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Chapitre 2

Chan et Changbin attendirent que le roi se retire pour quitter les appartements royaux. Ils s'éloignèrent un peu des gardes et s'installèrent près des couloirs ouverts sur la cour intérieure. Le prince prit appui sur l'une des barrières de bois et soupira longuement. Une petite brise faisait doucement virevolter les pans de son kimono de satin, découvrant la musculature parfaitement dessinée de son buste. Le général prit place à ses côtés et observa les différents serviteurs s'affairer dans la cour.

- On dirait que mes parents ont déjà donné leurs directives concernant le mariage, expira Chan en secouant la tête.

Changbin se contenta d'un petit son de gorge pour acquiescer.

- Je savais que le jour viendrait où on me parlerait de mariage, mais c'est comme si je l'avais relégué dans un coin de mon esprit, expliqua le prince en passant la main dans ses cheveux. Je pensais sûrement que je pourrais rester avec Sana pour toujours mais...

Le jeune général lui tapota affectueusement l'épaule.

- Je comprends, tu t'es attaché à elle depuis le temps c'est normal, mais ce mariage arrangé, ça fait partie de ton rôle de prince.

- Je sais que c'est pour le bien du royaume mais...

Il s'interrompit quelques instants et reporta son regard sur son ami.

- Tu étais au courant de tout ça ?

- Oui, mais ça n'était pas à moi de te l'annoncer.

- Sana ?

Changbin secoua la tête.

- Je ne crois pas qu'elle soit au courant, je pense que c'est peut-être mieux que tu sois celui qui lui annoncera. Elle ne prendra pas la nouvelle mieux que toi de toute façon.

- Ça fait six ans, je ne sais pas comment lui annoncer qu'on va désormais devoir agir comme deux inconnus.

- Tu n'étais pas obligé de te contenter d'elle, rétorqua Changbin en se grattant la nuque, elle doit vraiment être exceptionnelle.

- Je n'ai pas franchement envie de parler de ça avec toi.

Le général laissa échapper un petit rire et lui mit une tape dans le dos avant de s'éloigner.

- Les rois ont des maîtresses parfois, lui lança-t-il en s'éloignant.

- Tais-toi.

- J'ai du travail, à plus tard mon Prince.

Chan expira tout l'air de ses poumons en pensant aux paroles de son ami. Si c'était possible, il avait envie de garder Sana près de lui, mais il n'était pas certain que l'un comme l'autre supporterait cette situation. Il se redressa et se dirigea vers ses appartements, il devait annoncer la nouvelle à la jeune femme.

Pour les seize ans du prince, la jeune Sana, quatorze ans, avait été placée à son service. L'adolescente avait été formée auprès d'une guérisseuse également propriétaire d'une maison close afin de répondre au mieux aux besoins sexuels du prince héritier. C'était à la fois un honneur et un fardeau à porter, cependant les deux s'étaient très rapidement bien entendu et avaient développé une très forte affection l'un pour l'autre depuis lors.

Sana était également une oreille attentive et il était vrai que Chan n'avait jamais cherché à courtiser d'autres femmes qu'elle. Tous deux avaient bien conscience que leur statut diamétralement opposé poserait un jour problème mais en attendant ce jour, ils avaient énormément partagé.

La tradition voulait qu'aux seize ans de l'héritier masculin du royaume, une domestique lui soit attribué jusqu'à son mariage. Ça n'était bien évidemment pas le cas des héritières qui se devaient de rester pures jusqu'à leur union.

Sana était belle, souriante, rassurante, à l'écoute et douée. Elle avait appris différentes manières de satisfaire le prince avant de les mettre en pratique une fois à son service. On lui avait aussi enseigné les cycles lunaires afin d'éviter les grossesses. Que le prince soit père avant son accession au trône était mal vu, et les croyances lui prédisaient un règne troublé si cela devait arriver.

Chan rejoignit sa chambre mais Sana ne s'y trouvait pas. Il sourit cependant en voyant qu'elle lui avait laissé une fleur sur l'oreiller comme elle le faisait lorsqu'ils ne pouvaient pas se voir. Il attrapa l'orchidée et la fit tourner entre ses doigts avant de soupirer. Il s'habilla plus correctement pour sortir et se lança à la recherche de la jeune femme.

