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Chapitre 10

Chan ouvrit les yeux lorsque des coups furent portés à la porte de sa chambre. Il se frotta le visage pour tenter de reprendre contact avec le monde extérieur. Mina était allongée de l’autre côté du lit et elle lui faisait face. 

— Mon Prince ? appela une voix depuis le couloir, le physicien est là.

Chan se redressa d’un coup, il avait totalement oublié ce détail pourtant important qui suivait la nuit de noces. La princesse fronça les sourcils, visiblement tirée de son sommeil par le bruit environnant. Elle paniqua rapidement le temps de se souvenir de ce qui s’était passé la veille, et elle se mit à rougir lorsqu’elle croisa le regard de celui qui était désormais son mari.

Chan ramassa ses vêtements et les enfila à la va-vite avant d’autoriser le valet à entrer. Un petit cortège pénétra dans la chambre princière composé du médecin royal et de deux de ses assistants, de la doyenne des domestiques et de Jeongin, le valet de Chan qui resta en retrait. La vieille dame aida Mina à se redresser. 

— Ne vous inquiétez pas Princesse, ça n’est qu’un moment désagréable à passer, lui dit-elle en réajustant sa tenue qui avait bougé pendant son sommeil.

Elle fit un signe de tête en constatant la tâche de sang qui maculait le drap ainsi qu’un morceau de son kimono. Le physicien s’avança, un de ses assistants lui tendit un petit pot contenant une espèce de crème et il en macula ses doigts avant de se placer devant la jeune femme.

— Allongez-vous votre Altesse, demanda-t-il à Mina.

Elle déglutit mais obtempéra, elle ferma les yeux et croisa les bras sur son ventre, elle prenait de profondes inspirations pour essayer de se détendre. Chan s’était détourné mais il s’assit sur le lit et lui pressa l’épaule en signe de soutien. Il ne comprenait pas toutes ces satanées coutumes archaïques.

Mina tressaillit lorsqu’elle sentit les doigts du vieillard s’introduire en elle, heureusement, ça ne dura que quelques instants avant qu’il ne les ressorte. Il analysa la substance prélevée mêlée à du sang et il hocha la tête.

— Le mariage a bien été consommé, déclara-t-il en s’essuyant la main sur un ligne que lui tendait son assistant, nous allons prévenir le royaume de Milirine.

Il s’inclina devant le couple avant de quitter la pièce. La doyenne aida Mina à se rendre un peu plus présentable, elle lui fit enfiler un peignoir en satin afin de couvrir sa tenue plutôt légère.

— Je vais vous accompagner jusqu’à vos quartiers princesse, dit la vieille femme de son ton froid naturel, mon Prince.

Elle s’inclina et visiblement, Chan n’avait pas son mot à dire, il offrit un petit sourire à son épouse et la regarda simplement se faire emmener à l’extérieur de la chambre. 

*** 

Sana et Chaeyoung attendaient dans la chambre de Mina, elles l’aidèrent à se débarrasser de ses vêtements sales et la première lui fit enfiler une autre tenue en attendant de la conduire jusqu’à la salle de bain.

— Je vous ai préparé un bain chaud, lui dit-elle en l’accompagnant. 

Mina avait demandé à ce que Sana soit la seule à venir avec elle et cela n’avait pas fait plaisir à Chaeyoung qui avait parfois l’impression d’être laissée de côté. 

La princesse sentit ses muscles se détendre lorsqu’elle entra dans le grand bassin d’eau chaude. Des pétales de fleurs flottaient à la surface et la pièce embaumait la rose. Sana ne disait rien, elle se contentait d’imbiber l’éponge de mer d’eau et de savon avant de la tendre à Mina qui soupirait longuement.

— Tu avais raison, dit-elle finalement, le prince a été doux et attentionné.

Sana hocha la tête.

— J’espère que tout s’est bien passé, répondit-elle d’un air absent. 

— Oui, mais enfin, je ne sais pas si c’est normal mais j’ai mal.

— Oh.

Sana pinça ses lèvres, cherchant les mots justes.

— Oui, c’est normal mais ça ne devrait pas durer longtemps. Je vous préparerai une tisane après votre bain pour calmer la douleur. 

