PROLOGUE
Le soleil scintillait, fièrement dressé au dessus du monde entier. Aucun nuages ne venaient le perturber en ce bel après-midi d'hiver. Le bleu du ciel était le même en tout point que celui de la rivière qui s'écoulait non-loin du prince Jisung.
Installé confortablement contre un arbre fruitier, il écoutait les clapotis de l'eau. C'était l'unique son qui l'apaisait ces derniers temps. Ses doigts fins et gracieux s'entremêlaient entre eux dans le seul but de faire descendre sa tension. Le stress envahissait son esprit. Il était incapable d'aligner deux pensées cohérentes correctement.
Quand le supplice commença à devenir trop insupportable, le prince passa une main dans ses soyeux cheveux blonds et se redressa. Il abandonna son panier en paille contre le tronc pour plonger son bras dans l'étendue d'eau. Il apprécia la fraîcheur sur sa peau. La température, qui devait sûrement être basse, lui provoqua des frissons. Jisung aimait cette sensation. Certes, elle n'était pas à semblable à celle qu'il ressentait lorsque le bel ébène caressait un peu trop sa peau bronzée, mais cela demeurait fort agréable.
《 Quand diable arrivera donc ce vil charlatan ?, pesta le jeune homme. 》
Le temps paraissait s'écouler à une vitesse infiniment ralentie et l'attente le faisait paniquer de plus en plus. Combien de fois les aiguilles avaient pu faire le tour du cadran ?
《 Je pense plutôt que vous vouliez dire "vil chevalier", si je ne m'abuse. 》
À ces mots, le prince se pétrifia. Il pouvait reconnaître cette voix entre mille. Il en rêvait du petit matin jusqu'au soir, si ce n'était pas la nuit complète. Il se retourna avec hâte et fit face à la raison de sa venue dans la clairière.
Ce jeune homme était absolument magnifique. Ses cheveux ébènes retombaient sur son visage dans un somptueux mouvement et ses yeux noirs charbon possédaient la particularité de transpercer le regard de quiquonque oserait croiser le sien. Sa peau de neige semblait plus lisse que de la soie et le grain de beauté en dessous de son oeil accentuait son élégante aura. Ses lèvres pulpeuses n'étaient qu'un appel à la tentation tandis que sa mâchoire carrée ne demandait qu'à être effleurée.
Si Jisung n'avait pas été prince, il aurait parié que Hyunjin était le prétendant au trône.
Celui-ci prit place aux côtés du blond, plaçant ses coudes au sol et basculant sa tête en arrière laissant toute la liberté au prince d'admirer sa pomme d'Adam monter et redescendre lorsqu'il déglutit.
《 Pourquoi donc m'avoir fait venir ici, mon cher ?, questionna l'ébène le ton malicieux. 》
Jisung, encore happé par la beauté du plus vieux, fronça les sourcils ayant oublié pendant quelques secondes que, non, le temps ne s'était pas arrêté. Il se remit sur pieds en vitesse, bien que légèrement encombré par son mantel et récupéra son panier.
Lorsqu'il revint près de la rivière, encore gêné d'avoir, peut-être, été pris sur le fait, il en sortit le contenu sur ses genoux. Il n'avait pas apporté grand chose. Juste quelques babioles par-ci, par-là. Seule l'une d'entre elles valait la peine d'être choyée : un tas de feuilles reliées par une cordelette en fil d'or.
Avec précaution, il tendit le livre improvisé au chevalier. Celui-ci le prit délicatement en se redressant, ne comprenant pas exactement quelles idées farfelues l'homme pouvait avoir en tête.
《 Je reconnais bien là votre gracieuse écriture mais auriez-vous l'amabilité de m'expliquer ce que cela est ? 》
D'un hochement de tête Jisung s'exprima :
《 C'est une pièce de théâtre de ma confection. Je l'ai écrite pour vous et moi, détailla-t-il, le rouge aux joues.
- Loin de moi l'idée de vous offenser, cependant, pourquoi ne pas la faire jouer ? 》
Le prince leva les yeux en l'air avant de faire comprendre à l'ébène par un regard que sa question était stupide puisqu'il avait déjà précisé qu'il l'avait écrite seulement pour eux. Comme liés par la pensée, il comprit immédiatement et demanda silencieusement s'il pouvait lire.
Nul besoin de paroles quand on savait lire dans les prunelles d'un proche. Hyunjin commença à se plonger dans la découverte de la courte pièce du prince. Appréciant dans le silence absolu, l'écriture penchée et soignée de l'homme dont reposait la tête sur son épaule.
D'un accord commun, ils entamèrent la lecture de ce récit fort surprenant.
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