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XIX. La beauté dissimule le danger de ses charmes







Crystal Castle - île flottante de Djaha


Je suis attirée tel un papillon de nuit vers une délicieuse luminescence. Mon regard fixe le scintillement avec envie et curiosité. Je me redresse, le vent balaye mes cheveux, ils caressent mon dos et m'arrachent un doux frisson.

L'espace d'un instant, la peine disparaît. Le reflet doré se fait aussi puissant qu'une lancinante obsession. Ce mystère doit être mien. Sans même réfléchir, je quitte mes ballerines et pénètre la surface miroitante du lac comme on pénétrerait une voûte céleste infinie. L'eau est étrangement tiède. D'un noir d'encre, elle se plisse à mon contact. La robe légère que je porte épouse les formes de mon corps gracile et handicape mes mouvements. Les pierres sur lesquelles je reposais se font lointaines, bientôt, je n'ai plus pied.

Je me mets alors à nager en direction du reflet. Par instant, il disparaît, happé par les millions de gouttelettes qui luisent comme mille et une étoiles avant de se disperser dans le ciel. Quelque chose frôle ma hanche. Je le remarque à peine. Je suis comme hypnotisée par l'objet de mes convoitises. Le grondement de la cascade tambourine dans ma poitrine. À présent, seuls quelques mètres me séparent de l'énigmatique lumière. Alors que je bats plus rapidement des jambes pour l'atteindre, une force extraordinaire m'attire à elle et sans que j'aie le temps de réagir, je suis projetée au centre de la cascade. Des milliers de mètres cubes d'eau s'abattent sur moi. Mon corps chute vers les cieux. Je suffoque. L'apesanteur est inversée. Je vais mourir. Arrivée au point culminant de cette source miraculeuse, je ferme les yeux. Que va-t-il se produire ensuite ?

Les secondes se suspendent. Mon cœur arrête de battre dans ma poitrine. Je flotte un court instant dans le vide ne sachant plus où se trouve la terre et le ciel, puis je suis happée avec force en arrière. Je retombe. La chute me parait interminable. Je voudrais crier, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je n'ai pas le temps d'avoir peur. Mon dos heurte avec violence la surface du lac. Aussi dure que du béton, ma tête semble se briser sur l'eau alors que je perds connaissance. Le noir. Seul le noir m'enveloppe encore. Un sang rougeâtre se répand, alléchant les mythiques prédatrices du lac qui dormaient dans les profondeurs de l'eau noirâtre.

Lointain, il me semble entendre un chant. Un chant magnifique. Est-ce la mort qui m'attire à elle de sa si douce voix ? J'ouvre difficilement les yeux alors que mes poumons s'embrasent. Un magnifique visage me fait face. Auréolée de cheveux rouges tentaculaires, la jeune femme me sourit, dévoilant une rangée de dents particulièrement acérées. Des notes plus enivrantes les unes que les autres sortent de ses lèvres charnues.

Une sirène. Créature aussi cruelle qu'attirante. Son regard émeraude m'envoûte. Deux fentes verticales strient ses pupilles outrageusement dilatées. Je m'engouffre dans son regard sans aucune retenue. Elle se saisit de mes mains pour m'attirer à elle. Sa peau est aussi froide que la mort. Son contact me terrifie. Tout à coup, je reviens à moi comme si je venais de prendre une violente claque. Je dois me libérer de cette créature de l'enfer. À peine tenté-je de me soustraire à mon bourreau, que la sirène renforce son emprise sur mes poignets. Ses imposantes griffes me labourent la chair. Mon sang trouble l'eau autour de nous. Le visage de la créature se transforme devant mon regard effrayé. Ses traits si délicats jusque-là se métamorphosent, elle est monstrueuse à présent. Ses dents claquent à quelques centimètres à peine de mon cou. Je me débats comme une diablesse. Mes forces s'amenuisent, mais je n'ai pas le choix. Si je ne lutte pas, je vais mourir.

Le peu d'air qu'il me restait dans les poumons se consume à une vitesse affolante. La panique s'empare de moi : la sirène m'attire vers les profondeurs du lac. Miss Diamond s'invite dans mon esprit alors que la fin est proche. Digne, elle m'intime de me battre. Ses lèvres bougent à peine.

Mon esprit se trouble à nouveau, je n'ai plus la force de me battre. Cette fois, c'est vraiment la fin. J'ai terriblement froid alors que mes membres ne bougent déjà plus. Le temps s'égrène. Je vais rejoindre Miss Diamond où qu'elle soit. Ensemble, nous serons enfin en paix.

Le monde se referme. Je sens mon pouvoir me quitter, mais alors que tout espoir s'est évaporé, l'impensable se produit. Quelque chose s'enroule autour de mes membres et m'arrache de l'eau. La créature sanguinaire fuit. La sirène ne me dévorera pas aujourd'hui. On me pose délicatement sur la rive alors que je régurgite l'eau qui s'est immiscée dans ma poitrine. Ma tête me fait atrocement mal. Les branches serpentiformes du sol pleureur lèchent le sol à mes côtés et je me rends alors compte que c'est l'arbre ancestral qui m'a sauvé. Afin de lui signifier mon immense gratitude, je tends difficilement la main dans sa direction. Malheureusement, je n'ai pas le temps de finir mon geste. Les ténèbres voilent ma vue, le néant m'emporte.