— Merci.

Un silence un peu lourd s’installa entre les deux jeunes femmes, comme si le malaise était palpable.

— Dis-moi Sana, fit finalement la princesse.

— Oui ?

— Comment est-ce que tu sais tout ça ? 

La jeune femme déglutit.

— Eh bien, parce que moi aussi j’ai eu un peu mal la première fois.

Elle se leva et alla chercher de quoi sécher la princesse. Elle ne doutait pas qu’un jour, elle risquait de la questionner sur des sujets qui la conduirait forcément à sa relation passée avec Chan, et si cela pouvait arriver le plus tard possible, c'était encore mieux.

***

— Alors cette nuit de noces ?

Le prince manqua de recracher son thé à la question de son Général et ami. Ils s’étaient retrouvés avec quelques notables dans un des salons du palais, coutumes post-mariage selon les dires des conseillers. Chan s’était installé dans un coin, laissant les vieillards fumer leurs pipes près de la table centrale tout en sirotant leur thé. Heureusement que Changbin était là, ça lui faisait de la compagnie, même s'il savait aussi se montrer particulièrement pénible lorsqu’il en avait envie.

— Oh c’est bon arrête de faire ton précieux, le nargua-t-il en voyant la réaction du prince.

Ce dernier soupira en posant sa tasse sur la petite table qui les séparait.

— Je n’ai pas très envie de te faire un compte-rendu.

— La nouvelle comme quoi le mariage a bien été consommé à fait le tour du palais depuis longtemps alors je ne sais pas si tu es à ça près.

— Je trouve cette coutume archaïque et malaisante.

— Quand tu seras roi, tu pourras supprimer toutes les lois et coutumes qui te dérangent, fit le général en lui tapotant le bras.

— Ça sera au moins ça.

— Mais sinon, ça faisait longtemps que tu n'avais pas dépucelé une femme, non ?

Chan écarquilla les yeux avant de froncer les sourcils face à cette remarque totalement déplacée.

— Tu as conscience que c’est parce que nous sommes amis que je ne te colle pas mon poing dans la figure ?

Changbin lui adressa un sourire en coin, il savait très bien, tout comme un certain nombre de personnes à la cour, que le prince n’avait eu d’aventures qu’avec une seule et même personne avant la princesse, et cette personne n’était autre que Sana. 

— Entre nous, j’ai la terrible sensation d’avoir trompé Sana, lui avoua Chan à voix basse.

— C’est vrai que tu as quand même épousé une autre femme mais bon, je suis certain que ta petite rouquine ne t’en tiendra pas rigueur, après tout elle savait que ça arriverait un jour ou l’autre.

— Mais quand même.

— Dis-toi que si ça ne te plait pas avec la princesse tu pourras toujours retourner avec elle, fit Changbin en haussant les épaules.

— Jamais je ne-

— Ne jure pas Chan, le coupa-t-il sur un ton un peu plus sec, tu ne peux pas prédire l’avenir, et je te connais depuis assez longtemps pour te dire que tu ne tiendras pas bien longtemps avant de retomber dans ses bras.

Le prince l’observa en silence, il était mitigé, il avait envie de crier à son ami qu’il faisait erreur, qu’il n’était pas comme ça, et d’un autre côté, une petite voix dans sa tête lui disait qu’il ne devait pas parler trop vite. 

— En tout cas, reprit Changbin après un temps, dis-toi que la nuit de noces est passée, maintenant tu n’as plus qu’à travailler à offrir un héritier au royaume.

Chan se laissa tomber contre le dossier de son fauteuil.

— Parfois je me demande pourquoi nous sommes amis.

— Chan, je suis le seul dans ce royaume à pouvoir être honnête avec toi, prends-le comme, hum, je ne sais pas mais c’est plutôt quelque chose de positif ! Au moins je ne passe pas mon temps à te cirer les bottes comme la plupart des gens de la cour.

— Je ne sais pas si c’est vraiment une si bonne chose que ça.

— Tu verras, mon Prince, un jour tu me remercieras pour tout ce que je fais pour toi.




🏵

Bon je ne suis désolée, je ne suis pas  hyper satisfaite de ce chapitre mais bon... 🤣

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