Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

ⅠⅠⅠ

OLYMPE ARAMÎR
- palais suprême, territoire neutre -

     Mes yeux faisaient la navette entre l'horloge sur le mur et le parchemin dans mes mains. Il fallait coordonner les deux mais comment tout faire dans le bon ordre et dans le temps qu'il me restait ? C'était la première impression, il n'en n'aurait qu'une seule, et j'avais si peur de la gâcher que je n'arrivais à rien faire, mes émotions prenaient le dessus.

     - Respirer est un bon moyen de remettre ses idées en place, me confia ma mère qui arriva derrière moi, me faisant sursauter

     Je tâchais de prendre une grande inspiration mais elle resta coincée dans ma gorge. En regardant les servants remettre en ordre la chambre qui était restée inutilisée pendant si longtemps, je jouais avec mes mains nerveusement. Et si elle ne l'aimait pas ? Et si elle ne m'aimais pas ? 

     - A quoi penses-tu pour être aussi perdu ?

     La voix de ma mère était calme, rassurante. Son regard en était de même lorsque je levais mes yeux sur le sien.

     - A trop de choses...je ne saurais même pas en reformuler une à voix haute, j'aurais trop peur qu'elle ne se réalise...

     Ma voix était plus un souffle qu'autre chose. L'angoisse n'était pas une émotion si commune chez moi mais elle n'était pas pour autant inconnue. Je faisais de mon mieux au cours du temps pour la canaliser, ce que j'avais déjà réussi à faire avec la colère. Mais aujourd'hui était un jour très spécial, trop spécial, peut-être que l'angoisse pouvait s'avérer aventageuse.

     - Après tout ce temps à parler, chaque jour envoyant une nouvelle lettre pour en recevoir une autre, penses-tu vraiment qu'elle puisse ne pas t'aimer ?

     J'haussais les épaules. J'étais confus, c'est vrai, non pas au près de mes sentiments mais des siens. Ces derniers temps l'échange épistolaire que j'avais entretenu avec Tess Amber m'avait perturbé d'une manière que je ne saurais décrire. Je ne pense pas que cela était de l'amour à proprement parlé, mais je n'avais pas voulu rencontrer une seule autre prétendante, elle hantait mes pensées depuis la première fois qu'elle m'avait écrit. Cette manière de jouer avec les mots, de faire danser les phrases dans un ordre parfait, de retranscrire les pensées du coeur à travers de l'ancre et du papier, j'en avais été abasourdi et impressionné. A vrai dire je me sentais presque stupide face à mon écriture que j'essayais de soigner au mieux mais qui me paraissait toujours moins bonne. Qu'importe, c'était aujourd'hui qu'elle venait et j'avais l'impression que rien n'était en place, qu'il n'y avait que désordre.

     - Qu'avons nous de orange ici, mère ? demandai-je en sortant de mes pensées

     Surprise par la question soudaine, elle mit un instant pour réfléchir avant de répondre:

     - Il y a des fleurs, probablement des parures de table, des nappes, si tu parles aussi de la chambre il y a des draps, des coussins et pour le reste il faudra demander aux servantes directement.

     Ce fut à mon tour de marquer un silence, réfléchissant à toute vitesse.

     - Il faudrait du orange, assez pour que ça ne reste pas un détail mais pas trop pour que ça n'en devienne pas écoeurant et éblouissant. Juste le bon dosage.

     Ma mère esquissa un rire et posa ses mains sur mes épaules.

     - Mon fils, commença-t-elle doucement en se penchant légèrement vers moi, Ce que tu as ressenti il ne fait aucun doute qu'elle l'a ressenti aussi, autrement elle ne viendrait pas aujourd'hui. Et tu n'as pas besoin d'en faire autant, ta simple présence la rendra très heureuse je peux te le promettre. Sois juste toi-même, se sera suffisant.

     Oui, elle avait raison, il fallait que je reste moi-même, mais comment ne pas être nerveux à l'idée de cette rencontre ? Je souris à ma mère en acquiesçant simplement d'un signe de tête puis après quelques indications aux servantes pour les draps et coussins, je sortais.

     En marchant dans ce palais à pas rapides, j'eus l'impression d'être mon père. Parfois je craignais devenir ainsi: à courir sans cesse partout pour des affaires plus ou moins urgentes puis mourir d'ennui sur le trône face aux sujets - pour reprendre ses mots. C'était un bon roi, mais je n'avais jamais eu l'impression qu'il soit plus que cela, seulement un "bon roi". J'aspirais à plus, non pas par recherche de pouvoir ou de puissance mais pour le peuple qui serait le mien. La royauté suprême avait été créée pour aider à maintenir la paix entre les royaumes de Saphir, Topaze, Diamant, Rubis, Emeraude et Améthyste, tous se détestaient tant qu'ils étaient incapables de faire cela eux-mêmes. Et mon père s'en sortait très bien, la paix était stable, elle donnait de l'espoir. Mais plus sa vie avançait et moins il semblait prendre plaisir à remplir son rôle.

     A mes yeux, avoir le rôle d'aider chacun grâce à notre position sociale, c'était la chose la plus admirable au monde.

     Du moins tant que je n'avais pas rencontré officiellement Tess c'est ce que je trouvais être la chose la plus admirable au monde. Cela me rappela pourquoi je déambulais sans aller précisément quelque part. J'avais réussi à me perdre dans mon propre château à force de penser, mais ce n'était pas le moment pour cela. Quelle heure était-il ? Peut-être que la calèche était déjà arrivée ? Tant pis, je devais descendre pour savoir où en était la salle de dîner puis je sortirais voir si nos invités étaient là.

     Pendant plusieurs heures je jouais à ce jeu de va et viens entre la salle à manger, les jardins et les appartements de Tess. Se furent les premiers prêts, j'espérais sincèrement qu'elle les aimerait et qu'ils seraient à la hauteur de ses espérances. Je souris en refermant la porte et me força à respirer calmement avant de repartir en trottinant vers la salle de dîner. A ma grande surprise, j'y trouvai cette fois ma mère qui vint à moi avec de grands yeux.

     - Enfin je te trouve ! s'exclama-t-elle, Je t'ai cherché pendant de longues minutes, tu as raté l'arrivée de Mlle Amber et de sa mère !

     Je devins blanc. Les jardins, j'avais oublié de retourner aux jardins !

     - J'étais avec elle quelques minutes avant, continua précipitamment ma mère, Mlle Amber a dit partir dehors, si tu y vas maintenant je suis sûr que tu pourras la rattraper. Va !

     Après un dernier regard à la salle de dîner, je remerciai ma mère et sortit en courant. Les préparations attendraient bien, j'avais oublié le plus important et je me sentais si stupide d'avoir pu faire cela ! De plus les jardins étaient gigantesques, elle pouvait être n'importe où !

     Je n'avais heureusement pas tant de mal à me calmer dans ce genre de situation. Je m'arrêtais donc et passant une main sur mon front, je réfléchis à tous les potentiels endroits où la jeune femme pouvait être. J'en savais peu d'elle mais assez pour savoir que les parties trop près du château l'intéresseraient moins, je devais viser plus large. Mon regard parcouru le paysage devant moi et s'arrêta alors sur la forêt. Celle-ci était magnifique, même si je ne prenais pas toujours le temps de m'y aventurer, j'adorais l'observer de loin et la regarder changer au cours d'une année. Les feuilles se colorées, tombaient, repoussées, se recolorées et ce ainsi de suite à l'infini. A l'exception d'un arbre, pensai-je: le paulownia. Il était bien plus large que les autres et surtout, produisait des fleurs violettes magnifiques.

     Il devint mon objectif.

     Je l'atteignis assez vite; avec le temps j'avais appris à connaître la forêt même sans y aller tant que ça. Mais plus spécifiquement, c'était ma mère qui avait planté le paulownia, depuis tout petit elle m'y emmenait et me racontait les biens faits de cette plante. J'avais grâce à elle cette fascination pour des éléments naturels que je remarquais parfois plus que d'autres personnes.

     En voyant les fleurs violettes se dessinaient entre les feuilles vertes, j'accélérais le pas. Assez vite je discernais mieux la scène devant moi et elle me fit écarquiller les yeux: Tess était là, oui, elle se levait d'une branche trop haute à mon goût et tendait la main en l'air. Elle s'était accrochée à une branche mais elle ressemblait plus à une brindille qu'autre chose, il était évident qu'elle tomberait.

     Je me mis à courir pour en un rien de temps arriver en dessous et hurler:

     - ATTENTION !

     Bien, peut-être que je l'avais crié un peu trop fort. Mais la peur me brûlait les poumons, je voyais ma poitrine se soulever rapidement. La jeune femme tourna la tête et la surprise la fit trébucher. Quel idiot j'avais été ! J'eus le temps de voir sa jambe droite glisser avant qu'elle ne tombe dans un cri strident. Des petites branches la percutèrent tout le long de sa descente. Je voyais déjà les cicatrices se former sur sa peau. Je me ruais pour la rattraper et malgré ma réussite - de justesse - je tombais à genoux sous le poids soudain. Mes propres jambes me firent mal mais je ne réagis pas, ses yeux étaient fermés malgré sa respiration constante: elle s'était évanouie.

     Reprenant mes esprits je l'allongeais par terre, la tête sur mes genoux, et rapidement observait son état. Une grande cicatrice découpait sa joue droite, me provoquant un frisson d'effroi. Mais je dû d'abord m'occuper de mes jambes et bras douloureux, cela fut rapide mais me causa une légère fatigue qui, je le savais, ne serait que passagère. Posant ma main sur quelques cicatrices qui étaient apparues sur son corps, révélé par sa robe partiellement déchirée, elles disparurent comme si elles ne furent jamais là. J'avais peu de temps avant qu'elle ne se réveille, je fis au plus vite puis doucement ses paupières clignèrent et elle revint à elle même.

     Un petit gémissement de douleur s'échappa de ses lèvres, elle mit un instant avant d'arriver à se redresser en position assise en s'appuyant sur ma jambe en tailleur et lorsqu'elle s'en rendit compte, elle fit volte-face.

     - Ce n'est rien ! m'empressais-je de lui dire en me relevant

     J'essuyai les traces de terre sur mon pantalon qui n'était plus du tout blanc et voyant que ça ne servait pas à grand chose, j'haussais les épaules avant de m'agenouiller face à la jeune fille. Elle semblait si effrayée tout à coup, je voulus la rassurer en souriant.

     - Vous ne m'avez pas fait mal.

     Tandis qu'elle me détaillait, je posai une main sur sa jambe droite que je pouvais constater douloureuse. Ses yeux se relevèrent sur les miens avec une expression de perplexité suivie d'embarrassement, me faisant sourire de plus belle.

     - Je suis vraiment désolée...je n'avais pas vraiment prévu de vous tomber dessus je...je suis désolée.

     Je secouai la tête.

     - Ne le soyez pas, je sais bien que ce n'était pas volontaire. A vrai dire je pense que c'est plutôt de ma faute... Vous vous en sortiez très bien là-haut mais j'ai eu très peur en voyant à quel point votre appui était faible, je ne voulais pas que vous tombiez et malgré tout...je vous ai fait tomber.

     Cette fois ci elle fut celle qui secoua la tête.

     - Ce n'est pas vraiment de votre faute, c'était imprudent de ma part.

     Je n'entendis qu'à moitié la phrase sous le choc d'une fatigue soudaine que je voulus dissimuler. Cela signifiait que j'avais accompli la plus grosse partie de ma mission, ainsi je retirai ma main de sa jambe. Je crus au début qu'elle se doutait de quelque chose puisqu'elle me détailla un peu plus avant de devenir blanche.

     - Pardon si je me trompe, commença-t-elle faiblement, Mais vous êtes...le prince ?

     C'était plus fort que moi, j'esquissai un rire. Je l'avais reconnue si vite sans même qu'elle ne m'est décrite dans ses lettres son apparence. Ses cheveux châtains étaient plus courts que les miens, chose assez inhabituelle dans le cadre de la royauté, et ses yeux bleus plus foncés mais plus profonds. C'est par ce regard que, sûrement, je n'avais pas eu une seule hésitation quand à son identité.

     Je sortis un mouchoir de ma poche en voyant en parallèle sa cicatrice saigner de plus en plus ce dont elle ne semblait même pas se soucier. Très vite il s'imbiba de sang malgré mes tapotements légers, signe peu rassurant et qui signifiait surtout qu'il y aurait une cicatrice importante à cet endroit.

     - Appelez moi Olympe, Tess.

     Ce fut tout ce que je lui dis, souriant toujours et tournant cette fois mes yeux sur elle. Et pendant quelques secondes, elle partit dans un autre monde. Cela me laissa le loisir de l'admirer de plus prêt, réalisant que cette fois elle était véritablement là, à mes côtés, et qu'il n'y avait plus de papier et d'encre pour nous séparer. Voyant qu'elle ne revenait pas de sa rêverie, je m'autorisais à laisser sortir un rire attendrissant.

     - Pardonnez moi, repris-je, Je vous cherchais et je suis allé demander à ma mère où vous étiez. Elle m'a dit que je vous trouverai à l'extérieur mais comme vous n'étiez pas dans les jardins, j'ai essayé la forêt.

     J'en profiter pour enlever le mouchoir et inspecter l'état de sa plaie. Elle mettrait sûrement un peu de temps avant de se refermer mais cela irait, malgré la certitude qu'une trace resterait.

     - Rassurez moi, ce n'est pas si dramatique si ? me demanda Tess d'un ton soulignant son inquiétude

     - Non, ne vous en faites pas, vous guérirez. Mais la cicatrice restera sûrement.

     Sur ce je me levais et lui tendis une main pour l'aider à faire de même. Elle accepta mon geste et voyant son état je sus qu'il était de ma responsabilité de l'aider, surtout après avoir failli à la seule vraie chose que l'on attendait de moi: être présent aujourd'hui. Malgré tout je ne vis aucun signe de déception chez elle, rien de négatif envers moi, et cela me donna assez de courage pour initier une sorte de cache-cache dans le château en courant.

     Et cette après-midi resta mémorable.

     

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro