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OLYMPE ARAMÎR
- palais suprême, territoire neutre -

     A peine le médecin avait-il finit de parler, j'étais entré dans nos appartements où le corps de ma femme gisait sur le lit. Mes yeux étaient embués, j'avais l'impression de sentir le sol se dérober sous mes pieds et de voir les meubles glisser comme sur un bateau emporté par la tempête. Ma gorge était sèche et se nouait à mesure que j'essayais de prononcer son nom, incapable de parler. Je n'entendais plus rien à l'exception de la voix tremblante d'Aneth qui ferma la porte derrière moi en convaincant les hommes de me laisser la voir.

     Mais la voir ainsi me donnait seulement l'envie de la rejoindre.

     Je m'écroulai à ses côtés, à moitié assit et allongé, penchant ma tête vers la sienne pour faiblement entendre son coeur battre avec lenteur. Une larme tomba de mon visage pour s'écrouler sur sa joue. Je ne pouvais pas les arrêter, je ne pouvais plus rien faire à vrai dire. En cet instant ce fut comme si mon être entier se décomposait; je tremblais et pleurais bruyamment, je me forçais à la regarder mais sa peau de plus en plus pâle m'hurlait de détourner le regard, je posais ma main sur sa joue et la froideur extrême que je sentis me poussa à la prendre dans mes bras pour essayer une dernière fois de réchauffer son corps, comme s'il était possible que de cette manière tout revienne à la normale. 

     Mais elle ne bougea pas, ne silla pas, il n'y avait aucun signe d'elle. La serrer contre moi devenait dur et j'avais même peur de la voir s'écrouler, brisée, cassée, tellement son corps semblait fragile.

     - Je t'en prie ne me fait pas ça, murmurai-je entre deux sanglots et parler n'avait jamais été aussi douloureux, Tu ne peux pas me laisser de cette manière, je t'en supplie nous devions régner ensemble, partir ensemble, tu n'as pas le droit d'abandonner maintenant...

     Mais c'était en vain, bien sûr.

     - Comment vais-je faire si tu n'es pas à mes côtés ? Je ne peux pas...je ne sais pas, non c'est impossible c'est impossible...

     Le déni me faisait pleurer de plus belle, presque crier de douleur en songeant à l'avenir qui m'attendait sans elle pour me sourire quand je doutais ou me prendre contre elle quand tout ce que j'avais la force de faire était pleurer. C'était le cas à présent mais elle ne me rendait pas mon étreinte, elle ne le pourrait plus et je devais l'accepter ? Je devais regarder son trône se faire emporter loin du mien et sa couronne être rangée dans une vitrine ? Comment pourrais-je retourner dans la bibliothèque où chaque livre avait son odeur, me promener dans les couloirs et voir notre tableau, dormir dans ce même lit mais ne pas sentir sa tête se blottir dans mon cou, aller dans les jardins et voir cet arbre où pour la première fois elle avait failli mourir mais que la vie avait permit de nous réunir ? Non je ne le pouvais pas, je refusais.

     Je repensais aux paroles du docteur: "Il n'y a rien en mon pouvoir que je puisse faire" et cette simple phrase me fit me redresser brusquement.

     - J'ai juré de te protéger, soufflai-je, Mais je ferai plus, je te sauverai.

     Une certaine détermination était montée en moi, très soudaine, si soudaine que je ne réalisai pas la moitié de ce que je faisais et pensais. En baissant le regard je vis la flaque de sang dans laquelle trempaient ses jambes et en me levant pour mieux examiner avec effroi la scène je me rendis compte que sa cuisse intérieure droite était partiellement ouverte et que la plaie se propageait là où je ne pouvais plus l'atteindre. Probablement qu'en sortant, notre fille avait créé une importante coupure. Mais heureusement je pu poser le plus délicatement possible ma main sur l'ouverture. Je pris appui sur le lit en sentant une fatigue de plus en plus grande me prendre, malgré tout mes forces ne me quittaient pas entièrement. Je savais que je ne pouvais pas aller trop loin avec ma magie au risque qu'à son réveil elle ne réagisse de la même manière que moi. Seulement elle n'avait pas ce don là, elle serait vouée au désespoir et je ne laisserai pas une telle chose arriver. Dès que je pris sa main et sentis des pulsions plus importantes de son pouls ainsi qu'une cicatrice se former, je retirai ma main.

     - Tout ira bien, murmurai-je en me rallongeant à ses côtés

     Je déposais un baiser sur son front en souriant tristement et sentis mes paupières se fermer sans pouvoir les retenir. La dernière chose dont je me souvins fut sa main serrer très légèrement la mienne.


***


     - J'ai cru que vous étiez tous les deux morts, c'était affreux, reprit Aneth, Déjà elle je ne voulais pas l'imaginer mais vous deux ? Comment aurions nous fait ? Comment la couronne aurait-elle fait ? Et comment aurais-je fait, moi, sans vous ?

     Je lui souris comme pour dire "désolé".

     - Je ne vais pas mentir, sur le moment j'étais juste horrifié à l'idée de la perdre... Excusez moi.

     Elle soupira et reposa l'assiette qu'elle nettoyait dans l'évier. Quelques jours plus tard Aneth m'avait prit à part pour me parler de ce qu'elle aimait appeler "l'incident" dans les cuisines. Je ne réalisais toujours pas les événements et la situation, je pense surtout que j'évitais d'y penser et de me refigurer ces images qui hantaient mes nuits.

     - Comment va-t-elle ?

     Je souris, un sourire sincère en regardant mes mains.

     - Elle va tout à fait bien, comme si l'accouchement avait était le même que pour Hernulia.

     - Mais elle sait, n'est-ce pas ?

     Je ne répondis pas tout de suite. Automatiquement Aneth fronça les sourcils.

     - Olympe... C'est passé maintenant, elle a le droit de savoir.

     - Je lui dirai.

     - Ce soir.

     Son ton n'était pas froid mais plutôt sec, m'indiquant que j'avais grand intérêt à le faire. J'hochai donc la tête en silence et la discussion prit fin ici. En repartant des cuisines j'avais presque peur d'aller à la bibliothèque. Il était tard, mes filles dormaient et quelques rares servantes étaient encore réveillées: soit celles qui avaient le plus de mal à dormir ou soit les plus travailleuses (Aneth était sans aucun doute un mélange des deux). Mais ma femme était bien levée, assise comme je m'y attendais par terre le dos contre une des allées de la bibliothèque, un livre à la main avec seulement la lumière d'une bougie posée à ses côtés. Elle ne sembla pas surprise quand je la trouvai et m'assis à côté d'elle, elle sourit juste et posa son livre.

     - Tu es en retard, me dit-elle gentiment, Je m'attendais à te voir plus tôt, j'ai eu le temps de lire un chapitre supplémentaire.

     - Aneth m'a retenue, c'est à elle que tu dois t'en prendre.

     - Si c'est Aneth alors je retire ce que j'ai dis !

     Dans un petit rire elle décala la bougie et se rapprocha de moi. Je passai un bras autour d'elle et la regardait poser sa tête sur mon épaule. Ce que je préférais avec l'amour c'était ces petits attentions que peu importe l'âge, l'on continuait à faire. Des marques d'affection intemporelles.

     - J'ai l'impression de ne pas t'avoir vu depuis des années, finis-je par avouer le coeur serré

     Elle releva la tête perplexe et me sourit.

     - Pourquoi cela ?

     - Je pense qu'il y a une chose dont nous devons parler...

     Son expression ne changea pas, elle hocha simplement la tête en signe d'encouragement pour m'inciter à continuer à parler.

     - Il y a moins d'une semaine Azym est née, continuais-je, As-tu le moindre souvenir de cet instant ?

     Elle baissa le regard un instant et ses yeux se vidèrent le temps qu'elle remonte dans sa mémoire.

     - Je sais que je me suis évanouie et que j'en étais très heureuse.

     - Tu en étais très heureuse ? répétais-je surpris

     - Oui, c'était très douloureux, pour Hernulia tout avait été beaucoup plus simple. Mais Azym semblait s'accrocher à rester à l'intérieur, malgré tout elle voulait sortir, ça n'avait pas de sens... Il fallait qu'elle parte mais elle ne le voulait qu'à moitié, comme si elle avait eu peur de se lancer dans le monde mais qu'elle essayait de se forcer à le faire pour qu'enfin ce soit fait. Mais elle avait besoin de moi, elle avait besoin que je l'aide à y aller... Je n'étais pas assez forte.

     - Tu as été bien plus forte que tu ne le penses.

     Elle releva les yeux sur moi avec un nouveau sourire.

     - Ce n'est pas la question, je me suis quand même évanouie et à mon réveil tout le monde pleurait en me montrant ma fille qui par chance était née. Petit plus, j'avais une cicatrice sur la cuisse droite.

     Son regard devint presque accusateur en prononçant ces derniers mots.

     - Je ne suis pas stupide Olympe, j'attendais seulement que tu me viennes en parler de toi-même. J'attendais que tu sois prêt.

