Chapitre 18 : Dixon
Ambre (CETTE PARTIE VA ÊTRE INTEGREE DANS LE CHAPITRE PRECEDENT)
Les rayons du soleil me réveillent doucement, mes yeux peinent à s'ouvrir. Ma main parcourt le drap par habitude, mais cette fois-ci, je sens le satin sous mes doigts. Immédiatement, mes gestes se suspendent, je n'ai pas ce genre de tissu sur mon lit, alors cela me donne un coup de stress. Cette tension soudaine disparait aussi vite qu'elle est arrivée, lorsque je me rends compte de l'odeur qui flotte dans l'air. Je connais ce parfum boisé et typiquement masculin, il appartient sans aucun doute à Dixon. Néanmoins, je ne sais pas comment j'ai atterri là. En me relevant, j'appose mes mains sur le matelas et une douleur forte remonte le long de mon bras ; Mon poignet est enflé. Cette douleur réveille en moi les souvenirs de la nuit d'hier.
Je me redresse et file aux toilettes en espérant ne pas le rencontrer tout de suite. Un peu perdue dans cet espace qui m'est inconnu, je tâtonne pour enfin parvenir dans la salle de bain. Il semblerait que Dixon ne soit pas présent, je ne l'ai pas croisé et il n'y a pas un bruit dans le reste de l'appartement. Le miroir reflète une image peu reluisante. Mon maquillage a coulé, mes cheveux sont en bataille. Mon poignet me lance encore plus qu'hier, il est légèrement gonflé, de la glace me ferait le plus grand bien, mais je préfère attendre le retour de Dixon, je ne me vois pas fouiller dans ses affaires. Après un débarbouillage en règle, je regagne la pièce de vie lorsque j'entends le bruit de la clé dans la serrure. Une montée d'angoisse me saisit. Comment va se passer notre discussion ? Hier Dixon était sur les nerfs et je souhaite réellement que sa colère soit redescendue.
**************************************************************************
Dixon
Ma nuit a été extrêmement courte, la scène d'hier n'a cessé de se répéter dans ma tête. Revoir ce type, la toucher, l'embrasser, l'humilier. Cette image de leur bouche l'une contre l'autre me met dans une rage folle. Je cours depuis près d'une heure pour évacuer toute cette colère, mais rien n'y fait. Les températures sont en chutes libres ce week-end, et je commence à avoir froid malgré mon effort.
J'arrive dans mon immeuble, et prends mon temps pour monter les deux étages. Je ne sais pas si elle est réveillée, mais j'appréhende notre discussion. Sur le chemin du retour, je me suis arrêté pour acheter le petit déjeuner, malgré mon énervement, j'aime prendre soin d'elle.
Quand je rentre enfin, la première chose que je vois, c'est son regard. Elle semble si fragile, et égarée. Sans plus attendre, je pose le sachet de viennoiseries sur le plan de travail, puis la prends dans mes bras. Elle ne résiste pas bien, au contraire, ses mains me serrent si intensément, comme si elle avait peur de me perdre. Aucun de nous ne bavarde, ce silence est à la fois stressant et nécessaire.
— Il faut que l'on parle, Dix, commence-t-elle avant de se défaire de mon emprise pour me fixer avec son si beau regard.
— Je sais, mais laisse-moi te prendre encore un peu dans mes bras.
Elle ne répond rien, mais acquiesce silencieusement. Nous prolongeons ce moment d'intimité quelques minutes avant d'entendre à nouveau le son de sa voix.
— Je suis désolée, murmure-t-elle.
— Pourquoi es-tu partie de la piste de danse ?
Se détachant de moi, elle se triture les mains. Je commence à reconnaître ses signes d'anxiété, et ce qui va suivre risque de ne pas me plaire.
— Je m'amusais vraiment bien avec Ava, mais elle a rencontré un garçon et je me sentais un peu gênée, alors je voulais rester avec toi. Et lorsque je t'ai regardé, tu étais en charmante compagnie. Je ne sais pas pourquoi, mais un élan de jalousie s'est emparé de moi. Je n'avais jamais ressenti une telle émotion auparavant, donc je suis allée m'isoler pour me calmer.
Au fond de moi, je suis partagé entre l'énervement qu'elle ait cédé à la jalousie aussi rapidement et la satisfaction que je ne sois pas qu'une passade. J'en étais presque certain, mais elle vient de me le confirmer.
— Ambre, avec qui je sors ?
