4.
❛ And I'd climb every mountain, and swim every ocean
Just to be with you ❜
Epilogue.
Quatre ans plus tard.
— Bordel de merde de chiottes de merde !
Jisung s'emmêle les pieds, ses genoux cognent le parquet et il se rattrape de justesse pour ne pas se cogner le menton contre la table basse.
Sa journée a déjà commencé des manières des plus catastrophiques quand il s'est rendu compte que Lapin, son hamster, était tombé du balcon. Le pauvre animal a atterri sur la terrasse des voisins du dessous et ne s'est pas relevé. Puis contrairement à ce que la météo a indiqué la veille, il pleut des cordes et son linge qui séchait tranquillement jusque-là à l'extérieur s'est retrouvé tout trempé. Et enfin, les toilettes se sont retrouvées mystérieusement bouchées et aucun plombier ne daigne répondre au téléphone.
Jisung, il déteste vraiment les lundi.
— T'es en retard Hanji, souligne Lee Chaeryeong depuis le canapé où elle est assise, encore, elle lève les yeux de son téléphone.
Jisung se relève en marmonnant quelques insultes inaudibles, attrape son sac et lui fait un doigt d'honneur.
— Merci d'ton aide pas du tout utile.
— Arrête de gaspiller ton précieux temps pour m'insulter. T'es en retard Jisung.
Le garçon ne prend pas la peine de répondre et claque la porte de leur appartement, laissant le rire moqueur de sa colocataire résonner dans les couloirs. Chaeryeong, elle est sympa mais y'a des jours où elle sert à rien. En particulier quand Jisung voit son organisation partir en vrille en moins de trois secondes. Elle le trouve drôle avec ses petites manies maladroites, c'est plus le même garçon qu'elle a rencontré au lycée. Parce qu'à l'époque, Jisung se renfermait sur lui-même jours après jours et tout le monde pensait qu'il allait en finir. Puis il avait laissé tomber l'école un peu avant la fin de la première, malgré les protestations de Chaeryeong qui était devenue sa seule et unique amie.
Aujourd'hui, il va un peu mieux. Elle sait pas trop ce qui a déclenché ce changement, après tout, Jisung a disparu pendant un temps. De sales rumeurs sur son père ont couru et hormis elle, personne n'a vraiment cherché à savoir ce qui lui était arrivé. Puis le garçon était réapparu comme une fleur en pleine éclosion à la fin de son année terminale. Il avait ce sourire si particulier aux lèvres, un sourire heureux, un sourire sincère. Jisung, la vie lui sourit aujourd'hui.
Enfin, pas en ce début de semaine de mai. Il a trouvé du boulot pour faire le service et le ménage dans une petite salle de concert, et son patron en a un peu marre de le voir en retard presque à chaque fois. Mais il dit jamais rien quand il le voit débarquer au bord de la crise d'asthme dans son établissement, parce qu'il bosse bien ce gamin. Il a les galères d'une courte vie peintes sur la face et il parvient toujours à avoir le sourire aux lèvres. Il est admirable ce gosse parce que malgré tout, il arrive à s'en sortir sans diplômes dans un pays qui ne jure que par ça.
Y'a des jours où Jisung a envie de reprendre ses études, il aime toujours l'école, des jours où il voudrait passer son permis pour partir loin. Mais aujourd'hui, Jisung, il préfère apprendre au fur et à mesure plutôt que tout d'un coup, il apprécie vaguer en bus dans les paysages de Yeosu.
Jisung, il pensait que tout avoir dans la vie lui ouvrirait les portes du monde. Mais au final, c'est pas si mal de patiner avec ses petites contraintes. Il vit mieux comme ça.
Jisung, il ressemble plus du tout au fils du commissaire.
— T'es en retard Jisung, soupire Park Jihoon, son collègue quand il le voit manquer une marche des escaliers en entrant dans la salle.
— Oui oui, j'sais, désolé, marmonne le garçon en jetant son sac sur le banc des vestiaires.
Il enfile à la va-vite son t-shirt à l'effigie de la salle et attrape son balais et son sceau.
— C'est quoi l'excuse cette fois ?
— Lapin a eu envie d'faire du parachute depuis le balcon. Mais sans parachute, il pince les lèvres en y repensant.
Qu'est-ce qu'il était con ce hamster. Il l'avait depuis moins de cinq mois et avait dû batailler avec Chaeryeong pour qu'elle l'accepte dans leur petit appartement.
— Ah merde, il va bien ?
— Bah... Il est mort.
Jihoon lâche sa vaisselle et lance un regard désolé au brunet. Celui-ci lève les yeux au ciel et balaye l'air d'un geste de la main, comme si ça lui importait peu. Jisung, il dit toujours qu'il s'en fout mais il finit souvent par pleurer dans son lit le soir. Il l'aimait bien, Lapin. Comme cette personne qui lui avait fait vivre une après-midi magnifique et magique quelques années en arrière. Enfin, ça c'est une autre histoire que Jisung se garde bien de raconter.
