PDV Emilly

Lorsque je dessine, j'exprime tout ce qu'il me passe par la tête, ce qui donne a la fin, souvent un dessin ou une exquise.
Alors que je m'apprête à tracer mon dernier trait pour finaliser mon œuvre, ma table fut brusquement percuté ce qui entraîne un épais trait de crayon à papier qui gâche l'intégralité de ma représentation. Je lève les yeux vers la cause qui ruine à présent mon dessin, et je vois la seule personne que je ne voulais pas voir, Matt...

Il me regarde avec incompréhension puis il descend le regard sur mon carnet, et pouffe de rire, il met ses mains devant sa bouche pour éviter de rire d'avantage.

Puis, il continu la conversation qu'il avait entamé avec ses amis tout en se balançant et penchant la tête en arrière pour pouvoir voir ma réaction de temps à autres, je ne dis rien, et je sais déjà ce que je m'apprête à faire...

J'attends que sa chaise ne soit que sur deux pieds pour qu'ainsi je puisse les pousser afin que la chaise perde équilibre...

Je passe à l'action.
Lorsqu'il se balance pour la centième fois, je pousse les pieds de sa chaise et il tombe comme je l'avais prévue. Je regarde ses amis et il regarde Matt puis moi puis encore Matt, jusqu'à ce qu'ils se mettent à rigoler de bon cœur, je les rejoins dans mon coin et Matt finit par me regarder.
Il se lève, s'approche de moi, et je me lève a mon tour. Il me regarde de haut et moi je ne cesse de le fixer a mon tour. Nos regards ne se lâchent plus et son torse se colle presque à moi. Je me perds dans ses yeux bleus profond, comment nous en sommes arrivés là ? Je ne le connaissais pas, lui non plus, jusqu'à ce soir-là.

Ses amis continus toujours de rire... Lui me regarde noir et dans un geste brusque il attrape son sac est sort de la bibliothèque en trombe, ses amis à ses trousses, m'accordant un dernier sourire en partant.

Je retourne a ma place essayant d'arranger mon dessin, mais en vain... ça commence a m'agacer donc je préfère ranger mon matériel et mets mon sac sur mes épaules, puis sors de la salle tout en saluant la dame.

Je rejoins ma chambre étant donné que je n'ai plus cours, je pose mon sac sur mon lit et je décide de sortir ce soir... Je veux tenter de nouveau, je ne veux pas vivre dans la crainte tout le reste de ma scolarisation ici, je veux pouvoir sortir librement comme je le voudrais sans avoir peur... Je n'empreindrais juste pas le même chemin, je changerais de direction ou j'essaierais de me diriger là où il y'a plus de monde dans les rues, même si le soir les rues sont pratiquement désertent...

Je rejoins Brenda et Correy pour manger, on se retrouve a la cafétéria et nous composons nos plateaux. Ce soir le menu est un peu plus varié et un peu plus appétissant, je remarque que le restaurant scolaire est pleins a craqué ce soir. Nous tardons a trouver une place, mais nous pouvons quand même manger en sérénité.

Brenda ne tarde pas à prendre la parole :

– Au fait ! Correy ? Quand-est ce que la prochaine saison de football commence?

– Hum, je crois que ça débute la semaine prochaine, mais je ne me suis pas inscrit cette année, je n'en avais pas l'envie... Je fais ça depuis mes années lycée, et ça n'est plus une passion pour moi ! Dit il la bouche a moitié pleine.

– Tu faisais du foot ? Demandais-je.

– Ouais ! Ça fait un bail déjà !

– Dis voir Correy ? Tu peux m'accuser de ne pas te mettre au courant de certaines choses, mais tu es pareil !

– Oui, mais, moi ils s'agit d'une chose sans importance ! Pour toi il s'agissait d'un mec ! Et j'en ai jugé que c'était nécessaire que tu m'en parles !

– Si tu le dis ! La seule fautive dans l'histoire c'est elle ! Dis-je en pointant du doigt Brenda qui vient d'enfourner une fourchette de pâtes dans sa bouche

Elle me regarde surprise, puis reprend :

– Moi ? Dit elle en se pointant du doigt.

– Ouais c'est vrai ça ! Tu es toujours au courant de tout, mais à chaque fois tu ne nous dis rien ! Ajoute Corey en rigolant.

Je rigole puis ils partent dans une chamaillerie interminable encore une fois.

Mais nos rires ne sont que de courte durée, quand nous entendons quelques cris et encouragements.
J'arrive prés de la foule qui s'est maintenant rassemblée en cercle et je vois Grayce et Matt en train de s'infliger plusieurs coups violent, personne intervient... Je décide d'intervenir, mais Correy m'attrape le bras :

– Emilly ! Fait gaffe tu peux te prendre un coup ! Dit-il inquiet.

Je hoche la tête tous en souriant, pour affirmer qu'il a raison, mais que je ferais tous de même attention.

J'arrive au milieu de la bagarre et j'essaie de m'interposer, mais ils ne font que se frapper et de tomber a terre pour ensuite se relever et continuer leur bataille, mais soudain je crie :

– Bordel ! Vous allez arrêter !?

Ils me regardent tous les deux, Grayce part en me bousculant et Matt me regarde un sourire malicieux au lèvres.

Il s'approche de moi, et me chuchote a l'oreille :

– De plus en plus autoritaire ! J'aime ça ! Dit-il avant de s'enfuir à son tour.

Mais alors qu'il se précipite dans le couloir, je le rattrape alors que les autres retournent a leurs occupations

C'est à mon tour de l'attraper par le poignet cette fois :

– Lâche-moi... Crache-t-il.

– Nan, pourquoi je devrais t'obéir ?

– Parce que tout le monde m'obéit ! Souffle-t-il.

Je le lâche et il continue sa marche

Nan, mais pour qui il se prend ?

« Tout le monde m'obéit » cette phrase pourtant si courte résonne dans ma tête.
Si c'est ça sa vision des choses, autant l'avertir que je ne lui obéirais pas !