- Mon Prince ? s'étouffa l'une des vieilles cuisinières lorsqu'il fit irruption dans les cuisines.

- Je cherche Sana, lui dit-il après lui avoir volé une fraise qu'il goba devant son air faussement fâché.

- Dans le verger mon Prince, à cueillir des fruits pour le dessert de ce soir.

Chan la remercia d'un sourire et quitta les cuisines pour se rendre dans les jardins du palais.

Le verger se trouvait un peu en retrait, il fallait traverser une longue allée de terre blanche avant d'atteindre les étendues d'arbres fruitiers. Le climat clément et ensoleillé d'Erhégon permettait la culture de fruits et légumes variés tout au long de l'année. Après un coup d'œil aux alentours, le prince repéra la chevelure rousse de Sana au loin. La jeune femme était occupée à remplir un panier en osier d'abricots bien mûrs.

Il s'approcha lentement d'elle et l'enlaça par derrière en déposant un baiser dans le creux de son cou. Sana laissa échapper un petit gloussement et remonta les épaules.

- Ça chatouille, dit-elle en riant alors que le prince lui mordillait la peau du cou.

Chan huma distraitement sa douce odeur.

- Je te cherchais.

- Je t'ai un peu attendu puis j'ai eu des choses à faire.

- Tu sais que tu n'as pas à travailler, lui murmura Chan en pressant ses lèvres contre sa tempe.

Elle se tourna pour lui faire face.

- Mais j'aime bien faire ça.

La hanse de son panier en osier dans le creux du coude, Sana en sortit un abricot qu'elle analysa rapidement avant de lever les yeux vers son prince. Elle croqua la moitié du petit fruit orange, jeta le noyau dans l'herbe et pressa l'autre moitié contre les lèvres pleines de son futur souverain. Celui-ci ouvrit la bouche et machonna l'abricot sans la quitter des yeux. Sana lui offrit un sourire éclatant.

- Les abricots sont délicieux ! dit-elle en papillonant des yeux tout en croquant dans un autre fruit qu'elle avait sorti de son panier.

Son vis-à-vis lui attrapa le poignet, l'empêchant ainsi de prendre une autre bouchée. Il se pencha vers elle jusqu'à ce que leurs visages ne soient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

- Je préfère mille fois le tiens, murmura-t-il avant de l'embrasser en glissant sa langue entre ses lèvres encore pleines de fruits.

Sana lâcha son panier qui alla renverser son contenu au sol, et enroula ses bras autour de ses épaules pour répondre volontiers au baiser de son amant.

- Tu as terminé ? demanda Chan en indiquant les abricots éparpillés.

Sana se libéra de son étreinte pour les ramasser et les remettre dans son panier.

- Non ?

Il l'aida et la jeune femme s'en sentit gênée. Bien que presque toute la cour soit au courant de son rôle auprès du prince, elle était toujours mal à l'aise lorsqu'il s'abaissait à son niveau pour l'aider. Heureusement pour elle, il n'y avait que quatre domestiques dans le verger et assez loin d'elle pour ne pas les remarquer.

Chan ramassa le panier à nouveau plein et empêcha Sana de le reprendre. Il lui prit la main et se dirigea vers une autre jeune femme aux cheveux châtains et aux lèvres pincées qui cueillait des prunes.

- Occupe-toi de ça, lui dit-il en lui tendant le panier d'abricots, j'ai besoin de parler à Sana.

La jeune femme n'eut d'autre choix que d'accepter en s'inclinant bas et elle détourna vite les yeux tandis que le prince emmenait Sana hors des jardins, toujours la main dans la sienne.

- Où est-ce qu'on va ? demanda-t-elle alors qu'ils empruntaient un sentier menant à un escalier de grosses pierres.

Ils descendirent les marches menant au bas d'une des falaises longeant les limites du palais.

- Sur la plage.

- Pourquoi ?

- J'ai besoin de te parler de quelque chose d'important.