Alors il se met au travail, dans le silence. Dans ces moments-là, vaut mieux rien dire, puis il aime pas trop parler. Jihoon non plus. Lui, il devient une pipelette que lorsqu'il s'agit des filles qu'il fréquente. Les deux garçons nettoient la salle de fond en comble, préparent les stocks d'alcool pour ce soir. Un duo de rappeurs est censé performer le soir même, le patron leur a un peu mis la pression pour que tout soit propre. Alors ils frottent tout et n'importe quoi, Jihoon est obligé de repasser derrière Jisung. Il est un peu négligent aujourd'hui. Il pleut toujours dehors, y'a même un peu de tonnerre au loin.
Et la pluie, ça craint. C'est moche et triste, ça ramène la poisse et les mauvais souvenirs. Jihoon dit rien, il soupire encore et encore quand il voit son collègue faire tomber leur sceau d'eau sale. Jisung, il a un peu beaucoup la tête en l'air.
— T'as rencard avec ta meuf pour être aussi distrait ?
Bon, ça a fini par sortir tout seul.
Jisung lève les yeux de la serpillière qu'il tient sans vraiment s'en servir. Ses lèvres se pincent d'agacement et il soupire à son tour, épongeant l'eau sans faire le moindre effort.
— Déjà, j'ai pas d'meuf. J'ai une tête à aimer la moule ? Et non, j'ai rencard avec personne, il claque la langue contre son palais.
— Oh, tu...
— Oui, j'aime les queues, il lui lance un mauvais regard puis se détourne en marmonnant : j'en ai rien à foutre de c'que toi tu penses, mais si tu pouvais fermer ta gueule devant le boss, ça m'arrangerait. Flemme d'être au chômage, t'as capté.
Jihoon hausse les sourcils, surpris, puis il pouffe et s'approche du brunet pour venir ébouriffer ses cheveux. Celui-ci repousse sa main tandis que le plus vieux lui prend la serpillière des mains pour lui mettre un torchon entre les doigts.
— Je garderai ton p'tit secret, t'inquiètes. Puis franchement, même si t'es pas l'employé modèle de la ponctualité, le boss aurait aucune raison de te virer. Ta vie privée en ai clairement pas une.
Jisung relève un sourcil et plisse les yeux. Puis il sourit et rit à son tour. Il est sympa, Jihoon.
— Donc... T'as vraiment rencard avec personne ?
— J'refuse de faire la pipelette gay.
— On peut bien parler de nos conquêtes, nan ? Je te raconte bien mes aventures avec les meufs.
— Et c'est vraiment inintéressant.
— Tout ce temps, il pose une main sur son cœur, faignant l'indignement, tu faisais semblant ?!
Jisung lève les yeux au ciel. Finalement, cette journée n'est pas aussi pourrie qu'il l'aurait pensé.
Les deux garçons terminent rapidement leur travail, cette fois avec Jihoon en fond sonore qui raconte une nouvelle fois son dernier date avec cette fille de sa fac. Puis ils finissent par tout ranger, laissant la salle derrière eux brillante de propreté. Ils doivent revenir le soir pour l'ouvrir pour le duo de rappeurs. Jisung a hâte, il a toujours hâte. Il se trouve chanceux d'avoir l'occasion de travailler dans un environnement qui touche à la musique, même si c'est pas exactement ce qu'il aurait voulu. La vie est pleine d'aléas et peut-être qu'un jour, il se tiendra sur cette scène et pas derrière le bar.
La vie est pleine d'imprévus, c'est probablement pour ça que dehors, malgré la pluie, les rayons du soleil traversent les nuages sombres et illuminent les rues. Jisung s'arrête sur le trottoir, les yeux levés vers le ciel. Jihoon l'a laissé derrière lui, il a couru pour rejoindre sa nouvelle copine. Jisung, y'a personne qui l'attend, personne pour lui tenir la main sous cette pluie ensoleillée. Et il sourit. Parce que c'est beau, parce que c'est apaisant, parce que ça chasse la poisse et les mauvais souvenirs. Au loin, y'a peut-être un arc-en-ciel qui se dessine dans les cieux. Symbole de miracles, de richesse et d'espoir, qu'on dit. Jisung, il en a jamais vu de vrais et il y a jamais cru.
Mais comme beaucoup de choses dans sa vie, tout finit par prendre un autre tournant.
— Après la pluie, vient le beau temps.
