1 . call out my name
01.
Tout avait commencé à Halloween.
C'était à l'une de ces grosses soirées étudiantes. Vous savez, celles où on se réunit avec les copains et les copines, les amis des amis et des amis, avec ces quelques personnes qui ne sont pas du coin. Celles où il se passe toujours tout et rien à la fois, celle où il y a parfois les pires débordements et les découvertes inattendues.
Seungmin avait tenu à la faire, cette soirée. Pour Halloween, l'horreur et les sucreries. Sa maison n'en réchappa pas, le retour à la réalité du lendemain fut aussi douloureux qu'un coup de pied dans les couilles. On savait tous que ça se terminerait ainsi, qu'on aurait droit pendant des jours à ses « plus jamais » dont on se plaindrait en secret.
Mais ça, c'était pour après.
J'y pensais pas vraiment quand je me suis pointé à son entrée. A vrai dire, je pensais à rien. J'avais même pas envie d'y aller à cette soirée pourtant en un claquement de doigt, j'avais atterri devant chez Seungmin. J'avais pas fait d'efforts vestimentaires, ni de participation en terme de bouffe, de boissons ou même de drogue. J'avais mon skate sous le bras, une clope entre les lèvres. Pas de grande volonté non plus. J'ai rapidement voulu faire demi-tour, y'avait quelque chose qui me disait que j'allais regretter. Sûrement ce bon vieil angelot habillé en blanc qui de tenait sur l'une de mes épaules. Chaeryeong, elle était habillée comme lui lorsqu'elle a descendu les escaliers dans le hall. Et quand elle m'a souri, j'ai pensé que j'aurais voulu que ça soit elle plutôt que ce petit bonhomme qui me chuchote des trucs à l'oreille.
Hyunjin a débarqué, vêtu de ce cliché de Scream Face et il m'a traîné dans le fond de la baraque. Je lui ai glissé qu'il était ridicule. Je me suis su condamné à rester là quand il a commencé à me présenter à quelques amis en me mettant un verre dans les mains. Mon projet de simplement faire acte de présence en tant que bonne plante verte était foutu. De toute manière, c'était compliqué quand j'avais cette bande de potes qui était constamment sous les feux des projecteurs. Évidemment qu'une troupe de gosses à peine sortis de l'adolescence pourtant beaux et riches, ça attirait l'œil. Et la baraque de Seungmin, c'était le théâtre parfait de rebondissements aux multiples convoitises.
J'ai bu. J'avais pas envie mais j'ai bu. Beaucoup. Je savais pas trop pourquoi, même encore aujourd'hui je sais pas. Je me souviens juste que c'est à partir de ce moment-là que les choses ont commencé à déconner.
Quand la playlist de Felix passa aux albums de The Weeknd et qu'une bonne partie des invités décida de déplacer la fête à la plage qui se trouvait juste un peu en contre-bas de la maison de Seungmin.
Quand Jeongeun, toujours aussi belle, se présenta déguisée en pirate à cette soirée avec à son bras, ce mec à l'empreinte un peu floue dans nos existences.
Quand son regard croisa le mien et qu'il esquissa un vague sourire poli.
A ce moment-là, ça a vibré. Fort, comme lorsque deux plaques tectoniques sont sur le point de se rencontrer. Peut-être que c'était en partie à cause de l'alcool que tout n'était devenu que mirage autour de moi alors que lui restait net dans le paysage. Sur le moment, je crois bien que j'ai cru que j'allais faire un AVC ou une connerie du genre, je me suis retrouvé paralysé face à ses yeux souriants plissés en demi-lune. Complètement démuni.
Après, je sais plus trop parce que c'est un peu flou, j'avais picolé pourtant j'étais bien. Pas trop conscient mais assez lucide pour me rappeler que ça s'est empiré quand on a suivi pour descendre à la plage. Pour me souvenir avec presque exactitude l'envie de dégueuler qui m'a pris quand l'odeur du sel marin s'est insinuée dans mes poumons. Combien j'ai galéré à remonter la côte sablée dans mes Converses et comment je me suis trouvé idiot quand ce garçon m'a aidé à grimper les escaliers jusqu'à la salle de bain.
Minho, c'était comme ça qu'il s'appelait. Jeongeun nous l'avait dit, lui me l'avait murmuré mais la vérité, c'est que je le savais déjà. Un visage pareil, on en oublie rarement le nom qui y est attribué. On allait à la même école de musique, passé un temps. Il avait la sensibilité du pianiste et moi la fougue du batteur.
Ça, je m'en suis souvenu que lorsqu'il s'est appuyé contre le mur du couloir, à me fixer alors que je sortais une clope. On a pas vraiment parlé, ou alors ça aussi c'est quelque chose que mon cerveau a décidé d'effacer. J'avais un peu moins le tournis, un peu moins l'envie de dégueuler et cette impression de vide dans la poitrine. Le monde tournait sous les LEDS violettes et bleutées qui se trouvaient aux quatre coins de la baraque. Ça donnait cet aspect enivrant et onirique à la scène. Les reflets lumineux couraient sur les surfaces blanches du mur, dans mes yeux fatigués et sur sa peau. Lui non plus n'avait pas fait d'effort vestimentaire pour cette fête d'Halloween.
Call out my name s'est lancée et le bout de ma cigarette s'est embrasé. La suite, j'ai oublié. Mais si y'a un truc que je sais et qui est resté, c'est que la minute d'après, le corps pressé entre le mur et le sien, j'avais mes mains dans le creux de ses reins et sa langue dans ma bouche.
Puis ce fut la décadence.
La séquelle de cette histoire n'est faite que de rencontres fortuites. Des coups de vents chauds aux détours de soirées. Ça dure pas dans le temps mais ça a un impact fort. Nos yeux se croisaient dans la foule, regards uniques et électrisants. C'était toujours pareil. Dans les coins sombres, les chambres vides, les couloirs où tous ceux qui se trouvaient là étaient trop défoncés pour faire attention à nous ; il m'embrassait, je l'embrassais. Avec un peu de la douceur des mots qu'il me chuchotait, ceux parfois obscènes qui se glissaient entre quelques phrases et les promesses sans lendemain que je lui murmurais.
Rien de plus, rien de moins. De temps en temps, on se retrouvait sous les draps d'un lit inconnu, cachés derrière la porte fermée à double tour de cette maison qui n'était pas la nôtre. C'était tendre, parfois timide ou torride. Mon cœur battait contre le sien et je savais pas ce que ça voulait dire. Je me suis jamais réellement posé la question, j'assistais à mon lent déclin dès lors que je me retrouvais dans la même pièce que lui et c'était tout.
Lee Minho, c'était son nom, à celui qui causa ma ruine. Dans le secret, contre la couleur des murs seuls témoins de ce qui se déroulait ici et là. Je perdais la tête.
;『• • • ✎ nda • • •』;
hi! 🌥
ce sera pas vrmt la ptite fic de noël tt joyeuse^^ j'espère que ce premier chapitre vous aura plu hihi
c'est la première fois que je me lance à fond sur l'écriture d'une histoire au pdv à "je", jsp ce que ça va rendre, c'est stressant 🤓
anyway g trop hâte de vous drop la suite :))
passez une bonne fin de journée, hydratez-vous et prenez soin de vous
<3
sunny~
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