Chapitre 29 : Ambre

Le cours pour lequel je devrais être attentive ne me passionne pas. Je me remémore notre soirée d'hier après notre sortie au musée. Nous apprenons à découvrir nos corps encore et encore, et j'apprécie la patience de Dixon. J'ai terriblement envie de lui, à chaque fois que son regard se pose sur moi des picotements apparaissent dans mon bas-ventre. Je deviens accro à lui.

Mon portable vibre pour la troisième fois en cinq minutes, et c'est bien évidemment l'homme qui occupe mes pensées. Depuis plusieurs jours nous nous envoyons des « sextos », c'est lui qui a m'a proposé ces échanges coquins. Peu réceptive au premier abord, je dois avouer que l'on devient rapidement addict. J'ouvre le dernier message reçu et le rouge me monte aux joues.

Dix : J'ai encore envie de te goûter. Ce que nous avons fait hier ne m'a pas rassasié.

Moi : Je ne me rappelle pas grand-chose, il faudrait peut-être recommencer ?

Je me prends rapidement au jeu, parvenant à me dévoiler en oubliant toute trace de timidité. Du moins, avec lui.

Dix : Tu es sûre que tu ne te souviens de rien. Il me semble pourtant avoir entendu tes gémissements de plaisir.

Si je ne ressemblais pas à une écrevisse avant son dernier message alors ça doit être le cas maintenant. Fermant les yeux, je tente d'oublier notre nuit ensemble pour me concentrer sur mes études. Peine perdue, je continue à discuter avec lui.

Moi : Non rien ne me revient, tu ne dois pas être aussi doué que tu ne le penses.

J'attends impatiemment sa réponse qui ne vient pas. Légèrement déçue de ne pas en recevoir, j'écoute les propos de mon professeur. Il doit sûrement être occupé avec un client. Ou bien, il n'a pas apprécié mon humour. Un peu démoralisée par cette coupure soudaine, je commence enfin à travailler. Ava paraît quant à elle hypnotisée par ce cours.

Notre journée est enfin terminée, et c'est le week-end. La seule chose que je veux s'est passer du temps avec Dixon en espérant qu'il ne soit pas fâché. Je trouve Ava légèrement cachottière, à la fin du cours elle a reçu plusieurs textos et c'est retourné vers moi. On dirait qu'elle manigance quelque chose. En sortant, un bruit de moteur m'interpelle, je connais ce son par cœur. Dix m'attend patiemment dans sa belle voiture. Presque tous les regards sont tournés vers lui comme si personne n'avait jamais vu de berline allemande auparavant. Je me retourne vers mon amie et d'un clin d'œil, je comprends que les deux acolytes ont prévu quelque chose.

— Tu savais qu'il allait venir ?

— Ça se pourrait bien. Amuse-toi bien et je veux tous les détails lundi !

— Hum hum on verra, passe un bon week-end.

Je l'abandonne pour rentrer avec Dix, j'appréhende un peu ne sachant pas ce qu'il me réserve. Lorsque je pénètre dans l'habitacle, son parfum m'emplit les narines. Une certaine excitation s'empare de moi. N'appréciant pas vraiment les surprises, je me demande ce qu'il a prévu. Je ne vais pas tarder à le découvrir.

— Hello toi,

J'ai à peine le temps de lui répondre que sa main passe derrière ma nuque pour m'embrasser fougueusement. Répondant à son baiser avec la même ardeur, je perds totalement la notion du temps. C'est la sonnerie de son portable qui nous ramène à la réalité. Nous nous séparons à contrecœur, il raccroche rapidement et un sourire prend place sur son visage.

— Je t'enlève pour le week-end ma belle, m'explique-t-il joyeusement.

— Tu m'emmènes où ? le questionné-je impatiente de découvrir notre destination.

— Surprise ! On va passer chez toi pour que tu prépares des affaires, et après on décolle.

Boudant légèrement par ce secret qu'il compte bien garder, je pose ma tête contre la fenêtre et admire le paysage. Nous arrivons rapidement à mon appartement. Je me dépêche de gravir les quelques marches pour l'atteindre. Dixon me suit de près, je lui propose de m'attendre dans le salon, mais celui-ci refuse préférant m'accompagner.

— Je prends quoi comme vêtements ?

— Les mêmes que tu portes d'habitude ajoute un gilet et un maillot de bain.

Un maillot de bain, je ne sais même pas si je rentre encore dans celui que j'ai apporté. Voyant que je ne suis pas à l'aise avec cette idée, il se rapproche de moi.

— Il n'y aura que toi et moi ne t'inquiète pas, me dit-il en parsemant ma nuque de baisers.

— Arrête, je n'arrive pas à me concentrer quand tu m'embrasses.

Il se stoppe et un vide se fait derrière moi. Je finis mon sac puis prends ma trousse de toilette, tout est prêt, nous pouvons partir. Dix met le GPS, notre destination est masquée, mais je peux voir que notre voyage durera un peu plus de deux heures. Il ne veut toujours pas me dire où nous allons, je voudrais lui faire la tête seulement je n'y parviens pas. Sa main se pose sur mon genou et instinctivement la mienne la rejoint. La musique me berce doucement et je m'assoupis. C'est une caresse sur la joue qui me réveille, je mets quelques instants à percevoir le paysage autour de nous. Tout est sublime, je fais face à l'eau et tout est si paisible, avec les oiseaux qui gazouillent, je me sens tellement bien ici.

Les larmes me montent, personne ne m'avait jamais emmené faire de road trip, il est si généreux avec moi. Me retournant vers lui, je l'embrasse lentement, en espérant qu'il ressente ce qu'il me fait ressentir. La brise fraîche nous caresse, je m'avance un peu plus vers l'eau. Malgré un train de vie confortable, mes parents m'ont rarement emmené en vacances au bord de l'eau. La sensation du sable sous les pieds, et le courant me font me sentir paisible. L'impression d'être dans un rêve éveillé me prend, les bras de Dix entourent ma taille. Je laisse ma tête se frayer un chemin dans son cou, nous observons la vue sans prononcer le moindre mot. Nous restons ainsi pendant une poignée de minutes avant de rejoindre l'auberge qui nous accueillera pour ces deux prochains jours.

— J'espère que ça te fait plaisir, me demande-t-il avec une pointe d'anxiété.

— Tu rigoles ? C'est magnifique, je suis tellement contente de passer mon week-end ici avec toi.

S'il paraissait stressé l'instant d'avant, ce n'est désormais plus le cas. Un sourire éclatant orne ses lèvres.

— Parfait, nous irons visiter les alentours demain, et si l'eau n'est pas trop froide faire un saut dans la mer.

J'ai vraiment hâte de parcourir les environs, tout à l'air si sublime. Je suis émerveillée par ce lieu, et le lieu où nous allons séjourner est pittoresque. Le couple qui nous accueille est âgé, mais ils sont très chaleureux. La chambre est spacieuse, le bois très présent et apporte ce côté cosy que j'apprécie.

— C'est superbe merci beaucoup. Affirmé-je.

— Profitez bien de votre séjour. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, nous sommes à votre disposition.

— Nous vous remercions pour tout, déclare Dixon.

Enfin seuls, je m'allonge sur le lit, complètement épuisée par le voyage et le manque de sommeil. Les deux dernières nuits ont été plutôt courtes, et mon petit-ami n'y est pas étranger. Il ne tarde pas à me rejoindre, m'enlaçant tendrement. Ce que j'aime être dans ses bras, j'aime sa simplicité, ses attentions envers moi. Il commence à m'embrasser sur les joues, je ne peux pas m'empêcher de rire.

— Arrête Dix.

— Tu n'aimes pas que je t'embrasse ? boude-t-il.

— Mais non, j'adore ça tu le sais bien.

Il se redresse et se met au-dessus de moi, je passe mes mains pour approcher son visage du mien, ne parvenant pas à rester insensible à son charme. Au dernier moment il m'esquive, puis passe ses mains sous mon t-shirt, non pas pour me caresser, mais pour me chatouiller. Oh non ! Il n'a pas osé faire ça. Je les crains énormément et Dix le sait pertinemment.

— No...non..st...stop...s'il..te..plaît, bafouillé-je.

— Tu veux que je m'arrête ? me demande-t-il sournoisement.

— Ou..oui.

Ses doigts arrêtent finalement pour mon plus grand bonheur. Il faut que je retrouve ma respiration, hachée par les rires. Je le vois se lever pour filer dans la salle de bain, n'hésitant pas à se déshabiller devant moi. Encore pudique, je mets une main devant mes yeux, l'entendant rire de ma réaction je finis pas l'enlever. Son corps est modelé à la perfection, mes dents viennent mordre ma lèvre inférieure, j'admire son physique de rêve. Pour une fois, c'est moi la chanceuse !

— Tu veux me rejoindre ? affirme

— J'ai plutôt envie de dormir, une prochaine fois.

— Tu ne sais pas ce que tu rates !

— Sûrement pas grand-chose, j'ai du mal à me souvenir de tes prouesses, avancé-je avec malice.

Son haussement de sourcil me fait pouffer de rire, il se retourne totalement pour me faire face et me lancer un défi.

— Tu es sûre de toi ? dit-il en se rapprochant de plus en plus.

