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ⅠⅠ

TESS AMBER
- forêt du palais suprême, territoire neutre -

     Je rouvris les yeux après une durée que je ne pu déterminer. J'identifiais la surface dure comme étant la personne qui avait essayé de mettre en garde. Je gémis de douleur à cause de mon dos mais aussi de ma jambe droite qui m'élança soudainement. Malgré tout il fallait que je me relève, et je réussis à me redresser en position assise en m'appuyant sur ce qui était derrière moi et qui étrangement fut plus mou que ce que je ne le pensais. Je tournai la tête et fit un bond en constant que j'étais tombée droit sur un jeune homme.

     - Ce n'est rien ! s'empressa-t-il de me dire en se relevant

     Mon coeur battait si vite et ma respiration n'avait jamais été aussi saccadée, j'en avais peur. Je le regardai frotter sa tenue anciennement blanche mais maintenant tachée par la terre. Il haussa les épaules et s'agenouilla en face de moi avec un sourire.

     - Vous ne m'avez pas fait mal.

     Je constatai qu'il n'avait aucune blessure, aucune cicatrice ou égratignure. Il avait raison, je n'avais pas du tout l'air de lui avoir fait mal. Mais en quoi était-il fait pour résister aussi bien ??

     Il posa une main sur ma jambe douloureuse avec une grande douceur, à tel point qu'elle me surprit presque. Je relevai les yeux sur lui et réalisai que je n'avais rien dit depuis un petit moment.

     - Je suis vraiment désolée...je n'avais pas vraiment prévu de vous tomber dessus je... je suis désolée.

     Son sourire s'agrandit et il secoua la tête.

     - Ne le soyez pas, je sais bien que ce n'était pas volontaire. A vrai dire je pense que c'est plutôt de ma faute... Vous vous en sortiez très bien là-haut mais j'ai eu très peur en voyant à quel point votre appui était faible, je ne voulais pas que vous tombiez et malgré tout...je vous ai fait tomber.

     Ce fut à mon tour de secouer la tête. En le faisant je remarquai que mon visage me piquait.

     - Ce n'est vraiment pas de votre faute, c'était imprudent de ma part.

     Sa main se retira de ma jambe et je ne sais pas si c'est à cause de ses deux yeux bleus particulièrement envoûtants mais je ne ressentais plus aucune douleur. C'est là qu'une réalité me frappa: ses yeux ressemblaient beaucoup trop à ceux du roi. Tout comme ses cheveux d'ailleurs, ils étaient du même blanc immaculé que ceux de la reine, à la différence qu'ils lui arrivaient à la moitié du dos alors que ceux de la reine étaient courts.

     Je devins blanche.

     - Pardon si je me trompe, commençai-je faiblement, Mais vous êtes... le prince ?

     Il esquissa un petit rire. Il ne me regardait pas directement, il était occupé à sortir un mouchoir de sa poche pour venir le tapoter sur ma joue. Le geste me piqua et je réalisai en voyant le blanc devenir rouge que je saignais.

     -Appelez moi Olympe, Tess.

     Ses yeux se tournèrent vers moi lorsqu'il prononça ce dernier mot. Ma bouche ne parvint même pas à s'entrouvrir tellement je restai figée sans vraiment comprendre pourquoi. Cette première rencontre était pour le moins étonnante, il fallait le dire. J'avais l'impression de trembler mais pas de peur, d'une émotion forte et troublante que je ne pouvais pas définir. Je ne pouvais même pas vérifier si je tremblais véritablement ou si c'était juste mon imagination car par malheur j'avais croisé son regard. Cela ne dura peut-être pas même une seconde, mais je le ressentis comme une vie. Tout chez lui était d'une douceur infinie; ses gestes, ses déplacements, son regard. Je voulais l'ancrer dans le mien et retrouver cette image à chaque fois que j'ouvrirai les yeux. Ainsi chaque matin je me réveillerai en voyant ces deux sphères azurées et elles ne pourraient disparaître que quand je clignerai des yeux.

     La réalité revint à moi quand je l'entendis rire légèrement. Malgré moi un sourire étira mes lèvres.

     - Pardonnez moi, me dit-il, Je vous cherchais et je suis allé demander à ma mère où vous étiez. Elle m'a dit que je vous trouverai à l'extérieur mais comme vous n'étiez pas dans les jardins, j'ai essayé la forêt.

     Il enleva son mouchoir presque imbibé de sang et inspecta la plaie quelques secondes. Je ne savais pas de quoi j'avais l'air mais je devais avouer que cela commençait à m'inquiéter. Certes, il y avait toujours ce picotement désagréable que j'essayais d'ignorer mais la blessure pouvait être plus grave.

     - Rassurez moi, ce n'est pas si dramatique, si ? osai-je avec une pointe de frayeur dans la voix

     - Non ne vous en faites pas, vous guérirez. Mais la cicatrice restera sûrement.

