N°15
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C'était lundi, Taehyung avait passé le reste de la semaine à se morfondre et à se rabaisser mentalement. Malheureusement pour lui il avait réussi à survivre, ce qui signifiait qu'il devait aller en cours ce matin.
Il n'avait dormi seulement 3 heures depuis l'incident, il avait peu mangé, peu bougé mais s'était beaucoup tourmenté. Alors en se préparant pour partir, il avait pu observer dans le reflet de son miroir le résultat de toute sa souffrance. Elle était inscrite sur son visage, de par sa peau blanche presque translucide laissant paraitre ses veines, ses yeux rouges aux vaisseau éclatés dénonçant ses pleures répétés, ses cernes presque noires montrant son manque de sommeil, ses lèvres gercées et pâles traduisant sa peine. Son visage criait son mal être, il y était inscrit « à l'aide ». En se voyant ainsi Taehyung eu presque peur, il ne se reconnaissait pas, ce corps n'était pas le sien. Alors comme pour tout effacer il passa de l'eau froide frénétiquement sur son visage. Bien sûr ça n'avait rien changé. Il parti donc ainsi de son appartement, au moins ses camarades auront une raison valable de se moquer de lui aujourd'hui.
Au fond de lui il espérait qu'il puisse rentrer dans le bâtiment sans problèmes, mais visiblement c'était trop demandé. À peine fut-il rentré dans l'enceinte du lycée, il était déjà trainé dans un coin isolé. Il n'essayait même pas de se défendre, il se laissait faire. C'était le garçon à la cigarette et sa bande, apparement pendant ses jours d'absence frapper le châtain leur avaient manqué.
Ils étaient en manque de quelque chose de malsain. Et Taehyung savait que cette fois ci ça serait pire que d'habitude.
Mais il ne pensait pas à ce point là.
Tiré dans une pièce dont il ne connaissait même pas l'existence, frappé à de nombreux endroits, insulté de nombreuses choses qu'il n'était pas, jusque là rien de bien different de d'habitude. Puis, au sol, il fut immobilisé.
« Je suis une homme alors ça ne devrait pas te déranger. »
Quoi ?
Qu'est ce qu'il pouvait bien raconter ? Le châtain ne comprenait pas la dernière phrase de son agresseur, jusqu'à ce qu'il sente les doigts de ce garçon dénouer sa ceinture. Sa mâchoire qui était serrée pour s'empêcher d'émettre n'importe quels sons se dénoua légèrement, ses yeux clos s'ouvrirent pour regarder le plafond face à lui troublés par les larmes qui commençaient à se former peu à peu, la pression qu'il avait mis malgré lui dans ses bras et ses jambes pour se dégager était redescendu. Il venait d'abandonner.
Ça y est maintenant c'était sûr. Son corps était définitivement souillé alors à quoi bon ?
C'était décidé demain Taehyung ne serait plus.
Mardi, Jungkook était en cours, il avait comme tous les autres jours depuis la semaine dernière regardé la place vide de Taehyung. Il ne l'avait pas revu depuis la dernière fois et il commençait à s'inquiéter. Aujourd'hui il irait chez le châtain pour voir s'il allait bien, même si au fond de lui il savait très bien que s'était impossible. Quelqu'un entra dans la classe, le proviseur et la psychologue du lycée. Que venaient t-ils faire ici ?
Le léger brouhaha présent dans la classe quelque seconde plus tôt s'arrêta, toute l'attention était portée sur les deux nouveaux arrivants, l'ambiance était pesante et froide. Le proviseur pris la parole.
« Bonjour à tous. J'aimerais que vous soyez attentif à ce que je vais dire. Hier votre camarade Taehyung a essayé de mettre fin à ses jours, à l'heure actuelle il se trouve à l'hôpital. »
Non c'est impossible. La situation n'était pas si grave que ça, si ? Est ce que c'est de ma faute ?
« J'aimerais que vous sortiez une feuille. »
Peut être. Mais pas seulement.
« Peut être que Taehyung était votre ami. »
Non. Il n'en avait pas, et vous le savez.
« Peut être s'est-il confié à vous alors si vous savez quelque chose sur la raison de son acte écrivez le. »
Il ne s'est pas confié, il ne parlait jamais, il n'en a pas eu l'occasion ni même le privilège. Il ne m'en à jamais parlé, à quoi je m'attendais aussi ? Il n'allait pas me dire « salut, moi c'est Taehyung et je me fait harceler. » et puis il n'avait pas besoin de le dire, je le savait, je l'ai vu mais j'ai rien fait.
« Vous n'êtes pas obligé d'écrire, je vous demande juste de nous aider à comprendre. »
Comment ça « à comprendre », vous le savez vous aussi, vous l'avez vu comme tout le monde ici ! Ne me dites pas que vous n'avez pas vu les menaces de mort qu'il avait sur son casier ou sur sa table de classe, parce que moi je les ai vu. Ne me dites pas que vous n'avez jamais entendu les insultes qu'il recevait constamment, dans les couloirs et en cours parce que je les ai entendu. Ne me dites pas que vous n'avez jamais vu les bleus qu'il avait et les coupures qu'il s'infligeait sur sa peau si parfaite, parce que moi je les ai vu. Alors pourquoi nous n'avons rien fait ?
« J'aimerais dénoncer quelqu'un mais la liste serait bien trop longue, vous en faites probablement parti indirectement vous aussi, d'ailleurs je pense que moi aussi. »
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