Hayden se rallonge à côté de moi en attendant que je reprenne mes esprits. J'ai le souffle court pendant de longues secondes puis je finis par émerger lentement. Je me retourne vers Hayden qui est déjà allongée sur le côté, m'observant.

- Ça va ? me demande-t-il.

- Oui, je lui réponds avec un grand sourire auquel il me répond.

On se regarde quelques secondes dans les yeux puis je baisse le regard au niveau de son entrejambe. La bosse déforme toujours le tissu de son boxer. Il a assouvi mon désir lorsque j'en ai eu besoin, il faudrait que je le libère du sien, non ?

- Et toi ? je demande à mon tour.

- Oui, moi ça va.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Hayden fronce les sourcils, ne sachant pas où je voulais en venir. Je me sens confiante et audicieuse maintenant. Je m'approche de lui, mes lèvres effleurant les siennes avant de poser ma main sur son entrejambe. Je le sens sursauter à mon contact.

- Et toi, tu ne veux pas connaître le plaisir ? je réitère ma question.

Il tressaille sous mon toucher lorsque je commence à faire des mouvements de haut en bas, comme je l'ai fait quelques minutes auparavant avec mes hanches qu'il semblait apprécier.

- Tu n'es pas obligée, me répond-il le souffle court. Tu ne l'as jamais fait. Je ne te demande rien en retour.

Je sens sa respiration s'accélérer et ses lèvres bougent contre les miennes lorsqu'il parle. Mon excitation regrimpe en flèche. J'aime le voir vulnérable à son tour à cause de mes caresses. J'aime l'entendre tenter de contrôler sa respiration pour parler d'une voix qui se veut calme. J'aime le voir fermer les yeux pour tenter de se maîtriser. Je sais qu'il ne me force à rien, je me sens en sécurité avec lui, c'est sûrement pour cette raison que je suis aussi entreprenante.

- Je veux le faire.

Un gémissement s'échappe des lèvres d'Hayden et il ouvre les yeux pour me regarder, tentant d'analyser si je dis la vérité ou si je me moque de lui.

- Si tu me laisses faire en sachant que je n'ai pas d'expérience..., j'ajoute en baissant légèrement le regard.

J'aurai voulu avoir quelques connaissances pour au moins pouvoir lui rendre la pareille. Ce qu'il m'a fait ressentir était fabuleux et je veux lui faire ressentir la même chose. Cependant, je n'ai pas la même expérience que lui, ça ne pourra pas égaler ce qu'il m'a fait.

- Dispose de mon corps comme tu le souhaites, plaisante Hayden. Je suis prêt à prendre le risque !

Je lève un regard surpris et il me sourit de toutes ses dents. Ça me rassure dans un sens qu'il n'ait pas peur que je m'y prenne mal, ou plutôt qu'il ne m'en tiendra pas rigueur.

- Plus sérieusement, tu veux que je te guide ?

Je hoche la tête et il m'embrasse rapidement sur le bout du nez. Il descend sa main vers la mienne pour la mettre directement dans son boxer. J'ouvre grand les yeux et il retire sa main.

- Pardon, on va peut-être commencer plus doucement et garder ce fichu morceau de tissu.

J'ai terriblement envie de l'embrasser et je ne me retiens pas, comme il me l'a dit. Il paraît d'abord surpris que je fasse le premier pas mais il me rend mon baiser. J'aime aussi qu'il fasse attention à ce que je sois à l'aise et à ne pas me brusquer. C'est aussi pour cette raison que je me sens autant confiante avec lui. Je veux lui donner du plaisir. Je passe ma main sous l'élastique de son boxer et j'entre en contact avec sa peau. Je le sens tressaillir et il gémit à mon toucher avant de se décoller de moi.

- Tu es sûre ?

Je hoche la tête et il me toise quelques secondes du regard pour être sûr de ma décision. Il repasse alors lui aussi sa main dans son boxer pour en sortir son pénis. Je n'ose pas baisser les yeux, je continue de le fixer et il me regarde avec intensité. Il prend ma main pour enrouler mes doigts autour de sa verge puis sa main entourer autour de la mienne, il me fait faire des mouvements lents de haut en bas. 

Il ferme instinctivement les yeux en se mordant la lèvre inférieure. Après quelques mouvements, il retire sa main, la déposant au niveau de ma joue. Je continue les vas et viens et je m'approche pour déposer des baisers humides le long de son cou puis de sa clavicule, comme il l'a fait avec moi. Il se met à gémir près de mon oreille et mon excitation continue de grimper.

- Serre un peu plus fort.

J'obéis et un nouveau gémissement sort de sa bouche. C'est tellement satisfaisant de donner du plaisir à cet homme.

- Plus vite, souffle-t-il.

Je fais ce qu'il me dit et il a de plus en plus de mal à respirer correctement. Hayden écrase ses lèvres sur les miennes et après quelques autres allers retours, il atteint lui aussi l'orgasme. Mais je sursaute lorsque je sens quelque chose de chaud se déverser sur mes mains.

- Merde, j'avais oublié ce détail, désolé.

Je repose mes lèvres sur les siennes pour lui signifier que ce n'est pas grand chose.

- De toute façon, je pense qu'une douche s'impose, je rigole.

- Tu veux qu'on la prenne ensemble ?

- Je préfère y aller seule, si ça ne te dérange pas.

Je lui souris timidement et il hoche la tête. Je me lève alors et je me dirige vers la porte précipitamment pour passer le moins de temps sous le regard d'Hayden.

- Mon tee-shirt est toujours par terre, me fait remarquer Hayden.

Je le ramasse en vitesse alors qu'il rigole face à ma réaction puis je file vers la salle de bain. Heureusement que Luna est en train de dormir. Je ferme la porte de la salle de bain à clé et je peux enfin souffler. Mon coeur bat la chamade. Je pose ma main propre sur mes joues brûlantes. Était-ce vraiment moi tout à l'heure ? J'ai l'impression d'avoir été possedée par une entité confiante et pleine de désir. Oh mon Dieu ! Hayden n'a pas trouvé ça bizarre, si ? 

Je me place devant le petit miroir. J'ai les cheveux en pétard, les yeux rouges et les lèvres gonflées. Mon regard descend légèrement et je remarque qu'il y a une marque rouge sur mon cou. Quand est-ce que je me suis fait ça ? Je ne me souviens pas m'être cognée ici.

Je m'empresse de rentrer dans la baignoire avant de faire couler l'eau froide sur mon corps afin d'essayer de diminuer ma température corporelle. En tout cas, j'ai passé une super soirée. Je n'aurai jamais pensé qu'elle se finirait ainsi mais je ne vais pas m'en plaindre. 

Je passe mon index sur mes lèvres en souriant. Oui, j'ai adoré cette soirée. Je me douche le plus rapidement possible, me sèche avec la même serviette qu'Hayden m'a prêté puis renfile son tee-shirt. Je vérifie que mes vêtements sont secs. Ce n'est pas le cas de ma robe mais ma culotte a eu le temps de sécher. Je m'empresse de l'enfiler puis je sors de la salle de bain.

- T'en as mis du temps, tu t'es touchée sous la douche ou quoi ? me lance Hayden lorsque j'entre à nouveau dans sa chambre.

Je deviens rouge comme une pivoine en me figeant sur place. Il se met alors à rire à gorge déployée.

- Je plaisante. Mais tu devrais voir la tête que tu tires !

Hayden se lève tandis que je reste debout devant la porte. Il prend un nouveau boxer dans ses tiroirs puis lorsqu'il passe à côté de moi, il s'arrête et se baisse au niveau de mon oreille.

- Je me demande si tu portes une culotte cette fois-ci.

Mes joues sont en feu et je me retourne pour le pousser dans le dos en disant :

- Va te doucher, sale pervers !

Il rigole même après être rentré dans la salle de bain et il me faut plusieurs minutes avant de retrouver un fil de pensées correct. Je me rallonge sur le lit et tire la couverture jusqu'au cou. La fatigue revient de plein fouet et mes paupières sont soudainement difficiles à rouvrir. Je sens quelqu'un s'allonger à côté de moi et je devine qu'Hayden est revenu.

- Tu dors ? me demande-t-il.

- Oui.

Il ricane et je le sens bouger.

- J'ai aimé cette soirée, avoue-t-il. Pas parce que nous nous sommes tous les deux donnés du plaisir, mais ça m'a fait du bien de parler à quelqu'un de cet événement. À quelqu'un qui pouvait comprendre ce que j'ai pu ressentir. Et tes mots ont été importants pour moi. Je crois que j'attendais que quelqu'un me les dise pour que je puisse enfin avancer sans culpabiliser.

J'ouvre les yeux avant de me tourner vers lui. Il est déjà allongé sur le côté et j'y lis toute la sincérité de ses paroles.

- Moi aussi, ça m'a fait du bien. Tu es le premier qui ne m'a pas pris pour une folle quand j'ai dit que j'allais voir le psychiatre lorsque j'étais petite.

Il me sourit avant de replacer une mèche rebelle derrière mon oreille.

- Merci pour ce soir, Lana.

Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il me sert dans ses bras, posant son menton en haut de ma tête. Sa chaleur me réconforte et l'odeur de son gel douche qui est devenu plus forte que celle du désinfectant m'apaise. Je finis par m'endormir, emprisonnée dans ses bras réconfortants, l'esprit serein.