Il se tourna et demanda aux deux autres :

"-Elle est où ?

-Elle vient de se volatiliser sous nos yeux, répondit Rita le plus sérieusement possible.

-Et il reste plus rien d'elle ! renchérit Miłau.

Rita s'élança vers son amant et lui demanda comment il allait.

-Moi ça va, mais je comprends plus rien !

-Viens t'assoir et explique-nous !

Lorys ne prit même pas la peine de se lever et de s'assoir sur l'un des deux lits, il se laissa lourdement tomber à même le sol de pierre désormais propre. Ses deux interlocuteurs le laissèrent un peu respirer et reprendre ses esprits malgré leur soif d'en savoir un peu plus, car eux ne savait rien à propos des visions auxquelles Lorys avait été sujet. Après quelques minutes durant lesquelles le silence régnât, Rita, ne pouvant plus supporter le manque d'action, se leva et s'approcha de Miłau. Il s'assit à côté de lui et demanda à Lorys :

-Bon, Lorys, tu peux nous expliquer ce qu'il vient de se passer, y'a moins de dix minutes ?

-La pleine lune...un homme...l'enchanteresse...massacres...

-Fais des phrases man, on comprend rien !

-D'abord, la pleine lune, après, le visage de l'homme s'est superposé dessus !

-Il était comment cet homme ?

-Il était grand, brun, énuméra le jeune français en essayant de revoir le visage du jeune homme, yeux marrons en amande... J'ai vu que son visage, je peux pas en dire plus !

-C'est l'homme que j'ai vu dans le livre avec l'enchanteresse, j'en suis sûre ! Quasiment !

-Et après ? le pressa Miłau, impatient d'en savoir plus.

-L'enchanteresse de Chvatza, puis des scènes de massacres !

-Mais c'est quoi le rapport entre toutes ces images ? se questionna Miłau, qui ne comprenait rien.

-Personne ne comprend rien Miłau, le rassura Rita en se rongeant nerveusement les ongles.

-Mais si, peut-être qu'à la pleine lune il se passe quelque chose avec le gagnant du combat des métro-je-sais-pas-quoi !

-Métrophormateurs, répéta Rita, exaspérée de devoir rappeler le fameux nom encore une fois de plus.

-Faut vraiment qu'on se barre, d'abord la disparition de jeunes comme nous dans les journaux, ensuite le livre et la légende de Rita et maintenant... ça ! Les massacres à la pleine lune !

-Attend, qu'est-ce que tu as dit ?

-Faut qu'on se barre !

-Mais nan, après s'impatienta Lorys, qui semblai avoir compris quelque chose à la réplique de Miłau.

-Massacres à la pleine lune ?

-Oui, c'est ça !

-Bah y'a quoi d'exceptionnel ?

-Tu as fait le rapprochement ! C'est quand la pleine lune ?

-Comment veux-tu qu'on sache ? Tu vois une fenêtre dans cette cellule peut-être ? ironisa Rita.

-Bah en tout cas, réfléchissez autant que vous voulez ! Moi, je me tire !

-Ah oui, Monsieur Le Génie, et par où ?

-Observe ! Tu trouveras !

Lorys et Rita levèrent les yeux vers le plafond tandis que Miłau rigolait à gorge déployée.

-J'ai compris ! s'enthousiasma Rita, le faux plafond !

-Vas-y, crie le plus fort ! Qu'on vienne me chercher !

Lorys était resté impassible.

-Ça marchera pas !

-Pourquoi tu dis ça Lorys ? Sois un peu optimiste !

-J'arriva pas ! dit Lorys. Demande-moi pas comment mais je sens que ça va pas marcher comme tu veux !

-Tu es voyant peut-être ? ironisa l'américaine.

-Non, mais j'ai un instinct !

-...

-Bon, puisque vous êtes deux contre un, je me tais, mais faudra pas venir pleurer ! J'aurais prévenu !

Rita se leva du lit et demanda à Miłau de faire de même. Ils se mirent derrière le lit et poussèrent de toute leurs forces.

-Il est vissé au sol, fit remarquer Lorys, toujours dans son coin.

Les deux autres regardèrent les pieds du lit et remarquèrent, qu'effectivement, il était vissé au sol de pierre, alors Miłau monta sur le lit et se grandit pour atteindre l'une des plaques du faux plafond.

-Lorys, vient, monte avec nous, on va se tirer d'ici, dit joyeusement Rita.

Le jeune adulte appelé par Rita ne prit même pas le peine de se lever, étant sur que le plan allait échouer, il était toujours assis en tailleurs, la tête posée contre la paroi de pierre.

-Allez-y, si ça marche je vous suis !

-Ok, pense bien à replacer la plaque du plafond après ton passage !

-T'inquiète, j'aurais pas à la faire, lui répondit-il avec une pointe de sarcasme dans la voix.

-Rabat-joie !

-Et pessimiste ! renchérit Rita.

Cette dernière descendit du lit pour laisser à Miłau la place de monter. Il commença à sauter sur le lit dans l'espoir de réussir à s'agripper au plafond pour pouvoir ensuite grimper dedans, quand tout à coup, toute l'attention que les deux autres portaient sur lui la seconde précédente se déporta sur la porte. De celle-ci leur parvenait un bruit de clé qui tournait dans une serrure. Ils réagirent au quart de tour et allèrent se placer devant la porte en essayant du mieux qu'ils pouvaient d'ancrer leurs pieds ans la moindre faille du sol de pierre pour empêcher l'intrusion de l'individu derrière la porte.

-Ça sert à rien ! Le sol est trop lisse pour qu'on ait des prises pour nos pieds !

-Garde espoir !

-J'en ai marre de l'espoir ! Ça fait déjà une semaine !

Mais malgré sa réplique, Lorys n'arrêta pas de pousser. Miłau n'arrivait pas à enlever les plaques du faux plafond. Il avait réussi à en enlever une, mais il ne passait pas, il aurait fallu qu'il en ôte une autre. Pendant quelques instants qui furent bien accueillis chez Rita et Lorys, on arrêta de taper à la porte.

-Ne baisse pas la garde, s'enquit Rita alors que Lorys l'abaissait.

Mais ce qui défonça la porte n'était pas humain, personne d'autre qu'un de ses compères n'aurait pu le stopper. Un rhinocéros traversa la porte avant de se transformer devant les yeux ébahis des jeunes adultes en Musclor. Et avant que ses derniers n'aient pu dire un mot, Musclor avait attrapé Miłau par les pieds et le tirait vers lui.

-Nooon, s'affola le polonais, aidez-moi !

-La meilleure chose que tu peux faire est de lâcher, il va te casser en deux, cria Rita par-dessus le vacarme de l'adulte affolé.

Miłau, ne sachant que faire d'autre, se lâcha, espérant que ses camarades le rattraperaient, mais malgré leurs efforts, même combinés, Miłau fut entraîner et la seule chose qu'il dit fut :

-Tu avais raison Lorys, j'aurais dû t'écouter ! "