Chapitre 24
L'inspectrice Sierra emprunta le même sentier que Prieto avant d'être condamné à la prison. Elle s'engagea dans les longs couloirs du ministère de l'intérieur, prête à dévoiler à la presse ce qu'elle avait à dire. Tamayo lui avait bien fait comprendre de lui obéir mais, l'obéissance n'avait jamais été son fort. Son visage arborait un sourire énigmatique que personne ne remarqua. Ce n'était pas un sourire appartenant à une perdante. Loin de là. C'était celui d'un prédateur.
On lui indiqua d'avancer dans la salle et elle le fit, sans se séparer de son sourire. Elle se plaça derrière le pupitre et balaya l'assemblée du regard. Les flashs des appareils photos ne s'arrêtaient plus, à croire qu'ils devenaient fous. Le brouhaha était perpétuellement imposant et les mains levées se faisaient toujours aussi insistantes.
- Est-il vrai que vous avez utilisé la fille d'Agata Jiménez, alias Nairobi dans le seul but de l'attirer à la fenêtre pour lui tirer dessus ? Est-elle morte après avoir reçu cette balle ?
- Tout ça est complètement faux répondit-elle, alors que toute l'attention était rivée sur elle ; ce n'était pas une fille, mais un garçon. De 9 ans.
Elle sourit, fier de son effet. Tous les journalistes s'agitaient, scandalisé par la véracité de ses propos.
- Oui, je l'ai fait venir, je l'ai utilisé. Avec la permission de mes supérieurs hiérarchiques, bien évidemment. Nous l'avons touché à la poitrine et ensuite, nous avons refusé qu'un médecin vienne pour l'opérer. Ses compagnons l'ont sauvé à ce que j'en sais.
La sensation de supériorité lui procurait un plaisir inimaginable. Tamayo devait être dans tous ses états après cet aveu. Elle risquait d'aller en prison mais elle s'en fichait. C'était la grande différence entre eux. Sierra ne s'intéressait pas à grimper les échelons. Tout ce qu'elle voulait, c'était jouer, ce qui en faisait quelqu'un de très instable. Et ce n'était pas encore terminé.
- D'autres questions ? Demande-t-elle
- Est-il vrai que cet Osman, si ce nom vous évoque quelque chose, a enterré Cortés ?
- Oui, nous l'avons enterré vivant
- l'avez-vous drogué ? demanda une journaliste asiatique
- Drogué ? Oui, bien sûr que nous l'avons fait. Par inhalation pour être plus précise
Au QG, Tamayo ne voulait pas croire ce qu'il entendait. Sierra le détruisait à mesure qu'elle parlait.
- espèce de salope cracha-t-il, hors de lui
Le Professeur écoutait aussi. Il avait été surpris par l'audace de l'inspectrice mais il s'était vite repris. Elle était intelligente et elle essayait de sauver sa peau plutôt que de couvrir Tamayo. Alors qu'elle parlait toujours, il surveillait un autre écran. Un point rouge qui avançait dans les rues de Madrid.
Berlin était parti juste après qu'il lui est expliqué le plan. Avec lui, se trouvait Serbes, les mineurs de l'équipe de Benjamin, ami de Moscou et l'équipe de Darko. Ensemble, ils sont la clé pour la libération de Lisbonne.
Le fil de ses pensées fut interrompu par un appel.
- Professeur ? y'é soui én placé
- Bien Marseille et il raccrocha
Son attention fut à nouveau attirée sur la conférence. Le ton était monté et les journalistes devenaient beaucoup plus agités.
On l'a pendu et aspergé d'eau froide. Il s'est chié dessus. Tout ce que ce garçon a raconté est vrai. Il n'a rien inventé du tout. Et franchement, entre nous, il y a plein d'autres choses qu'il a oublié de dire.
- Le gouvernement était au courant de tout ?
- Au courant ? Rigola l'inspectrice ; c'est le gouvernement qui a donné les ordres
Le Professeur commençait à douter des qualités mentales de l'inspectrice. Tout ça allait lui retomber dessus. Le gouvernement se vengerait de sa trahison et elle risquait de passer sa vie en prison. Sa carrière était fichue. Mais, ce n'était pas son problème. Il avait autre chose à faire.
Vous croyez peut-être que je me suis réveillé un beau matin en me disant : je vais interroger ce gamin à la dure ! Non ! J'avais le soutien de tout le monde : le centre national de renseignement, des chefs de police et du ministère de l'intérieur. De tous, absolument tout le monde était au courant. Et, maintenant, vous l'êtes aussi. Je vous remercie !
Alicia Sierra, négociatrice du casse de la banque d'Espagne, jette l'éponge et n'épargne personne. Sierra a avoué toute les tortures mais elle a également accusé le gouvernement. D'après elle, les ordres venaient d'en haut. Tout le monde était au courant depuis le début
Sierra était fière d'elle. Elle pouvait désormais se concentrer sur la traque du Professeur. Seule et libre de ses intentions.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro