Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

One

6 juillet 1950

Il pleuvait, inondant depuis plusieurs heures les rues. Il était difficile de ne pas mettre les pieds dans une flaque, mais ici, tout le monde en avait l'habitude. C'était la saison des pluies, le soleil se couchait, un peu trop tôt peut-être. La lumière orangée du crépuscule enflammait le sol détrempé des rues, colorant pour quelques instants la ville désolée. Jisung aimait cette couleur, celle du feu, avec son dégradé allant du jaune au rouge, agrémenté de cette touche de bleu violet. La capuche enfoncée sur la tête, il marchait d'un pas rapide, essayant de mouiller le moins possible ses chaussures déjà abimées. Rester dans les rues n'était pas sûr, encore moins pour lui, surtout maintenant, alors il arrêta de regarder les couleurs qui réchauffaient son cœur et se balaya du regard ce qu'il l'entourait. Des flaques, de la pluie, des maisons. Une bourrasque de vent le fit vaciller, brusquement. Levant ses mains à l'aveuglette pour tenter de se rattraper, Jisung tomba sur le sol trempé. Les genoux enfoncés dans la boue, les paumes douloureuses après avoir percutées si violemment le sol, il resta là, la pluie continuant à s'écouler sur lui. Les yeux vides fixant le petit monticule de boue entre ses deux mains, il ne bougeait plus. C'était comme devenu au-dessus de ses forces. Il était fatigué. Il avait faim. Il avait soif.

Il resta dans cette position durant de longues minutes. Quand il releva la tête, il faisait nuit. La pluie tombait toujours, et le vent soufflait de plus en plus fort. Il ne pouvait pas rester là. Il lui fallait un abri. Se relevant difficilement, il regarda ses mains écorchées pleines de boue et grimaça. Son pantalon était dans même état, ses manches aussi. Ses vêtements trempés lui semblaient peser une tonne, mais il se résigna à marcher du mieux qu'il pouvait.

A travers les rideaux de pluie qui lui fouettaient le visage, Jisung réussit à distinguer une sorte de dépendance un peu à l'écart des autres maisons. Il s'en approcha prudemment. Elle n'était plus toute jeune, mais suffisamment résistante pour garder au sec son contenu. Jisung en fit le tour, en tendant l'oreille, cherchant moindre le bruit provenant de l'intérieur. Ne constatant rien de suspect, il poussa doucement le battant, et jeta un coup d'œil rapide à l'intérieur, la main tendu devant lui pour voir quelque chose. Pas très grande, avec quelques objets ici et là, la dépendance servait sans doute à entreposer des outils utiles aux propriétaires. Jugeant l'endroit sûr, du moins plus sûr que la rue, Jisung entra et ferma la porte derrière lui.

Il n'avança pas beaucoup, ne voulant pas tremper l'endroit. L'eau de ses cheveux plaqués sur le crâne glissait le long de son visage, rejoignant au sol les gouttes qui dégoulinaient de ses vêtements, mélangeant la boue et la pluie à ses pieds. Il voulut écarter les mèches qui lui tombaient dans les yeux mais s'arrêta brusquement à la vue de ses mains toujours recouvertes de boue. Il soupira longuement et les fixa en se concentrant. Avec l'épuisement, son contrôle était assez faible mais il réussit. Au bout de quelques instants, un léger filet de fumée s'échappa de ses paumes et la boue commença à durcir, jusqu'à se morceler. Jisung frappa ensuite ses mains, devenues sèches, entre elles pour faire tomber les morceaux. Satisfait, il ferma les yeux et un pli barra son front. L'air sembla soudain en tension autour de lui, légèrement brouillé. C'était la partie la plus délicate, il lui fallait faire preuve d'une concentration intense pour ne pas perdre contrôle et mettre le feu à la bâtisse. Ce qui, compliquerait grandement les choses.

Les minutes glissaient sur lui et la bulle de chaleur l'entourant, formait une aura floue autour de son corps chétif. La température augmentait à chaque instant et bientôt, ses vêtements commencèrent à s'éclaircirent, au fur à mesure que l'eau s'évaporait. Et puis, il eut un pic de chaleur soudain, mais court, accompagné d'une grimace inquiète. Jisung tressaillit. Il s'arrêta brusquement, incapable de pousser l'effort plus loin. Ses vêtements n'étaient plus qu'à peine humides et le froid du dehors ne semblait n'être qu'un mauvais souvenir. Le souffle court et le cœur battant à toute vitesse lui firent monter les larmes aux yeux. Il inspira un grand coup, l'air chaud de la dépendance remplit ses poumons brûlants, et il tomba à bout de force sur le sol, son corps secoué de spasmes incontrôlés. La chute lui rappela douloureusement que ce n'était pas la première de son périple. Se hissant difficilement en position assise, le dos contre le mur à gauche de la porte, Jisung remonta ses genoux contre sa poitrine et ses mains les entourèrent, s'agrippant à son haut. Le tissu rêche râpa les égratignures dans ses paumes de main, lui arrachant une plainte à peine audible. Aveuglée par ses larmes qui coulaient le long de son visage, il voyait flou. Délicatement mais tremblant, il essuya ses yeux et ses joues du mieux qu'il pût.

Alors qu'il avait cessé de bouger, mis à part les tremblements qui lui parcouraient le corps, son ventre émit un grognement sourd. Il avait faim. Ces jours-ci, il n'avait guère beaucoup mangé. L'armée nord-coréenne avait traversé la frontière. Il ne lui fallut que quelques jours pour atteindre Séoul et la faire tomber. Jisung avait dû fuir.

« Sauve-toi. Va au sud. Je te rejoindrai ». C'était les derniers mots que lui dit son père, avant de le pousser par les épaules pour qu'il s'en aille. Il avait obéit à contrecœur, perdu par le déroulement des évènements. Il avait voulu faire demi-tour plusieurs fois. Mais il savait au fond de lui qu'il n'était pas prêt à affronter la mort de son dernier parent. Ne pas savoir lui permettait de garder dans son cœur cette étincelle d'espoir, et continuer de croire que son père était vivant, en sécurité. Poursuivre sa route vers le sud avec l'idée qu'il y retrouvera son père lui permettait de tenir sa promesse et rester en vie. C'était peut-être lâche, utopique, d'être parti en se fiant à ce fol espoir, mais c'était la dernière chose qui le faisait tenir.

Et puis, bercé par le tapotement irrégulier des gouttes sur le toit et le chant hurlant du vent, Jisung s'assoupit.

Il rêva qu'il était de nouveau chez lui. Il avait environ sept ans, le sourire aux lèvres et le rire contagieux. Il courrait dans la maison, slalomant entre les tabourets, s'arrêtant parfois pour faire des grimaces à son père, puis filant se cacher sous la table. La joie résonnait entre les murs. Alors que son père venait de l'attraper pour lui faire subir le supplice des chatouilles, la porte de la maison s'ouvrit en grinçant. Son père le reposa au sol, et à peine l'eut-il lâché que Jisung se précipita dans les bras de la nouvelle arrivante. Il aimait beaucoup sa maman. Son parfum était rassurant. Sa présence créait une bulle autour d'eux, un petit cocon de chaleur.

Et puis, l'ambiance changea. Ses parents avaient disparu. Il faisait noir, il était dehors, perdu. Un souffle résonnait près de lui. Cette présence, Jisung la ressentait. C'était vif, soudain. Dans un élan tenant plus du réflexe que d'un acte réfléchi, il ouvrit les yeux. Il lui fallut quelques secondes pour s'habituer à la pénombre.

- Tu m'expliques c'que tu fous là ?

Jisung avait sursauté, violement, avant de se tourner vers la voix. L'inconnu esquissa un fin sourire, du moins c'est ce que Jisung crut distinguer car l'autre le perdit assez vite.

- Tu comptes parler un jour, gamin ?

Il était imposant malgré sa petite taille, avec un charisme impressionnant. Le visage tranchant se mariant avec perfection à son regard perçant, Jisung se sentait totalement impuissant face à lui. Il était adossé contre la porte, les sourcils froncés. Ses vêtements dégoulinaient de pluie sur le sol, formant une flaque à ses pieds.

- Je n'voulais pas déranger, souffla Jisung ne sachant pas quoi répondre.

Sa réponse ne sembla pas satisfaire son interlocuteur qui quitta sa place pour se rapprocher. Jisung prit peur, mais, collé en boule contre le mur, il n'avait pas d'issue de secours. Arrivé à son niveau, l'inconnu mit un genou à terre pour le regarder dans les yeux.

- T'es qui ? T'viens d'où ? Demanda-t-il fermement.

- Han Jisung, j'viens de Séoul.

Il avait eût du mal à parler. Les mots lui avaient écorchés sa gorge sèche. Il avait perdu l'habitude de parler ces derniers jours, discuter seul n'étant pas très joyeux, ni très discret pour quelqu'un qui tentait de fuir. L'inconnu se gratta distraitement les cheveux, réfléchissant. Il n'avait toujours pas défroncé les sourcils, et Jisung commençait à se demander si ce n'était pas sa tête habituelle.

- Ca fait une trotte d'Séoul à ici. Bien huit jours d'marche. T'es v'nu à pied, p'tit ?

Jisung hocha la tête, trop intimidé pour prononcer des mots inutiles. L'inconnu continua.

- J'pense pas qu'tu sois un espion. Tu ressembles plus un écureuil paumé qu'autre chose. Mais j'comprends pas pourquoi tu t'caches comme ça si t'es d'notre côté. Tu comptes faire quoi ici gamin?

- J'vais dans le sud. Mon père m'a dit qu'il me rejoindrait.

Le regard de l'inconnu changea, ses sourcils se défroncèrent et il semblait avoir une étrange lueur dans ses yeux.

- Dis gamin, ton père est resté à Séoul ? Et il t'a juste dit d'aller dans l'sud ?

Jisung hocha la tête une seconde fois, une boule dans la gorge. L'expression de l'autre se fit compatissante.

- J'veux pas t'porter la poisse, gamin. Mais Séoul est tombée y a une semaine.

Le regard brusquement éteint, son espoir impossible réduit à néant par les mots d'un inconnu sorti de nulle part, Jisung se sentit vide. Il ne ressentait même pas la force de pleurer, il le savait, pourtant cette nouvelle lui brisa quelque chose, à l'intérieur. L'autre dû le sentir, ou le lire sur son visage, car il s'assit à côté de lui et commença à fouiller dans son sac. Il en sorti une boite de métal qui contenait des gâteaux secs, un peu émiettés. Il prit le plus beau et le tendit à Jisung qui le regarda interrogateur.

- Mange-le, sourit-il en réponse. T'en as besoin pour t'remplumer un peu.

Jisung le saisit et mordit dedans sans grande conviction. Il lui paraissait pourtant délicieux, bien meilleur que tout ce qu'il avait réussi à chaparder ces derniers temps. Ils restèrent assis un moment sans parler, mangeant consciencieusement leur biscuit.

- Dors. J'te ferai rien, déclara soudainement l'inconnu, puis il désigna la porte et l'extérieur où la pluie tombait toujours. A moins qu'tu préfères retourner sous la flotte.

C'était un argument plus que convaincant. Et puis, s'il lui voulait du mal, il avait largement eu le temps de le faire avant. Alors, Jisung allongea ses jambes abimées, et laissa sa tête reposer sur le mur. Il ferma les yeux et s'endormit.

Le soleil qui se glissait sous la porte réveilla Jisung. Il se frotta les yeux et constata qu'il était seul. Ses mains ne le faisaient plus souffrir. Un petit papier trainait là où s'était tenu l'inconnu. Il le ramassa et le lut. Il avait une adresse à Busan suivit d'un court mot.

« Va là-bas, c'est à environ trois jours de marche. Dis que tu viens de ma part.
Survis à cette guerre Han Jisung,

Seo Changbin »

Alors, Han Jisung retrouva l'ombre d'un sourire.



Bonsoir, bonjour!

Merci d'avoir lu !

Je ne suis pas hyper satisfaite du rendu assez éloigné de l'idée d'origine mais j'espère que ça vous a plu !

Cet OS a été écrit pour l'échange d'OS organisé par 404projects.
J'espère que toi, chère personne qui le reçoit, a aimé.

N'hésitez pas à me dire si quelques fautes se sont glissées dans le texte.

Joyeux Noël et bonnes fêtes de bonne année !

MM_Stay

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro