Chapitre 53
Tokyo, Rio et Denver avaient réussi à placé la plaque de la cuisinière à la place des portes. Mais les tirs s'étaient tu. Sur les trous laissés vides, le trio vit Berlin avancer vers les soldats, Gandia à sa suite.
- Sagasta. Je vous conseille de laisser mes coéquipiers tranquilles. Au détriment de quoi, je serais obligé de sévir.
Il parlait avec toute la confiance et l'arrogance qui le caractérisait. Son assurance prit à mal les militaires, qui doutaient sur ses capacités mentales ou s'il préparait une attaque surprise. Néanmoins, la vue de Gandia les fit choisir la prudence. L'homme ligoté et muselé comme un animal les regardait expressivement. Il voulait qu'ils tuent Berlin sans hésitation. Malgré les risques.
- Sagasta donc ?
Le commandant s'était légèrement écarté du groupe, pour montrer sa position et faire comprendre au braqueur ses intentions d'apaisements. Car son regard venait de voir les grenades sur le corps du prisonnier. Deux collés à son torse, une dans la bouche et deux autres scotchés à sa taille. Toutes étaient reliées par un fil directement aux doigts de Berlin. Il lui suffisait d'un seul mouvement pour tous les condamner. Le sourire de ce dernier redoubla. Rien de tel qu'un coup de pression pour redresser la barre. Il avait eu raison de garder Gandia sous le coude. Les militaires redressèrent leurs armes. Berlin agita les doigts, moqueur. Dans son oreillette, le Professeur lui ordonnait de ne pas jouer avec le feu. Mais il ne lui interdisait pas de continuer. Avec le temps, il avait appris à céder à ses caprices.
- Bien. J'ai cru comprendre qu'il y avait un certain passé entre vous et Monsieur Gandia ici présent. Vous tenez vraiment à le voir mourir ?
- Tu serais tué par la même occasion. Vas-y si tu souhaites accomplir mon boulot.
- Mais qu'il est vilain. Contrairement à mon équipe, vous êtes les seuls dans le secteur. Il suffit que je tire sur ces jolis fils pour tout faire sauter.
Comme pour donner plus de poids à ses mots, il avança de quelques pas.
- Un pas de plus et je te plombe la cervelle.
- Oh, comme c'est mignon. Vous croyez vraiment m'avoir avec des menaces de mort ? C'est trop d'honneur. Voyez-vous, j'en suis à ma seconde vie alors ça m'est égale de mourir de nouveau. Vous n'avez pas lu mon dossier ? Un chef d'œuvre d'écriture.
Il était cinglé. C'était ce que les soldats se disaient. Mais en attendant, ils étaient dans une impasse.
- Si vous avez l'intention de tous nous tuer, pouvons-nous connaitre le nom de notre meurtrier.
- Avec toute cette tension j'en ai oublié la politesse. Je suis Berlin. Enchantée de faire votre connaissance Commandant Sagasta.
Dans le musée, Palerme et Bogota tentaient d'ouvrir les lourdes portes de sécurité. Sans succès. Alors, Bogota courut chercher ses hommes de la fonderie. Ils devaient employer les grands moyens. Stockholm, avec l'aide de Matias venu les rejoindre (les otages étant toujours sur le toit), transportèrent Helsinki sur un brancard à roulettes, l'éloignant de la zone de conflit. Le Professeur s'assurait du bon déroulement des opérations. En fin de compte, Berlin faisait diversion pour leur donner le temps de s'organiser. Ce temps-là était précieux.
- Alors vous voulez un apéro ? J'ai tout mon temps ricana Berlin. Je vous déconseille de me tirer dans les jambes, ou de me viser tout court. La moindre douleur, le moindre choc déclenchera les grenades.
- Comme c'est noble un tel sacrifice de ta part ricana un soldat.
- Evidemment. Régler en un coup notre petit problème d'intrusion serait une victoire parfaite. Ma bande continuerait son braquage et il n'y aura aucun corps à enterrer. Seulement des restes d'os disséminé un peu partout.
- Et on ne veut pas que ça arrive n'est-ce-pas ? S'assura Sagasta.
- Non, on ne veut pas confirma Berlin.
Sans prévenir, il dégoupilla les grenades. Il s'était assuré d'empêcher Gandia de courir en lui tirant une balle dans la jambe. A présent, il s'effondra en avant, tout près des soldats. Berlin courut se mettre à l'abri. Trop tard. Même poussé par l'adrénaline, les tranchées étaient trop loin. L'explosion survint alors qu'il sautait par-dessus. De rage, les militaires le visèrent. Mais les bombes eurent raison d'eux. En quelques minutes, le silence revint dans la salle de réception. Tout était détruit.
- Tokyo, que s'est-il passé ? Un point de la situation ?
- Berlin a fait exploser les grenades. La fumée empêche d'avoir un visuel pour l'instant.
Elle échangea un regard avec Rio et Denver. Berlin venait à nouveau de leur sauver la vie. Pour eux, c'était un cadeau et ils n'allaient pas le décevoir. Pour le Professeur, perdre à nouveau son frère serait insoutenable.
- Tokyo, fait un effort. Est-ce que Berlin est en vie ? Cria Palerme.
- On va tenter une sortie.
Rio et Denver lui donnèrent le feu vert. Ensemble, ils dégagèrent la cuisinière pour se ruer prudemment dehors. Berlin était assez proche des soldats pour causer de sérieux dommages. Ils le constatèrent avec horreur et satisfaction. Le commando était entré à dix. Les pertes étaient considérables. Cinq corps. Morts. Les autres rampaient, blessés, affaibli mais en vie. D'autres étaient inconscients. Ils ne représentaient pas une menace immédiate. Gandia gisait au centre. Décapité. Tokyo n'allait pas pleurer sur son sort. Au contraire, il n'avait que ce qu'il méritait.
- Denver, Tokyo !
Rio se tenait accroupit auprès de Berlin. Sa combinaison rouge ressortait sur la suie environnante. Hormis sa figure ensanglantée, une blessure par balle à l'épaule et des éclats dans la peau, il était indemne.
- Il est inconscient mais vivant! Lança Denver, après avoir pris son pouls.
Denver lui pris un bras pour le passer sur ses épaules, Rio l'imita avec l'autre. Ils transportèrent le blessé dans la cuisine. La zone de replie la plus proche. Tokyo les couvrait. Bien sûr, il lui suffisait d'un tir pour anéantir pour de bon les soldats. Mais la précipitation ne menait à rien. C'était la meilleure façon de faire un mauvais pas.
- Les fondeurs sont dans le musée. On va couper la porte transmis Palerme.
- Bien répondit le Professeur.
C'était une victoire. Pour l'instant.
- il vous reste combien de temps ?
- Au moins six minutes
C'est alors que les pleurs d'un enfant résonnèrent dans leurs oreillettes.
- Professeur c'était quoi ? Demanda Tokyo. Qu'est-ce qu'on entend ?
- hum il y a un nouveau membre dans le déversoir d'orage. L'inspectrice Alicia Sierra a accouché. C'est une magnifique petite fille d'environ trois kilos et demi. Et qui est en parfaite santé.
- Félicitations dit alors Tokyo. Il n'est pas trop tôt pour trouver le bonheur. Même dans ce genre de situation. Et alors que la mort planait au-dessus de leur tête.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro