~ Chapitre 39 ~ C'est gênant tu sais ?
Je prends un bout de viande de lapin sur la broche et le dévore. J'ai une faim de loup ! En même temps, avec tous ces événements... À côté de moi, Newt dévore aussi son morceau. Personne ne parle. On a trouvé ce lapin au milieu de la Terre Brûlée et on a réussi à le tuer pour le manger. Le seul bruit qu'on entend, c'est celui de la mastication des blocards.
Une fois mon morceau fini, je bois un peu et tend la bouteille à Alex. Il boit aussi et continue à manger.
Je regarde l'horizon. Il me semble que nous nous sommes rapprochés des montagnes, mais impossible de dire si c'est le cas ou non. Je soupire. Une main se pose sur mon épaule. Je tourne la tête pour voir Newt, qui me regarde avec tendresse et inquiétude.
- À quoi tu penses ? me demande-t-il.
- À rien, je répond en soupirant à nouveau.
Il n'insiste pas mais je vois qu'il est contrarié. Je pose ma tête sur son épaule. Il pose une main sur ma tête, et son menton sur celle-ci.
- Tu crois qu'ils vont revenir ? je lui demande.
- Jorge et Brenda ? Oui.
Que je vous explique. Alors que nous allions repartir, Jorge a dit qu'il devait aller chercher quelque chose et avait emmené Brenda avec lui. On a marché sans eux, mais on n'a pas fait beaucoup de kilomètres, pour qu'ils puissent nous trouver. Maintenant, on les attend, alors qu'il fait nuit.
Newt me fixe désormais. Je sens son regard posé sur moi.
- C'est gênant tu sais, je lui fais remarquer.
- Excuses moi d'admirer les belles choses, me répond-t-il.
Je rougis à sa remarque et il se penche pour m'embrasser. Une décharge me traverse et des milliers de papillons s'envolent, comme à chaque fois qu'il m'embrasse. On se détache avec regrets et collons nos fronts l'un contre l'autre.
- Il était temps vous deux.
On se décolle en soupirant. Minho... Il est assis en face de nous et nous regarde en souriant.
- Il était temps ? le questionne Newt.
- Oui. Vous avez mis du temps à comprendre que vous vous aimiez tous les deux. De vrais tocards !
- Je t'emmerde ! je m'offusque.
Minho rit alors franchement.
- Non sérieusement. Je suis content pour vous deux.
Il regarde Newt.
- Je suis content que tu ai enfin trouvé une fille qui te corresponde.
- Ça veut dire quoi ça ? je demande, attendant qu'il sorte sa connerie.
- Que vous allez bien ensemble.
C'est Alex qui vient de parler. On se tourne vers lui. Il est assis à côté de moi.
- N'est-ce pas Minho ? appuie-t-il.
- Ouais, j'avoue.
Alex me regarde alors.
- Je suis fier de toi Marine. Fier que tu ai enfin tourné la page. Il doit aussi être fier de toi, tu peux me croire !
Je lui souris tristement et il serre ma main dans la sienne. Newt ne dit rien. Il sait qu'Alex est seulement mon meilleur ami, rien de plus, et que ce geste affectif n'est donc qu'amical.
- Il doit être aussi fier de toi que nous le sommes tous, affirme Newt.
Je lui souris et l'embrasse pour le remercier. Quand on se détache, je vois qu'il sourit. Alex regarde désormais Newt avec sévérité.
- Je comptes sur toi pour la rendre heureuse, l'avertit-t-il. Sinon...
- T'inquiète pas tocard, le coupe Newt. Je vais en prendre soin comme si c'était ma propre vie.
Il plonge mon regard dans le sien.
- Parce que ça l'est, au final, finit-il plus bas.
Mes yeux brillent. Ce qu'il vient de dire... Wow ! Je ne sais pas quoi dire... Alors je ne dis rien et me contente de lui sourire en le regardant avec amour. Il me sourit aussi.
- Allez les amoureux, au lit ! dit Minho.
- Tu vois un lit quelque part toi ? se moque Thomas.
- Bah oui ! dis-je.
Ils me regardent tous avec étonnement.
