J'avais pris l'habitude de venir me baigner dans ce lac après les cours. Il était au soleil, malgré qu'une forêt l'entourait, le cachant des regards. Le lac était magnifique et majestueux. La première fois que je l'avais vu, j'avais cru rêver. Je m'en souviens très bien. C'était il y a presque deux ans, je m'étais disputé avec ma mère, alors j'étais parti en courant, sans savoir où j'allais. Et j'étais arrivée là. Si ma mâchoire avait pu, elle aurait touché le sol de stupéfaction.

Je déboutonnais ma chemise et retirais mes sandales avant de retirer mon short. Depuis que j'avais découvert cet endroit et que j'avais pris l'habitude d'y venir, je m'habillais toujours d'un maillot de bain deux pièces sous mes vêtements.

Je m'avançais vers le lac et marchais dedans jusqu'à ce que je n'ai plus pieds avant de nager, ressortant la tête de l'eau que lorsque mes poumons me brûlaient. Je nageais pendant un moment, me vidant la tête.

Ensuite, je m'allongeais sur le dos et laissais l'eau me bercer doucement en admirant le ciel.

C'était mon moment préféré de la journée, mon moment de détende. C'était mon endroit à moi.

Jusqu'à ce jour.

Lorsque je sentais l'air venir me chatouiller la figure, je décidais de sortir de l'eau. Le temps s'était assombri et la nuit tombait peu à peu. Je sortais une serviette de mon sac d'école et me frottais frénétiquement. Je m'étais rhabillée et m'apprêtais à prendre la route pour rentrer chez moi lorsque des bruits de pas se firent entendre.

Je me retournais en m'abaissant derrière un buisson. C'étaient deux hommes. Ils s'avançaient vers l'eau, ils étaient en admiration par mon lac.

« C'est magnifique. » Dit un des hommes.

« Oui, on campe là James. » Dit le deuxième.

« Je vais monter nos tentes. »

Celui qui avait répondu à James s'approchait doucement du bord  de l'eau. Je commençais légèrement à perdre mon sang-froid. Cet endroit du sol menaçait de s'écrouler dans l'eau à tout moment.

Alors que j'allais crier "Attention !", l'homme avança encore d'un pas et la terre s'écroula, tombant dans le lac. Ni une ni deux, je jetais mon sac dans l'herbe et courais pour plonger dans l'eau.

Cette nuit-là, j'ai sauvé un inconnu. Allez savoir pourquoi, mais je l'ai fait. Mais il n'a jamais su que c'était moi. Jusqu'à ce qu'il me découvre.