Chapitre 11
Après l’obligation de la nuit de noces, Chan et Mina n’avaient fait que partager leur lit. Maintenant que leur devoir conjugal avait été rempli, ils avaient préféré prendre leur temps avant d’être de nouveau intimes, malheureusement un rapprochement ne semblait pas près d’arriver.
En effet, le couple princier n’avait pas forcément beaucoup d’occasions de se côtoyer en dehors de leur chambre commune et, lorsqu’ils se retrouvaient enfin seuls, les deux jeunes époux n’étaient pas forcément très à l’aise. Changbin aimait beaucoup charier Chan à ce sujet, il plaisantait avec le prince en lui disant qu’il avait su coucher avec sa femme mais qu’il était presque incapable de lui parler simplement.
Mina quant à elle, s’était confiée à Sana, cherchant auprès de sa domestique des conseils afin d’essayer de se rapprocher de son époux. Certes le prince était gentil et attentif à ses besoins, mais autrement, ils étaient comme deux étrangers. Sana avait proposé à la princesse d’essayer de passer un peu plus de temps avec lui, ce qu’elle avait fait, mais elle se retrouvait toujours totalement intimidée une fois seule avec lui, ce qui ne rendait pas la tâche facile.
La situation n’était évidente ni pour l’un, ni pour l’autre.
***
Sana parcourait les couloirs, les bras chargés de linge propre qu’elle devait apporter dans la chambre du couple princier. Mina était occupée avec l’un des conseillers qui lui apprenait l’histoire du royaume d’Erhégon qu’elle allait plus tard gouverner et elle en avait pour plusieurs heures. Chaeyoung était restée avec eux et Sana avait été chargée de s’occuper de changer les draps de la chambre de Chan.
Elle entra dans la pièce et soupira en voyant le grand lit dont les draps étaient défaits. Elle savait que ça n’était pas pour une raison sexuelle vu ce que lui racontait la princesse. Il n’y avait pas l’air de se passer grand chose dans cette chambre.
Sana retira la parure sale et la jeta en boule sur le sol, elle retira également les coussins pour les changer. Une fois le lit débarrassé de toute fioriture, elle commença à mettre les draps propres comme on le lui avait appris.
Elle soufflait en repensant à tous les moments qu’elle avait pu passer avec Chan dans ce lit par le passé et elle sentait son cœur se serrer. Le prince lui manquait terriblement.
— Sana ?
Celle-ci fit un bond en entendant la voix de Chan qui venait d’entrer dans la pièce. Il avait d’ailleurs l’air surpris d’y trouver la jeune femme, presque gêné même.
— Mon Prince, dit-elle en s’inclinant poliment avant de retourner à sa tâche, je termine de changer les draps et je vous laisse.
Chan hocha simplement la tête et l’observa s’affairer à sa mission. Elle lui manquait terriblement.
Une fois les draps propres installés, il ne restait plus à Sana qu’à sortir le linge sale et à aller chercher d’autres coussins. Elle prit le tas de draps dans ses bras et se dirigea vers la porte.
— Tu veux que je t’aide ? proposa Chan en faisant un pas vers elle.
Sana se mit à rougir.
— Non, ça n’est pas à vous de faire ça, je vais me débrouiller.
Elle s’apprêtait à sortir lorsque Chan lui attrapa le bras pour l’arrêter, son regard se planta dans celui de la domestique et, sans même réfléchir aux conséquences, elle lâcha son chargement pour lui sauter au cou. Le prince enlaça sa taille et s’empressa d’aller presser ses lèvres aux siennes, trop heureux de retrouver ce doux contact. Ils eurent tous deux le souffle coupé, comme si leurs corps avaient trop longtemps manqué de la chaleur de l’autre.
Les lèvres de Chan allèrent caresser celles de Sana, l’invitant rapidement à laisser l’accès à sa langue qui retrouva la sienne avec envie. Sana se dressa sur la pointe des pieds, resserrant son étreinte sur la nuque du jeune homme afin d’approfondir l’échange. Elle avait l’impression que Chan était un élément vital pour elle et que, même si son statut ne le lui permettrait jamais, elle avait besoin qu’il soit près d’elle.
— Tu m’as tellement manqué Sana, soupira le prince avant de plonger son visage dans son cou pour humer son parfum.
La jeune femme se sentit sur le point de pleurer, Chan ne l’avait pas oubliée, elle comptait encore pour lui. Il la serra un peu plus contre lui, glissant ses larges mains sur ses hanches.
Il avait beau être désormais marié à une autre, Sana restait celle qui occupait une grande place dans son coeur.
— Je suis désolé, s’excusa-t-il en déposant un baiser sur ses cheveux.
Il s’en voulait toujours de s’être marié avec Mina et d’avoir dû abandonner Sana. Cette dernière savait que c’était son devoir et qu’il n’y pouvait rien, cependant elle appréciait de savoir qu’il s’inquiétait de ce qu’elle pouvait ressentir.
La domestique se défit un peu de son étreinte pour prendre son visage en coupe, elle en détailla chaque parcelle avant de croiser son regard et de revenir l’embrasser. Elle sentit Chan sourire, ils avaient du temps à rattraper.
***
Sana avait tout de même réussi à terminer de s’occuper de changer les draps malgré les longues minutes passées dans les bras du prince. Elle se sentait soulagée de savoir qu’il avait toujours des sentiments pour elle mais lorsqu’elle retrouva Mina, elle ne put s’empêcher de culpabiliser. Elle se sentait mal de faire cela à la princesse et en même temps, elle ne pouvait pas oublier son amour pour Chan aussi facilement. Le problème était désormais de savoir si elle allait réussir à résister à la tentation.
Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis leurs “retrouvailles” et Sana devait dire que Chan ne lui rendait pas la tâche aisée. Il n’avait plus aucun scrupules à serrer la jeune femme dans ses bras ou à l’embrasser dès qu’il avait l’occasion de la voir seule. Ça n’arrivait pas souvent car elle était avec Mina la plupart du temps, mais tout de même.
La princesse n’avait pas l’air de se douter de ce qui se passait entre son mari et sa domestique, elle était plus préoccupée par toutes les tâches qui lui incombaient, et lorsqu’elle se retrouvait seule la nuit avec Chan, elle se dépêchait de lui tourner le dos et de s’endormir car elle craignait trop de ne pas être capable de remplir correctement son devoir conjugal. Le prince s’était occupé d’elle durant la nuit de noces, mais elle n’était pas certaine de savoir comment réagir s’ils devaient être de nouveau intimes.
***
Au milieu de la nuit, alors que Chan n’avait réussi à fermer l’oeil que pendant deux ou trois courtes heures, il se décida à quitter le lit conjugal après avoir contemplé le plafond jusqu’à en connaître les moindres détails. Mina dormait profondément et elle ne remarqua pas le départ de son époux qui put quitter la chambre en toute discrétion. Une fois dans le couloir, le prince hésita. Dans un coin de sa tête, il savait parfaitement où il voulait se rendre et il ne prit finalement pas longtemps avant de se décider.
Sana se redressa sur son lit lorsqu’elle entendit frapper doucement à la porte de sa chambre. Elle se doutait bien de l’identité de la personne qui venait lui rendre visite et un large sourire fendit son visage lorsqu’elle aperçut Chan dans la pénombre. Il s’excusa de la déranger et sourit à son tour lorsqu’elle tendit les bras vers lui.
— J’avais très envie de te voir, murmura-t-il à son oreille en se plaçant au-dessus d’elle.
— Je suis contente que tu sois venu, lui répondit son amante juste avant qu’il ne fonde sur ses lèvres.
Tout en l’embrassant, Chan s’installa entre ses jambes, ondulant contre son corps. Lui comme elle savaient très bien où cela allait les mener mais ils s’en fichaient bien, la nuit leur appartenait.
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