chapitre 5
- Vous n'êtes que des malades continua Arturo, dégouté par son discours
Palerme descendit de son perchoir et alla se planter devant l'otage, qui fit mine de reculer. Les autres s'écartèrent de son passage. On était jamais trop prudent.
- Les malades tu dis ? Rugit le chef de la bande à un Arturo terrifié : les malades se sont ceux qui ont tiré sur Nairobi en utilisant son fils comme appât !
Ce qui est sûr, c'est qu'il s'attendait à tout sauf à ça. Il resta sans voix, le fixant les yeux écarquillé de stupeur. Il ne s'attendait clairement pas à cet aveu. Palerme l'étudia du regard. Il n'était pas insensible à ce qui était arrivé à Nairobi. C'était lui le chef et son rôle consistait à prendre soins de toute la bande. Chose que Berlin n'a jamais vraiment comprise.
Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vis Monica le fixant d'un œil nouveau.
Quelque part dans un entrepôt
Les deux frères se trouvaient assis l'un en face de l'autre. Marseille montait la garde à l'entrée. Cette affaire ne le concernait en rien et il ne s'en mêlerait pas.
- On m'a tiré dessus commença Berlin fixant ses yeux perçant dans ceux de son frère : mais ce n'était que des balles à blanc. Ils avaient besoin de moi
- Pour des informations comprit le Professeur alors que tout devenait plus clair en même temps que l'horreur
Les larmes lui montèrent en pensant à ce qu'Andrés avait dut subir. Par sa faute.
- Ce n'était pas ta faute l'interrompit Berlin, comme s'il lisait dans ses pensées : jamais tu n'aurais pu prévoir un tel dénouement
- Je suis désolé souffla malgré tout, le cerveau du braquage, les yeux humide : ils t'ont torturé par ma faute. Andrés si tu savais comme je suis désolé...
- Je sais Sergio, je sais...
Berlin se leva et le pris dans ses bras dans un geste fraternel. C'était sa manière à lui de dire que le passé est passé et que ce qui importait dorénavant était l'instant présent. Mais, le Professeur se dégagea. Une question restait en suspend ce qui l'empêchait d'y voir claire
- Même si ce que tu dis est vrai bredouilla Sergio : ça fait 2 ans. Tu...
« Tu devrai être mort » mais les mots refusèrent de sortir
- Ce que tu essayes probablement de me dire, c'est que je devrai être dix pied sous terre à l'heure qu'il est plaisanta Andrés, nerveux
Il sembla reprendre son souffle, comme s'il se préparait mentalement à revivre de mauvais souvenirs.
- Sergio, tu te souviens de Tatiana ?
- La femme de tes rêves ? répondit-il, ironiquement
- Exactement
Il souria faiblement. Il faut dire qu'ils n'avaient jamais été d'accord sur le fait de la mettre au courant du braquage de la Banque d'Espagne.
- Je croyais qu'elle avait désertée, lassé de ton narcissisme égocentrique
- Je le croyais aussi. Du moins jusqu'à ce qu'elle me sorte de ma prison
Flashback
Andrés frissonnait. Il ne portait qu'un simple haut à manche courte ainsi qu'un pantalon. Tenue qui l'incommodait au plus au point, lui qui avait l'habitude des costumes sur mesure. On lui avait enlevé sa combinaison rouge.
Dans la petite pièce qui lui servait de cellule régnait un froid glacial. Des courants d'air frais venant du dehors le gelaient jusque dans ses entrailles. Il avait les paumes engourdit et son incapacité à se réchauffer le torturer plus qu'il ne voulait se l'avouer. Sa respiration se faisait difficile. Il ne tiendra pas longtemps à ce rythme. La fatigue, la faim, la soif le tenaillait. Il voulait une mort digne mais il avait échoué.
A la place, il se retrouvait à moisir dans une prison, à la merci du gouvernement qui rêvait de le faire parler. Quitte à employer des moyens non-orthodoxes pour y parvenir.
Des bruits de pas qui se rapprochaient le sortirent de ses pensées. Il ferma les yeux. Ca recommençait. Ces geôliers étaient au nombre de trois, tous des brutes à la solde des puissants qui en ont qu'à leurs argent. C'était toujours les mêmes, portant une cagoule noire sur leurs visages. L'un ouvrait sa cellule, les deux autres s'occupaient de le sortir avec force. Au début, Andrés s'était débattu mais avec le temps, il avait appris que cela ne servait à rien, sauf à prendre plus de coups que nécessaire
Marchant avec peine, il se fit entrainer le long du couloir. Derrière lui, le troisième garde fermait la marche. Le trajet dura une éternité. Il failli trébucher à maintes reprise mais on le releva avec violence. Il arriva finalement devant une porte, qui fut poussé rapidement et il entra.
