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OLYMPE ARAMÎR
- palais suprême, territoire neutre -

     Inattendue est l'adjectif que j'utiliserais pour qualifier la journée d'hier. Mais au réveil que celle-ci le serait tout autant, seulement pas de la manière dont je l'imaginais.

     Je fus réveillé par le bruit de quelqu'un toquant à la porte. En voyant le soleil agressivement passer à travers les rideaux de la chambre je compris qu'il devait être plutôt tard, du moins plus tard que l'heure à laquelle nous nous levions habituellement. Mais suite à la nuit que nous venions de passer, Tess et moi avions eu besoin de repos. J'essayai de lentement me défaire de son étreinte pour ne pas la réveiller et rapidement revêtir une chemise de nuit pour ouvrir la porte.

     - Olympe, me salua Aneth en effectuant une petite révérence

     Elle ne m'appelait jamais par mon prénom à moins que nous nous ne soyons véritablement seuls, je compris donc que personne ne l'accompagnait.

     - Aneth, excusez notre retard.

     - Il n'est pas si tard ne vous en faites pas mais ce n'est pas à ce sujet.

     Elle marqua une pause, hésitante.

     - La reine souhaite vous voir, me dit-elle enfin avant de rajouter, Tous les deux.

     J'acquiesçai seulement et la regardai repartir en silence. Son ton et expression me firent dire que la convocation de ma mère n'avait rien de positif, m'inquiétant légèrement. Je pris finalement une grande inspiration en fermant la porte et repartant en direction de Tess pour la réveiller.

     Après lui avoir fait part de mes inquiétudes - car il était maintenant une habitude naturelle - de lui confier mes moindres ressentis ou expériences - nous partîmes main dans la main vers la salle du trône. Je ne fus pas étonné de ne pas y voir mon père, ces derniers temps des attaques régulières apparaissaient aux alentours du royaume et quand il n'était pas sur cette affaire c'était pour me former à mon avenir. Ma mère était droite sur son trône, sa couronne pourtant posée sur le siège de son mari. Ce détail sembla attirer l'attention de Tess qui fronça les sourcils avant de la saluer.

     - J'ai à vous parler, déclara notre reine en descendant de son trône pour venir devant nous, Et j'aimerais que vous écoutiez jusqu'au bout avant d'essayer de réfuter quoi que ce soit, compris ?

     Nous hochâmes la tête.

     - Bien.

     Sur ce dernier mot elle passa son regard sur les nôtres à tour de rôle puis détourna la tête et commença à marcher dans la pièce.

     - Je suis très fière de vous et de tout ce que vous avez accompli jusque là, je sais d'ors et déjà que vous ferez de grandes choses ensemble et que le royaume sera entre de bonnes mains au creux des vôtres... Votre destin est de veiller sur Mîr Amar et ses habitants, de gouverner avec justesse et bienveillance; vous le ferez aussi je n'en doute pas non plus. Mais je n'ai jamais vu mon futur dans cela...

     J'ouvris la bouche pour répondre mais la voyant continuer à avancer je me rappelai avoir accepté de ne pas la contredire pour le moment.

     - La vie de souverain est dangereuse pour plein de raisons, continua-t-elle, Au delà des dangers physiques il est aussi mentalement dur d'entendre et accepter certaines choses auxquelles nous sommes contraintes. A moins bien sûr de refuser à cette vie "privilégiée", ce que, mes enfants,...je m'apprête à faire.

     La main de Tess serra la mienne; je tournai la tête dans sa direction et vis une larme solitaire couler sur sa joue.

     - Je suis désolée.

     Elle se retourna enfin vers nous. Mes propres larmes commencèrent à couler dans un silence total.

     - Cette vie n'est pas celle à laquelle je suis destinée.

     - Alors vous arrêtez...? souffla Tess

     Ma mère n'eut sûrement pas le courage de la regarder dans les yeux et baissa à la place les yeux en hochant la tête.

     - Je ne pouvais pas partir tant que je n'étais pas assurée que mon fils était prêt et accompagné de la bonne personne. Maintenant je le suis...

     Elle releva la tête avec un sourire, les yeux brillants.

     - Vous ne pouvez pas partir comme ça, dis-je enfin la voix tremblante, Si soudainement... Père est-il au courant ?

     - Oui. Et il m'a dit que si je pensais être plus heureuse ainsi alors il comprenait, et il ne me retiendrait pas.

     Ma main glissa de celle de Tess, mes pas se firent légers mais sûrs en avançant vers ma mère qui sans hésiter me prit dans ses bras. Nous n'avions pas beaucoup eu de tels contacts par le passé, je réalisai qu'ils me manquaient, que sentir quelqu'un que l'on aime était très fort et presque indispensable. Ou peut-être que mon cerveau bouillonnant et les larmes coulants à n'en plus finir me brouillaient l'esprit. Je l'entendis renifler en me serrant contre elle, étreinte que je lui rendis.

