Chapitre 49
Gandia fit demi-tour. Palerme se trouvait dans le bureau du gouverneur. Isolé. Il était tellement absorbé par son œuvre qu'il ne l'entendit pas sauter de sa cachette pour lui bondir au cou. Palerme se débattit, donna des coups mais son adversaire avait l'avantage de la surprise et l'expérience des combats. Il l'assomma et s'empara de son arme. Il pouvait entrer dans son bunker quand un coup d'œil par la fenêtre retint son attention. L'armée se préparait à intervenir.
L'excitation gagna son être. Il chargea son arme et sortit dans le couloir. Pour être aussitôt aperçu par Berlin. Il jura et fit demi-tour. C'était sans compter sur Denver qui, en se faufilant par l'écoutille, l'avait pris à revers. Sans réfléchir, Gandia tira. Ils ripostèrent. S'enchainèrent des échanges de tirs violents dont seul Bogota mis un terme. Denver et Berlin l'avait attiré volontairement dans une pièce dégagé. Bogota n'avait qu'à attendre pour le cueillir. Cette fois, l'effet de surprise fut pour les braqueurs. Bogota assomma le chef de la sécurité par la crosse de son arme.
- C'est fini. Nous avons Gandia déclara Berlin dans sa radio, satisfait.
Les braqueurs se rassemblèrent dans la grande pièce de vie. Gandia pieds et poings solidement liés à une chaise.
- Une bonne chose de faite conclut Berlin à la cantonade. On peut souffler un peu.
C'est Rio qui brisa leur espérance. Sa voix grésilla dans le haut-parleur.
- Les gars, y'a du mouvement dehors. Ce sont les forces spéciales de l'armée de Terre. Ils ont des armes, un peu de tout. Un lance-roquette, des lances grenades, des mitrailleuses, des fusils de précisions. Ils viennent de monter dans deux 4x4 blindés. Putain ils vont lancer une intervention.
Tous se regardèrent. Encore une fois, la situation paraissait insurmontable.
- Bonne chance ricana Gandia.
- toi la ferme.
Helsinki le frappa au visage.
- Voyons le bon côté des choses, si Tamayo ne se sert pas de son atout, à savoir le Professeur, c'est qu'il ne la pas.
- Comment tu peux en être aussi sûr ?
- Quand on peut faire échec et mat en un seul coup et qu'on ne le fait pas, c'est qu'on ne sait pas qu'on a gagné en un seul coup. Il aurait utilisé le professeur comme trophée devant cette foutu banque pour nous faire sortir et libérer les otages. Relativisez donc, si on survit à l'invasion des gros durs, le Professeur nous fera sortir d'ici.
Sur ces paroles encourageantes, la bande entreprit de rassembler leur stock d'arme. Tout ce remue-ménage avait des airs d'avant-guerre. L'arsenal devait être déplacé en lieu sûr tout en privilégiant leur défense. Martin occupait le rôle de meneur, passant au scribe ses troupes.
- Installe le C4 derrière des plaques d'acier. Je ne veux pas qu'ils explosent sans prévenir lança Palerme en passant derrière Stockholm. Rio les grenades. Prends toutes celles que tu peux. Ca va marcher les gars. C'est le dernier combat !
Berlin l'assistait dans sa tâche, encourageant la bande quand Palerme prit les devant. Son ami le laissa faire, bien conscient qu'il possédait plus de talent dans ce domaine.
- Pardon pour l'analogie sur le foot mais j'ai rien d'autres. Dans les finales de coupe du monde, on sait déjà qui va perdre en regardant la peur sur le visage des joueurs qui chante leur hymne. Et c'est l'atmosphère que je respire ici en ce moment. Mais on va changer tout ça.
- Un match ça se joue à onze contre onze. Ici on est 10 contre dix milles et sans entraineurs.
- Alicia ne porte plus son bandeau de policière intervint Berlin. Tamayo le lui a enlevé. Maintenant c'est un électron libre. Vous savez ce que cela veut dire ? Le Professeur n'est pas encore tombé. Il joue à son propre jeu et il est possible qu'il gagne.
- Tu oublies qu'il joue contre une folle marmonna Rio.
- Elle est folle de rage. Elle comprendra surement que le Professeur n'est pas son pire ennemi. En pensant ainsi, il est fort possible que l'on double nos effectifs.
Son argument faisait mouche. Il hocha la tête vers Martin.
- Pas la peine de se voiler la face reprit Palerme, On va perdre cette guerre. Mais très lentement. Notre bande de marginaux. La société croit que ça nous fait peur de perdre. On l'a connait cette sensation de défaite lente. Et on peut perdre un jour de plus.
- Et pourquoi on doit perdre un jour de plus ? S'agaça Bogota.
- Pour fondre et sortir tout l'or qu'il y a dans cette banque. On va faire comme avant.
- L'idée me plait se réjouit-il et il remercia Berlin du regard. Ils n'allaient pas abandonner le plan. Mais ça ne m'explique pas pourquoi nous devrions perdre.
- Fais-moi confiance j'ai un plan. Je suis ingénieur je te rappelle mais ma vocation depuis toujours c'est général d'infanterie.
Berlin ricana. Puis, il déballa sur la table une carte de la banque. La bande s'approcha, intrigué.
- A découvert, nous n'avons aucune chance mais dans les recoins, ils perdront leur avantage. Alors on va se cacher derrière chaque poteau, barricades. On va balancer une grenade, puis une autre, pour les arroser à la mitrailleuse. Cette stratégie a fait ses preuves à Stalingrad. A nous de l'honorer jusqu'à la fin.
- Nous allons mettre la musique à fond continua Berlin, un rictus moqueur sur le visage. Et devinez le meilleur ? Ils ne vont même pas entendre leur radio.
- Il nous faut trois volontaires pour une mission difficile. Vous allez former un commando d'arrière-garde. Notre seule chance est de les attaquer sur deux fronts. Vous allez devoir vous déplacer vite. Par les cages d'ascenseurs, les conduits d'aérations. Par tous les endroits où vous pourrez passer. Ces trois-là seront les plus exposés. Bien on y va ! Allez grouillez-vous !
- Un convoi sort du QG transmit Helsinki à travers la radio. On n'a plus quelques minutes.
- Bien reçue tout le monde en position.
Berlin et Stockholm se préparait à recevoir les blindés et à riposter devant la porte d'entrée. Matias surveillait les otages. Denver, Tokyo et Rio montaient dans les conduits d'aérations, prêt à mener l'opération à haut risque. Bogota menait son équipe dans la fonderie. Le timing était crucial. Puis, il monta prêter main forte à la bande.
L'armée était arrivée sur le toit. Par chance, l'équipe menée par Denver arriva au deuxième étage. Dans le couloir du premier, Helsinki courrait en transportant des sacs de farine. Il se barricadait derrière une tranchée dans le musée. Quant à Palerme, il l'attendait. Gandia solidement enchainé à ses pieds.
Ils avaient gagné de nombreuses batailles. La guerre était déclarée depuis longtemps. Mais cette fois, ils affrontaient un ennemi sans pitié. La priorité de l'armée n'était pas de sauver les otages mais de tuer les braqueurs. Des victimes collatérales de la lutte contre les hors la loi. Voilà comment le gouvernement et Tamayo justifieraient les violences en cours.
L'explosion, aussi inattendue qu'hypnotisante résonna dans toute la banque. C'était le signal. Et l'armée s'infiltra dans le bâtiment en passant par le plafond pour entrer dans les pièces de réception juste en-dessous.
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