     Sur ce il se leva et me tandis une main pour m'aider à faire de même.

     - Vous avez beaucoup de chance que votre oeil soit intact, à quelques centimètres près il était touché.

     Je levai les yeux sur l'arbre et vis les centaines de petites branches qui m'avaient griffé le visage en soupirant. J'hochai la tête et inspectai ma tenue qui était dans un piteux état. Olympe qui suivait mon regard me rassura en disant que mes affaires avaient déjà étaient déposées dans mes appartements et qu'il m'y emmènerait pour que je puisse me changer directement. Il m'expliqua aussi son absence du début de soirée suite à mes interrogations et j'appris qu'il était en fait avec les servantes. Il ne le dit pas clairement mais il tenait à ce que tout soit parfait, il devait juste angoisser autant que moi à l'idée de cette rencontre et finalement nous aurions presque pu dire qu'elle s'était faite naturellement.

     Le court trajet fut très agréable, autant qu'étrange. Après tout, Olympe et moi ne nous étions jusqu'à présent connus qu'à travers des lettres. Et si cet échange m'avait beaucoup plu, j'avais eu d'autant plus hâte de rencontrer mon interlocuteur. Réaliser que c'était enfin le cas, c'était étrange. Réaliser que ma mère avait réussi à me trouver le partenaire parfait pour se débarrasser de moi, c'était étrange. Presque autant de savoir que j'avais fini par apprécier l'échange épistolaire au point de vouloir rencontrer le fameux prince.

     Lorsque nous rentrâmes, nous prîmes soin d'éviter de croiser qui que ce soit et Olympe m'emmena jusqu'à mes appartements. Nous nous arrêtions à chaque couloirs pour vérifier qu'il n'y avait personne et ne passions que lorsque nous étions sûrs que les gardes ne se retourneraient pas. Si quelqu'un me voyait dans cet état alors que j'étais arrivée il y a une heure à peine...je n'osais même pas imaginer la suite. J'étais à la fois stressée à l'idée que quelqu'un nous surprenne en train de courir jusqu'aux étages du château, et à la fois stressée à l'idée qu'on voit ma robe et mon visage déchiré. Je préférais ne pas penser à l'excuse que je donnerai pour cela, pour l'instant nous avions atteint la porte et je me dépêchais d'y entrer, suivie d'Olympe.

     Il referma la porte en soupirant de soulagement. Je fis de même avant d'exploser d'un rire sincère, si sincère qu'il en fut contagieux. Nous rîmes pendant quelques instants, l'adrénaline et le stress redescendant.

     - Merci de m'avoir ramenée, finis-je par dire en m'asseyant sur le lit avant d'ajouter, Cette chambre est magnifique, véritablement.

     Mes yeux parcourent la pièce avec un immense sourire. Elle était très spacieuse, bien plus que ce que je n'avais jamais connu. Méritais-je vraiment autant d'espace ? Il y avait une grande fenêtre près de mon lit et en parlant de celui-ci, il était pour le moins gigantesque. J'y remarquai les draps et coussins oranges et ne pu m'empêcher de penser qu'Olympe avait dû mentionner ma couleur préférée aux servantes. Je vis aussi un bureau, des placards hauts comme les montagnes de Saphir, une coiffeuse et un nombre incalculable d'autres meubles et objets disposés partout dans la pièce. Jamais la cour de Topaze ne m'avait permit tant de luxe, ça n'aurait même probablement jamais été le cas.

     - Vous n'avez pas à me remercier, à vrai dire j'aurais aimé pouvoir plus aider mais...

     Les yeux du prince bifurquèrent sur ses mains puis revinrent sur mon visage et il sourit.

     - Je vais vous laisser à présent, nous nous reverrons pour le dîner.

     Il fit une petite révérence que je lui rendis d'un signe de tête. Puis, toujours en souriant, Olympe rouvrit la porte pour la refermer derrière lui avec discrétion. Je soupirai de joie en me laissant tomber sur mon lit. Malgré tout, cette arrivée s'était passée mieux que prévue, du moins c'est ce que je me répétais en me forçant à me lever pour me changer avant que le dîner ne soit près. Heureusement pour nous, il n'y avait aucune servante, toutes étant occupées avec les préparatifs de la soirée et n'ayant pas idée de ma présence dans mes appartements.

     J'ôtais rapidement ma robe en constant d'autant plus son état pitoyable. Je ne savais pas où la mettre mais je savais qu'il fallait la cacher alors je la poussais sous mon lit en espérant que personne ne viendrait regarder là. Au moins grâce à elle, le reste de mon corps avait été partiellement épargné - sans compter mon visage. Je sentais juste la terre, c'est pourquoi je me dépêchais d'aller voir si je pouvais de n'importe quelle manière me laver, ou au moins passer mon corps sous l'eau. Je n'avais jamais été habituée aux servantes s'occupant de faire couler un bain (tout comme je n'avais jamais été habituée aux bains) mais j'avais été habituée à faire couler l'eau moi-même. Sans difficulté je pu en faire chauffer un peu et enlever mon corset pendant ce temps.