     - Tu n'es pas seul, me murmura-t-elle dans l'oreille, Tout ira bien pour toi je n'en ai aucun doute, je n'en ai jamais eu.

     Je crois qu'elle fit signe dans mon dos à Tess de nous rejoindre car cette dernière vint d'un pas rapide vers nous et se fit emporter par ma mère qui l'attira contre elle. Je passai un bras autour d'elle, m'autorisant à pleurer avec elle de toutes nos forces. Je ne saurais dire combien de temps cet instant dura, mais quand il prit fin celle qui pendant des années avait été reine de Mîr Amar était partie finir son sac, nous apprenant que dès demain elle partirait. Nous ne savions pas où ni si nous ne la reverrions jamais.

     - Tout va si vite, murmurai-je quand ma femme et moi furent seuls, repliant mes bras sur mon ventre

     Tess se rapprocha et je sentis sa main venir caresser ma joue. En relevant la tête vers elle, ses yeux étaient rouges mais elle souriait.

     - Mais tu n'as pas à porter ça seul, me dit-elle juste

     Pendant quelques secondes je ne réagis pas, puis les larmes revinrent soudainement et je trouvai seulement le courage de fondre dans ses bras. Elle me rattrapa pour lentement nous laisser tomber, assis sur le sol. Instinctivement je posai ma tête sous son cou pour sentir sa main commencer à caresser mes cheveux, un geste simple et pourtant si précieux.

     Aneth ne posa aucune question quand le lendemain la famille royale se réunit pour saluer une dernière fois Maatl Aramîr, ancienne Reine Suprême de Mîr Amar. Lors de la semaine suivante ni Tess ni moi d'eurent la force de faire comme si de rien n'était, mais grâce à la présence de l'autre sûrement nous comprîmes que chacun était libre de choisir son destin. Nous avions choisi le notre, ma mère avait fait de même et cette décision était entièrement légitime, je le voyais à présent. Elle me manquait bien sûr et la Cour prenait un air très inquiétant sans elle pour nous protéger comme elle l'avait fait jusque là, mais à deux nous étions plus forts.

     Néanmoins la vie ne s'arrêta pas après le départ de ma mère. Une semaine plus tard environ mon père fut forcé d'emmener une troupe de soldats pour gérer les attaques alentours. La dernière troupe n'étant jamais revenue, il prit la décision d'y aller lui-même pour régler ce problème une bonne fois pour toute et nous confia en attendant la garde du royaume.

     - Je sais que vous y arriverez, affirma-t-il avant son départ, Le peuple vous écoutera de la même manière qu'il m'écoute et qu'il a écouté Maatl. Vous êtes des Aramîr, n'oubliez pas qu'avec ce nom viens le pouvoir, utilisez le pour régner tel qu'il se doit en mon absence.

     Ce furent ses dernières paroles, à présent cela fait un mois que nous n'avons plus de nouvelles de sa part.

     Je commençais à prendre à goût à répondre aux demandes du peuple, voir tous ces gens entrer quotidiennement dans la salle du trône avec des requêtes diverses et variées. Lorsque je voyais Tess réfléchir rapidement pour trouver des solutions pour chacun je souriais en repensant à ces inquiétudes de ne pas devenir une "assez bonne reine". Je n'osais pas imaginer la pression qu'elle devait s'affliger maintenant que ma mère était partie, elle qui avait toujours été aimée de tous. Mais plus j'avançais à ses côtés et plus l'avenir qui se dessinait pour nous était aussi clair que beau et réussi.

     - Je crois que j'aimerais avoir des enfants, me dit-elle après avoir congédié un vieil homme, lorsque nous fûmes à nouveau seuls

     Je souris en me tournant vers elle.

     - Je crois que moi aussi.

     Je pris sa main, la faisant sortir de ses pensées et me sourire grandement à son tour.

     - C'est drôle quand j'y pense, j'avais si peur de notre nuit de noce mais maintenant elle semble si lointaine et ces sentiments négatifs avec.

     Elle baissa les yeux un instant puis en les relevant serra ma main.

     - J'ai fais un rêve il y a quelques jours... Nous avions une fille.

     - Oh, et comment s'appelait-elle ? demandai-je en souriant d'autant plus largement

     - Aucune idée, nous n'avons pas prononcé son nom, répondit Tess en secouant la tête

     - Laisse moi réfléchir un instant.

     Je fis une liste mentale de tous les prénoms que je connaissais et que je pourrais me voir donner à une potentielle fille. Ce petit jeu me prit une minute avant de lancer:

     - Liara ?

     Dubitative, ma compagne plissa le nez.

     - C'est un beau prénom mais j'ai du mal à visualiser... Lia par contre c'est une bonne base, j'aime beaucoup.

     Elle aussi réfléchit un temps avant de continuer:

     - Amélia ?

     - Amélia Aramîr... Cela sonne comme une fleur.

     Et soudain un autre nom me vint.

