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ⅠⅩ

TESS ARAMÎR
- château suprême, territoire neutre -

     Une heure à peine après avoir apprit la mort du roi, Olympe et moi en arrivions à la même conclusion: il fallait faire croire à un couronnement anticipé.

     - Nous dirons qu'en l'honneur du départ de la reine le roi a insisté pour que le couronnement soit en petit comité, repris-je, Et nous pouvons choisir des personnes de confiance pour jouer la supercherie, à commencer par Aneth bien sûr. Si ne serait-ce que dix personnes répandent la rumeur la Cour y croira immédiatement, c'est la seule bonne chose avec les ragots de la société.

     Je me tournai à nouveau vers Olympe qui hochai doucement la tête. Ni lui ni moi n'avions eu de meilleure idée jusque là, nous en étions donc restés ici.

     - Nous aurions pu maintenir l'état de mon père inconnu jusqu'à ce que la Cour remarque sa très longue absence mais il y a eu un survivant, et les gens se douteront de quelque chose, continua Olympe, Avouons simplement qu'il est venu aujourd'hui nous apprendre la nouvelle et que nous avons donc considéré qu'il était temps de révéler que nous étions couronnés.

     J'hochai moi aussi la tête. En principe je préférais la carte de l'honnêteté mais pour cette fois je ferais l'impasse.

     A nouveau la rapidité resurgit et en présence de quelques personnes, Olympe me couronna avant que je ne fasse de même avec lui. Ce n'était pas dans les traditions mais nous n'avions littéralement plus le choix, et puis nous étions de la famille royale qu'importe la situation. Excepté peut-être que maintenant nous étions la famille royale. Nous mîmes en place notre plan avec grand espoir qu'il réussisse et par miracle la Cour ne posa aucune question, de même que les autres Royaumes. La mort du roi fut déguisée avec beauté et le statut de la reine demeurait inconnu aux yeux de tous, y compris d'Olympe et moi.

     Puis le problème que j'attendais survint.

     A peine un mois était-il passé que ma mère reprit ses interminables conseils - ou ordre - sur le comportement que je devais aborder en temps que reine. Mais cette fois ci elle remit sur la table le sujet de notre famille et d'à quel point elle avait hâte que nous les revoyions, exigeant que je vienne avec elle.

     - Non, lui dis-je sèchement quand elle insista

     Je voyais des flammes se former dans ses yeux, mais s'il fallait créer un incendie je le ferai, elle m'entendrait qu'elle le veuille ou non.

     - Vous avez beau être la reine je reste votre mère et si je vous dit...

     - C'est justement cela que vous ne comprenez pas, la coupai-je en me tournant vers elle

     Mon expression froide lui provoqua un frisson que je vis immédiatement.

     - Je suis la Reine Suprême de Mîr Amar, je n'ai aucun ordre à recevoir de vous ou de qui que ce soit. En fait j'irai même plus loin...

     Je fis quelque pas vers elle et comme je m'y attendais elle ne bougea pas. Elle me dépassait en taille mais en cet instant je compris et sentis comme je la dépassais en puissance.

     - Vous m'avez maltraitée, frappée, blâmée, reniée alors que j'étais votre enfant, alors que je n'étais qu'une petite fille qui cherchait l'amour de sa mère ayant perdu celui de son père. Vous m'avez forcé à cracher mon sang sous le coup des épées et à me battre si bien que je pourrais vaincre même le souverain de Topaze. J'ai vu mon enfance et mon adolescence me glisser entre les doigts pour atterrir dans vos mains, tout cela pour que vous les détruisiez au sol. Mais j'en ai assez, j'ai assez vécu, assez souffert pour et à cause de vous. Maintenant je détiens le pouvoir d'y mettre un terme définitif.

     Pour la première fois je vis une peur sincère traverser ses yeux et sa poitrine se soulever difficilement.

