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Auto-édition


« Qui veut un roman ? J'ai ici un excellent roman à vendre ! Science-fiction, relations familiales complexes, géopolitique, réflexions sur l'humanité ! Seulement 2€99 pour l'ebook !

— Rah, vous êtes chiants les auteurs, toujours en train de nous solliciter, et achetez ci, et payez pour ça... On n'a pas un budget infini !

— Alors est-ce que je peux vous proposer une série de fictions et des fanfictions publiées gratuitement ? Disponibles sur la plate-forme...

— Ah non, je déteste lire sur écran ça me donne mal aux yeux. Et puis les plates-formes amateures, j'ai essayé, mais j'ai laissé tomber. C'est fouillis, c'est mal agencé, on trouve des textes vraiment pas terribles, et je ne veux même pas parler de l'orthographe. Moi je n'y vais plus.

— Oui, mais c'est le meilleur moyen pour proposer ses textes gratuitement, qu'est-ce que je peux faire de plus...

— De toutes façons, je n'ai pas le temps. J'aime lire, hein, pas de soucis, mais entre le travail, la maison, le sport, les séries, les jeux vidéos... J'ai déjà une dizaine de bouquins qui s'entassent sur ma pile à lire, même les nouveaux tomes des séries que j'adore je ne les ai pas encore ouverts, on m'en offre, on m'en recommande, et plus je lis, plus j'ai des auteurs préférés à suivre... Donc désolé, mais ce n'est pas possible.

— Ah. Oui, j'imagine...

— Enfin... je ne voulais pas vous déprimer ! Déjà, je n'ai rien contre les auto-édités. On entend souvent dire que si aucune maison d'édition n'a voulu d'un auteur, c'est qu'il est nul. Moi je suis plus modéré, je sais que les maisons d'édition sont obligées d'être rentables, et qu'elles ne peuvent pas se permettre de porter tous les projets de niche... Je suis sûr qu'on peut trouver des choses très bien en auto-édition. C'est juste qu'il faut chercher.

— Vous avez déjà acheté un livre auto-édité ?

— Heu, non, mais je ne suis pas contre, sur le principe...

— ... On va dire que c'est déjà ça. Très bien, j'imagine que je vous ai assez fait perdre de temps, vous pouvez y aller. Moi j'y retourne, à force je vais bien réussir à convaincre quelqu'un !

— Honnêtement, ce n'était pas un très bon discours d'accroche...

— Peut-être, mais justement c'était honnête. Les thèmes importants de mon roman. Je le sais, c'est moi qui l'ai écrit.

— Oui, mais... il y a des personnages, dans ce roman ?

— Ben oui.

— Ils sont sympathiques ? Charismatiques ? Perdus ? Ecorchés vifs ? Ignobles ? Un peu bâtards sur les bords mais cool quand même ?

— Ҫa... dépend lesquels ?

— Le personnage principal, au moins, comment il est ?

— Il y en a sept, qui s'appellent par des numéros, et...

— Ah ouais quand même. C'est expérimental.

— Ҫa peut paraitre étrange comme ça, mais ça a du sens dans l'histoire ! Et puis...

— Et est-ce qu'il y a de l'action ? Du suspens ? Du déchirement ?

— Oui, oui, ça j'ai !

— Et de la romance ? Des scènes de sexe ?

— Heu, non, ça j'ai pas.

— Un combat du bien contre le mal ?

— C'est plus complexe que ça. Plutôt un équilibre entre le contrôle et le chaos ?

— ... Je ne sais pas comment dire ça de façon bienveillante, parce que vraiment je ne veux pas être méchant, mais vous êtes la preuve que le marketing est un métier à part entière et que les auteurs ne devraient pas être autorisés à y toucher.

— Oui, ben j'ai déjà expliqué tout ce que je voulais dire bien en détail, et ça a donné un roman de 200 000 mots ! Je ne peux pas le résumer correctement en deux phrases !

— Il est beaucoup trop long, ce roman ! Un éditeur aurait coupé ça en deux, c'est plus digeste pour les lecteurs !

— Et bien les éditeurs n'avaient qu'à le faire quand je leur ai proposé. En attendant, l'histoire est complète comme ça !

— Et vous avez beaucoup de lecteurs ?

— Quelques uns... Mais ceux qui l'ont fini l'ont beaucoup aimé !

— Et les autres ?

— Ils sont juste passé à autre chose. Ce n'est pas grave, c'est leur droit. Je suis déjà heureuse qu'ils aient essayé.

— Mais avec une présentation comme ça, il n'y a personne qui va essayer...

— Vous m'avez fait tout un speech sur le fait que les gens n'ont pas le temps ni l'envie de lire des livres inconnus de toutes façons, plus tous les préjugés sur les auto-édités. Et je sais que c'est vrai. Je vais juste rester modeste dans mes ambitions, et continuer à présenter honnêtement ce que j'ai écrit, pour attirer ceux que ça pourrait vraiment intéresser.

