Berlin attendait le signal. Les directives de Sergio ne cessaient d'être repassée en boucle dans sa tête. Il ne connaissait le plan que depuis quelques heures que déjà, il le connaissait par cœur. Ce qui n'empêchait pas chaque détail, chaque risque, chaque imprévu de se faire un chemin parmi le cours de ses pensées. C'était son devoir de prévoir ce qui tournerait mal. Après tout, c'est aussi pour cette raison que Sergio l'avait nommé chef de la bande lors du braquage de la fabrique nationale de la monnaie et du timbre. Et, aujourd'hui, il se retrouvait en tête de la bande qui allait secourir celle qui a ordonné qu'on lui tire dessus. Qu'elle ironie du destin.

Mais bon, elle n'y était pour rien. Jamais elle n'aurait pu envisager la possibilité que ses ordres soient délaissés au profit de ceux de ses supérieurs. Qui plus est, derrière son dos. Il l'avait bien observé lors du dernier braquage. Elle était profondément contre l'usage de la violence et préférait s'abaisser aux demandes des braqueurs plutôt que risquer la vie d'un otage. Raquel Murillo n'avait définitivement rien à voir avec son arrestation.

- Berlin ? Tu me reçois ?

- cinq sur cinq frérot répondit Berlin, en prenant la radio entre ses doigts

- le convoi est à moins d'un kilomètre de votre position. Tenez-vous prêt.

- entendu dit-il en échangeant un regard entendu avec Benjamin, qui se trouvait à sa droite, sur le siège passager.

Alors qu'il s'apprêtait à passer à l'action, la voix de son frère lui revint à l'esprit...

- Ils entreront dans le souterrain en passant par un carrefour. Deux d'entre vous iront se garer dans un coin de la chaussée, dans l'attente. Quand ils arriveront, vous devrez les suivre. De cette manière, vous aurez une vue d'ensemble sur eux.

- Et s'ils nous trouvent louche ? Vous l'avez dit vous-même, ils seront vigilent !

- Oui, c'est pourquoi il faudra faire preuve de sang-froid si, au grand jamais, ils se doutent de quoi que ce soit. Cependant, une fourgonnette ainsi qu'un autre véhicule suivra. Tous seront conduits par l'un d'entre de vous.

- Au risque de vous décevoir je ne comprends pas en quoi cela servira.

Sergio lui lança un sourire mystérieux avant de répondre :

- cette stratégie nous permet, dans un premier temps, de limiter que les autres automobilistes soient trop proche de notre zone d'action. Dans un second temps, le matériel nécessaire et les hommes dont j'aurai besoin seront dans ces véhicules et dans un troisième temps, cela dissuadera les policiers de rebrousser chemin.

Andrès mis le contact et s'engagea sur la route. A peine arrivé au bout de la chaussée, qu'il vit la première voiture du convoi passer. Il attendit que toutes soient passées avant de tourner à droite à son tour, les suivant contre leur gré.

Ils entrèrent dans le souterrain sans que les policiers ne se soient doutés de quelques choses. Mais, les choses ne faisaient que commencer et il ne fallait pas exclure l'échec. Très vite, ils se retrouvèrent sous terre, la lumière du jour loin derrière. La route était longue et le temps qu'ils ressortent à l'air libre, ils auraient déjà accompli leur tâche.

Berlin jeta un coup d'œil au rétroviseur. Derrière eux, une fourgonnette blanche reconverti en véhicule de société grâce à un autocollant, les suivait. S'ils s'en tenaient au plan, un autre complice devrait se trouver derrière celle-ci et, avec de la logique, des automobilistes ignorants de ce qui allait se produire, encore plus bas.

Bien se rassura-t-il, les civils sont suffisamment éloignés pour ne pas gêner tandis que la faible lumière environnante limitait la visibilité. Passons à la phase 2.