     - Je suis vraiment-

     - Ne t'excuse pas enfin mon amour... Je n'ai pas toutes les pièces du puzzle mais je suis presque sûre que si nous pouvons parler en ce moment même c'est grâce à toi.

     Je ne trouvai rien à redire. Le temps d'un instant le silence se fit. Ce n'était que ses yeux dans les miens, puis de nouveau sa tête sur mon épaule et une chaleur que j'attendais tant s'échappa de son corps pour m'envelopper.

     - "Il n'y a rien en mon pouvoir que je puisse faire", voilà ce que m'a dit l'un des trois médecins qui se sont assurés - sans succès - que ton accouchement se passe bien

     - J'espère que tu n'as pas abusé de ce que tu pouvais faire en ton pouvoir.

     - Je n'allais quand même pas t'infliger ce que je venais de vivre...

     Elle prit ma main pour resserrer mon étreinte.

     - Merci bien, je préfère que nous soyons tous les deux là. Et merci de me l'avoir dit... D'habitude je n'aime pas utiliser ces tournures de phrases mais si j'avais pu faire en sorte que les choses se passent mieux...

     - Tu n'y pouvais rien et Aneth a raison: c'est fini à présent, toi comme Azym allaient bien, c'est tout ce qui m'importe.

     J'étais libéré d'un poids, j'avais l'esprit plus léger sur les semaines suivantes qui devinrent vite des mois plus une année.

     Et en un rien de temps le chaos revint comme une malédiction pesant au dessus de notre famille.

     Cette dernière année avec Hernulia et Azym avait été merveilleuse, mais en ce jour fatidique je compris comment elle pourrait bien être la première et dernière où nous serions tous réunis. Depuis quelque temps la couronne était assaillie de menaces tournées vers sa reine qui malgré tout le mal qu'elle se donnait peinait de plus en plus à sourire. Les critiques se tournèrent vite vers Azym qui n'avait pas même un an et qui évoluait dans son monde sans se soucier de rien, sans savoir que chaque jour sa mère se battait pour la défendre.

     - Je n'en peux plus, souffla-t-elle un soir, la tête dans ses mains, J'ai l'impression que tous les peuples des Pierres nous détestent et détestent notre fille, on nous menace même de mettre feu à la Cour, à quoi tout cela rime-t-il ?

     - Que suggères-tu ? demandai-je car je savais qu'elle avait déjà quelque chose en tête

     - Ça ne va pas te plaire...

     Je ne l'avais jamais serrée aussi fort contre moi cette nuit là, tentant de toute mon âme de sentir sa présence, sa chaleur, son odeur, son aura même pour que même loin elle soit prêt de moi. "Je dois emmener Azym loin d'ici", ces mots résonnaient inlassablement dans ma tête. Je m'étais déjà préparée à ce qu'elle parte, j'en avais même eu peur étant donné que ma mère avait elle aussi choisit cette voie là. Mais elle ne cessait de répéter que ce n'était en rien lié et que ce n'était que pour notre sécurité.

     - Lorsque les tensions se calmeront vous reviendrez mais pour l'instant c'est vrai, vous n'êtes pas en sécurité ici.

     C'est ce que je lui dis alors que pour la dernière fois je tenais ses mains devant le château. Hernulia avait pleuré quand sa mère l'avait portée, l'émotion m'avait prit lorsque ma femme m'avait embrassé.

     - Vous vous en sortirez très bien, me dit-elle en souriant avec confiance

     Mais elle serrait mes mains avec tellement de force... Jouer les apparences était devenue une seconde nature chez elle.

     - Vous encore mieux, je n'en doute pas.

     Azym attendait dans la calèche, trop jeune pour comprendre. Aneth était là aussi, les yeux encore rouges après que sa meilleure amie l'ai prise à part pour lui demander de prendre soin d'Hernulia le temps de son absence. Elle lui avait promit, je savais que le voyage se ferait le coeur léger.

     - Je t'écrirai chaque jour ! m'assura ma femme en s'éloignant après un dernier regard et sourire étincelant

     - Je jure de répondre chaque fois, ce sera comme la première fois...

     Hernulia lui fit un dernier signe de la main qu'elle lui rendit, prête à rejoindre notre fille cadette. Mais je la coupai juste une dernière fois.

     - Tess...

     Son regard changea pour se poser sur le mien accompagné d'un doux sourire.

     - Je t'aime.

     - Moi aussi Olympe, et je t'aimerai jusqu'à ce que la lumière quitte mes yeux.

     Voilà tout ce que je choisi de retenir en regardant la calèche s'éloigner peu à peu du Palais Suprême sans aucune idée de quand elle reviendrait.

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