Chapitre XX : S'échapper
PDV d'Aaron :
Je restai pétrifié.
Aucun de mes membres ne me répondaient.
Seule ma respiration, qui me lancinait les poumons, me ramenai sur Terre.
Ce qui venait de se dérouler devant mes yeux me paraissait impossible.
Je ne comprenais même pas comment je pouvais encore être debout.
Un pan entier du centre commercial s'était effondré !
Des poteaux avaient commencé à rejoindre le sol, succombant à tous ces siècles d'existence.
Près de moi et Aïden, certains tenaient encore bon. Je ne mesurais pas encore notre chance en cet instant, je ne pouvais que me repasser les images de cet éboulement.
Et une partie des étages supérieurs s'étaient effondrés, laissant le soleil envahir notre parcelle d'ombre.
Mais je ne ressentais rien, je restais pétrifié.
Je n'avais aucune idée du temps qu'il ne reste plus que des ruines, une petite main se glissa dans la mienne.
Ce n'est qu'à ce moment que tout ce qui m'entourait reprit vie. En sortant de ma léthargie, mon ouïe restée en arrêt tout ce temps me fit entendre d'horribles craquements. Mais ce fut la voix d'Aïden qui transperça tous ces sons si inquiétants :
- Aaron... s'il... s'il te plaît...
Il était secoué par de terribles sanglots, ce petit être de cinq ans à peine.
- Pardon Aïden, je suis là !
Je le pris dans mes bras, je m'en voulais terriblement de l'avoir laissé seul, même quelques instants, dans cet endroit qui déclinait à vue d'œil.
Je me fis violence, je devais observer autour de nous pour trouver la sortie la plus sûre.
Il manquait un peu moins de la moitié de l'étage, je fis plusieurs fois un tour sur moi-même pour trouver une porte de sortie la plus sûre possible.
Je ne connaissais pas exactement notre hauteur mais tenter de s'échapper par les parois n'était pas une option envisageable.
Malgré tous mes efforts, ce fut Aïden qui me montra notre porte de sortie.
C'était un escalier, je n'avais aucune idée de l'endroit où il menait mais nous n'avions pas d'autres choix.
Et le pilier qui s'effondra près de nous finit de me convaincre.
Je serrai Aïden un peu plus fort dans mes bras et m'élançai. Je faillis tomber à maintes reprises à cause des débris et du sol en piteux état mais je réussis à atteindre l'escalier sans encombre.
Je m'autorisai une pause, l'adrénaline provoquée par ma course m'avait empêché de la voir.
Elle semblait assoupie contre le mur, mais le sang qui lui sortait du nez ainsi que ces multiples entailles tout le long de son corps ne laissaient place à aucun doute.
Je posai Aïden à la hâte et la rejoignis. Je n'entendais plus que les battements de mon cœur effrénés, je l'avais reconnue immédiatement.
Je m'accroupis à côté d'elle et lui pris son pouls.
Son cœur battait toujours, je pus à nouveau respirer.
Je pris Elia dans mes bras de soulagement, mais elle me repoussa immédiatement. Je ne pensais pas qu'elle réagirait comme ça, mais déjà elle débita des paroles incompréhensibles.
- Chut, repose-toi, tu me diras tout après.
Elle prit une mine paniquée, ses yeux me fixaient avec intensité, ce qui me perturba. Elle semblait vouloir me dire quelque chose d'important :
- Il... avec.... mais... Siley
Je tiquai à sa mention, c'est vrai que je ne le voyais nulle part.
Plutôt que l'entendre se confondre dans des explications, je lui posai une question simple :
- Il est avec toi ?
Elle fit non de la tête. Une peur sourde s'immisça en moi, je feignais l'indifférence pour ne pas exploser. Alors je pris une grande inspiration puis lançai :
- T'étais là quand tout s'est effondré ?
La réponse paraissait évidente mais je préférai en avoir le cœur net. Et en me concentrant sur d'autres sujets que Siley, j'espérai me calmer. Elia toussa et reprit :
- Oui, et après je sais pas trop mais j'ai été soufflée et...
Elle semblait me cacher quelque chose mais je n'insistai pas de peur de la braquer. Alors je changeai de sujet, mais dans ma voix je craignais que mon inquiétude me trahisse :
- T'arrives à te lever ?