Sans en dire plus, ils continuèrent à descendre jusqu'à atteindre le sable chaud. Sana retira ses souliers et les laissa en bas des escaliers. Chan garda ses bottes de cuir et ils avancèrent vers l'étendue d'eau salée, leurs doigts toujours entrelacés.

- Que voulait le général ? osa demander Sana après de longues minutes de silence.

Le prince laissa échapper un long soupir puis leva les yeux au ciel.

- C'est justement de ça dont je voulais te parler.

- Quelque chose ne va pas ? Tu as l'air tracassé.

Ils s'arrêtèrent une fois les pieds dans l'eau. Sana tenait le bas de sa robe pour éviter qu'elle soit mouillée par l'eau de mer. Chan passa une main dans ses cheveux et soupira de nouveau.

- Mes parents voulaient me parler de quelque chose.

Il expliqua rapidement la menace militaire dont il avait eu vent un peu plus tôt.

- Ils pensent qu'une alliance avec Milirine serait bénéfique à Erhégon.

- Oh oui, ce sont des ennemis de longues dates, il serait temps de mettre fin aux conflits, réfléchit Sana à voix haute, et s'unir contre un ennemi commun, je pense que c'est une bonne chose.

Chan hocha la tête et emmena la jeune femme plus haut sur la plage où ils s'installèrent dans le sable.

- Chan, tenta Sana visiblement inquiète, qu'est-ce qui ne va pas ?

- Mes parents et le roi de Milirine veulent sceller cette union par un mariage.

Sana eut un petit hoquet de surprise et écarquilla les yeux tandis que le prince serrait sa main un peu plus fort dans la sienne.

- Je vais devoir épouser la princesse de Milirine.

Le temps sembla s'arrêter pour Sana, son cœur s'emballa dans sa poitrine et sa gorge se noua. Chan, son Chan allait épouser une autre femme qu'elle. Elle savait bien que ce jour devait arriver, elle avait tenté de s'y préparer mais elle n'avait jamais pu s'empêcher d'espérer avoir la chance de s'unir à Chan. Elle savait que c'était stupide, après tout elle n'était que sa servante, son rôle devait se terminer dès que le prince se serait marié.

- Sana ? appela doucement Chan en lui caressant la joue.

Celle-ci articula difficilement en forçant un sourire.

- C'est un honneur pour toi d'être le premier souverain à unir deux royaumes ennemis de longue date. Je suis certaine que tu feras de la princesse de Milirine une épouse comblée.

- Sana s'il te plaît-

- Chan, ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. Toi et moi, nous savions depuis le début que ce jour arriverait et-

- Je n'ai pas envie de me marier avec une parfaite inconnue, la coupa à son tour le prince. Je sais que c'est mon rôle, que c'est important, que c'est pour le bien du royaume mais c'est toi que j'aime Sana.

Il planta son regard dans le sien et les lèvres de Sana se mirent à trembler tandis qu'elle était prise d'un puissant sanglot. Les larmes se mirent à rouler sur ses joues et Chan la serra dans ses bras, cette situation lui fendait le cœur.

- Je t'aime aussi, dit-elle entre deux vagues de larmes tandis que le prince lui caressait le dos.

Ils n'auraient jamais dû s'aimer, ça n'était pas censé se passer comme ça. Pourtant ils n'avaient pas pu combattre les sentiments qui avaient fleuri dans leurs cœurs pendant ces six dernières années. Chan avait toujours été le seul pour Sana et Sana avait toujours été la seule pour Chan. Malheureusement, une troisième personne venait se mettre entre eux.

- Sana, tu es la personne qui compte le plus pour moi et, même si je sais que mon statut de prince implique certaines choses, je ne veux pas qu'on devienne deux inconnus.

- Je n'en ai pas envie non plus.

Elle pleurait toujours mais en essayant néanmoins de se calmer. Chan sourit en déposant un baiser dans ses cheveux, il devait encore lui annoncer qu'elle allait entrer au service de la princesse mais ça n'était pas le moment d'en rajouter. Il voulait lui laisser le temps de digérer cette première nouvelle déjà bien trop pénible pour elle.

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