— Vous ne voulez pas faire une bande-annonce, avec des dessins, de la musique punchy et des phrases d'accroche ? Ҫa ça marche bien ! Et être plus présente sur les réseaux sociaux ! Vous faire connaitre et apprécier pour tenter les lecteurs !

— J'ai essayé, je suis vraiment nulle à ça... Et faire une bande-annonce, c'est largement au-dessus de mes capacités !

— Alors il faut peut-être changer de sujet ? Ecrire des livres qui auront plus de chance de trouver un éditeur, ou qui auront plus de lecteurs potentiels, comme du YA ou...

— Non.

— Quoi, non ?

— Non, c'est tout. Ecoutez, c'est gentil d'essayer de m'aider, mais le but, c'est d'avoir des lecteurs sur mes histoires. Si ce ne sont plus mes histoires mais des ersatz, ça n'a aucun intérêt de les écrire, à par être une concurrence médiocre à des écrivains qui ont déjà plein d'idées à écrire sur ces sujets.

— Mais il y a déjà beaucoup trop de monde qui écrit ! Regardez la rentrée littéraire, c'est une catastrophe ! On a quasiment plus de livres à lire que de lecteurs ! Soit vous attirez l'attention, soit vous rentrez dans le moule, il n'y a pas d'autre moyen de survivre !

— Oui, oui, je connais la chanson. C'est marrant, on parle toujours du fait qu'il y ait trop de livres, de la « surproduction », mais on passe élégamment sous silence sa conséquence logique : pour résoudre le problème, il y a des auteurs qui doivent dégager. Parce que admettre ça, c'est mettre le doigt dans le très douloureux débat du « si quelqu'un doit dégager, qui ce sera ? ». Certains mettent les pieds dans le plat, mais la plupart n'ont aucune envie d'en discuter, parce qu'ils ont tous peur que ce « qui », ce soit eux. On se sent tous illégitimes à un degré ou à un autre. Alors on essaye de se rassurer, on conchie tel ou tel groupe qui n'a aucune originalité ou une orthographe horrible ou une mentalité malsaine ou qui serait trop mercantile, en essayant de se convaincre que c'est une vraie bonne raison. Parce que tout ce qui compte, c'est que celui qui dégage, ce soit l'autre. Alors qu'en réalité, en tant que lecteur, soit on a vraiment envie de tenter, soit on passe son chemin, on n'a pas besoin de faire un procès d'intention à telle ou telle façon d'écrire. C'est entre auteurs qu'on montre les crocs, parce qu'on se sent menacés. Mais c'est un débat stérile. Qu'ils soient publiés ou non, qu'ils soient mis sur les étalages des librairies ou dans les dossiers oubliés d'un site obscurs, les auteurs continueront à écrire et à vouloir partager avec le plus de monde possible. Et si certains renoncent parce qu'on leur a rentré dans le crâne qu'ils ne seraient pas à la hauteur, pour moi c'est une tragédie.

— Donc... Tout le monde écrit ce qui lui chante et racole le lecteur comme il peut. C'est bien ça, votre philosophie ?

— C'est à peu près ça.

— Vous êtes perdante à ce jeu là, et franchement ça fait mal au cœur de voir ça. Abandonner quand ça ne marche pas, ce n'est pas une tragédie, c'est aussi se protéger !

— J'ai l'impression que vous ne savez pas ce que c'est, d'avoir des histoires plein la tête et qu'elles ne puissent jamais sortir... Ҫa tourne en rond jusqu'à virer à l'aigre, jusqu'à ce qu'on se demande si tout ce qu'on y a mis a le moindre sens, et surtout, ne jamais les partager, c'est se sentir tellement seul... C'est comme d'être muet et que les gens considèrent qu'on n'avait juste rien à dire. Et bien si. J'ai à dire, je l'ai dit et je continuerais à le dire, à tous ceux que ça intéressera.

—Pff... Au final, je vais finir par l'acheter juste parce que je me sens coupable, votre ebook.

— Si c'est pour ne pas le lire, ce n'est pas la peine.

— Hé, pas la peine d'être désagréable, non plus !

— Non, désolée, je ne voulais pas être désagréable, c'est juste ce que je pense. Je n'ai aucune envie de vendre des livres qui ne seront pas lus juste pour le plaisir de faire une vente de plus. Ce n'est pas non plus comme si je gagnais ma vie avec. J'essaye juste de trouver mes lecteurs.

— Je comprends. Je crois. Bonne chance, alors.

— Merci, et bonne journée !

— Mais sérieusement, changez de phrase d'accroche. Celle-ci est horrible.

— Je peux essayer... Roman à vendre ! Découvrez une fratrie d'enfants artificiels sur lesquels pèse le destin du monde ! Complots, trahisons et rebondissements ! Un livre sur l'entraide et la confiance ! 2€99 l'ebook, version gratuite disponible sur PC et smartphone !

— C'est... c'est déjà mieux. Je pense qu'on peut encore affiner, mais c'est mieux. C'est moins pire en tous cas.

— Je continuerais à l'améliorer au fur et à mesure. Merci pour les conseils !

— Bon courage ! »

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