bon je pense que tout le monde a déserté cette page, donc je vais sûrement m'adresser à l'infinité du néant (ce qui n'est pas nécessairement plus mal, d'ailleurs).

je ne sais pas trop ce que je suis venue raconter, à vrai dire ; je vais très probablement écrire pour ne rien dire, ce pour quoi je suis très douée. j'ai juste ressenti le besoin soudain d'écrire, n'importe quoi, quelque chose, même pas forcément quelque chose de beau, de poétique, de cohérent ou de sensé. juste écrire.

parce que l'écriture a toujours été mon seul remède, le seul pansement réellement efficace, le seul baume capable d'apaiser un peu la douleur. les mots, qu'ils aient un sens ou pas, sont les meilleurs alliés, les meilleurs confidents ; s'alléger quelque peu du poids des jours en déléguant aux lettres un soupçon de cette entrave qui nous étouffe. je sais que je me sentirai un peu plus légère, juste un peu plus, pour un temps éphémère hélas. tout est éphémère, rien ne dure jamais. alors on doit se satisfaire en fragments d'éphémères et tenter de leur donner un sens.

mais un sens, qu'est-ce que ça signifie réellement ? est-ce que ça signifie seulement ? on veut toujours donner un sens à tout, être capable de tout nommer, de tout comprendre, de tout décider. paradoxe est devenu une notion étrangère et presque interdite alors qu'elle est l'essence même de l'existence.

c'est effrayant quand on y pense.

on se demande : au fond, pourquoi je suis la ? à quoi ça sert ?

c'est juste tellement étouffant. tout est juste tellement étouffant. il suffit de sourire et personne ne se rendra compte qu'on n'arrive pas à respirer.