chapitre 17
IL EST BEAU MON LIVAÏ.
Aprés une journée passée à faire le tour de tous les magasins de la ville susceptibles de les intéresser, [t/p] et Levi rentraient tous les deux dans l'appartement de la [c/c].
Levi observait l'appartement de l'extérieur et resta un instant immobile avec une vague impression d'y être déjà venu. Quand son regard descendu vers l'enseigne lumineuse du restaurant et du salon de thé, son impression se confirma. Son oncle l'emmenait içi beaucoup de son vivant. Il connaissait les propriétaires et venait souvent les voir.
Il chassa les souvenirs qui l'engloutissaient dans un nuage de mélancolie et enjamba le pas à [t/p] qui ouvrait la porte du restaurant. Elle y pénétra et, toute souriante, salua le personnel et mêmes quelques clients. Sentaro était assis à sa table habituel, dans une table avec une seule chaise un peu à l'écart, trés proche de la porte du salon de thé.
-"Le vieux ! Toujours en vie ?"s'écria [t/p] en le serrant affectueusement dans ses bras aprés avoir déposé les sacs qu'elle tenait.
-" et oui, tu vas devoir me supporter encore un peu."
-"ça va mieux ?"demanda Levi en s'adossant au mur, derrière la chaise.
-"oui, oui... c'est juste l'âge qui commence à se faire ressentir..."
-"je préfère de loin que tu ailles chez le médecin une nouvelle fois, et avec moi."
-"je ne sui plus un gosse [t/p]..."
-"Oh que si !"
-"elle a raison, et puis, ça ne te fera aucun mal."
-"bon, vous me cassez les cou*lles alors dégagez. Le salon de thé est vide, je l'ai fermé plus tôt que prévu."
-"ton langage..."soufflairent les deux jeunes à l'unisson.
Il lui adressèrent un léger signe de la main avant de disparaître derrière la porte. Suivant [t/p] dans son geste, Levi déposa ses sacs et cartons sur le sol, derrière le comptoir et la suivit dans les cuisines. Efffectivement, celle du salon de thé était séparée de celle du restaurant. Derrière la porte qui séparait les deux pièce, un bon nombre d'employés s'agitaient et la séparation de bois étouffait un peu le brouhaha ambiant.
-"C'est le restau' de ta famille ?"demanda Levi en s'adossant au plan de travail.
-"Oui. Mes parents l'ont ouvert il y'a de cela presque vingt ans, avant ma naissance."
Alors son oncle connaissait ses parents ? Levi garda sa question pour lui et l'observa partir dans une salle adjacente et revenir avec deux tabliers. Elle lui en tendit un et mit l'autre.
-"Tu travailles içi à mi-temps ? Tu sais que c'est interdit par le réglement de l'école ?"
-"Pas vraiment. C'est le restaurant familial."
-"J'imagine que tu viens juste donner un coup de main de temps en temps à tes parents ?"
-"Je viens effectivement aider le personnel, mais pas mes parents."elle se tut un instant, partit à nouveau dans l'autre pièce, attacha ses cheveux en un chignon et revint s'afférer à chercher quelque chose dans les placards. "Ils sont morts."
-"Toutes mes condoléances."
-"Merci mais je n'aime pas ce genre de phrases. Ce n'est pas contre toi, mais j'ai dû l'entendre une centaine de fois, et j'ai l'impression que c'est juste une parole d'usage, d'hypocrisie."
Levi ne savait pas vraiment quoi dire. Détendre l'atmosphère avec une blague serait trés déplacé, surtout que son humour tournait principalement autour du mot "merde". Trouver un autre sujet de conversation n'était pas non plus son fort et il craignait que d'autres questions ne fassent qu'empirer les choses. Heureusement pour lui, la [c/c] se frotta les mains en posant des œufs sur le marbre.
-"Bon, il est déjà dix-sept heures trente huit. On devrait commençer. Le gâteau doit rester six heures au réfrigérateur et on doit encore préparer les cookies et les crépes. On n'a pas une minute à perdre !"
Alors qu'elle tamisait farine, levure et cacao dans un bol, Levi cassait les œufs et les battait avec le sucre normal et vanillé. Elle incorpora la farine puis le cacao rapidement et il s'occupa de tout mélanger. Ensuite, Levi partit chercher le boeur fondu qu'il versait alors qu'elle remuait.
Alors qu'ils enfournaient la génoise, ils s'occupèrent ensemble de la créme. Entre temps, le gâteau était cuit. Levi le sépara en trois et [t/p] coulait la créme entre les couches. Ils le mirent enfin au réfrigérateur et chacun s'attaqua à sa seconde préparation. La [c/c] à ses crépes et le noiraud à ses cookies.
-"C'est bizzare quand même quand on y pense. Il y'a quelques temps à peine je ne te supportais pas, et toi non plus d'ailleurs, et maintenant on cuisine ensemble !"
-"C'est principalement car mon four vient de me lâcher."
-"Si tu le dis..."répliqua t-elle, assez déçue.
-"et aussi car on a vécu le massacre de Shiganshina ensemble. Ça a quand même son petit effet."
[t/p] hôcha la tête et se reconcentra sur sa préparation. Une heure et demi plus tard, les deux avaient enfin fini de ranger la cuisine et, exténués par leur journée d'achats et l'exhibition de leur talent culinaires, ils regagnérent le salon de thé.
[t/p], qui leur avaient préparé un thé à la menthe s'assit en le versant dans deux tasses et en tendit une à son nouvel ami. Il en sirota quelques gorgées sans rien dire avant d'enfin rompre le silence.
-"Ce n'est pas dégueulasse..."
-"Tu ne sais pas faire de compliments ?"
-"tch..."
[t/p] hésita un instant avant de se lancer.
-"Dis, Levi... Pourquoi être parti et avoir laissé les enfants deux ans ?"
-"Ils étaient en danger avec moi..."
-"Comment ça ?"
-"Je n'ai pas spécialement envie d'en parler."
En soupirant, la [c/c] se resservît. Sentant qu'un long silence allait commençer, elle fit une nouvelle fois l'effort d'engager la conversation.
-"J'ai hâte d'être à demain ! Heureusement que c'est tombé un dimanche..."
-"Ouai..."
-"Au pire des cas, on aurait séché."dirent-ils au même moment.
Un sourire apparut sur le visage de la [c/c] dont la peau [c/p] brillait à la lueur de la petite lampe allumée. L'endroit était conçu pour être relaxant, et ses parents avaient toujours pensé que beaucoup de lumière n'aidait pas.
-"Où est-ce que tu as appris à cuisiner ?"
[t/p] fut choquée de voir Levi lui poser une question.
-"j'ai appris grâce à mes parents et au vieux. C'était surtout mon père qui aimait ça. Et toi ?"
-"Je vivais avec mon oncle qui était trés pris par son travail alors j'ai dû apprendre à me débrouiller. Il faut aussi avouer que ce n'était pas son point fort et que je devais bien me rassasier."
Ne creusant pas plus, [t/p] préféra se concentrer sur les paquets posés à ses pieds. Elle ne profita aussi pour détourner le regard des iris grises de Levi et de leurs reflets bleus qui lui faisaient tourner la tête.
-"Il va falloir passer au stade trés tôt demain. Puta*n... Je voulais dormir un peu moi..."
-"Je peux m'en occuper. Entre devoir te supporter à cinq du mat' et me taper tout le travail seul, le choix est vite fait."
-"juste pour cette phrase, je vais t'accompagner et bien te faire chier !"
-"Crois-moi, avec Hanji pour compagnie, je suis immunisé."
-"Monsieur Levi, seriez-vous en train de... Blaguer ?"
-"Ferme-la un peu."
-"Je croyais que tu étais immunisé..."
Sa remarque lui arracha un regard amusé et un léger hôchement de tête. Inconsciemment, quand ils étaient ensemble, leurs masques se fissuraient. Peut-être était-ce l'effet d'être avec celui ou celle qu'on aime ?
Car même si [t/p] commençait à peine son voyage tumultueux sur le chemin de l'amour et que Levi était encore perdu dans les allées qui le méneraient à la zone d'embarquement, une simple parole, un simple geste ou un simple regard pouvait accélérer les choses.
"Je suis tombée amoureuse pendant qu'il lisait, comme on s'endort: d'abord lentement et puis tout d'un coup."disait John Green.
-"J'espère que la journée de demain se passera bien..."
Ce que [t/p] avait oublié à cet instant était que la journée n'incluait pas la nuit, et que c'était pendant cette dernière que la plupart de nos démons ressurgissaient.
~Caporal Neko
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