— Je..hum...oui, j'en suis certaine.

— Je vais te remémorer ce que ça fait.

Il fonce sur moi, nos bouches s'entrechoquent. Je sens que ce qu'il s'est passé hier soir est en passe de se reproduire.

****

Je suis réveillée par la lumière naturelle du soleil, un corps chaud est collé contre le mien. J'aime ses cheveux légèrement bouclés où je peux passer délicatement ma main. Il semble si paisible lorsqu'il dort, aucun cauchemar n'est venu perturber notre nuit. Notre fin de soirée a été très sensuelle et passionnelle. Nos hôtes nous avaient concocté un dîner succulent. Le week-end a ainsi bien débuté. Mes doigts s'enroulent autour de ses boucles, un sourire en coin apparaît signe de son réveil imminent. Une de ses mains caresse ma cuisse dénudée, des frissons apparaissent instantanément. Je me rapproche de lui et passe ma jambe sur les siennes, puis je me mets à toucher son torse.

— Tu as bien dormi ? Lui demandé-je.

— Merveilleusement bien, t'avoir près de moi m'a comblé.

— Eh bien figure toi que pour moi, c'est la même chose. J'aime quand tu passes tes mains autour de ma taille, je me sens protégée.

— Je te protégerai toujours Ambre.

Cette confession m'émeut profondément. L'envie de lui parler de ce qui m'est arrivé me trotte dans la tête. Mes souvenirs sont bien trop sombres pour une journée aussi belle. Je garde mes pensées pour moi, nous aurons cette difficile conversation plus tard.

— Tu es prête à découvrir le coin ?

— Je suis impatiente depuis hier. Tous ces beaux paysages nous attendent.

Je me redresse et tape dans mes mains comme un enfant qui se languit d'avoir son cadeau. J'adore voir la joie sur le visage de mon copain, s'il savait à quel point sa surprise m'a ravie. Une bonne douche avant de partir ne pourra que me faire du bien. J'abandonne Dix, en plein réveil, pour aller m'apprêter.

Après une vingtaine de minutes, ma préparation touche à sa fin. Je m'aperçois que Dix en a profité lui aussi pour s'habiller. J'apprécie la vue de son torse nu, de ses muscles fermes, mais je ne suis pas prête à laisser d'autres personnes l'admirer.

— Enfin, j'ai cru attendre ! me sermonne-t-il

— Tu plaisantes ? J'ai été super brève.

— Vingt minutes tu appelles ça de la rapidité.

— C'est sur vous les mecs, il vous suffit d'être habillé pour sortir. Pour nous les femmes, un minimum de maquillage est nécessaire si on ne veut pas vous effrayer.

— Je te préfère au naturel ma belle, même si tu es très mignonne comme ça

Je crois mes bras pour lui faire croire que je boude, c'est la technique parfaite pour qu'il vienne me faire un câlin. Oui j'utilise une technique faible et alors ? Le résultat est là. Ses bras m'entourent dans la minute qui suit. Je ne parviens pas à imaginer ma vie sans lui, en l'espace de quelques mois il a complètement bousculé ma vie. Me permettant d'être moins timide, je retrouve la jeune fille de seize ans que j'étais auparavant. Il m'apprend à être une femme et à m'affirmer. Mais ce que j'aime par-dessus tout c'est sa manière de voir les choses, ne se fiant pas seulement au physique, ou aux préjugés. Il apprend à découvrir toutes les facettes d'une personne. Au fond de moi je sais déjà que je l'aime, l'amour avec un grand A. Un amour sincère et unique, celui dont on se souvient toute sa vie. Je ne suis pas prête à lui révéler pour le moment, encore incertaine de ses propres sentiments à mon égard. Il coupe court à mes rêveries en m'annonçant le programme du jour :

— Tu es prête à marcher pendant un long moment ?

— C'est pour la bonne cause, j'ai pensé à emmener mes vêtements de sport au cas où.

— Tu commences à trop bien me connaître.

— Dix, dois-je te rappeler que tu travailles dans une salle de sport ? Si on ne fait pas un minimum d'activité physique, c'est que tu es malade.

— Prépare-toi à avoir de nombreuses courbatures ce soir.

— C'est une promesse ? me nargue-t-elle en haussant les sourcils.

— On peut dire ça, lui chuchoté-je d'une voix suave.

Les joues rouges, la respiration rapide, ce que j'aime voir l'effet de mes mots sur elle.

— Allez vient on se remet en route ma belle, j'ai hâte de te montrer mon endroit préféré ici.

— Super encore de la marche, ironise-t-elle 

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Hey,

Alors, vous en pensez quoi de ce petit chapitre ? Et de l'évolution de notre petit couple ? 

Bye bye