Suspecté
Les deux garçons ne répondirent, choqués.
"-Et au sens propre !
-What ? s'exclama Miłau.
-Oui, en fait, le mur était comme de l'eau, j'ai dû le traverser, sauf que c'était chaud. C'était moelleux, agréable et doux comme un matelas ! rêva Rita.
-Quel matelas ? Un matelas de chez nos vrais chez-nous ou un matelas pourri et tout dur d'ici avec leurs sommiers de fer ?
-Un matelas plus moelleux que n'importe lequel des matelas que vous avez essayé de votre vie.
-Ouah ! Le meilleur matelas que j'ai essayé c'est chez ma tante !
-Enfin un peu de bonheur dans cette histoire glauque ! s'émerveilla Rita.
-Tu crois ?
-Bah oui, pourquoi ? Y'a une sad end ?
-Bah...
-Quoi ? le pressa Lorys.
-Elle est morte.
-Ah, désolée Miłau.
-C'est pas grave, t'inquiète ! Y'a que son lit que j'aimais chez elle de toute façon, elle battait son fils !
-Elle te battait ? dit Lorys, choqué.
-Non, pas moi, son fils ! Donc mon cousin ! Jack... Je l'adorais...
-Miłau, arrête d'utiliser le passé !
-Il est mort aussi, avec ma tante dans un accident de tramway.
-...
-Bon, Rita, t'as fait quoi dans ce matelas, parce que c'est la déprime là !
-Bah je l'ai traversé, répondit Rita comme si c'était habituel.
-Comme ça ? Comme si c'était normal !
-Bah dans cette maison oui, un peu.
-C'est pas faux, t'as pas tort, plus rien ne m'étonne ici !
-Et après à la place du médecin en blouse blanche, c'était Anna, comme dans les tours de magie, plus aucun signe de « Blouse Blanche ». Juste la p'tite gamine brune qui me fixait avec ses grands yeux.
-Elle était comment cette Anna, demanda Lorys qui s'attachait aux détails les plus infimes.
-Elle était rousse et mignonne au premier abord, mais la chose qui m'a marqué, c'est ses yeux, ils dégageaient une sorte de haine que je n'avais jamais vu auparavant dans les yeux d'une personne... et encore moins dans les yeux d'une fillette.
-Je crois avoir vu la même chose dans les yeux de Musclor et de tous ceux qui sont venus dans cette cellule. Que ce soit pour nous demander de l'aide ou pour nous menacer.
-Tu penses quoi en disant ça,
-Je sais pas trop mais c'est bizarre quand même, ça doit pas être une simple coïncidence...
-Ouais mais on ne sait même pas où on est ! On ne peut pas se baser sur des faits réels parce qu'il n'y en a même pas !
-Pff, j'ai mal à la tête à force de réfléchir, se plaignit le français.
-Pour une fois je suis d'accord avec toi Lorys !
-Euh bref, elle a continué à me fixer et elle...elle...
-Elle quoi ?
-Je ne sais plus, j'ai un trou !
-C'est que ce n'est pas important !
-Elle m'a demandé de faire des recherches sur des disparitions, continua Rita encore perturbée par son trou de mémoire.
-Et...
-Elle s'est enfuie.
-Ah...et... s'impatienta Miłau.
-J'ai commencé à prendre des livres au hasard dans les bibliothèques. J'ai découvert des dizaines et des dizaines de pages de journaux arrachées. Elles traitaient toutes de disparitions mystérieuses de jeunes comme nous trois. Et là... (sa voix tremblait) je...
-Tu quoi ? la pressa Lorys.
-Non rien, c'est pas important !
-D'accord.
-Et là, un gros volume a attiré mon attention...
Les garçons, suspendus à ses lèvres, attendait la suite, mais jamais elle ne vint. Plusieurs minutes passèrent, Rita était dans une sorte de transe.
Les garçons ne le savaient pas, mais l'américaine était en train de revivre le combat. Quand elle eut terminé, elle continua son récit et la phrase qu'elle avait laissée en suspens.
-...je me suis penchée dessus après l'avoir ouvert par terre Il chuchotait quelque chose alors j'ai collé mon oreille dessus et croyez-moi ou pas, j'étais collé au sol et je me suis fait avalé par le livre
-Attend, tu nous demandes de croire qu'un livre t'a clouée au sol avant de t'avaler !
-En gros, c'est ça !
-C'est un peu tiré par les cheveux quand même, tu comprendrais qu'on ne puisse pas comprendre !
-Oui, je comprendrais. Je sais que c'est tiré par les cheveux, mais on est tous dans le même bateau et même si on se connait que depuis une semaine, io faut que vous me croyiez, je n'ai aucune raison de vous mentir !
-Et qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? questionna Miłau
-Après, je me suis retrouvée dans une arène.
-...
Devant l'air ahuri de ses camarades, Rita précisa :
-Je sais que c'est dur à croire, mais c'est que le début, alors écoutez-moi jusqu'au bout avant e vous foutre de moi.
-Ok, mais juste ça ? La chute nulle, je m'attendais à un truc épique et tout moi ! Mais nan, juste : « Je suis tombée dans une arène », rigola Lorys.
-Bref, y'avais trois personnes sur le banc on je suis atterrie. C'était tous des esclaves. Sur la scène, devant le banc, il y avait une blonde qui se disait enchanteresse, elle a dit qu'elle allait métrapho...nan...métrophar...non...métrophormater les esclaves. Le sort qu'elle leur a jeté fait que, avec un peu d'entrainement, ils pourraient se transformer en ce qu'ils veulent.
-Et...
-Bah je vous épargne le combat et les moments glauques voire complétement dégoutants...
-C'est bon, on est pas des mauviettes !
-Ouais mais de toute façon ce serait trop long ! Y'en a qu'un qui est sorti vivant du combat mortel.
-Quoi mais pourquoi elle les a tués ?
-Alors, comme elle l'a si bien dit : « pour divertir son public bien-aimé et pour tester son nouveau sort » !
-Mais c'est dégeulasse !
-Je sais !
-Sur des innocents en plus !
-Je sais.
-Qui plus est des esclaves !
-Je sais Lorys, et je trouve ça aussi dégeulasse que toi !
-Et le survivant, il a eu quoi ?
-Il a pu repartir avec son pouvoir de métrophormateur !
-Vous croyez qu'il est encore vivant ?
-Je sais pas, j'avais aucune indication temporelle !
-Vous trouvez pas ça bizarre, dit Miłau soucieux.
-Quoi donc ?
-Notre, ou nos, kidnappeurs sont plusieurs apparemment, ils sont toujours là les uns pour les autres et Rita tombe sur cette légende.
-Y'a quoi de bizarre ?
-Je sais pas, je dois être en train de me faire des idées, j'ai mal dormi, je vous laisse !
-Attend, tu penses que notre kidnappeur est un métrophormateur ? "
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