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VI. La robe aux mille motifs *



Bulle-Home de Miss Diamond - Quatrième mois du Solstice d'Hiver


Je reprends difficilement mon souffle, coupé par l'onde de choc qui a ébranlé la serre aux orchidées quelques instants auparavant. La délicate fleur offerte par Halanà la grande, pèse aussi lourd qu'un rocher dans ma poche: je ne sais qu'en penser, les végétaux ont une sensibilité qui échappe le plus souvent aux humains, mais, qu'ont-elles décelé au coeur de ce bijou ?

L'idée de m'en débarrasser en le jetant dans le vide éternel qui entoure la Bulle-Home de Miss Diamond, m'effleure l'esprit un instant, mais je me ravise. La déesse aurait aussitôt vent de mon acte avant même que je ne le commette. Je me redresse maladroitement, et cherche du regard un endroit sûr dans lequel je pourrais dissimuler la fleur et ses étranges pouvoirs: sentir sa fraicheur contre ma peau me met particulièrement mal à l'aise.

Au bout d'une dizaine de secondes, mon regard accroche l'orchidée mécanique que le grand Alcazar a offert à Miss Diamond pour l'un de ses extravagants anniversaires. Les Précieuses et les Précieux les plus influents de Bulle-City s'y pressent comme si leur vie en dépendait, les cadeaux y pleuvant comme des étoiles filantes marbrant un ciel d'été.

Je m'approche du délicat mécanisme, fleur d'acier parmi les vivantes, actionne la petite manivelle qui s'accroche à la tige de l'orchidée comme une épine à sa rose, et attend que celle-ci ne déploie ses pétales dorées. Un cliquetis métallique retentit, les rouages paresseux s'enclenchent et le miracle s'opère sous mes yeux. L'orchidée se met à batte comme un coeur ardent, tandis que je sors la fleur perlée de la poche de ma robe.

Je patiente ensuite, attendant le moment opportun pour déposer le précieux objet au coeur même de l'orchidée automatisée. D'un mouvement rapide de la main, je le lâche sur la langue de métal, l'automate esquisse un soubresaut, se referme puis replonge dans l'immobilité.

Le coeur nettement plus léger, je retourne à mes occupations, tentant d'oublier les tracas qui ne cessent de s'amonceler dans mon esprit. Je me dirige vers la splendide doyenne, et coupe sa tige d'une précision calculée. Une sève noire s'en écoule, j'applique rapidement un cataplasme miraculeux qui stoppe l'hémorragie. Je plonge ensuite la fleur magnifique dans un vase remplit d'une eau miroitante aux facultés extraordinaires: l'orchidée ne se flétrira que si on l'en retire.

Il me faut environ trois heures pour réaliser les compositions florales qui trottent dans ma tête depuis des jours, comme un refrain lancinant et imperturbable. Orchidées, tulipes, fougères, roses et autres merveilles de la nature, trônent maintenant avec fierté sur les différentes tables dressées dans le hall, dans la bibliothèque, dans l'oasis, dans la salle de réception, dans la salle de musique et dans la salle de bal.

Je contemple avec satisfaction ma décoration florale alors que les livres de la bibliothèque ne cessent de changer de place sur les étagères, échangeant feuillets, titres, mots et illustrations, créant et récréant à l'infini de palpitantes histoires. Il est impossible de s'enivrer deux fois d'un même récit, chacun étant unique en son genre.

La nuit pose délicatement son voile sur les vitres transparentes de la Bulle-Home de Miss Diamond alors que chandeliers, lustres de cristal et lampe à huile ouvragées s'allument de concert, programmés pour s'illuminer à dix neuf heures tapantes. Aujourd'hui, tout fonctionne à merveille, l'excitation exalte l'ensemble de la Bulle-Home.

Je quitte la bibliothèque pour tenter de retrouver Miss Diamond, je me demande quel est ce cadeau dont elle m'a parlé plus tôt dans la journée. Au loin, j'entends sa voix de castafiore résonner contre les parois de la salle de musique. Trévor a disparu, je l'imagine oeuvrant dans les vastes cuisines desquelles s'échappe une odeur à se damner. J'en emplis mes poumons, un sourire radieux placardé sur le visage, avant de bifurquer à contre-coeur. Le diner de ce soir s'annonce grandiose.

La porte drapée de miroirs de la salle de musique est entrouverte, la mélodieuse voix de Miss Diamond me parvient très nettement à présent, ainsi que les notes d'un clavecin capricieux. Je toque avec timidité à la porte qui s'ouvre davantage sous la pression de mes doigts.

- Entre mon enfant, entre !

Je m'exécute, le clavecin s'immobilise. Miss Diamond a revêtu une robe absolument splendide, dont le tulle argenté souligne ses formes avec grâce. Des rangées entières de perles descendent en cascade sur le jupon de ma protectrice, brillant comme une mer étoilée sous une lune disproportionnée.

- J'ai terminé les compositions florales que vous m'aviez demandées, annoncé-je d'une voix claire, n'arrivant pas à détacher mon regard de la rivière de diamants qui orne le cou rond de Miss Diamond.

La femme d'un certain âge, poudrée jusqu'aux oreilles, me jette un regard doux.

- Vous avez fait un excellent travail Lapis, comme toujours. Mes fleurs vous apprécient plus que quiconque. Je ne sais pas ce que je ferais sans vous, ajoute-t-elle en un souffle théâtralisé. Suivez-moi.