     - Pourquoi pas Hernulia ?

     Le visage de Tess s'éclaira soudainement et la fit se redresser.

     - C'est parfait ?!

     - Pourquoi sembles tu si surprise ? Tout le monde sait que je suis un maître dans l'art de nommer des nouveaux nés.

     - Des nouveaux nés pas encore nés qui plus est, je te félicite.

     Pour la première fois depuis un mois nous rîmes en coeur, toujours main dans la main. Mais bien sûr ce beau moment eu lui aussi une fin brutale quand Aneth entra dans la salle du trône, haletante après avoir couru de toutes ses forces. Nous nous levâmes brusquement, sachant très bien que si nous la voyions sous de telles circonstances en pleine journée cela n'augurait rien de bon.

     - Que se passe-t-il ? demandais-je le plus calmement possible

     - Un soldat est revenu..., souffla-t-elle avant de s'écarter pour laisser entrer un homme d'une quarantaine d'années en armure

     A en juger par l'état de son équipement et de ses cheveux, il venait tout juste d'arriver et était passé par la salle du trône avant de faire quoi que ce soit d'autre. Je le reconnus comme étant un des soldats de mon père, particulièrement l'un de ceux qui l'avait accompagné pour son expédition.

     - Majestés, dit-il juste avant de poser un genou à terre et de baisser la tête

     - Relevez vous soldat, répondit Tess d'un ton que je n'avais jamais entendu avant, Où sont vos compagnons ?

     Il marqua un temps d'arrêt et déglutit.

     - Morts, votre Majesté.

     Sans un mot de plus il se releva, le visage grave.

     - Nous avons été prit en embuscade, continua le soldat, Le roi pensait qu'ils ne s'agissaient que d'enfantillages et n'a pas jugé nécessaire de prendre des hommes assez doués au combat...et assez doués pour le protéger.

     De manière presque brutal mais surtout involontaire, je me laissai retomber sur mon siège, abasourdi.

     - Vous insinuez que mon père est mort ? osai-je demander

     L'homme n'eut visiblement pas la force de répondre directement, à la place il hocha la tête.

     - Je suis le seul survivant, votre Majesté. Ou devrais-je à présent dire...mon Roi...?

     - Disposez.

     Tess avait parlé sèchement mais avec clarté. Le soldat la regarda et acquiesça à nouveau avant de repartir, cette fois bien plus lentement, comme si le choc de la réalité venait de le frapper. Dès que la porte fut fermée, ma compagne s'agenouilla devant moi, me forçant à la regarder puisque j'avais baissé le regard. Elle prit mes mains d'un air sérieux.

     - Je ne sais pas si nous sommes prêts, avouai-je

     - Olympe, si nous n'étions pas prêts ce soldat reconnu comme l'un des meilleurs du royaume n'aurait pas demandé à t'appeler Roi il aurait demandé à ce que quelqu'un qu'il jugeait plus compétent voire plus fort monte à ta place, mais ce n'est pas le cas. Cela fait un mois que nous dirigeons pratiquement ce royaume, un an que nous nous connaissons, je pense pouvoir affirmer sans peur de me tromper que ce destin qui nous est imposé nous l'avons prit en mains il y a bien longtemps déjà et nous le maîtrisons bien plus que lui ne nous maîtrise.

     En repensant à tout ce travail et tout ce que nous accomplissions déjà, je pu difficilement la contredire. Mais mon coeur avait déjà eu du mal à guérir de la perte de ma mère, même si celle de mon père était moins douloureuse ce qu'elle engendrait n'était pas à prendre à la légère.

     - Regardes moi Olympe, demanda d'une voix plus douce Tess

     Je ne pourrais rien lui résister, pensais-je mais qui voudrait résister à un tel regard ?

     - Ta mère a cru en toi et elle te l'a dit, ton père a cru en toi et t'a laissé le royaume en son absence, j'ai cru en toi et j'y crois toujours, je suis restée à tes côtés et je ne pars pas, tu n'as pas à affronter tout cela seul. Nous en sommes capables, nous sommes prêts, et nous réussirons ensemble, je t'en fais la promesse.

     Je ne parvenais pas à me souvenir d'un instant où je l'avais vue plus sérieuse, plus déterminée, et pourtant je savais comme elle l'était. Mais ses yeux ancrés dans les miens, j'aurais pu tout accomplir, même l'impossible si elle me le demandait. Alors j'hochai la tête, avec plus en plus de confiance. Un sourire étira ses lèvres, que je lui rendis sincèrement.

     - Mais je refuse que tu me sois inférieure, finis-je par dire quand elle se releva

     - Que veux-tu dire par là ?

     - Tu continues à souligner comment tout le monde me voit comme le prochain souverain mais je ne serai rien, nous le serons. 

     A son tour, elle acquiesça, presque avec malice.

     - Dans ce cas qu'attendons nous pour nous faire couronner, Roi Suprême ?

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