La pièce n'avait pas changé depuis son dernier séjour. Ne contenant que deux chaises, l'une face à l'autre, de part et autre de la table. On le fit asseoir avec brutalité et on attacha ses bras derrière le dossier de la chaise. Puis, ils partirent le laissant seul. Mais très vite, la porte s'ouvrit à nouveau et une femme entra. Andrés fut surpris. C'était la première fois qu'il la voyait.
- Andrés De Fonolossa, braqueur ayant 27 braquages à son actif ou 28 si on compte la fabrique de la monnaie et du timbre commence la femme en lui lançant un sourire cruel avant de s'asseoir à son tour sur la chaise libre
- Content de savoir que j'ai une fan parmi la police qui s'intéresse d'aussi prêt à mon travail ricana Berlin avec sarcasme
- C'est vrai je suis fan. J'admire votre courage. Vous nous résister alors qu'il vous reste que quelque mois à vivre. Remarquable
Elle est doué pensa-t-il, déstabilisé. A peine arriver, elle touche un point sensible
- Je ne vous direz rien riposta Berlin affichant un sourire provocateur sur son visage impassible
- Soit. Nous verrons si vous changez d'avis. D'ici là, passez un agréable moment avec mes cher collègues
Son sourire perdit de son intensité, désarçonné par celui de sa tortionnaire. Elle se leva, satisfaite de son petit effet et sorti. Les trois brutes entrèrent à leurs tours. Le plus costaud portait une batte avec lequel il se plaisait à jouer tandis qu'un autre s'approcha d'Andres pour le détacher mais lui laissant les menottes. Il n'eut pas le temps de prononcer un mot ou d'agir que le premier coup survint. Sa vue se brouilla sous la violence du choc et le gout métallique du sang vint lui emplir la bouche. Il avait perdu de vue le dernier garde et il en avait tenu avantage.
Il tomba au sol, crachant le sang qui le gênait pour se donner contenance face aux trois autres. Un air de défis dans son regard et il lança :
- C'est tout ce que vous avez ?
Ils ne répondirent pas mais ils ricanèrent à la place. Celui à la batte le frappa au torse avec brutalité. Andrés hurla quand il recommença, encore et encore, ne lui laissant aucun répit. Il prenait un malin plaisir à agir ainsi. Les deux autres se joignirent à la fête eux aussi, à coup de pied tous plus violent les uns que les autres.
Berlin tenta de se protéger mais cela ne servait à rien. Il résista un moment, étouffant ses cris puis, finalement, il tourna de l'œil. La douleur lui était insupportable et il s'évanouit.
- Merde qu'es'ta foutu boss ? La patrone a dit de pas l'tuer
- Arrete de faire l'con. Il est pas mort ! grogna le « boss »
- R'garde il respire encore !
Il saisit Andrés par le col de son tee shirt et le traina jusqu'à sa cellule, laissant une trace de sang dans son sillage.
Berlin retrouva un semblant de conscience et réussi à ouvrir les yeux. Mais sa tête l'élançait et sa vue flou l'empêchait d'y voir clair. Il resta immobile, allongé sur le dos, incapable de bouger. Son corps endolori le faisait atrocement souffrir. Chaque mouvement lui arrachait un cri de douleur.
Impossible de savoir combien de temps il resta ainsi mais il se souvint d'avoir ressenti une frayeur indescriptible lorsqu'il vit la porte s'ouvrir à nouveau.
Puisant dans ses dernière force, il réussit à se trainer jusqu'au mur, mettant le plus de distance entre lui et sa tortionnaire. Ses yeux ne distinguèrent pas avec exactitude la personne qui se tenait devant lui mais il était sûr que c'était une femme.
Il la vit courir et s'accroupir à ses côté
- Non réussit-il à murmurer, craignant qu'elle lui fasse du mal.
- Andrés ! Oh mon Dieu ! Andrés ! lui cria-t-elle, paniqué
Incapable d'avoir les idées claires, il ne comprenait pas pourquoi l'inconnu s'inquiétait pour lui. Il lui parut voir des larmes couler le long de ses joues.
Sans qu'il s'en aperçoive, d'autre personne entrèrent et il se senti soudain soulever du sol puis déposé sur une surface dure avant d'être déplacé dans un lieu encore inconnu.
Semi-conscient, il distingua néanmoins la femme à ses côté. Elle courrait vite et jetait des regards inquiets dans sa direction. Lui aussi la regardait et lorsque leurs yeux se croisèrent, Berlin eu l'impression de la connaitre. Elle lui décocha un sourire confiant en se penchant pour souffler à son oreille :
- Ca va aller. Je vais te soigner
Fin du flashback
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