Chapitre 31 : Ambre
Chapitre 31 : Ambre
Je crois bien n'avoir jamais vécu un aussi bon weekend que celui qui vient de passer. Dixon n'a pas perdu le nord et nous avons fait quelques séances de sport. Un coach sportif n'est jamais réellement en vacances, pour mon plus grand plaisir. Je dois avouer que j'ai passé plus de temps à admirer son corps sculpté qu'à réellement travailler mes squats.
Lorsqu'il m'a dit qu'il m'aimait, je n'osais pas y croire. Un homme aussi séduisant que lui m'aime, moi, une fille un peu trop ronde. Savoir que pour lui mon corps n'est pas un défaut, mais bien une tentation me fait tellement de bien. Le retour à la réalité va être compliqué, mon envie de retourner en cours est proche de zéro, mais toutes les bonnes choses ont une fin.
Après deux heures de route, nous arrivons enfin près de mon appartement, et sans savoir pourquoi une tension apparaît dans mon ventre. Une sorte de mauvais pressentiment me saisit, j'essaie de le balayer en me disant que rien de négatif ne va se produire après une fin de semaine aussi intense. Une main émerge soudain devant mon visage me faisant sursauter. Je me tourne vers son propriétaire et Dixon me regarde bizarrement.
— Tout va bien chérie ? m'interroge-t-il soucieux.
L'utilisation de ce terme affectueux me donne chaud, et me fait immédiatement sourire. Ses mots matérialisent notre relation.
— J'aime que tu m'appelles comme ça.
— Ne détourne pas ma question Ambre, me dit-il sur un ton presque sévère.
Comment lui dire que je sens qu'un truc ne tourne pas rond sans passer pour une folle ? Pour autant, je ne me vois pas lui cacher cette intuition. Pas en ce moment alors que j'ai l'impression d'être constamment suivi, en plus des messages de menace que je reçois.
— J'ai un mauvais pressentiment, je ne veux pas te quitter, lâché-je sans lui jeter un seul regard tout en me triturant les mains.
Sa main saisit la mienne et avec l'autre il capture mon menton pour me faire tourner la tête dans sa direction, il dépose un baiser délicat sur mes lèvres. Nous ne restons pas sages pendant très longtemps, la fougue s'empare de nous, et sa langue vient caresser la mienne puis tout autour de moi disparaît, comme si je n'étais pas maître de moi-même. Il décolle sa bouche de la mienne me faisant retomber les pieds sur terre.
— Je vais te raccompagner, et tout va bien se dérouler. Je ne te quitte pas d'une semelle.
Ses paroles sont les encouragements dont j'avais besoin pour me ressaisir et oublier la peur qui m'envahit. Il prend mon sac dans le coffre tel un gentleman, je me demande s'il le fera encore dans quelques années. Il faut que je réfrène mon cerveau, m'imaginer avec lui sur du long terme est assez facile tant nous passons de bons moments ensemble. Je suis toujours sur mon petit nuage, il m'a avoué qu'il m'aimait pourtant, je ne parviens pas à m'enlever de la tête que ne c'est pas un rêve.je crois que c'est un rêve et que je vais me réveiller. Encore une fois, c'est sa voix qui me sort de mes pensées :
— A quoi tu penses ? me demande-t-il curieux
— À toi, soufflé-je si bas qu'il lui est presque impossible de le percevoir.
Toutefois, c'est le cas à en juger par son sourire éclatant. Je n'ai pas le temps de réfléchir à autre chose que sa bouche se dépose sur la mienne. C'est impressionnant le pouvoir qu'il a sur moi. En un rien de temps, j'oublie tout ce qui m'entoure, me concentrant uniquement sur l'homme qui m'embrasse avec passion. Les secondes se transforment en minutes, nous sommes toujours sur le trottoir en pleine ville pourtant, c'est le cadet de mes soucis. Finalement, Dixon met fin à ce moment, je passe discrètement mes doigts sur mes lèvres gonflées par cet échange. Et à en juger par le petit sourire en coin du coupable, il n'en est pas peu fier.
Nous montons les escaliers, l'ascenseur a décidé de faire des siennes, malgré mes venues répétées à la salle, lorsque nous parvenons à mon étage le souffle me manque. Plus jamais cet ascenseur ne tombera en panne ou bien je partirai chez Dixon. Quatre étages, ça représente beaucoup de marches, trop de marches...
