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X. Cet au revoir est-il un adieu ?


Bulle-Home de Miss Diamond - Deuxième moi du Solstice d'été II


Les nouvelles ayant ébranlé Bulle-City et Dark-city ces derniers mois, ravivent ma mémoire engourdie par la révélation de Miss Diamond: la société Hope trouvant enfin un remède efficace à la mortalité, écrasant ainsi leur concurrent dans cette course folle dont personne ne soupçonnait l'issue; les débats éthiques se multipliant afin d'encadrer au mieux cette incroyable et bouleversante découverte; les déesses se réunissant en conciliabules pour prévenir des dangers d'une immortalité confiée en de mauvaises mains.

Une image en particulier me revient alors: le visage de la grande Halanà s'étirant sur les écrans géants de ma salle d'eau. Son charisme et la sérénité de ses traits m'avait alors frappé, une sérénité lumineuse au cœur de la tourmente noire qui secouait notre monde.

Je n'ai prêté qu'une oreille inattentive à toute cette histoire, trop obnubilée par ma rencontre avec Achille, par le fils illégitime de la grande Ursula et les serres de Miss Diamond dont je m'occupais religieusement. Je réalise alors que les prédictions de la déesse m'ont rattrapé et qu'à présent il m'est impossible de m'y dérober.

Les échos d'une émission organisée par la société Hope me reviennent en mémoire: « suite aux polémiques qui ont surgi au-dessus des nuages comme dans l'épais brouillard de Dark-City, notre agence a décidé d'organiser un tirage au sort qui sera effectué au sein de la population mondiale afin d'en extirper 12 candidats, six jeunes femmes et six jeunes hommes, capables de surmonter une série d'épreuves démoniaques. Un seul gagnant. Une seule accession à l'immortalité. Une compétition filmée et retransmise en direct dans le monde entier. Des candidats plongés dans des conditions extrêmes. Le courage sera leur seul allié. Imaginez que l'immortel de demain ce soit vous ? »

Pour ma part, je ne me suis jamais imaginée l'être, ne serait-ce qu'une seconde, mais le destin rattrape toujours ses obligés.

Miss Diamond intercepte mes confuses pensées en me servant un second verre d'élixir des dieux. Les bulles dansent dans la coupe, joyeuses, insouciantes, alors que je réalise peu à peu ce que je vais devoir affronter dans les prochaines semaines.

Trèvor fait son entrée, il me lance un clin d'œil pour me donner du courage: sur son plateau trône un magnifique collier composé de feuilles de chêne miniatures en nacre teintée, de perles noires et d'imposants lapis lazuli. Trois rangs chargés composent ce bijou à la valeur inestimable et à l'éclat raffiné.

Miss Diamond s'en saisit avec la délicatesse d'un ange et le suspend dans les airs sous mon regard émerveillé.

- Lapis, vous avez été plus qu'une main-verte pour moi, vous avez été l'enfant que je n'ai jamais eu, dit-elle d'une voix trahissant une vive émotion. Je voulais vous offrir ce dernier présent afin de vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi, pour mes magnifiques serres. Je sens déjà poindre une certaine mélancolie en elles: les orchidées ont senti la tristesse sous le masque de joie que j'ai peins sur mon visage.

Ma protectrice pose le collier devant moi puis se saisit de mes mains de ses doigts bagués. Elles sont chaudes, maternelles, rassurantes, et l'angoisse qui ne cessait de grandir en moi, se dissipe durant un court instant.

- Je voulais également vous remercier pour votre si agréable compagnie, au fil des ans, j'en ai oublié la solitude qui me rongeait et je me suis même surprise à penser que vous seriez toujours à mes côtés. Malheureusement, le monde vous appelle. Vous ne connaîtrez plus jamais l'ombre mon enfant, sachez utiliser la lumière à bon escient dans cette nouvelle vie qui est la vôtre.

Une larme cristalline vient titiller mon œil, je ne l'en chasse pas: j'ai l'impression d'être en train de perdre la seule mère que je n'ai jamais eue.

- Je vous rendrai visite, soyez en sûr, tenté-je d'articuler entre deux chagrins. Je ne vous oublierai pas, vous m'avez sorti de l'enfer et vous m'avez offert une chance alors que l'espoir m'avait quitté. Merci pour votre gentillesse sans failles.

Subitement, Miss Diamond laisse l'émotion la submerger et un torrent de larmes inonde son visage poudré. L'ensemble des oiseaux bleus qui ornent sa robe, s'envolent en un concert de battements d'ailes et virevoltent autour de nous en un instant volé dont la magie restera longtemps gravée dans ma mémoire.

Trévor me passe le collier autour du cou, je le sens lourd sur le haut de ma poitrine mais son poids à quelque chose de rassurant, je l'assimile à l'amour que me porte Miss Diamond.

