Mais, maintenant que le moment était venu de l'affronter, il en avait beaucoup moins peur. Il se sentait plutôt résigné.
Depuis qu'ils avaient regagné le Peacemaker, Ren semblait parfaitement détendu. Ils allaient passer la nuit à bord, mais restaient en contact avec Daris, qui lui avait une fois de plus prouvé sa loyauté en acceptant de l'aider et en écoutant son histoire abracadabrante.

(Eren) Livai ? Ça va ?, demanda le jeune homme, qui le regardait vérifier que les hublots étaient tous bien fermés car on annonçait une tempête.

(Livai) Oui, mais je ne te cache pas que je suis contrarié depuis que je sais que j'ai la réputation d'être un feignant.

(Eren) Tu n'es pas feignant du tout, protesta-t-il.

(Livai) Juste un peu négligent, alors.

-Décontracté, tout au plus, dit Ren, qui cherchait visiblement à le consoler.

(Livai) Je reconnais que je me suis laissé vivre. Comme j'avais promis à ma mère de ne pas entrer dans la police, j'ai prétexté une vocation contrarié pour ne rien faire d'autre.

(Eren) Tu as tort de te déprécier. Tout à l'heure, tu as montré de quoi tu étais capable.

(Livai) Tu parles ! C'est toi qui as quasiment tout fait. Je me suis contenté d'appeler en renfort l'ex-coéquipier de mon père.
Celui-ci aurait honte de moi, s'il savait ce que je suis devenu.

(Eren) Je suis sûr que non. D'autant que, comme Daris te l'a dit, ta carrière va décoller. Après une histoire pareille, tous les journaux vont parler de toi. Tu seras bientôt célèbre.

Force lui était de reconnaître qu'il avait raison sur ce point.
Lui qui avait toujours compté sur le bouche à oreille pour sa publicité constatait que les nouvelles allaient très vite car, cet après-midi, son téléphone n'avait pas arrêté de sonner. Il ne s'attendait pas à ce que sa vie soit à ce point chamboulée et, sur le moment, il ne l'avait pas très bien pris.