Chapitre 5
Hyunwoo, Hoseok, Minhyuk, Kihyun, Hyungwon, Jooheon et Changkyun se réveillèrent dans le hangar où ils avaient l'habitude de faire leurs rituels hebdomadaires. Au lendemain d'un rituel, ils étaient tous entassés les uns sur les autres, à même le sol, tout autour des cendres du feu qui avait servi à chauffer l'infusion de delphinium. Le réveil fut honnêtement difficile. Le hangar était encore imprégné des vapeurs de delphinium, les garçons redescendaient encore doucement de la soirée précédente, victimes de vertiges et de maux de tête. Prendre l'air allait les aider à se débarrasser de ces symptômes désagréables.
Pendant que chacun émergeait et se levait à son rythme, Jooheon rassembla le matériel qui servait à concocter l'infusion de delphinium et tous les autres objets relatifs au rituel, et les rangea dans un coffre en métal situé dans un coin de la pièce. Il savait qu'il pouvait laisser ses affaires là, personne ne venait dans ce coin de la ville de toute façon, et quand bien même quelqu'un découvrirait le hangar, le coffre se confondait tellement bien dans le décor que personne n'aurait idée de l'ouvrir.
Une fois chose faite, les sept amis sortirent du hangar abandonné afin de vagabonder dans les rues de la ville. Aujourd'hui était un relativement beau jour, le ciel était bleu et le soleil baignait Séoul d'une douce chaleur de début de printemps. Cependant, leur ville n'était plus du tout ce qu'ils avaient connu. En un an, les changements qu'avait opéré le gouvernement nord-coréen dans l'ancienne capitale avaient métamorphosé la ville, et pas en bien à leurs yeux. Exit les hauts grattes-ciel, les rues grouillantes de monde, les enseignes néon de toutes les couleurs, les convenience store ouverts jusqu'à pas d'heure, le métro et les bus. Tout était si terne, si gris. Les immeubles résidentiels se ressemblaient tous, des barres en béton grises s'étendant sur une vingtaine de mètres chacune et ne dépassant pas les cinq étages. Il y avait quelques maisons aussi, les maisons des gens du Nord, des militaires gradés, et des collabos les plus riches. Hoseok et Hyungwon habitaient dans ces maisons-là. C'étaient de somptueuses demeures, imposantes, décorées de moulures diverses, mais toujours aussi grises et tristes.
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Hoseok avait entendu des coups frapper à la porte d'entrée, mais il n'avait pas bougé de sa chambre, laissant son père déjà à l'étage inférieur aller ouvrir. A la télé, les infos répétaient en boucle que la guerre avait commencé, que Séoul était à feu et à sang, et il pouvait en témoigner rien qu'en jetant un coup d'œil par la fenêtre. La ville était en train de se détruire à petit feu, quelques immeubles avaient disparu du décor tandis qu'il voyait régulièrement passer sous sa fenêtre soit des gens avec les bras chargés d'affaires personnelles, soit des quatre-quatre aux couleurs de l'armée. La personne qui avait frappé à la porte était sûrement un de ces militaires dont les journalistes parlaient, qui faisaient le tour des maisons pour venir chercher les jeunes de moins de vingt-cinq ans pour pouvoir les enrôler dans l'armée. Hoseok commença à sentir le stress monter. Il n'avait pas du tout envie d'intégrer l'armée, et surtout pas l'armée nord-coréenne. Il se demandait comment il allait bien pouvoir échapper à cela.
Cela faisait maintenant cinq bonnes minutes qu'il entendait la voix de son père converser dans le salon avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Hoseok décida de sortir discrètement de sa chambre pour aller jeter un coup d'œil à l'étage du dessous. Il ouvrit sa porte en faisant le moins de bruit possible et s'avança dans le couloir avant de descendre discrètement quelques marches et de s'asseoir dans l'escalier. Il avait une vue parfaite sur le salon et entendait distinctement la discussion qui s'y déroulait. L'homme qui était entré était effectivement un militaire, un homme imposant au crâne rasé et aux épaules larges, habillé d'une veste décorée de nombreuses médailles. Il était assis au salon, avec le père de Hoseok, devant une tasse de café.
- J'ai mobilisé une équipe pour protéger votre maison, des militaires seront devant votre entrée et patrouilleront régulièrement autour de votre maison pour pouvoir signifier à mes collègues que je suis déjà passé vous voir et que vous êtes de notre côté, expliqua l'inconnu. Cela sera effectif jusqu'à ce que votre nouvelle maison soit construite. Vous aurez le droit à une somptueuse demeure digne de ceux qui ont fait et font confiance à la République populaire démocratique de Corée.
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Et parmi ces immeubles, ces maisons, les quelques usines et les bâtiments administratifs devant lesquels les garçons passaient, le reste n'était que ruines. Beaucoup de bâtiments détruits ou effondrés n'avaient pas été déblayés et donc aucun autre bâtiment n'a été construit pour les remplacer. Les routes avaient été abîmées par le passage des tanks et continuaient de se dégrader à cause de l'absence de voitures et d'entretien. Et beaucoup d'anciennes maisons étaient vides, les vitres brisées, seuls l'ossature et quelques meubles impossibles à déplacer restaient.
Au détour d'une rue, alors que le groupe des sept amis s'était rapproché des quartiers résidentiels de la ville, les garçons aperçurent au loin la milice. Jooheon, par réflexe, se stoppa, habitué à éviter les militaires. En effet, il n'était pas déclaré en tant que citoyen – hors de question qu'il ait quelconque lien possible avec la Corée du Nord, il se sentait comme s'il cautionnait leurs actions s'il se déclarait comme citoyen – et l'armée l'avait dans le collimateur à cause de ses activité illégales et ses fréquentations douteuses. De plus, les arrestations arbitraires étaient en vogue ces derniers temps.
- Tu crains rien avec moi Jooheon, oublie pas, rassura Hoseok en riant.
- Ah oui c'est vrai, les militaires sont de ton côté, sale collabo, taquina Jooheon.
Alors que les garçons observaient la milice, ils remarquèrent bien vite que les trois militaires en question étaient en train de parler à quelqu'un. Deux hommes, assis au bord de la route, avec deux petits tréteaux tenant ce qui ressemblait à des chaussures de seconde main. Il était commun de voir dans les rues un peu éloignées du centre-ville de mini commerces comme ceux-ci. Les salaires et les dons de vivre de l'état n'étaient pas toujours suffisants pour survivre, les gens s'étaient mis à vendre des petits objets faits-main pour quelques pièces de plus. Ce qui ne plaisait pas au gouvernement, qui le prenait mal – sans pour autant augmenter les revenus ni les rations, quelle logique. Très vite, la discussion semblait tourner à la dispute.
- Il faut qu'on aille les aider, décréta Jooheon.
Ce fut d'ailleurs le premier à s'avancer dans la ruelle, suivi de près par Hyunwoo. Une fois arrivé à leur hauteur, par pure provocation, Jooheon fendit le groupe armé pour se pencher sur le petit commerce des deux citoyens.
- Pas mal ces chaussures là ! s'exclama-t-il de manière peut-être un peu trop exagérée.
Les deux vendeurs levèrent la tête vers lui avec une expression horrifiée sur le visage. Manquer de respect à quelconque représentant de l'État était passible d'emprisonnement immédiat à perpétuité dans le meilleur des cas, et de travaux forcés dans des camps dans le pire. Le militaire que Jooheon avait poussé l'attrapa par le T-shirt, le regard menaçant. Hoseok intervint immédiatement en sortant de sa poche sa pièce d'identité et la carte de parti politique de son père.
- A votre place, je ferai mieux de le lâcher, si vous ne voulez pas avoir d'ennui, dit-il le plus calmement du monde avec un sourire en coin.
Il entendit ses collègues murmurer entre eux « C'est Lee Hoseok » « C'est le fils du plus proche ami du Premier Ministre » « Lâche le gosse Hongjun ». Le Hongjun en question lâcha le T-shirt de Jooheon, alors que les sept amis se permirent de laisser échapper des petits rires et de commencer à taquiner la milice, sous les regards sidérés des deux vendeurs. Jooheon les provoqua toujours plus en prenant l'arme du militaire qui l'avait agrippé et la pointa sur sa tempe, soutenant son regard qui contenait sa colère et sa frustration bien qu'il tentait de rester impassible. Hyunwoo se prêta au jeu également, en formant des pistolets avec ses doigts et en visant soit les militaires, soit sa propre tête. Hyungwon, qui possédait une fleur de delphinium sur lui, la sortit de sa poche et se dirigea vers l'un des militaires. Il embrassa la fleur bleue et la déposa dans la poche avant de l'uniforme de l'homme, avant de lever la tête vers lui et de lui offrir son plus beau sourire. Un sourire bienveillant, plein de tendresse, qui ne souhaitait que le meilleur pour lui et, par son biais, pour son pays.
- Il est temps pour vous de partir et de laisser ces hommes tranquilles maintenant, ordonna Hoseok à la milice.