— On sort ensemble ? m'interroge-t-elle non pas de façon méchante, mais parce qu'elle a sûrement besoin d'être rassurée quant à notre relation.
— Tu n'as pas à être soucieuse. C'est toi qui me plais, c'est toi que j'ai envie d'embrasser à chaque instant, c'est avec toi que j'ai envie d'être. Alors Ambre, tu es ma copine ! affirmé-je d'un ton sans appel.
Elle rougit sur les derniers mots prononcés, j'aime voir ses fossettes changer de couleur. Je saisis son menton pour lui relever la tête, et dépose ma bouche sur la sienne. Nos lèvres bougent en parfaite harmonie. Je caresse sa lèvre inférieure avec ma langue, l'obligeant à ouvrir la bouche. Notre baiser devient plus passionnel, nos respirations sont courtes. L'excitation commence à monter en moi, il faut que je refrène mes ardeurs. Je ralentis la cadence, puis nous finissons par nous stopper. Elle a du mal à reprendre son souffle, je suis satisfait de l'effet produit.
— Promets-moi que tu ne parleras plus à une fille comme tu l'as fait cette nuit, me chuchote-t-elle d'une voix fébrile.
J'ai dû mal à savoir comment je dois réagir face à cette demande. D'un côté, je comprends sa requête : si c'étaient des garçons qui lui conversaient comme cette femme m'a parlé hier, je serais aussi un peu sur les nerfs. Pour autant, dans mon métier, je suis obligé de côtoyer des filles, si je venais à les refuser, c'est mon entreprise qui s'écroulerait.
— Ambre, tu ne peux pas me demander ça, rien qu'avec mon job, je bavarde avec des dizaines de femmes. Je suis proche d'elles pour les conseiller, pour leur montrer les bons gestes à exécuter.
— Hier tu ne discutais pas boulot Dix ! s'énerve-t-elle en agitant les bras.
— Alors c'est ça qui te fait chier, que je parle avec d'autres filles que toi. Putain Ambre on ne va quand même pas en arriver là.
Elle s'éloigne davantage de moi, dos à moi, je vois ses poings se serrer. Sachant ce qu'elle va faire, je lui prends les mains pour l'en empêcher. Elle me rejette brutalement, ce qui me dérange profondément.
— Qu'est-ce que je suis pour toi ? Une pauvre fille que tu peux utiliser comme tu veux ? Est-ce que tu tiens un peu à moi ?
J'hallucine, elle me balance une rafale de questions, toutes plus blessantes les unes que les autres. Je ne parviens pas à me contrôler et mon poing tape dans le mur en pierre. Mon coup n'était pas violent, mais mes phalanges, déjà fragilisées s'ouvrent de nouveau.
Ambre n'a pas apprécié mon geste, et me le fait savoir en commençant à prendre ses affaires pour partir. Seulement, je ne peux pas la laisser s'en aller sur un malentendu. Ma manière d'extérioriser mes émotions passe souvent par des coups dans les punchingballs à la salle. N'en ayant pas sous la main, c'est le mur qui m'a aidé à décompresser. Jamais au grand jamais, je n'ai blessé une femme et ce n'est pas près d'arriver un jour.
— Excuse-moi Ambre, je ne voulais pas faire ça, mais tes paroles m'ont fait vriller.
— Tu comptes réagir de la même manière à chaque fois que l'on va se disputer ou bien lorsqu'un homme va me toucher ?
— Hier c'était totalement différent, ce mec s'est foutu de toi, et t'as bousculé. Tu souhaitais que je fasse quoi, je devais l'encourager à continuer ? Tu es ma petite amie Ambre et je vais te défendre à chaque fois que ce sera nécessaire.
— Tu referais la même chose que cette nuit ? murmure-t-elle comme si elle ne croyait pas cela possible.
Je comprends, ainsi, que ses éventuels anciens copains n'étaient pas très attentionnés.
— Comment tu peux en douter une seule seconde, affirmé-je.
— Je....
— Et toi, la coupé-je. Pourquoi as-tu laissé ce mec t'embrasser ?
— Je n'ai pas eu le temps de réagir, il m'a prise par surprise. Je te jure que je ne laisserai jamais un autre homme m'embrasser.
Au fond, je sais très bien que ce n'est pas son genre, surtout vu son niveau de timidité. C'est injuste de ma part de lui balancer ces mots au visage, mais j'ai comme une envie de lui montrer que ce baiser m'a blessé, même si elle n'en est que la victime.