Le garçon sursaute. Ses poils se hérissent, son cœur s'emballe subitement et ses mains tremblent. Ces mots prononcés par cette voix lui retournent les entrailles. Il ne l'a pas entendu depuis quatre longues années, il en a rêvé et pleuré chaque jours, chaque nuits. Dans son malheur, il a été sa touche de joie. La lime de témérité des barreaux de sa prison d'interdit.
« Tu sais pertinemment que l'asile sera très vite désasilé ». Et c'est ce qu'il s'était passé.
Jisung se retourne, les jambes tremblantes, ça serait un miracle s'il ne s'écroule pas. Minho, Lee Minho se tient devant lui. En chair et en os. Il est trempé de la tête aux pieds lui aussi, il a le souffle court comme s'il avait couru. Ses cheveux sont un peu plus longs, teints en roux. Il a grandi aussi. Minho, il ressemble plus du tout au fils du proviseur. Il est beau aussi, encore plus beau que dans ses souvenirs. Jisung avait oublié quelques détails : ses longs cils, son grain de beauté sur la narine, ses quelques imperfections sur ses joues qui le rendent encore plus parfait. Il avait oublié ces éléments de son visage et ça lui serre le cœur.
Parce qu'après leur escapade à la plage, après leur premier et dernier baiser, ils se sont à peine revus. Parce que les professeurs s'en sont mêlés, les autres élèves, leurs parents. Tout le monde a mis son grain de sel dans cette soupe qui ne regardait qu'eux. Mais forcément, à l'époque, quand on est mineurs, gays et fils du proviseur et du commissaire, tout le monde a son mot à dire.
— M-Minho ?
Il ne sait même pas si l'autre l'a bel et bien entendu tant sa voix n'a été qu'un murmure dans le vent.
— Salut Monsieur Grognon. Je t'ai cherché de partout.
Il sourit de toutes ses dents. Son sourire lui a tellement manqué. Jisung, il pleure jamais en public, il tient toujours à son image débile du mec impassible. Pourtant, il ne peut retenir les larmes qui s'agglutinent aux coins de ses yeux. Minho lui a tellement manqué.
— Je savais que je te trouverais quelque part près de la mer, il s'approche de quelques pas.
Jisung ne bouge pas. S'il le fait, il s'écroulera probablement. Il ne se souvient pas d'avoir été autant secoué de toute sa vie. Ça fout une grosse claque de se prendre un passé non oublié dans le présent dans la face. Ça fait mal mais c'est divinement bon. Parce que ce putain de poids sur ses épaules s'envole pour de bon et qu'il se sent enfin libre. La vie est pleine d'imprévus et Jisung l'aime définitivement comme ça.
— On a beaucoup de choses à s'dire, hein ? Finir par dire Jisung dans un sanglot mal dissimulé.
Minho hoche la tête et s'avance pour de bon, l'attrape par les épaules et le serre contre lui. Fort, très fort.
Lee Minho, il a jamais cessé d'aimer Jisung à travers les barrières qu'on lui a imposé. Minho, il a toujours été le gamin bon aux yeux des autres. Mais il était prêt à refuser de l'être juste pour lui, pour Han Jisung. C'est peut-être pour ça qu'il a continué de l'observer de loin, qu'il l'a toujours cherché même après le lycée. C'est peut-être pour ça qu'il pense toujours à lui et qu'il a eu le cœur brisé de ne plus pouvoir le voir. Han Jisung, il a changé la vie de Lee Minho. Et Minho, il aime cette vie-là.
C'est pour cette raison que lorsqu'il se détache de lui, le garçon pose ses lèvres contre les siennes dans un souffle de satisfaction. Pour le premier baiser de leur nouvelle vie, sur le seuil de la porte d'un monde libre qui leur est propre.
Finalement, peut-être que Jisung aime bien les lundi et qu'il a un rencard après le boulot.
END.
;『• • • ✎ nda • • •』;
pour le fact, une partie de ces lignes est écrite dans le train de ma galère et l'autre devant la saison 4 de Stranger Things^^
BOn, le voilà, el famoso dernier chapitre 🥲 jss triste, j'aime bien cette mini fic qui devait être un three shots :(
g l'impression d'avoir un peu précipité la fin, jme suis étalé.e, je l'avoue 👉🏻👈🏻 j'avais oublié que c'était pas une histoire à 10 chapitres ptdrrr
BREF
c'est la fin les enfants, j'espère que ça vous a plu malgré tout hihi merci de l'avoir lu, c'était pas prévu mais j'en suis fier.e
g 3 autres minsung sur mon compte 🤓 plusieurs qui doivent sortir si jamais ça intéresse :))
merci d'avoir lu If our love is wrong, vive le minsung
et à la prochaine sur une autre ptite fic 👻
luv u 💗
jvous souhaite une bonne nuit (ou journée), hydratez-vous et prenez soin de vous
<3
sunny~
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