     - Moi, Tess Aramîr, Reine Suprême de Mîr Amar, vous bannis Alicia Amber du royaume. Si je vous revois sur le territoire suprême, si vous essayez d'y accéder, si vous tentez de communiquer avec qui que ce soit y vivant et particulièrement un Aramîr ou que n'importe quel lien est fait entre vous et ces terres, je vous ferai enfermer pour trahison envers la couronne. Vous avez violé les lois et cette excuse me sera plus que suffisante pour vous mettre aux cachots pour le restant de vos jours. Jamais vous ne connaîtrez ma descendance, et laissez moi préciser que je ne peux pas garantir qu'une fois sur le trône mes enfants auront la pitié que j'ai eu et ne vous exécuteront pas si vous transgressez mes paroles.

     - Quel genre de monstre êtes-vous...

     - Celui que vous avez créé.

     Mon seul but en cet instant était de la faire partir. Je ne voulais pas la mettre derrière les barreaux et je n'avais aucune intention de la faire tuer mais je voulais qu'elle y croit, qu'elle ai peur comme moi plus jeune et que je n'ai jamais à revoir son visage de toute ma vie.

     Sans grand étonnement ce fut un succès, plus jamais Alicia Amber ne fut aperçue sur le territoire suprême. Elle pu rejoindre sa famille, sa mère et sa soeur cadette, ainsi que l'endroit où elle avait vécu. Probablement que ses plans étaient de vivre à tout jamais au Palais Suprême mais je n'aurais jamais pu accepter cela, pour Olympe et moi mais aussi pour mes futurs enfants. Si moi, sa fille, avait été traitée de cette manière, qu'en aurait-il été de ses petits enfants ? Quoi qu'il en soit je n'entendis à compter de ce jour plus jamais parler de cette femme.

     Et les années passèrent ainsi.

     Plus le temps avançait et plus nous réalisions à quel point la paix entre les différentes Pierres était fragile; au fond de moi je savais qu'elle finirait sans doute par se briser mais nous devions tout faire pour l'éviter. Nous passions le plus clair de notre temps dans la salle du trône à répondre au peuple et dès que la nuit venait je maudissais mon cerveau pour m'empêcher de dormir malgré la fatigue que j'accumulais. Une période fut particulièrement plus dure et mes insomnies devinrent la principale source d'inquiétude d'Olympe. Il en venait à ne plus être capable de se rendormir quand il se réveillait dans la nuit et que je n'étais plus là. J'avais 28 ans, lui 30, et cette nuit là en allant devant un miroir je réalisais d'où venait mes problèmes.

     - Tess...? m'appela Olympe en se réveillant avec difficulté

     La faible lumière lunaire s'infiltrait à travers la fenêtre en transperçant les rideaux pour s'arrêter sur ma silhouette. Je me retournai doucement pour lui sourire en le voyant s'asseoir après avoir frotté ses yeux. A une époque j'aurais pleuré en voyant mon ventre grossir, mais cette époque était révolue.

     - Je suis là mon amour, répondis-je juste avant de retourner à ses côtés

     Parfois j'avais l'impression que nous étions de retour il y a douze ans, quand pour la première fois nous avions posé les yeux l'un sur l'autre.

     - Je m'inquiète, souffla-t-il en se rallongeant avec moi

     Je marquais un petit temps sans répondre, me demandant si je devais prendre des pincettes avec ce que je m'apprêtais à lui dire puis une voix dans ma tête me rappela que l'homme en face de moi était Olympe Aramîr et qu'au grand jamais je n'avais prit de pincettes.

     - Je crois que je suis enceinte Olympe...

     Je me pinçais les lèvres. Son visage s'illumina soudainement et un large sourire se dessina, me poussant à faire de même.

     - Vraiment ?! Alors... Hernulia...?

     - J'espère, répondis-je dans un petit rire

     Il se pencha vers moi pour embrasser mon front et je pris sa main. Je le sentais rassuré et en même temps je pouvais prévoir qu'il se donnerait corps et âme lors de la grossesse.

     Je vis juste bien sûr puisque sur les neuf mois suivants il fut encore plus attentif et présent. J'avais insisté pour continuer à m'asseoir à ses côtés sur le trône mais venu un certain temps j'étais trop épuisée. Aneth restait avec moi et nous parlions chaque jour de tout et de rien. Il y avait quelque chose de très réconfortant dans le fait d'échanger ainsi avec elle, j'en arrivais à oublier mon sentiment d'inutilité envers la couronne. 

     Au bout du compte l'accouchement arriva et je ressentis une douleur incomparable à ce que j'avais pu vivre auparavant. Petite, lorsque je vivais encore à Topaze, je suivais des entraînements intensifs pour devenir aussi douée que possible au combat et il se trouve que cela fut concluant. Mais c'était avant tout très douloureux et j'en ressortais parfois avec d'importantes blessures qui au moins ne me laissèrent pas le temps d'avoir peur du sang ou de la mort. Mais l'accouchement était une épreuve que nul ne pouvait imaginer tant qu'iel ne l'avait pas vécu. Je hurlais à la mort, voyais le sang tacher mes vêtements et sentais ma température chuter aussi vite qu'elle remontait. Les détails ne sont pas très beaux à raconter, ce qui au contraire est magnifique c'est le bébé qu'après avoir souffert le martyr je pu porter dans mes bras. Olympe me répéta à quel point il était fier de moi et murmurait au petit être arrêtant peu à peu de pleurer auquel nous avions donné vie.

     - Hernulia, donc, affirma-t-il et j'acquiesçais

     - Notre bourgeon d'amour...

     Je m'endormis peu après, Hernulia aussi que malgré tout les servantes prirent soin de nettoyer. De ce qu'on m'avait dit, Olympe resta dans la pièce avec nous une heure avant d'être forcé de s'éclipser et d'annoncer au royaume la nouvelle. Une grande fête fut mise en place la semaine suivante à laquelle je pu participer pour présenter pour la toute première fois au royaume notre enfant. Les souverains des Pierres vinrent et je me rendis par la même occasion compte que jamais avant je ne les avais vu réunis dans la même pièce.

     En grandissant, Olympe et moi lisions beaucoup de livres à Hernulia, et j'essayais de lui donner ce goût de la nature que sa grand-mère avait. Elle passait aussi beaucoup de temps avec Aneth étant donné que nous restions les souverains de Mîr Amar et que ce monde était trop sauvage pour qu'on ne le surveille pas. Grâce à cela elle apprit vite à parler et trouvait des moyens de communiquer avant de pouvoir poser des mots sur les choses. Elle constituait la plus belle de mes possessions: une famille. Tous les trois avec Olympe étions tout ce dont je n'avais jamais rêvé. Un soir je lui dis, notre enfant dormant dans la chambre d'à côté, et sans le vouloir les larmes coulèrent en abondance sur mes joues. Je me dois de préciser qu'il n'y a rien de plus rassurant qu'une étreinte d'Olympe d'Aramîr, particulièrement dans un moment d'émotion. La sécurité que je ressentais à chaque fois que j'étais dans ses bras, cette certitude que rien de mal ne pouvait arriver et même si en nous détachant je perdais petit à petit la sensation d'un monde utopique, son habituel sourire me rappelait qu'il n'avait pas besoin de l'être, que j'avais tout ce dont j'avais besoin et beaucoup plus encore ici.