     Il glissa le long de mon corps et tomba au sol. Mes yeux s'élevèrent en direction du miroir en face de moi et un frisson d'effroi me parcouru. Je dû prendre une inspiration profonde pour arriver à me regarder en ignorant l'envie de couper chaque parcelle dépassant, chaque bout qui était de trop. Je vis aussi les marques du corset dans mon dos mais je jugeais qu'il n'était pas encore assez serré. Je le voyais maintenant.

     Le miroir retourné, j'éteignis l'eau en sortant et me ruait vers ma garde robe. Je ne savais pas quelle heure il était et cela commençait à m'angoisser, je m'habillais donc rapidement en revêtant une robe jaune, la plus belle que je possédais. Je songeais aussi qu'il faudrait ranger mes affaires mais que je n'avais pas le temps de le faire à présent. Je descendis rapidement mais dignement les étages pour tenter de retrouver la salle de dîner. Si personne n'était venu me chercher c'est qu'ils n'avaient pas encore commencé. Seulement il y avait trop de gauches et trop de droites, trop de virages et de couloirs. Je ne savais plus où aller quand une voix appela mon nom.

     Je me retournais avec espoir et quelle fut ma déception en voyant Alicia Amber s'avancer vers moi d'un air à la fois furieux et angoissé.

     - Où étais-tu donc passée toute cette après-midi ?! Déjà que le prince était introuvable et maintenant toi ?! Je t'avais demandé de te comporter décemment mais visiblement tu ne comprends toujours pas le sens de ce mot !

     Gardant un visage impassible et un calme qui, je le savais, l'énerverai d'autant plus, je répondis juste:

     - J'étais sortie.

     Ma mère écarquilla les yeux.

     - Sortie ? Comme cela, ici, tu étais sortie ? Et puis-je savoir où exactement es-tu sortie jeune fille ?

     Je secouais la tête. Je fis un léger mouvement de révérence et m'en alla sur cela, laissant la femme sans voix et figée de sidération. Qu'importe, vite j'avais retrouvé la salle de dîner et je fus accueillie par la reine qui dès qu'elle me vit vint à moi avec un grand sourire bienveillant. Il y avait quelque chose chez elle de très particulier mais très rassurant, que j'avais retrouvé chez son fils aussi.

     - Tu arrives pile à temps, et je vois que tu as même pu te changer, remarqua-t-elle en m'observant de haut en bas, C'est impressionnant. On dirait que tu t'adaptes à la vie royale plutôt bien.

     Je rougis face à son sourire en coin et aussi en me rappelant ma chute (sur son fils alias le prince), la robe fichue, l'odeur omniprésente de terre que j'avais il y a dix minutes encore, la course dans le palais sans se faire attraper...

     - C'est très gentil à vous mais je pense qu'il me reste encore un grand pas à faire.

     Elle ne releva pas cette phrase et se contenta de passer son bras sous le mien pour me guider vers la salle. Tout avait été décoré magnifiquement avec un grand luxe et un grand soin qui me laissa bouche-bée. Comment était-ce possible d'avoir un si grand sens de la beauté et autant de moyen pour parvenir à un tel résultat ? Je voulus exprimer mon émotion mais les mots refusaient de sortir de ma bouche, ils étaient bloqués dans ma gorge de la même manière que mes yeux venaient de se bloquer sur des bouquets de gazanias oranges.

     - Tout cela est à ton honneur, me souffla la reine en se penchant vers moi

     Elle souriait tellement, elle paraissait plus heureuse que moi.

     Je lui rendis ce sourire et secoua la tête, déconcertée.

     - Vous ne devez pas vous donner tant de mal, encore moins pour moi, ce n'est pas nécessaire pour que je vous apprécie.

     La femme esquissa un rire et j'en fus presque gênée. J'espérais ne pas l'avoir blessée ou juste froissée avec ma remarque.

     - Ce n'est pas à moi que tu devrais dire cela, car je me suis doutée dès le premier regard qu'une simple fleur cueillit le matin même t'aurais fait très plaisir. Mais il y a quelqu'un ici qui a travaillé dur toute l'après-midi à ce que ce dîner soit le plus parfait possible. J'ai seulement exécuté les ordres que l'on m'a donné.

     Elle eut un petit rire suite à cela et redirigea son regard en face d'elle. J'en fis de même et regardais à nouveau les gazanias en me rappelant les draps de mon lit, le coeur battant et le sourire grandissant sans pouvoir l'arrêter. Oui, la cour de Topaze était une supercherie comme probablement toutes les autres, mais celle du Palais Suprême avait un quelque chose qui la rendrait toujours réelle, du moins à mes yeux:

     Olympe Aramîr.

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