Chapitre 47
Ils n'avaient pas le choix. Les braqueurs devaient redresser la situation au plus vite. Il en allait de leur instinct de survie. S'ils ne pourraient s'en sortir vivant, au moins se seront-ils battu jusqu'à leur dernier souffle. Jamais ils ne baisseront les bras. Berlin les avait rejoints. C'était une victoire censée redresser la barre. Le peuple devait retrouver espoir. Les miracles étaient encore possible. Les Dali n'avaient pas dit leur dernier mot.
Berlin avait réuni tout le monde dans la salle à manger. En quelque mot, il leur avait résumé la situation. Même si mettre sur pause la recherche de Gandia constituait le meilleur moyen pour ce dernier de reprendre l'avantage, ils n'avaient pas d'autre choix.
- Le Professeur ne dira rien à la police mais nous sommes désormais sans aucun lien avec l'extérieur. Nous devrons nous débrouiller seul. Je devais vous mettre au courant pour que vous preniez conscience de la merde dans laquelle on se trouve.
- On n'avait pas besoin de toi pour ça Berlin Maugréa Denver.
- Tant mieux. Personne ne doit baisser sa garde. On ne change rien au plan, si ce n'est qu'on concentre tous nos efforts pour retrouver Gandia. Stockholm et Matias, vous surveillez les otages. Rio, tu leur serviras d'appuis au besoin. Mais ta mission sera de guetter l'armée au dehors et nous prévenir du moindre de leur mouvement. Clair ?
- C'est dans mes cordes.
- Au boulot.
Avec Palerme, il se dirigea dans le bureau du Gouverneur d'Espagne. Avec un brin de nostalgie, il se souvint sa venue en ce lieu. Il était, avec Martin, en repérage pour le braquage. C'était lors de sa venue qu'il avait fait la connaissance de Gandia. Un simple coup, suivi d'une brève altercation avaient suffis pour lui prouver qu'il ne pourrait pas le manipuler. Solide comme un roc, cet homme s'était forgé dans l'armée. Un véritable prédateur, taillé dans la violence et le sang.
En tant que Garde du corps, il avait des protocoles à respecter, des procédures d'urgences en cas de force majeur. Berlin le savait mieux que personne. C'est ce qui le conduisit dans cette pièce. Sa logique voulait qu'en se fondant dans la peau de son adversaire, il pourrait deviner quelques détails significatifs de sa cachette.
- Denver, Helsinki et les autres ont patrouillés dans chaque pièce de la banque. Sans le trouver. Il a ses marques ici et cela prend racine dans ce bureau. Il y a passé toutes ses journées, coltiné au train de son patron. Si un danger devait survenir, c'est ici qu'il s'enfermerait en compagnie du gouverneur pour le protéger.
- Ca tient la route. Et donc ?
- C'est toi l'ingénieur Martin. Trouve-moi une saleté de mécanisme.
C'est alors qu'ils entendirent du bruit au-dessus de leur tête. Des vibrations semblables au déplacement d'un objet lourd dans un espace restreint. Sans un bruit, Berlin traversa la pièce et grimpa sur le bureau pour coller son oreille au plafond. Ils n'avaient pas rêvé.
- On le tient conclut l'homme et Palerme répondit à son sourire.
- Il est dans les conduits. Je répète. Gandia se cache dans les conduits informa Palerme à travers sa radio.
- Tu restes ici. N'oublie pas la piste que je t'ai donnée. Je reviens vite.
Berlin sortit rejoindre la bande, laissant Martin faire son travail. Il avait entendue Gandia s'éloigner mais ne s'était pas douté qu'il les épiait en silence. Son plan initial était d'attendre l'armée qu'il avait aperçue au dehors. Il pouvait coordonner son attaque à leur assaut et permettre d'alléger les pertes humaines. Cependant, Berlin s'était pointé au moment précis où il voulait contacter Tamayo. Toute sa stratégie reposait sur la communication entre eux deux. Maintenant avec Palerme qui lui bloquait son bunker, et en même temps l'empêchait de se réapprovisionner en munitions, armes et radios, il n'avait d'autre choix que d'attendre.
Un peu plus loin, des voix résonnèrent entre les parois. Les braqueurs s'aventuraient dans les conduits d'aérations. Pestant, il rampa afin de mettre le plus de distance possible entre lui et eux.
***
Tamayo se précipita à l'extérieur. Malgré le danger, il tenait à voir de ses propres yeux Arturo courir vers lui. Comme pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une illusion. Terrifié. Sale. Vivant et sans blessure apparente. Alors, pourquoi les braqueurs l'avaient-ils mis à la porte ? Une idée, fugace, lui traversa l'esprit, qu'il s'empressa d'oublier.
Une fois l'ancien otage fouillé puis habillé de nouveaux vêtements, le colonel l'interrogea.
- Un fantôme. Berlin est venu vers moi, m'a attrapé pour me jeter dehors bredouilla le pauvre homme. Mais il était mort hein ? Les fantômes n'existent pas putain de merde.
Le colonel se passa une main sur le visage. Berlin était entré dans la banque par la voie royale et la police l'avait laissé faire. La police avait laissé les braqueurs emmener des renforts et diable sait quoi d'autre encore. L'humiliation. Pire la défaite menaçait de submerger Tamayo.
- Demandez des comptes à Suarez grommela-t-il en réponse. Maintenant, dites-moi tout ce que vous savez sur leur position.
Il déballa devant lui une carte de la banque. Arturo, trop content d'aider à coincer ses ennemis, lui dévoila tout ce qu'il savait. Il aurait pu continuer pendant des heures encore, si Martinez n'était pas apparu à la porte, une tablette à la main.
- Colonel ?
- Quoi les braqueurs se sont rendus ?
- Non mais...
- Alors qu'est-ce que vous foutez là ? Cria Tamayo, hors de lui.
- On a des coups de feu à l'intérieur. Il se passe quelque chose de grave avertit la jeune recru.
- Ca doit être la même chose que d'habitude. Le plan balance. Le plan Pékin. Ils font leur spectacle encore une fois. Encore des explosions de pétards pour qu'on change notre stratégie.
- Ce sont des fusils d'assauts. Pensez aux victimes. Il s'agit d'un conflit civil répéta Suarez. Je suis le chef de la brigade d'intervention spéciale.
- Le même qui a tiré à blanc sur Berlin. Vos exploits vous honorent.
- J'exige de prendre part à l'intervention.
- Non mais vous vous prenez pour qui ? Vous n'avez aucun résultat depuis le début. Sagasta va prendre la relève.
Le colonel sortit de la tente. Il trouva le commandant entouré de son équipe. Une bande de mercenaire sans foi ni loi. Mais qu'est-ce qu'on dit dans ce genre de situation ? On soigne le mal par le mal.
- Allez-y. Ne me faites pas regretter mon choix. Tuez-moi ces fils de pute.
- Avec plaisir.
Tatiana avait suivi l'échange, une boule d'angoisse dans l'estomac. Andrès allait affronter des mercenaires, de vraies brutes sanguinaires. Elle blêmit. Sa pause n'était pas pour tout de suite et elle n'avait toujours aucune nouvelle de Sergio. Ce braquage tournait au drame.
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