— Excuse-moi d'avoir pu penser ça, je n'ai pas dormi de la nuit. Les évènements n'ont cessé de tourner en boucle dans ma tête pendant des heures.
— Tout est parti de travers hier par ma faute, si tu savais comment je me sens coupable, avoue-t-elle alors qu'elle n'est absolument pas responsable de tout cela.
Sans plus attendre, je l'attrape par le poignet pour la rapprocher de moi, mais une grimace de douleur se forme sur son visage. Il est très gonflé et rouge, ça me donne envie de foutre de nouveau mon poing dans la tête de ce connard. Je vais lui appliquer un peu de glace pour essayer de la soulager, nous devrions peut-être nous rendre à l'hôpital. Elle souffre et cela me suffit pour envisager cette idée.
— Tu as toujours aussi mal ?
— Ça me lance sans cesse depuis hier, je ne pense pas qu'il soit cassé.
— On devrait aller aux urgences, affirmé-je, inquiet face à sa douleur.
Son visage s'illumine en me voyant soucieux. Mais finalement, je ne lui laisse pas vraiment le choix et commence à s'emparer ses affaires.
— Tu fais quoi ? me demande-t-elle curieuse face à mon empressement soudain.
— Je t'emmène voir mon médecin de famille, ce type me connait depuis des années et me soigne dès que je me blesse un peu trop sérieusement.
— Calme-toi Dix, on va y aller, mais d'abord on va prendre le temps de manger un morceau parce que mon ventre a terriblement faim, et puis on ira le voir.
Elle se lève sur la pointe des pieds pour atteindre ma bouche. Je passe mon bras autour de sa taille pour la maintenir contre moi. Dévorant littéralement ses lèvres pulpeuses. Nos langues dansent une valse lente et langoureuse. Ma main se faufile sous son t-shirt, je remonte jusqu'à sa poitrine et un gémissement s'échappe de ses lèvres. J'embrasse sa nuque, je sens les effluves de son parfum qui m'enivre. Elle pose ses paumes sur mon torse pour me repousser. Heureusement qu'elle le fait parce que la tension entre nous était bien trop forte. Cette fille me fait perdre la tête complètement. Seulement, la douleur à son poignet semble être importante alors je décide de partir voir un professionnel sans plus attendre.
Après notre visite au médecin, le verdict est tombé, Ambre a une entorse qui devrait se remettre sous une à deux semaines. Je suis soulagé que ce ne soit pas plus grave. Malheureusement, cela prive Ambre de sport pendant la durée de sa guérison. Toutefois, j'ai choisi de l'emmener avec moi à la salle pour essayer quelque chose. Je ne sais pas quelle sera l'issue de cette tentative, mais je veux l'aider à avancer et à oublier ses démons du passé.
— Bon, puisque tu ne dois pas utiliser ton poignet pendant quelques jours, je te propose autre chose. Mais pour ça tu dois fermer les yeux, murmure-t-il d'une voix réconfortante.
— Non, pourquoi tu..
Son regard est fuyant sûrement à la recherche d'une porte de sortie, mais je ne compte pas la laisser s'échapper.
— Chut laisse-moi faire, tu peux me faire confiance, lui susurré-je.
— Dixon, bredouille-t-elle d'une voix presque inaudible.
Alors que je ne m'y attendais pas, ses paupières se ferment, et sa respiration est un peu plus rapide. Pour que l'exercice soit totalement réaliste, je glisse un foulard sur ses yeux, ce qui a le mérite de la faire sursauter. Son souffle se fait plus court, la panique commence à la submerger. Pour l'apaiser, je prends ses mains dans les miennes et caresse sa peau avec la pulpe de mon pouce.
— N'aie pas peur, je suis là. Il ne va rien t'arriver, je te le promets, lui assuré-je avec une sincérité déconcertante.
Mes propos ont beau la détendre légèrement, je la sens toujours crispée. Je décide d'adopter une nouvelle technique en posant mes lèvres sur les siennes. Malgré un petit sursaut de surprise, elle se laisse faire et sa bouche remue lentement contre la mienne. La tension qui était apparue un peu plus tôt dans la journée revient au galop. Il faut que je coupe court à cette montée d'excitation soudaine.
________________________________________________________________________________
Hey,
Je suis vraiment navrée de mon retard pour ce chapitre, entre mon déménagement, le décalage horaire, la reprise du travail, il m'a fallu un peu de temps. Un autre chapitre arrive très bientôt.
Bye bye.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro