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ⅤⅠⅠ

TESS ARAMÎR
- château suprême, territoire neutre -

     Je ne sais pas combien de temps nous dormîmes, mais je sais avec certitude qu'Olympe était encore plus épuisé que ce que je ne l'étais et cela ne m'étonnait nullement, car en me réveillant je vis que lui dormait encore paisiblement. Je songeais que pour les jours à venir je ferai tout mon possible pour l'aider, sûrement que l'accompagner à l'Académie Jolibois était une première solution, mais j'en trouverai d'autres.

     Ce qui par contre me frappa dès le réveil fut notre position. Si nous nous étions endormis face à face aussi vite que nous nous étions couchés; j'avais du me retourner pendant la nuit et sans savoir quand, Olympe avait passé son bras autour de ma taille. Je pouvais sentir son souffle dans ma nuque, et ses doigts effleurant les miens. Je crois qu'il n'y avait plus de doute sur mes sentiments. C'était curieux d'y penser et de me dire que cela m'avait prit un certain temps, mais il m'avait fallu rencontrer physiquement mon promis pour comprendre que ce mariage était la meilleure des décisions.

     Lors de la semaine suivant je passai plus de temps avec Aneth pour mieux apprendre à la connaître. Il arrivait que tous les trois avec Olympe nous nous retrouvions pour nous promener mais nous ne purent le faire que deux fois, chacun ayant ses propres responsabilités à gérer. En parlant de responsabilités, le fameux jour de sortie à l'Académie finit par avoir lieu et se termina... de façon particulière et pour le moins inattendue. 

     - Je ne m'attendais pas à ce que les choses se passent ainsi je suis tellement gêné..., soupira Olympe en passant sa main sur son front

     Il était assit sur le sol, je pris place à ses côtés en souriant d'un air amusé.

     - Il va juste falloir que tu penses à te couper les cheveux un jour, parce que si je dois tenir tout ça à chaque fois que tu vomis je vais avoir mal aux bras.

     Ma tentative pour le faire sourire fut concluante, me rassurant. En effet après être revenus de l'Académie la pâleur qui colorait Olympe depuis le réveil c'était accentué et il en était arrivé à vomir. Le stress, cela me paraissait évident, et je ne pouvais que le comprendre.

     Mais rien d'autre ne se passa les jours suivants.

     Une routine s'installait, ma mère essayant de gagner du pouvoir et moi priant pour qu'elle parte au plus vite, nos devoirs et tests de futurs souverains que le Roi Suprême nous donnait, j'en arrivai à être habituée. En l'espace de quelques mois je passai d'incompétente par définition à "experte de la couronne" comme l'avait si bien dit Olympe. Aneth et moi nous voyions tous les jours, parfois je me glissai dans les cuisines ou je l'aidais à faire des taches, nous en profitions pour parler et elle m'apprit plusieurs choses sur elle, j'en fis de même naturellement. Elle me confia qu'elle adorait lire et le soir même j'allais chercher des livres dans la bibliothèque pour lui prêter, elle me remerciait à chaque fois.

     Un soir spécial et inattendu arriva cependant. Nous étions à table, rien de plus normal, à l'exception qu'Olympe semblait préoccupé par quelque chose. Je savais qu'une fois le dîner fini je n'aurai qu'à lui demander pour avoir la réponse et c'est ce que je fis quand nous retournâmes dans nos appartements.

     - C'est quelque chose que je dois te dire, répondit-il, Je pense que c'est assez évident mais je me rends compte que je ne l'ai jamais dit jusque là et... c'est important.

     Curieuse je l'écoutais attentivement et le regardais prendre une grande inspiration avant de souffler d'un coup sec et de me dire:

     - Je t'aime, Tess.

     Mes yeux s'écarquillèrent, mon coeur également. Une légère panique qui avant n'était pas présente sur son visage s'installa et me fit réaliser que plusieurs secondes se passèrent sans que je ne donne de réponse.

     - Trop tôt...?

     - Non, non, pardon je ne m'y attendais pas en fait et je ne suis pas spécialement douée avec les signes... Mais...mais moi aussi je t'aime Olympe, moi aussi.

     Je crois que nos deux regards s'adoucirent en rythme. Je pris conscience que des mois après le mariage nous n'avions pas échangé une seule autre pensée quand à mon baiser. J'en pris conscience lorsque ce fut lui qui m'embrassa.

     - Depuis combien de temps ? soufflai-je ensuite en posant mon front contre le sien, d'une manière douce comme par peur de briser quelque chose d'invisible

     Je l'entendis esquisser un rire derrière nos yeux clos.

     - Notre échange épistolaire, répondit-il sur le même ton en prenant ma main

     Je rouvris les yeux pour m'écarter légèrement et serrer sa paume dans la mienne, le sourire aux lèvres.

     - Depuis le mariage, répondis-je à la question muette que posaient ses yeux, Ton regard a parlé d'une manière particulière ce jour là, il a fait écho en moi.

     - Je suis touché, sourit-il

     Sans trop savoir pourquoi - mais je pense qu'il n'y a pas besoin de raison - l'envie me prit de le serrer contre moi. Sentir ses bras fermer notre embrassade me procura beaucoup de sérénité et de sécurité, un réconfort inexplicable que j'avais sans trop le savoir recherché jusque là. Pour la énième fois la chance que j'avais eu me frappa. Moi qui était partie d'une erreur de la nature, d'un sang indigne comme m'appelaient si bien mes grands-parents, oncles et tantes, j'étais arrivée au palais suprême pour devenir sa reine.

     - Maintenant que nous avons mit cela au clair il y a autre chose que j'aimerais te dire, reprit Olympe

     Sa voix était hésitante, je du mettre fin à l'étreinte pour le regarder.

     - C'est si terrible que ça ?

     - Non ça ne l'est pas, mais...disons que c'est sans aucun doute mon secret le plus précieux. Seulement voilà, nous nous connaissons depuis pratiquement un an maintenant - en comptant les quatre mois à distance - et nous savons tous deux que bientôt nous serons sur le trône. Je veux être complètement honnête avec toi et d'une manière indirecte ce secret te concerne un petit peu, c'est une raison suplémentaire.

     - Alors dans ce cas laisse moi faire de même. J'ai un secret, probablement le pire que tu ne puisses jamais entendre, qui te fera soit fuir très loin, soit te rapprocher très près. Et sans aucune prétention j'opterai plus pour la deuxième solution. J'ai bien assez confiance en toi pour te le confier, et l'accord me semble égal. Même si mon secret est pire...

     Un des coins des lèvres du jeune homme s'étira.

     - Je n'en serais pas si sûr... Le mien est particulièrement inattendu voire effrayant quand on y pense.

     Je souris à mon tour d'un air presque de défi.

     - C'est la preuve que tu ne t'attends pas du tout à ce que je vais te dire.

     Comme nous le faisions d'ordinaire pour parler, nous nous assîmes sur les tapis au sol, parmi les coussins, Olympe le dos contre le lit, moi en face un peu plus loin. Lorsqu'Aneth se joignait à nous, elle s'asseyait soit à gauche soit à droite, nous formions un triangle aux angles inégaux mais puissants. C'était elle qui m'avait aidé à mettre en place ce coin, il fallait dire qu'Olympe et moi pouvions passer des heures complètes à parler de tout ou de rien, assis par terre l'un à côté de l'autre.

     - Commence, l'invitai-je d'un signe de la main et il dû inspirer longuement en hochant la tête

     - Tu te souviens de notre première rencontre ?

     - Je pense que c'est objectivement impossible d'oublier.

     Nous sourîmes en coeur, d'un air un peu nostalgique d'un événement qui pourtant n'était pas si lointain.

     - Tu t'étais cassé la jambe en chutant.

     Surprise, j'haussai les sourcils et instinctivement portait un rapide regard à mon membre parfaitement intact.

     - Pourtant elle va bien, à présent... Et si tu ne t'étais pas réveillée aussi tôt tu n'aurais plus cette cicatrice sur ta joue.

     - Ce que je crois comprendre est irréel, lançai-je sincèrement

     - Alors c'est probablement que tu as bien compris.

     Il baissa les yeux sans pour autant perdre son sourire. Je faisais fonctionner mon cerveau à toute vitesse mais aucune explication rationnelle ne me venait en tête.

     - Donc...c'est toi qui...

     Il acquiesça, devinant ce qui se cachait derrière ma pensée muette.

     - Comment ??

     Il me regarda de nouveau et eut un léger rire.

     - J'ai ce...pouvoir...de soigner les blessures. Théoriquement cela fonctionne pour toutes mais plus la blessure est grande et plus cela me prend de l'énergie. De plus je ne maîtrise pas entièrement cette magie, je me retrouve souvent fatigué après l'avoir utilisée...

     - Et tu t'es mit à courir dans le château comme si tout allait bien alors que tu venais de réparer un os ?!

     - Et je ne regrette pas ! Cette soirée était mémorable, non seulement car tu es arrivée mais surtout parce que notre rencontre est inoubliable tout comme tout ce qui c'en est suivit !

     - N'empêche que tu n'avais pas besoin de faire tout ça !

     J'en perdais mon langage soigné ! Face à ma mère j'aurais éviter une gifle de justesse mais Olympe éclata de rire. Mon indignation s'envola, aspirée par le son mélodieux de la joie qui combla tout.

     - Je me répète: je ne regrette pas, je ne regrette rien.

     Dans ses yeux je voyais une sincérité profonde, et aussi un soulagement de ma réaction.

     - Quoi qu'il en soit s'il te plaît ne recommence pas, je trouve que ton don est merveilleux et je te remercie infiniment de m'avoir confié ça, je promets que personne n'en n'apprendra rien, c'est promis, vraiment. Mais user de ton énergie pour me la donner je refuse que tu le refasse, tu te mettrai en danger inutilement.

     - Merci pour ta confiance, cela dit je ne peux pas te promettre de ne jamais recommencer. Si tu te retrouvai dans un cas extrême jamais je ne pourrais te regarder disparaître sans réagir.

     Je soupirais. Il n'y avait rien à répondre à cela, j'étais la personne la moins bien placée au monde pour le contredire en sachant que je me battrais au péril de ma vie pour le savoir en sécurité. Et ce sentiment ne faisait que grandir à mesure qu'il apparaissait comme la perfection incarnée, il fallait protéger cet homme à tout prix.

     - Néanmoins, reprit-il avec un sourire, Je suis sincèrement heureux que tu ne me prennes pas pour un fou...ou pour une sorte de monstre, je suppose.

     - Ne me remercie pas pour ça enfin. Est-ce que quelqu'un d'autre est au courant ?

     Il secoua la tête.

     - Pas même ma mère, ni Aneth, personne ne le sait et personne ne doit le savoir.

     - Je peux re-promettre si tu le souhaite.

     - Pas besoin, j'ai confiance. Par contre c'est à ton tour de révéler ton secret. Tu penses toujours qu'il est si terrible ?

     J'hochai la tête avec convictions face à son air incrédule.

     - Pense au pire crime que quelqu'un pourrait commettre à Mîr Amar, lui dis-je

     - Hum...du cannibalisme ?

     Je souris, attendrie par cette réponse.

     - Non Olympe pas du cannibalisme. Ce n'est pas un crime en soit quand on réfléchit vraiment à la chose, le crime est involontaire s'il en est un. Mais ici c'est le pire de tous.

     Il lui fallut quelques secondes avant de me répondre:

     - Une relation intra-royaumes ?

     J'acquiesçai.

     - Tu as eu une relation avec quelqu'un venant d'un autre royaume ? continua-t-il mais cette fois ci je niais

     - Moi non mais Alicia Amber, oui.

     A ma plus grande inquiétude sa réaction ne fut pas immédiate, me faisant continuer à parler. L'ambiance venait de retomber d'un seul coup sec.

     - Tu te demandes peut-être pourquoi est-ce qu'elle tenait à ce point à me faire épouser un homme riche et tout ce qui va avec; je vais t'expliquer. Dans sa jeunesse ma "mère" est tombée amoureuse d'un homme appelé Yoan Amber, qu'elle avait rencontré à l'Académie. En soit rien de plus normal excepté que Yoan ne venait pas de Topaze mais de Rubis, et donc que leur relation était punie de mort tant elle était plus qu'interdite. L'amour est ce qu'il est, aucun des deux n'a pu lutter contre et ils se sont épousés en cachette, jusqu'au jour où Alicia est tombée enceinte et que sa mère lui a demandé comment cela était possible. Elle a craqué, tout raconter et a pensé que son mari l'aiderait mais au lieu de cela ce lâche a fui et a menacé de la dénoncer aux autorités si elle le suivait, trop effrayé à l'idée de devenir père je suppose. Quoi qu'il en soit je n'ai jamais connu mon père parti avant ma naissance mais cette histoire était la comptine que je recevais chaque soirs avant de dormir.

     Je fis une pause dans mon monologue; Olympe écoutait simplement en hochant la tête occasionnellement.

     - Je trouve ça drôle de voir que mon nom de famille traduit la trahison dont sont victimes Alicia et Yoan Amber... En tout cas ma grand-mère a renié sa fille, l'a bannie de la Cour et a décrété qu'elle ne la reconnaitrait que si elle rattrapait son erreur en faisant de sa "sang indigne de fille" la sauveuse de l'honneur familial. Heureusement ce qui toute ma vie a été mon fardeau est devenu une bénédiction: je suis mariée et je suis là à présent.

     Pendant un court instant je m'imaginai Olympe se levant et sortant pour descendre voir le Roi et tout lui dire. Je ne doutais pas de lui ni de sa confiance - je ne lui aurais jamais tout raconté sinon - j'avais juste l'angoisse de perdre l'un des rares êtres auquel je tenais vraiment. Au delà de ça il fit ce qu'il faisait tout le temps mais dont je ne pourrais pourtant jamais me lasser: un sourire si doux qu'il pouvait guérir encore plus vite que son pouvoir n'importe quelle blessure.

     - Non, je suis là à présent, me contredit-il en me faisant signe de me rapprocher, Tu n'as plus à souffrir seule.

     Souriant à mon tour je le rejoignis et m'adossai contre le lit pour poser ma tête sur son épaule. Je sentis son bras m'entourer.

     - Alors ton secret était pire ? lançai-je

     - Je pense que nous pouvons en discuter tu as raison...

     Je ris doucement, de soulagement en partie aussi.

     - Je te jure que personne n'en sera rien, et que rien ne t'arrivera. Je te protégerai, enfin si tu en as besoin parce que je t'ai vu te battre et je doute que tu sois d'ordinaire celle que l'on protège.

     Mes muscles se détendirent tandis que nous partageâmes un rire.

     - Justement pour une fois je ne dirais pas non à cette protection, répondis-je sans réaliser que moi, Tess Amber, venait de dire cela

     - Très bien alors c'est réglé, nous nous protégerons mutuellement.

     Un grand sourire étira mon visage. J'hochai la tête en réalisant tout ce que cela venait dire avant de lever le regard sur Olympe qui me sourit à son tour.

      - Je pense que c'est absolument parfait.

     Il embrassa mon front, mais mes yeux se posèrent sur ses lèvres et soudainement l'envie d'avoir plus que juste ce baiser me prit.

     Oui, ce fut un soir spécial et inattendu, c'est le moins que je puisse dire.

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