***

Un rayon de soleil caresse ma joue. La douceur qui m'enveloppe ne m'est pas inconnue. Elle contraste avec la violence de mes souvenirs. Je grimace. Une main se pose sur mon épaule alors que j'essaye de me relever difficilement, confuse. J'ouvre les yeux et mon regard rencontre celui rassurant, d'Achille. Miss Jade se tient à ses côtés, rouge comme une pivoine. Elle menace d'exploser à tout moment.

Je me rallonge, contrainte. Une douleur inouïe lacère mes poignets, mon crâne semble se fissurer à chacune de mes respirations.

- Mais que vous a-t-il pris ? Vous êtes devenue folle ? vocifère Miss Jade, dont les lèvres tremblent dangereusement. Que faisiez-vous seule au beau de la nuit dans les jardins du château ? peut-on savoir ? aviez-vous envie de mourir ?

Achille tente de calmer les humeurs de la Tigresse, en vain.

- Elle a subi un terrible choc. C'est une chance qu'elle soit encore en vie.

Telle une enfant, je me retourne et enfouis ma tête sous les draps de soie. Je ne suis pas en état d'affronter les foudres de ma protectrice.

- Puisque vous lui excusez sa bêtise, je vous laisse le soin de la raisonner.

Une porte claque. Le silence se fait. Je respire à nouveau. Quelqu'un s'assoit sur le lit. Je daigne risquer un œil hors de ma maigre forteresse. Achille me dévisage. Il semble à la fois soucieux et triste.

- Pourquoi Lapis ? Aviez-vous à ce point envie d'en finir ?

Je m'étrangle. En finir ?

- Je n'avais pas envie de mourir Achille, je...

Le reflet doré attise soudain mes souvenirs et une voix profondément enfouie en moi me crie de me taire.

- Je voulais simplement me baigner.

Je tente de coiffer mes cheveux indisciplinés pour me donner contenance alors que le jeune homme me scrute avec insistance. Mes doigts rencontrent une profonde entaille à l'arrière de mon crâne ce qui m'arrache une grimace.

- En pleine nuit. Seule. Vous êtes folle ! ou bien serait-ce de la stupidité ? s'emporte-t-il tout à coup.

Ses poings sont tellement serrés que ses phalanges blanchissent. De quel droit se permet-il de me parler ainsi ? Sait-il seulement ce que je traverse ?

- Sortez Achille.

Ma voix est aussi tranchante qu'une lame de rasoir. Son regard vacille, le regret pointe déjà. Il déplore les amères paroles qui ont franchi bien vite ses lèvres.

- Sors ! m'époumoné-je alors qu'il daigne enfin se lever.

Je fuis son regard, il s'éloigne. Ma rage est indescriptible. Je ne pense qu'à une seule chose à présent, quitter la compétition. Il m'est insupportable d'être jugée ainsi par des personnes qui me connaissent à peine. Savent-ils seulement qui était ma famille ?

Dans mon dos, la porte claque pour la seconde fois de la journée me laissant seule avec ma douleur et les maux qui parasitent mon corps meurtri. Sisyphe apparait sur le marbre éclatant de la cheminée.

- Lapis ! Que s'est-il donc passé ? s'inquiète-t-il en un miaulement affecté. Lorsque je suis rentré de ma chasse nocturne, tu n'étais plus là.

Je lui raconte d'une voix lasse ma mésaventure. La promenade. Le sol pleureur. Le reflet doré. La chute. La sirène. À peine ai-je terminé mon récit, qu'il ricane, me prenant de court.

- Mourir. Lapis-Lazuli, la grande descendante des Aarabiens aurait eu envie de mourir. À d'autres ! s'esclaffe-t-il de plus belle tout en se roulant sur le dos.

Son rire est communicatif, car je sens déjà un éclat de rire gloussant tressauter dans ma gorge.

- Mais soyons sérieux, se reprend-il d'un seul coup. Pourquoi leur avoir dissimulé la vérité ?

Je reprends mon souffle.

- Je suis certaine que ce reflet doré aperçu à travers l'eau du lac est d'une importance capitale Sisyphe. Je le sens.

Le chat hybride hoche la tête, pensif, lorsqu'un léger couinement nous parvient. Mon plus fidèle compagnon sort ses griffes et pointe son regard perçant en direction de la commode dans laquelle se trouvent mes vêtements. Le premier tiroir est entrouvert et la robe que je portais lors de mon arrivée pendouille mollement sur le bois nervuré.

Interdits, nous nous regardons. Qu'est-ce donc ? Le bruit retentit une seconde fois alors que l'hybride avance à pas de velours dans la pièce. Je n'ose bouger. Il bondit, silencieux. La seconde suivante, il tient dans sa bouche le présent qui m'a été offert par la grande Halanà en personne : la précieuse fleur constituée de perles, diamants et cristal. L'objet rayonne de mille feux et émet d'étranges tintements : je n'ose y croire. Qu'est-il en train de se passer ?

***

<3 <3 JOYEUX NOËL <3 <3

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