- Il est radieux sur vous ! s'extasie ma protectrice avant de chasser les dernières gouttes qui tâchent son visage rayonnant. Vous êtes si belle Lapis, si délicate, conservez précieusement ce que vous êtes durant cette aventure, il s'agit là de votre atout le plus précieux.

Je m'apprête à la remercier chaleureusement lorsqu'un majordome mécanique du nom de Winsor pénètre dans la pièce, affolé.

- Miss, Miss, des journalistes se pressent sur la passerelle, des dizaines, que dis-je, des dizaines de dizaines, s'exclame Winsor tout en faisant cliqueter les centaines de verrous et de rouages qui le composent. Ils réclament la main-verte Lapis-Lazuli.

Miss Diamond se redresse de toute sa grâce, jette un regard par-delà les vitres transparentes de la Bulle-Home, se perdant un instant dans les formes cotonneuses des nuages blancs, puis elle reporte son attention sur Winsor puis sur son acolyte.

- Les nouvelles vont vite, plus vite que je ne le soupçonnais. Winsor, repoussez-les avec diplomatie. Trévor, veuillez approcher l'aérostat de Lapis au niveau du pont inférieur, ordonna-t-elle d'une voix ferme avant de se tourner vers moi et de poser ses mains sur mes épaules. Lapis il vous faut éviter les journalistes, du moins dans un premier temps. Leur attention dévorante peut être dévastatrice pour les âmes innocentes.

J'acquiesce, soudain affolée. Des voix résonnent au loin, avides, mécontentes, affamées. Ces journalistes sont-ils là pour moi ? Je n'ose y croire, et pourtant. Miss Diamond me serre dans ses bras avec une vive affection. Son parfum caresse mon nez une dernière fois, j'ai l'impression que l'on ne se reverra jamais.

- Prenez soin de vous Lapis, et surtout, ne vous fiez qu'à vous-même, murmure-t-elle à mon oreille avant de se détourner. Je vais les distraire pendant que vous vous éclipsez, hâtez-vous.

Miss Diamond coule un dernier regard maternel dans ma direction avant de disparaître, mon coeur se serre. À mon tour, je me soustrais, embrasse du regard cet environnement si serein qui a été le théâtre de ma vie, qui a été témoin de mes plus grands espoirs, de mes pires craintes et de mes plus vives humeurs. Les voix se rapprochent, mon coeur s'accélère, je quitte à contre-coeur le foyer de mes journées et me précipite vers le pont inférieur. Trévor m'attend sur la passerelle de dentelle suspendue au-dessus du vide. L'aérostat plane mollement, rêveur. Je m'approche du majordome mécanique et lui offre mon plus beau sourire.

- Merci Trévor, merci d'avoir été mon plus fidèle ami ici. Nous nous reverrons, je l'espère.

Le robot baisse la tête, ses yeux clignent à plusieurs reprises.

- Je l'espère aussi. Pressez-vous Lapis, avant qu'ils ne vous repèrent.

À contre-coeur, je m'exécute, grimpe dans l'aéronef flottant puis renseigne ma destination. Le voilier tressaute, je destine un dernier signe de la main à Trévor, envahie par une vive mélancolie, le navire des airs vogue bientôt dans le ciel et j'ose regarder par le hublot la Bulle-Home de Miss Diamond qui s'éloigne déjà derrière les nuages. Une marée d'aérostats se déversent sur celle-ci, engloutissant littéralement la boule de cristal qu'est l'habitation de mon ancienne protectrice. Fort heureusement, aucun journaliste ne repère l'unique aéronef qui s'éloigne à vive allure en direction de la chape de plomb qui recouvre Dark-City.

Une magnifique orchidée trône sur le siège passager, discrète, je lui accorde enfin toute l'attention qu'elle mérite. Un papier est délicatement replié sous le pot en céramique ouvragé. Je m'en saisis et l'ouvre avec tact.

« Un souvenir de ce que vous avez accompli avec tant de patience. Votre dévoué Trévor. »

L'attention du majordome mécanique déclenche en moi une émotion incontrôlable. Je fonds à nouveau en larmes alors que l'aéronef perce la grisaille épaisse qui entoure Dark-City. Mes pleurs devraient être des pleurs de joie, mais il n'en est rien. Je réalise que cette sélection vient de m'enlever tous ceux auxquels je tenais.

Le visage rassurant de Sisyphe s'invite dans mon esprit et il éclaircit mon humeur comme un traqueur de mélancolie. Je sèche mes larmes d'un revers de manche alors que l'aérostat dévale l'immense cheminée qui abrite le hangar mis à ma disposition par miss Diamond.

Une fois amarré, je glisse du siège en cuir en prenant soin de ne pas oublier l'orchidée qui s'est recroquevillée sur elle-même, contaminée par mes sautes d'humeur. Je franchis la porte du hangar sur mes gardes, apeurée par les ombres fantasmagoriques qui animent les rues de la ville sans lumière.

Les murs sont mes alliés, je m'y confonds pour ne pas être reconnue: à l'heure qu'il est, mon visage doit circuler sur tous les écrans de Dark-City.

Quelques minutes plus tard, ma plante fermement coincée sous le bras, j'aperçois l'escalier menant à mon humble appartement. Personne ne campe devant la discrète porte qui mène à mon repère. Je m'élance, sereine, lorsque je découvre une foule amassée au bas de l'escalier. Je tente de faire demi-tour mais il est déjà trop tard. Une voix puis une clameur résonne dans mon dos. Quelqu'un m'attrape par le bras, l'orchidée manque de s'écraser sur le sol.

- Lapis-Lazuli, pouvons-nous avoir votre réaction suite à votre nomination ? m'agresse une journaliste blonde au regard inquisiteur en posant deux capteurs de part et d'autre de ma tête.

Je n'ai pas ouvert la bouche qu'une volée de phrases s'inscrivent sur un écran: il s'agit de mes pensées. De violents tremblements me parcourent, je suis épouvantée. Les capteurs finissent dans une flaque d'eau alors que je tente de me frayer un chemin dans la foule qui m'assaille. Les questions fusent, plus excentriques les unes que les autres.

- On raconte que vous n'êtes ni vraiment une Bullecityenne ni vraiment une Darkcytienne, est-ce vrai ?

L'escalier me semble si loin au milieu de ses dévoreurs d'informations, que la panique me submerge à nouveau. Des flashs surpuissants crépitent, aveuglée, je percute une jeune fille et manque de m'écrouler. Elle me rattrape de justesse et je peux lire une profonde admiration dans son regard bleu vif.

- Merci, murmuré-je du bout des lèvres avant de fuir.

Un cri, puis un deuxième, alarmant, m'indiquent qu'il se passe quelque chose. La foule créée des vagues, elle m'emporte malgré moi.

- Quelque chose m'a attaqué, cri un journaliste au haut-de-forme extravagant.

- Moi aussi, peste un de ses congénère visiblement irritée.

Une ouverture se déploie, je n'hésite pas une seule seconde et m'engouffre dans le tunnel humain qui s'offre à moi. En une dizaine d'enjambées, je me retrouve devant la porte miteuse de mon appartement. Je l'ouvre à la volée alors que les journalistes se tournent dans ma direction. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, j'ai la tête qui tourne, mais je prends tout de même le temps de leur envoyer un rapide signe de la main, victorieuse, avant de refermer à double tour la porte qui me protège d'eux.

Je peine à reprendre mes esprits, affaiblie. Je me laisse choir dans un fauteuil, confuse. La tête de Sisyphe apparaît dans l'encadrement de la fenêtre, il se glisse dans l'appartement, visiblement secoué.

- C'était donc toi l'attaquant invisible, murmuré-je, reconnaissante. Merci.

Il halète, essoufflé.

- Quelle bande de barbares ! s'indigne-t-il avant de s'ébrouer. L'un d'eux a failli me marcher sur la queue.

- J'espère qu'ils vont vite déguerpir, je trouve cette soudaine célébrité fort déplaisante.

Sisyphe n'ajoute pas un mot et vient se rouler en boule sur mes genoux, épuisé. J'approche ma bouche de mon poignet: je me demande qui sont les concurrents sélectionnés à mes côtés et que je vais devoir affronter. Rien que d'y songer, j'en ai des sueurs froides.

" Pourrais-je visionner la sélection organisée par la société Hope ? "

Un écran se déroule du plafond, la séquence commence, mon coeur s'accélère. Le directeur de la société, après un discours pompeux, appuie sur une large pierre transparente, des milliers de visages défilent sur des écrans translucides géants et mon visage apparaît.

" Voici la première sélectionnée, Lapis-Lazuli de Dark-City, une main-verte à la délicatesse indéniable mais saura-t-elle se salir les mains pour gagner ? "

Je scrute la photo qui vient d'apparaître, elle a été prise à mon insu. Les visages de mes cinq adversaires féminines défilent les uns après les autres et je me fais de plus en plus petite dans le fauteuil, leurs regards sont conquérants, leurs sourires victorieux: je me demande vraiment pourquoi j'ai été choisi.

Le tour des garçons vient ensuite, et là, mon coeur s'emballe à deux reprises. Une fois lorsque le visage d'Achille apparaît en face de moi, énigmatique, confiant, et une seconde fois lorsque celui de Persée crève l'écran: je vais devoir affronter l'inaffrontable.

***

* Hi *

Nous rentrons enfin dans le vif du sujet, les choses s'accélèrent.

* Lapis est victime d'une célébrité éclair à laquelle elle n'était pas prêtée. Saurait-elle faire face à ce raz de marée qui ébranle sa petite vie ?

* Reverra-t-elle un jour Miss Diamond ?

* Et Trévor ?

* De quelle nature seront les épreuves qu'elle devra affronter ?

* Se retrouver aux côtés d'Achille et Persée risque de rendre les choses quelque peu compliquées haha.

Sur ce, Bon week-end !

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