Ma pensée est vite coupée par le bras de Dixon qui me saisit sans ménagement pour me faire reculer. Je me tourne vers lui, étonnée de son comportement, mais son visage est focalisé sur ma porte d'entrée. À mon tour de regarder dans cette direction et un petit cri sort d'entre mes lèvres avant que ma main ne se pose dessus. L'encadrement est fracassé, étant au bout du couloir, personne ne semble avoir remarqué les dégâts. Instinctivement, je bouge pour rentrer dans mon appartement, mais Dixon m'en empêche, comme dans les séries policières, il m'indique de ne pas faire de bruit et me place derrière lui.
La peur me tiraille le ventre, encore un coup de ce harceleur mystère. Je suis autant effrayée par ce cambriolage que de savoir que je vais devoir dire la vérité à Dixon sous peu. Comment lui dire que cela fait déjà plusieurs semaines que l'angoisse me tord le ventre, cette impression d'être suivie est constamment présente, les lettres de menaces se sont faites plus régulières, et violentes. Rien que de penser à la réaction de Dixon, mon corps se couvre de frissons. Mon appartement ne se composant que de deux pièces, il est facile de voir qu'il n'y a plus personne.
La plupart de mes affaires sont retournées pour autant, tout semble être encore là. L'unique chose qui me brise le cœur, c'est voir la toile que je préparais pour la salle complètement éventrée. J'appose mes doigts, et les larmes me viennent, des heures de travail jeter en pâture, mais surtout je souhaitais faire la surprise à Dixon et c'est gâché. Sa voix grave parvient à percer ma bulle, je l'entends parler avec quelqu'un au téléphone, ses nerfs sont sur le point de lâcher, je crois bien ne l'avoir jamais dans cet état.
— Ambre, tout va bien d'accord, j'ai prévenu la police, elle ne devrait pas tarder, ne touche plus à rien.
Je me relève, les larmes sillonnant mes joues, pourquoi moi ? Pourquoi cet individu m'a pris en grippe, cette haine est incompréhensible. Une sensation d'étouffement m'empoigne les tripes, comme lorsque l'on avait eu une coupure de courant, la panique me gagne. Inconsciemment, je recule, pour m'échapper de cet appartement que j'aimais tant, mais qui ne m'appartient plus désormais. Dixon remarque ma détresse et tente de s'approcher, mais je ne lui laisse pas le temps de m'attraper et dévale les escaliers à toute vitesse.
Une envie irrépressible de prendre une bouffée d'air frais me submerge. Les quatre étages défilent, et la porte d'entrée de l'immeuble s'offre à moi, mais avant de franchir le seuil un bras intercepte le mien. À la réaction de mon corps, je n'ai pas besoin de me retourner pour découvrir son identité. Dixon ramène mon corps contre le sien et passe ses bras autour de mon ventre.
— Ne te renferme pas ma belle, je suis là pour toi, me susurre-t-il apaisant immédiatement la tension qui régnait.
Il est ma bouée de secours, il m'a sauvée de l'océan de peur dans lequel j'étais plongée. Pendant de longues minutes, je ne fais aucun mouvement, profitant de mon étreinte avec Dixon. Nous avons beau être au milieu de l'entrée de mon immeuble, rien ne nous perturbe. Tout à coup, il se détache de moi, ne saisissant pas pourquoi, je lève mon regard vers le sien.
— La police vient d'arriver, il va falloir remonter ça va aller ?
Mon hochement de tête semble le détendre. Il devait redouter que ma peur reprenne le pas, mais j'ai compris que grâce à lui je pouvais traverser beaucoup d'épreuves.
— Monsieur... vous nous avez appelés pour un cambriolage, c'est bien cela ?
Le policier questionne Dixon donnant une dimension plus sérieuse à la situation. Quand j'y repense, qui pourrait bien me vouloir du mal ? La seule personne qui me vient en tête est derrière les barreaux pour encore quelques années, alors ce ne peut pas être lui. Dans ce cas-là, qui m'en veut autant pour me harceler quotidiennement, et me cambrioler ? Voyant que les policiers se mettent en mouvement pour rejoindre mon appartement, je leur emboîte le pas.
Monter les quatre étages est toujours une corvée, deux fois en l'espace de quelques minutes c'est beaucoup trop. Même si je dois avouer que je ne peine pas comme avant, cette constatation me tire un sourire, je suis fière des efforts que je fais pour retrouver un corps dans lequel je me sente bien. Je le dois aussi à Dixon, sans sa motivation sans faille, il est fortement possible que j'aurais abandonné.
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Hey,
Un deuxième chapitre en une seule semaine, j'espère que vous allez l'apprécier, on commence doucement à arriver vers la fin de l'histoire.
Quel est votre chapitre favori pour le moment ?
Bye bye.
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