     Six ans passèrent encore, une sorte de routine continuait et étonnement tout se passait à merveille. Hernulia me demandait chaque soirs de lui lire une histoire et avait même déjà boudé parce que je lui avais dit qu'il était très tard et qu'elle devait dormir. Parfois elle demandait aussi que ce soit son père mais c'était plus rare puisque, pour la citer, "Papa sa voix elle me donne envie de dormir". Et je devais reconnaître qu'elle n'avait pas tord, Olympe possédait une voix très douce et quand je l'écoutais lire son histoire à notre fille il m'arrivait de me faire bercer involontairement. Je me réveillais toujours allongée dans notre lit sans comprendre comment j'étais arrivée là jusqu'à ce qu'il me taquine dessus. Le lendemain Hernulia disait que la voix de son père était "trop belle" mais aussi "trop endormissante". Les petits déjeuners étaient sûrement mes moments préférés. De plus nous avions le droit à la liste de toutes les activités expérimentées dans la journée avec Aneth ressenties par une petite fille pleine d'imagination. J'aurais pu en pleurer d'émotion.

     Six ans plus tard donc j'eus l'agréable surprise de me retrouver à nouveau enceinte, laissant place à une multitude de prénoms possible pour ce nouvel enfant.

     - Tess Junior ? tenta Olympe pendant une insomnie commune et je ris tellement qu'il fit de même, Pourquoi ris tu je suis très sérieux ! Les "juniors" sont toujours des petits garçons et toujours avec le prénom de leur père: "Lyon Junior", "Alcat Junior", "Moire Junior", la Cour en est remplie ! Il est temps de donner la main aux femmes, c'est pour ça que je propose "Tess Junior".

     - Tu me donnes très envie d'accepter quand tu me donnes cet argument mais il est absolument hors de question que nous appelions notre enfant de cette manière.

     Rire, une sensation qui parcoure tout le corps et qui fait écho à celle d'une autre personne si l'action est réalisée avec quelqu'un.

     - J'avais une autre idée, avouais-je après un petit instant pour nous calmer (il fallait dire qu'à quatre heures du matin la fatigue était telle que le moindre élément pouvait se transformer en excès)

     - Je t'écoute.

     Ses yeux océans se plongèrent dans les miens. Un grand sourire agrandit mes lèvres que lui aussi obtint quand je passai ma main sur sa joue.

     - Azym.

     Pas besoin d'y réfléchir, il acquiesça sans hésiter et posa sa main sur la mienne.

     - Azym... Un prénom magnifique, cela ne m'étonne pas de toi.

     Rien que pour cette phrase, me retrouver dans l'épuisement total de la grossesse en valait la peine. J'avais néanmoins le sentiment d'être plus préparée grâce à Hernulia, de mieux résister et d'être plus forte. Ou peut-être était-ce juste la voir chaque jour courir jusqu'à la bibliothèque en attrapant ma main au passage qui me donnait le courage de garder la tête haute et de sourire.

     Ce à quoi je ne m'attendais pas fut le moment de l'accouchement. Je ressentis les neuf mois comme un seul; tout passa extrêmement vite et finalement je devais accoucher. Mais contrairement à la première fois je m'évanouis, le reste n'est que les retours qu'Aneth m'a fait. Je perdis énormément de sang, tellement que mon corps ne supporta pas que je pousse aussi fort ma fille hors de moi. Elle sortit, en parfaite santé et forme, mais je n'eus presque pas le temps de la voir, mes paupières se firent lourdes et je m'écroulai sur le lit comme un cadavre. Les servantes s'étaient ruées autour de moi, les médecins aussi. Olympe avait été écarté pendant l'action et sous ordre des docteurs il était sorti un instant. Je ne peux pas imaginer - surtout le connaissant - tout ce qui devait se mélanger dans sa tête et son état à ce moment là. Mais quand tout le monde sortit de la pièce, du sang sur les vêtements et surtout sur les mains, qu'Aneth avait perdu ses couleurs et était blanche, que plus un seul son ne traversa le palais lors de quelques secondes, Olympe entendu clairement un médecin lui dire:

     - Je suis profondément et sincèrement navré Votre Majesté mais...elle a perdu trop de sang... Beaucoup trop de sang... Il n'y a rien en mon pouvoir que je puisse faire...

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