Chapitre VIII : Seuls ?
Nous avancions depuis plusieurs minutes dans un dédale qui paraissait interminable.
Que pouvait bien cacher cette grotte ?
Malgré l'écho incessant de nos pas qui résonnait contre les parois de la grotte, je n'entendais que les battements effrénés de mon cœur.
Je lançais un regard en direction d'Aaron, il n'avait pas l'air aussi paniqué que moi.
Ce n'était sûrement qu'une façade, car il tenait son couteau fermement dans sa main, bien en évidence.
Les pires scénarios se jouaient dans ma tête :
Et si d'autres personnes étaient là et qu'elles nous voulaient du mal ?
Et si d'énormes bêtes vivaient recluses ici ?
Et si des mutants allaient venir manger notre cerveau ?
J'avoue que la dernière option était peu réaliste, mais mon cerveau était en roue libre.
Au fur et à mesure que nous avancions, la lumière se tamisait et elle finit par disparaître totalement.
Mais un mince rayonnement persista, il était bleuté, presque vert. Et quelques pas plus tard, je découvris la source de ce mystérieux éclat.
Le spectacle que je vis me coupa le souffle.
Des milliers de champignons phosphorescents avaient élu domicile sur les parois de la grotte. J'avais déjà vu quelques photos dans mes livres, mais jamais je n'aurais pensé voir cela en vrai.
La lumière verte qu'ils projetaient était incroyable.
Même Aaron avait baissé sa garde et profitait de cette vue.
Je regardais de chaque côté, j'en avais presque oublié de lever la tête, je faillis rejoindre le sol tant le spectacle qui s'offrait à moi m'enivrait.
Les sensations que je ressentais, mon cerveau les refusait.
Les champignons s'étaient installés sur les parois ainsi qu'aux stalactites. Le temps semblait suspendu, toute cette lumière ne me paraissait irréelle.
J'aurais voulu m'émerveiller davantage de cette merveille de la nature, mais le temps pressait.
Et Siley lui n'en avait sûrement plus beaucoup.
Je gravais ce spectacle dans ma mémoire, car je ne risquais pas d'en revoir un pareil de si tôt.
À contre-cœur, je tirai par le bras Aaron. Je lui lançai un regard désolé et je me mis en marche.
Je partais sans me retourner.
L'air s'humidifiait !
Je peinais à croire mes sens, mais la route descendante pouvait peut-être l'expliquer.
Enfin, c'est ce que je m'efforçais de croire.
Le sol changeait, je regardais donc à mes pieds et je vis que la terre se transformait en... goudron ?
Aaron se mit à mon niveau et nous avançâmes jusqu'au niveau d'un tournant, les champignons avaient définitivement disparu.
Malgré l'obscurité, j'apercevais quelques formes au loin, que je n'arrivais pas à identifier.
J'avalai une grande goulée d'air et je m'avançai.
Un parking.
Un immense parking s'étalait devant moi, quelques voitures étaient encore garées, comme figées dans le temps.
Je distinguai plusieurs étages, mais l'un d'eux n'avait aucune voiture, une étrange lumière s'en dégageait.
C'était d'ailleurs la seule source d'éclairage, j'avais beau plisser les yeux, je ne reconnaissais rien.
Je ne savais pas si d'autres personnes étaient présentes, alors je touchai l'épaule d'Aaron pour lui montrer dans quelle direction il fallait aller.
Nous avancions à l'aveugle en essayant de rejoindre la lumière.
J'avais réussi à trouver un escalier et quand je me retournai pour prévenir Aaron, je ne le retrouvai pas.
Une panique sourde s'insinua en moi.
Depuis combien de temps est-ce qu'il ne me suivait plus ?
Je ne savais pas quoi faire, valait-il mieux le chercher au risque de ne plus retrouver l'escalier où j'étais ? Ou continuer au risque de ne pas retrouver Aaron.
Je regardais autour de moi pour essayer de le repérer, mais l'obscurité mettrait fin à toutes mes tentatives.
J'avais peur de l'appeler, car d'autres personnes se trouvaient sûrement ici.
Ma respiration s'accélérait, l'image de Siley s'installa dans mon esprit, qu'aurait-il fait, lui ?
J'essayai de ne pas paniquer, mais de nouvelles images s'imposaient à moi. Celles d'Aaron attaché, dans une prison, emmené loin d'ici ou pire encore.
Ma théorie était totalement absurde, qui nous aurait voulu du mal ? Nous n'avions ni eau ni nourriture, que des choses dérisoires.
Malgré tout, je ne pouvais pas prévoir la réaction des gens car je n'en avais pas connu assez dans ma vie pour le savoir.
Mais surtout, le monde où nous vivions pouvait rendre fou plus d'une personne. J'osais à peine imaginer une vie entière passée seule, sans personne.
J'inspirai une grande goulée d'air, je ne pouvais pas retrouver Aaron car je n'avais aucune idée d'où il était.
Peut-être que si j'arrivais à grimper les escaliers, je trouverais une lumière pour le chercher.
Malgré mes mains qui tremblaient, je réussis à m'accrocher à la rambarde de l'escalier. Je montai les marches une par une, de peur de faire trop de bruit.
J'avais l'horrible impression d'être suivie, mais c'était sûrement le stress qui me faisait délirer, ou pas...
De nouvelles formes se dessinaient, avec le peu de lumière qui me parvenait.
Je montais toujours les marches silencieusement, mais j'accélérai ma cadence.
Les battements de mon cœur résonnaient dans ma tête, et ma respiration me paraissait de plus en plus bruyante.
L'endroit d'où provenait la lumière se révélait enfin, j'apercevais une sorte d'étalage en métal.
Je n'arrivais pas à voir ce qu'il contenait.
Aucune autre personne ne semblait se trouver à cet endroit, je décidai donc de m'avancer doucement, mais sûrement.
La vision qui s'offrait à moi était déroutante, l'étalage que j'avais vu était rempli de champignons !
J'étais totalement perdue.
J'avais trouvé ce pourquoi nous avions quitté la grotte, mais il manquait quelque chose d'essentiel, Aaron !
J'allais repartir, mais une pensée traversa mon esprit, si je ne prenais rien maintenant, je ne pourrais sûrement pas plus tard.
Je me tapai la tête avec ma main, j'avais oublié un tout petit détail, ce que j'avais tendance à faire souvent.
Tout ce qui avait poussé ne l'avait pas fait seul, quelqu'un d'autre devait être ici !
Ce qui expliquerait la disparition d'Aaron, enfin presque. J'aurais sûrement entendu les bruits d'une lutte ou même Aaron m'appeler, non ?
La personne avait dû le prendre pour un voleur, et il n'avait pas tort.
Tout ce que je fourrais dans mon sac était en moins pour lui.
Malgré tout, je finis de remplir mon sac et je me retournai en direction des escaliers.
Avant de descendre, je regardai autour de moi, mais il y avait trop peu de luminosité pour que je puisse trouver Aaron.
Il n'avait pas pu disparaître sans bruit.
Sauf s'il m'avait abandonnée.
Je refusais de l'accepter, mais cette hypothèse répondait à beaucoup de questions, il aurait pu s'éclipser sans bruit pendant que nous marchions.
Je ne savais pas si le chercher était une bonne idée finalement.
Je décidai de ne pas y penser maintenant, une fois en bas, j'improviserai.
Je descendis les escaliers plus rapidement qu'à la montée. Mais mon pied buta contre un caillou et je terminai face au sol.
Il était recouvert d'une matière visqueuse et l'odeur qu'il dégageait me remonta au nez. Mes mains étaient recouvertes d'une substance visqueuse, je les essuyai contre mon pantalon.
Je n'avais pas le temps de penser à ma douleur car la sensation d'être suivie ne m'avait pas quittée.
Une fois debout, je tentai de me repérer, mais le manque de lumière m'empêcha encore une fois de me repérer.
Je me mis donc en marche vers une direction inconnue. Mais je percutai quelque chose, ce qui me stoppa net.
Quand je mis ma main pour toucher ce que j'avais heurté, je sentis... des abdos !
Le rouge me monta immédiatement aux joues, heureusement le manque de lumière le cachait.
- Elia ?
Il avait dit cela dans un souffle, sa voix tremblante.
J'avais tellement peur de l'avoir perdu, et qu'il se tienne devant moi était... rassurant. J'inspirai son odeur et un sentiment de sécurité s'installait en moi, c'était déroutant.
- J'avais peur que tu sois parti.
- Tu croyais vraiment que j'allais t'abandonner ?
Il avait dit ça avec une pointe de malice dans la voix.
- Je... Mais... enfin...
Un rire m'échappa, et je le frappai au torse. Mais je ne retirai pas ma main.
Une sensation bizarre se logea dans mon ventre, et le rouge à mes joues dut s'intensifier.
Je sentis le cœur d'Aaron accélérer. Il posa une de ses mains sur ma taille, une dizaine de centimètres nous séparaient toujours.
Je rêvais de réduire cette distance, mais j'étais paralysée et je crois que lui aussi.
J'entendis un craquement, puis un autre. Une personne se rapprochait de nous, je devais retirer ma main du torse d'Aaron, mais mes membres refusaient de m'obéir.
Aaron avait lui aussi dû entendre le bruit, car il retira ses membres de mes hanches, doucement, mais ne plus sentir son contact laissa un grand froid en moi.
- Faut qu'on y aille.
Il chuchota ces mots, mais ils parvinrent quand même à mes oreilles.
Je ne réagis pas, encore plongée dans cette bulle où nous avions été quelques instants.
- Elia !
Je ne réagis toujours pas, je n'arrivais pas à me remettre de ce qui s'était passé.
Face à mon manque de réaction, il m'attrapa la main et la tira.
Ce contact me tira de mes rêveries, et je réagis enfin, car les bruits de pas n'avaient cessé de se rapprocher.
Nous courûmes plus vite que je ne l'avais jamais fait auparavant, tant pis si nous faisions du bruit, nous étions repérés de toute façon.
L'adrénaline coulait dans mes veines, ce qui m'empêchait de souffrir malgré mon souffle qui commençait à manquer.
Aaron trébucha à plusieurs reprises, mais je réussis à le rattraper grâce à ma main glissée dans la sienne, et il me rattrapa lui aussi.
Nous devions avoir une drôle allure, trébuchant et à bout de souffle.
Le sol redevenait terreux, le goudron se décidait enfin à se retirer.
Je vis la fin de la grotte, enfin !
Une fois que nous passâmes le palier de la grotte, un large sourire s'installa sur mon visage.
Je distinguai celui d'Aaron, un énorme sourire barrait également son visage, nos regards se croisèrent.
Cette fois, je ne le détournai pas, et je me mis même à rire en relâchant toute la pression accumulée. Il s'esclaffa lui aussi, il en avait presque les larmes aux yeux.
Mais une ombre passa devant ses yeux, et il s'arrêta :
- On n'a toujours pas de nourriture, il n'y avait rien dans la grotte.
Il se passa la main dans les cheveux, mon sourire ne quittait pas mon visage et il lança :
- Quoi ?
Un mince sourire était réapparu.
- Tu sais, en haut des escaliers, il y avait une lumière.
Il acquiesça.
- En fait, il y avait un étalage rempli de champignons ! Et j'ai réussi à en fourrer dans mon sac.
Sur son visage, je lus du réel bonheur, et il me prit dans ses bras. Malgré ma surprise, je finis par lui rendre son étreinte.
- Je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi !
Il rougit en prononçant cette phrase, je m'empourprai moi aussi, encore !
Je finis par parler pour couper le blanc qui s'était installé :
- Maintenant il ne nous reste plus qu'à retrouver Siley.
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Hello ✨
Alors un petit moment de panique pour Elia 😅
Ils ne le restent plus qu'à retrouver Siley, si ils se retrouvent 😂
N'hésitez pas à voter ou laisser des commentaires 😉
Merci d'avoir lu ce chapitre 🥰
Bonne semaine 😘
Gab ♡
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