors de notre venue. Nous zigzaguons entre les clients, tous plus affamés les uns que les autres. On dirait que c'est la guerre. En même temps, je les comprends, je me battrais aussi pour ce délicieux repas. Max finit par atteindre le point de retrait avant moi. Je stoppe ma course au milieu du chemin, puis retourner finalement vers l'entrée pour l'attendre. Ces gens sont absolument fous, on se croit en plein concert tellement la foule se meut en symbiose.
Le précieux sésame récupéré, nous reprenons la direction de la salle. Inconsciemment, nous pressons le pas pour arriver le plus rapidement possible. Une fois à l'intérieur, nous déposons nos affaires, pour partir vers la pièce de repos. Cette salle est plutôt grande, elle dispose de deux canapés pour se reposer en cas de fatigue intense. Nous avons une petite cuisine pour faire réchauffer nos mets, ainsi qu'une table pour les déguster. Et enfin la cerise sur le gâteau, c'est l'écran plat qui se situe en face du coin repos. Nous nous installons pour profiter de cette merveille. Quand je croque dans celle-ci, un gémissement de plaisir quitte mes lèvres.
-Mon Dieu que c'est bon, un véritable orgasme culinaire, s'exclame mon ami un peu plus heureux qu'il y a quelques minutes.
Et non, Max, n'exagère absolument pas. Ce que l'on tient dans nos mains est un pur bonheur.
-Tu as réussi à dormir cette nuit ? me demanda-t-il.
Un frisson de tristesse s'empare de moi, le souvenir de mon dernier cauchemar revient à la charge. Pourtant, je ne désire pas accabler Max avec mes problèmes, cela fait déjà tant d'années qu'il essaie de me soutenir.
-Moyennement, c'est toujours compliqué, tu dois t'en douter.
-Ça, je le sais et j'aimerais tellement pouvoir t'aider. Ce que je voulais réellement connaître, c'est si tu t'étais remis de l'incident d'hier soir ?
J'ai tout raconté à Max en arrivant ce matin. Il m'a d'abord demandé si tout le monde allait bien. Avant de remarquer que cette fille m'avait perturbé plus que je ne le pensais.
-À vrai dire, je n'en sais rien. C'était flippant, quand je l'ai vu surgir d'un seul coup. J'ai eu un bon réflexe. En venant ce matin, j'ai roulé tellement lentement, pour éviter un nouvel accident, que je me suis fait dépasser par un grand-père.
Max lâche sa part de pizza et éclate de rire. Il se tient désormais le ventre, ses épaules bougent en rythme avec son hilarité. Le voir comme ça me donne envie de me marrer à mon tour. Et je ne peux m'empêcher de le rejoindre. Le calme commence à revenir au bout de quelques instants et nous finissons de manger tranquillement en débriefant notre matinée de travail.
-Au fait, tu te souviens que je ne suis pas là cet après-midi ? lui lancé-je pour tenter de retrouver un peu de quiétude.
-Oui, ne t'inquiète pas, et tiens mes clés de voiture.
J'attrape les clés au vol, mon sublime bolide n'a pas de remorque pour aller chercher notre nouveau matériel. Le pick-up de Max est plus adapté, en plus notre fournisseur se trouve à une heure de route donc je ne préfère éviter tout risque.
-Merci, je serais de retour vers seize heures, soit prêt à m'aider.
-Prends le temps dont tu as besoin, je m'occupe de tout. Je vais spécifier au client que pour cet après-midi, ils devront se débrouiller seuls, indique-t-il avec détermination.
-Tu gères vraiment. Tu m'appelles si tu as le moindre pépin.
-Mais oui, allez, bouge de là.
Ma pizza à peine terminée que mon meilleur ami me dégage gentiment.
-Sympa, tu me vire de la salle où je suis en train de rêver ? le questionné-je avec humour.
Max me fait un signe de la main en guise d'au revoir décuplant ainsi mon rire. Je me dirige vers sa voiture, puis prends la route en direction de Morristown dans le New Jersey. Espérons que je parviendrai à dépasser les 50 km/h.
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Hey,
J'espère que vous allez bien et que vous appréciez toujours mon histoire. J'essaie de prendre mon temps pour installer les personnages dans l'histoire mais ne vous inquiétez pas, la deuxième rencontre arrive bientôt.
En attendant, n'hésitez pas à partager mon histoire sur les réseaux si le cœur vous en dit.
Bye Bye.
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