Prologue #63: J'ai rencontré une âme torturée
Le jour ou l'on s'était rencontré, elle m'avait dit que sont plus grand rêve était d'avoir des ailes, et de pouvoir voler. De pouvoir se sentir enfin libre.
Et deux ans après, nous voilà sur ce toit. Moi attaché à une chaise, les mains et les pieds ligotés aux barreaux de la chaise et un bandana attaché autour de ma bouche.
J'essayais de crier alors qu'elle s'approchait dangereusement du vide. Non. Elle allait vraiment le faire ?
Je criais. À m'en faire brûler les poumons, à me niquer la gorge. Je l'aimais, elle ne pouvait pas me faire ça.
-Je suis désolé. Jamais je n'aurais voulu en arriver là. Mais je n'en peux plus. Tu es mon sauveur. Tu as réussi à me faire sentir vivante, pendant 2 ans, et je te dois tout pour ça.
Je criais, des larmes commençaient à se former aux coins de mes yeux. Allait-elle vraiment se suicider devant mes yeux ? Elle ne pouvait pas faire ça, n'est-ce-pas ?
-Tu es la seule chose que j'ai aimé sur cette putain de terre. La seule personne que j'ai aimé de toute mon âme. Mais c'est trop.
Elle rigola amèrement, pleurant elle aussi. Comment avait-on fait pour en arriver là ?
-Je vais enfin pouvoir voler. Tu te rends compte ? Un rêve de gamine qui va se réaliser.
Non ! Ne saute pas ! Tu vas t'écraser ! Je pouvais essayer de crier, elle ne comprenait rien à mes paroles. Pourquoi ne me détache-t-elle pas ?
-Je t'aime tu sait, pour toujours. Et même si ma vie va s'arrêter en bas de ce building, je t'aimerais toujours. Mais je suis obligée de faire ça. Tout ira mieux là-bas, il y aura ma famille, il y aura tous les gens que j'ai perdus trop tôt.
Je pleurais, je ne voulais pas la perdre.
-C'est la chose la plus égoïste que j'aurais faite dans ma vie, t'abandonner. Je suis désolé. Je t'aime tant mon amour...
Elle se retourna pour plonger son regard dans le vide. Elle fixait sûrement les voitures rouler à toute vitesse, les passants se bousculer sur les trottoirs. Et moi je la regardais, espérant qu'elle retrouverait la raison et vienne me dire que c'était une mauvaise blague.
Mais elle fit un pas en avant, ses pieds mi sur le sol mi dans le vide. Non, s'il te plaît.
Je criais et pleurais. Je priais pour que quelqu'un m'entende, et l'empêche de sauter.
Mais elle sauta. Je criais d'un coup, un cri de désespoir, de tristesse et de colère.
J'aimais tout chez elle. Ses habits toujours sombres, son piercing à la lèvre, ses yeux d'un vert profond et envoûtant. J'aimais ses longs cheveux chocolat, qui bouclaient quand le temps était humide. J'aimais notre complicité, nos regards, nos sourires, nos ''je t'aime''. Tout ce que l'on a pu échanger ensemble. Je l'aimais elle, tout simplement. Mais me voilà, attendant sur cette putain de chaise qu'elle revienne. Que des ailes lui sont poussées et qu'elle apparaisse devant moi, me disant que j'ai pris quelque chose d'illégale, et que jamais elle n'aurait sauté.
Mais je sais qu'elle ne reviendra jamais, pourtant, je l'attends.
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