Pour seule réponse, elle se dressa sur ses jambes mais elle fut prise de vertige ce qui l'obligea à se rasseoir.
Elle cria de rage et des larmes se mirent à rouler le long de ses joues. Je ne savais pas ce qu'elle me cachait mais l'inquiétude me serra la gorge.
Je préférai m'occuper d'elle plutôt que des personnes qui nous avaient laissés. Car je me doutais qu'ils s'étaient séparés après une dispute et je craignais que ce soit Siley la cause.
Je démêlai les cheveux d'Elia collés sur sa tempe et l'attirai dans mes bras. Elle ne résista pas cette fois et me rendit même mon étreinte, ce qui ne manqua pas d'accélérer mon pouls.
Elle posa sa tête sur mon épaule, et laissa ses sanglots éclater entre nos deux corps. Je passai ma main le long de sa colonne, elle frémit.
Mon cœur accéléra, ce simple geste m'avait demandé beaucoup de courage et qu'elle réagisse...
Aïden lui aussi nous rejoignit dans cette étreinte totalement absurde face au chaos qui nous entourait.
Même si l'absence de Siley noircissait ce moment si parfait, je les serrai un peu plus fort tant les sentir à mes côtés me rendait heureux.
- Tu serres trop !
La moue d'Aïden m'arracha un sourire, il semblait si contrarié.
Mais ce fut surtout le visage d'Elia qui m'arracha un sourire, c'était la première fois qu'elle entendait le son de sa voix. Elle me lança un regard rempli de larmes tant elle était émue. Elle articula un merci sans son.
J'oubliai presque de répondre à Aïden :
- Désolé.
Je ne pensais pas un mot de ce que je dis et mon ton sarcastique ne semblait pas lui avoir échappé car il me tira la langue.
Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire, et je fus vite rejoint par Elia qui ne pouvait pas s'arrêter non plus.
Aïden croisa les bras dans un geste presque théâtral et lança :
- C'est pas drôle !
Je cédai face à sa réelle contrariété et m'excusai, pour de vrai cette fois :
- Je ferai plus attention, promis. Tu me pardonnes ?
Comme si aucun des récents événements n'avait eu lieu, il se jeta dans mes bras, ce qui me fit perdre l'équilibre. Je me rattrapai tout de même, mais le bout de verre incrusté dans ma main me glaça le sang.
Une goutte de sueur coula le long de ma tempe. Un frisson parcourut tout mon corps, ma chaleur interne m'abandonna pour laisser place à son glaciale ombre qui m'hantait toujours.
J'essayai de me contrôler mais je me mis à trembler de tout mon être face aux souvenirs qui m'envahissaient à nouveau.
Ma cage thoracique me faisait terriblement souffrir, c'est à peine si je pouvais encore respirer.
Ma vision se troubla, embuée par mes larmes.
Je ne vis donc pas Elia prendre ma main, puis retirer ce si petit bout de verre pourtant lourd de sens.
Je ne ressentis pourtant aucune douleur physique, quand à la vue de mon sang elle m'était devenu familière.
Malgré tout je pouvais à nouveau respirer, et la proximité d'Elia m'apaisait.
- Viens Aaron, on va y aller.
Sa voix était incroyablement douce, nous avions échangé les rôles.
Et à présent elle se tenait parfaitement bien sur ses deux jambes.
Malgré tout, elle s'abaissa à ma hauteur et essuya les larmes qui avaient coulées le long de mes joues. Et pour finir de m'achever, elle déposa un baiser sur mon front.
En faisant ce geste si doux, elle rougit, évidemment moi aussi. J'aurais voulu réagir, lui rendre la pareille mais un éboulement près de nous coupa court à toute tentative, quel qu'elle soit.
Elia prit Aïden dans ses bras, je la remerciai d'un regard imperceptible et me levai à la hâte.
Je n'avais pas la force de porter Aïden en cet instant.
Nous avions passé trop de temps ici. Je m'empressai de descendre les marches derrière Elia, en espérant échapper à l'inévitable.
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Hello ✨
Vous allez bien ?
Bon déjà est-ce que le chapitre vous a plu ?
Et aussi la fin ? (j'avoue que j'avais des doutes dessus 🥲)
On retrouve Aaron et Aïden ❤️❤️
Merci de l'avoir lu et j'essaye de le publier à la bonne date la prochaine fois 😘
Bonne semaine ☀️
Gab ♡︎
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