- Chacun son lit. Perso, le mien, c'est Newt !
Et sur ces mots, je le fais basculer, si bien qu'il se retrouve allongé sur le ventre. Je m'allonge par dessus, les bras sous la tête.
- Ah, il est confortable ce lit je trouve ! je dis.
Les autres sont morts de rire. Quant à Newt, il soupire mais rigole aussi. Et sans m'avertir, il se retourne et je tombe sur le côté avec un cri de surprise.
- Ah, un lit mouvant ! je m'écrie.
Tout le monde explose de rire. Je me retrouve en dessous d'un Newt hilare. On a déjà été une fois dans cette position gênante. Mais là, je m'en fous. Tout ce que je veux, c'est que Newt soit auprès de moi. Alors, jugeant qu'il n'est pas assez proche de moi, je passe mes bras derrière lui et appuie sur son dos, le forçant à s'allonger complètement sur moi, comblant ainsi le petit espace qui nous séparaient. Newt est étonné mais je l'embrasse avant qu'il ne dise quelque chose. Il me rend mon baiser. Il n'est pas comme les autres. Il est plus passionnel, plus approfondi. On finit par se séparer, à bout de souffle. Mais Newt est toujours collé à moi, m'écrasant (si on peut appeler ça écraser, parce qu'il est pas bien lourd).
- Bon, vous allez pas nous faire des bébés non plus ? dit Minho.
- Et pourquoi pas ? On y avait pas pensé encore, le contredit Newt.
Je ris et il se détache de moi en s'époussetant. Je fais de même. Puis Alex sort une phrase qui nous fait tous partir dans un délire.
- Minho chéri !
Et il se jette sur Minho comme je l'ai fais avec Newt. On éclate de rire.
Après ce long fou rire, nous partons nous coucher pour de bon.
***
Je m'allonge à côté de Newt. Il passe son bras autour de ma taille, et je pose une main sur son torse. Il m'embrasse sur la bouche, puis sur la tempe.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit Newt.
Il me sourit et ferme les yeux. Moi, je reste là, à le regarder. Une mèche lui tombe devant les yeux. Je l'enlève, et il rouvre les yeux pour me regarder.
- Je t'aime, je lui dis.
- Moi aussi je t'aime, me répond-t-il. Maintenant, dors.
Je hoche la tête et essaie de trouver le sommeil. Mais il ne vient pas. J'ai beau fermer les yeux, ne penser à rien, tourner dans tous les sens, rien n'y fait. Je râle et me redresse en position assise. Newt dort. Je regarde sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration. Je dépose un baiser sur son front et me lève. Je pars un peu à l'écart des blocards en tentant de ne pas les réveiller.
Le feu crépite encore, nous réchauffant. Je passe à côté et m'éloigne, jusqu'à un rocher, sur lequel je m'assois. Je regarde l'horizon, en pensant à tout ce qu'il m'est arrivé depuis ma sortie du labyrinthe. Et je repense même au labyrinthe et à toutes les personnes qui y étaient. Finalement, le labyrinthe me manque. Mais bon, d'un autre côté, je suis contente d'en être sortie car ça m'a permis de rencontrer Newt. En pensant à lui, je souris bêtement. C'est dingue à quelle vitesse je me suis attachée à lui. D'habitude, je suis méfiante, et les gens doivent me prouver que je peux leur faire confiance. Mais pas avec lui. Il a suffit qu'il débarque pour que tout autour de moi change subitement.
- Tu ne dors pas ? me demande une voix derrière moi.
Je ne me retourne même pas, ayant reconnu Newt.
- Non. J'y arrive pas.
Il ne répond rien et se racle la gorge.
- Je peux ? demande-t-il en désignant le rocher sur lequel je suis.
Je hoche la tête et me décale pour lui faire une petite place. Il s'assoit alors à côté de moi sans rien dire. Je me décide enfin à le regarder. Il fixe l'horizon, comme je le faisais 5 minutes plus tôt.
- Je peux te raconter ?
Il tourne la tête pour me regarder, les sourcils haussés.
- De quoi tu parles ?
- De la mort de Sacha.
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