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- Je voulais vous demander... reprit le père d'Hoseok. Qu'en est-il de mon fils ?
- Hoseok est exempté de service militaire, il n'aura pas besoin de rejoindre les rangs, rassura le gradé en face de lui, avant de reprendre une gorgée de café.
Hoseok fut étonné. Par quel miracle était-il exempté du service militaire alors qu'il remplissait exactement tous les critères nécessaires pour être enrôlé ?
- Merci, remercia une nouvelle fois le père de Hoseok.
- C'est à nous de vous remercier de croire en cette réunification entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, Monsieur Lee.
Réunification ?! Hoseok faillit crier. Prendre un pays entier par la force en massacrant sa population et en détruisant leurs villes et leurs maisons, c'est ça qu'ils appelaient une réunification ? Hoseok était révolté. Il avait peur. Pas peur pour lui-même, car il se savait protégé – même si sa manière d'être protégé le dégoûtait – mais plutôt pour son pays, ses amis, ce qu'ils allaient devenir. D'ailleurs, en parlant de ses amis, il n'en avait pas de nouvelles. Il avait juste reçu un message de Hyungwon, qui ne lui disait rien d'autre que « Les militaires sont passés mais ils ne m'ont pas pris, je vais bien ». Hoseok lui avait demandé plus de détails mais il n'avait toujours pas répondu. Minhyuk et Changkyun ne répondaient pas non plus à ses messages. Le réseau sur son téléphone ne cessait de partir et revenir, il avait peur que les lignes téléphoniques soient définitivement coupées, qu'il ne puisse plus contacter ses amis et qu'il les perde.
- Voici votre carte de parti, dit le militaire alors que Hoseok reporta son attention sur la conversation. Il est indispensable de toujours la garder sur vous, ainsi que votre carte d'identité à jour, lorsque vous serez à l'extérieur. C'est ce que la milice vérifiera lorsqu'elle vous contrôlera, ils vous laisseront circuler librement avec ça.
- Merci encore, je m'excuse, je ne cesse de vous remercier, mais tout ce que vous faites pour mon fils et moi me rassure, j'avais surtout peur pour Hoseok mais je sais maintenant qu'il sera en sécurité à l'avenir.
Hoseok fut pris de court. Son père avait réellement fait tout ça pour lui ? Il ne savait quoi penser. De toute manière, il avait toujours connu son père proche du gouvernement nord-coréen – en particulier du premier ministre – et favorable à la réunification des Corées peu importe par quelle manière. Il était aussi et surtout très admiratif de l'armée nord-coréenne et admiratif de leurs exploits militaires. Il n'avait sûrement pas dû se sacrifier pour obtenir tout ces privilèges, mais le fait que son père pense à lui toucha Hoseok. Il secoua la tête en fermant les yeux pour se remettre les idées en place. Il ne devait pas se faire avoir. Il ne devait pas penser de manière si égoïste. Des milliers de civils comme lui étaient en train de périr sous les balles pour seulement, simplement garder leur liberté, ce que tout être humain méritait d'avoir au final. A entendre le discours du gradé qui était dans son salon, une milice patrouillera bientôt la ville, coupant la liberté de tout ceux qui n'ont pas voulu adhérer au parti politique nord-coréen. Il n'était pas question pour lui de rester dans son petit confort acquis de manière aussi sale. S'il avait le droit à ces privilèges, les autres aussi auront le droit à ces privilèges.
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Bonsoir les copains !
J'ai tenté un peu de réagencer mon chapitre, j'espère que ça freine pas trop à la compréhension
Pour ceux que ça intéresse – sait-on jamais – j'ai commencé à écrire le plan pour ma fanfic sur Harry Potter, normalement elle devrait sortir pas longtemps après la fin de celle-ci, mais je bloque complètement sur l'histoire du personnage mdrr j'ai déjà en tête la majorité des actions de la fanfic, j'ai la situation familiale de mon personnage, mais pour le personnage en lui-même... Je sais pas quoi faire ni de son passé, ni de son caractère, ça me frustre énormément. J'ai pas envie de tomber dans un cliché, mais j'ai pas non plus envie de faire un personnage ultra cheaté vous voyez ? Du coup si jamais vous avez des idées de quel genre de personnage je pourrai faire, feel free de me proposer des trucs ! Tout ce que j'ai sur elle pour l'instant c'est que c'est une serdaigle de sang mêlé mdrrdqhqqfqzf
Voilààà pardon pour ce petit aparté ors sujet mdr mais j'ai vrmt l'impression de puer la merde en écriture en ce moment bruh mais bref
A la semaine prochaine les copains ! Bisous !
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