En un mouvement de jupon et de perles, Miss Diamond quitte la salle de musique, le menton relevé, ses boucles d'oreilles gigantesques accrochant les flammes des bougies crépitantes dans les couloirs. Je lui emboîte le pas, intriguée. Elle se dirige vers la partie Sud de la Bulle-Home, celle dans laquelle se trouve sa chambre. Précieuse parmi les Précieuses, Miss Diamond fait pivoter la statue qui en dissimule l'entrée, une statue taillée dans du marbre de carrare représentant la grande Celestar, la déesse de l'univers et des astres.

La chambre de ma protectrice apparaît alors, vêtue d'or, d'argent, de perles et de pierre précieuse. Le voile qui recouvre l'immense lit à baldaquin est tissé dans la soie la plus rare. Il vole dans l'air comme animé par une brise éternelle.

- Venez ma petite, me presse Miss Diamond, les mains posées sur une imposante armoire aux arabesques orientales.

Je n'ose m'approcher tant le luxe de cette pièce est écrasant. J'ai l'impression que chaque objet qui habite cette chambre me regarde avec dédain, jugeant ma robe froissée avec dureté; pourtant, j'essaye de ne pas m'en formaliser. Les mains de Miss Diamond ont glissé sur les poignets de l'armoire, dévoilant un dressing infini qui encadre un couloir rectiligne. La Précieuse pénètre dans la garde-robe qui ne semble pas avoir de fond et me fait signe de la suivre.

Je m'enfonce à mon tour dans l'armoire, bientôt envahie par des robes chantantes, d'autres volantes, certaines enflammées. De petits oiseaux blancs passent au-dessus de ma tête en un joyeux bavardage. Puis, j'aperçois ce que Miss Diamond brandit devant elle, une robe bien trop étroite pour sa corpulence. Le corset de la robe est composé de mille pétales frétillants, le jupon, de feuilles s'entrelaçantes en un mouvement perpétuel et les manches se terminent en une myriade de perles brodées d'un noir splendide. Les motifs ne cessent de se réinventer sous mes yeux ébahis.

- Cette robe est pour vous Lapis, il est temps que vous songiez à prendre époux ma tendre enfant, il est impossible que vous restiez ici indéfiniment, s'exclame Miss Diamond d'un ton maternel.

Je sens les larmes me piquer le nez, éblouie par tant beauté.

- Et bien essayez là !

Je me précipite vers la robe et la recueille dans mes bras avec délicatesse, de peur que le charme ne se brise trop vite, puis je cours dans la chambre de Miss Diamond alors qu'elle fouille déjà dans l'un de ses innombrables tiroirs. Je quitte ma robe en un battement d'ailes et enfile la merveille parmi les merveilles. À mon grand soulagement, elle me va à ravir. Je cherche des yeux un miroir et entraperçois mon reflet dans un coin reculé de la pièce. Je m'approche de ma silhouette et contemple mon corps drapé à la perfection dans le tissu richement ouvragé. Je relève le menton, jouant un instant les Précieuses, puis j'éclate de rire tant ma joie est grande. Miss Diamond me couve du regard, je ne l'ai pas vue ressortir de l'armoire, trop occupée à me contempler sous un nouveau jour. Elle s'approche de moi, dépose à mon cou un collier composé de magnifiques lapis-lazuli, toutes taillés d'une manière différente, puis accroche le fermoir d'or sur ma nuque.

- Il est à vous, déclare-t-elle. Il rehausse à la perfection le bleu sombre de vos yeux. Vous êtes divine mon enfant. Si j'avais eu une descendance, Lapis, une fille comme vous aurait fait ma fierté.

Le regard de Miss Diamond s'assombrit un instant comme si un fantôme avait voilé son coeur. La seconde suivante, son sourire radieux illumine à nouveau ses traits.

- Merci Miss. Je ne sais comment vous remercier, bredouillé-je tant bien que mal, la gorge nouée par l'émotion.

Miss Diamond sort un miroir à main de sa coiffeuse en ébène et replace l'une de ses boucles derrière son oreille.

- Vous n'avez pas à me remercier, vous avez tant fait pour moi Lapis. Essayez de trouver chaussure à votre pied ce soir, j'ai fais venir les plus beaux partis de Bulle-City pour qu'ils vous rencontrent en bonne et due forme, lâche-t-elle enfin, un sourire espiègle creusant ses joues arrondies. Et surtout, tâchez de vous amuser.

Mon coeur s'accélère dans ma poitrine. Que vient-elle de dire ? Les plus beaux partis de Bulle-City seront présents ce soir pour me rencontrer ? Je manque de tourner de l'oeil, la soirée s'annonce riche en émotion.

***

* Hi *

Aujourd'hui j'avais plus d'inspiration du côté de I.Mortality que de CELESTAR ! Donc voilà un nouveau chapitre.

* Miss Diamond est comme une seconde mère pour Lapis, qui pendant la journée, arrive à s'échapper de la vie sordide de Dark-City

* Elle retrouve dans le Bulle-Home de Miss Diamond le luxe qu'elle a perdu lors de la mort de ses parents.

* Miss Diamond veut qu'elle trouve un époux, mais évidemment ce beau tableau va se ternir

* Et Lapis devra laisser derrière elle, robe à froufrou, homme de bonne famille et diamants.

* Petite référence à CELESTAR hihihi ( c'est mon petit plaisir d'incorporer des références ) on s'amuse comme on peut hein ?

Je vais essayer d'avancer sur CELESTAR ce week-end !

À très vite !



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