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Chapitre 8: Ouvrir la boite de Pandore

Pandora vit avec terreur Morgane se jeter dans le combat comme un papillon de nuit attiré par la lumière. Alors que la blonde se tapissait près de l'eau, ne souhaitant qu'une seule chose s'était de disparaitre, Gabriel et Morgane prêtaient part à la mêlée.

Elle voulut stopper le garçon aux cheveux blancs mais celui-ci décida d'asséner un grand coup sur l'épée d'un des tributs, qui le prit en chasse. La jeune femme, effrayée, recula de deux pas. Les cris de douleur, d'effort et de guerre retentissaient sur l'eau. Les remous de l'onde étaient d'ailleurs bien agités.

Pandora s'approcha de l'eau, pour y voir son reflet: une jeune femme apeurée, une victime doublée d'une imbécile. C'était déplaisant de se rendre compte qu'elle ne servait à rien, sinon qu'à satisfaire ses compagnons de ses paroles. Ses yeux étaient larmoyants, ses yeux bleus s'étaient délavés, ses cils étaient collés. Un peu de crasse s'amoncellait sur ses joues, ses sourcils. Elle passa une main dans ses cheveux blonds poisseux.

- Alors, on se reluque ?

Elle se retourna pour voir Cassiopée, penchée vers elle. Malgré la lueur dangereuse de ses yeux, la propreté de ses habits et la lame qu'elle avait dans la main, elle ne semblait pas vouloir faire du mal à Pandora. Ce qui mit mal à l'aise cette dernière était le ton condescendant avec lequel elle s'adressait à elle.

- Non, bégaya Pandora, envoûtée par sa voix charmeuse.

Cassiopée ricana, avant de montrer l'amas de corps, en train de se battre:

- C'est pas trop ton truc, ça, n'est-ce pas ? Reine de beauté.

Pandora ne répondit pas. Discuter avec cette femme était comme parler à un serpent. C'était, certes, charmeur et impressionnant, mais ce n'était qu'un risque de plus à courir. Et si, par mégarde, elle disait quelque chose que le tribut du district 1 n'aimait pas ? Elle pourrait enfoncer sa lame si facilement dans sa poitrine, déchirer son coeur fragile sans problème. Cette pensée arracha des frissons à la blonde. Qu'elle ne la tue pas n'était qu'un hasard, elle ne voulait pas la faire revenir sur sa décision.

- Tu n'es pas très bavarde, dis moi.

- Je ne veux pas me faire tuer, avoua Pandora, peu assurée.

- Je ne voulais pas te tuer, répondit Cassiopée, étonnée. Sinon je t'aurais déjà poignardée dans le dos, regarde comme tu es vulnérable.

- Ah... J'imagine que je dois dire merci, répondit Pandora, pas très rassurée.

- Non. C'est le but des Hunger Games, après tout. Tuer pour ne pas être tué. C'est très animal comme principe, j'adore.

Pandora l'écouta parler, fascinée par la musculature de la jeune femme.

- Et puis, franchement, c'est rafraîchissant comme procédé. Qui n'a jamais rêvé de se battre ? D'obéir aux impulsions qu'il repousse au quotidien ? L'amour et la mort, les deux pôles de cette arène.

- L'amour ?

- Carrément. Tu vois, Franck, c'est vraiment l'homme de ma vie. Je sais que je gagnerais avec lui, ça plaît au public et ça me plaît à moi. Donc plus ça plaît, plus le public m'envoie des cadeaux. Tu as reçu des cadeaux ?

- Non, avoua Pandora.

- Et bien j'en reçois trois tout les jours. L'amour, ça attire les gens. Surtout un amour aussi pur et parfait que celui que je partage avec mon copain.

Un coup de canon retentit, ce qui fit sourire le tribut du district 1. Puis, un autre coup. Elle se retourna, pour regarder un corps tomber, ensanglanté.

- Ma chérie, cette conversation fut très intéressante. Tu es mignonne, espérons que ce ne soit pas moi qui te tue.

Elle se leva et rejoint Franck. Pandora se rendit compte que le combat était terminé. Tout le monde s'était figé, autour des innombrables cadavres. Un des garçons s'éloigna en titubant, mais Cassiopée le poignarda. Il hurla de douleur en tombant à terre.

Pandora se boucha les oreilles, ferma les yeux, et se recroquevilla. Assez de sang. Assez de mort, assez de ces conversations étranges et farambolesques qu'elle avait avec les tributs. Elle n'en voulait plus, elle n'en pouvait plus.

Elle se jeta à l'eau en hurlant:

- Gabriel !!!

Espérons qu'il n'était pas mort. Pas lui. Il était si gentil, si amical. Elle ne supporterait pas de voir mourir quelqu'un d'aussi humain que lui. Un projectile fusa en sa direction, elle l'évita. Le garçon aux cheveux blancs plongea derrière elle, et l'aida à nager. Où était la brune ? Pandora sentit ses yeux lui piquer. Elle était vraiment égoïste de ne pas être allée la chercher.

- Ne t'inquiètes pas, elle est derrière ! Lui dit Gabriel, la tête presque immergée.

Derrière eux, Morgane nageait. Cependant, une mare de sang la suivait: elle était blessée. Leur compagnon ne devait pas non plus être en bon état car il respirait difficilement. Pandora nagea plus vite, et elle atteint presque un petit îlot lorsqu'elle ressentit quelque chose happer son pied.

- Y'a des requins ! dit Gabriel avec terreur.

Pandora se dépêcha de monter sur le sable de la petite terre, avant de donner sa main à Gabriel. Elle releva la tête, apeurée, lorsque Morgane hurla de douleur.

- Dépêche toi de monter ! Lui cria Pandora, obligée d'ignorer les grognements de douleurs qu'elle poussait.

L'eau autour de Morgane était rouge, et trois formes floues tournaient autour de ses pieds. Malgré le fait que les créatures aquatiques n'avait pas l'air de faire plus d'un mètre de longueur, le cri de Morgane était sincère, ce n'était pas exagéré. Gabriel trembla de terreur, il avait l'air très effrayé de l'eau... Et des deux tributs qui nageaient pas loin, entourés d'un halo de sang. En question de sang, Morgane en était couverte. Ce détail fit très peur à Pandora, qui la tira de l'eau. La peur et l'urgence donna de la force à la blonde.

Morgane s'échoua contre le sable, comme un dauphin à demi mort. Gabriel la prit par la taille et se releva:

- Dépêchez-vous, les filles ! Il ne faut pas les laisser nous courser !

Le tribut du district 8 encore debout l'aida à la porter, et ils marchèrent le plus vite possible vers la forêt, trempés, couverts de sang, et tremblants.

- Morgane...

En réponse, Morgane hurla de douleur, des larmes dans les yeux. Gabriel appuya le chiffon plein d'alcool contre ses blessures à sa jambe, elle se tortillait, sous l'emprise de la souffrance. Elle donna un coup de pied dans le torse du jeune homme. Celui-ci tomba en arrière, la respiration coupée. Pandora serra les mains de la brune.

- Désolée ! C'est juste... Trop douloureux, souffla Morgane, la voix rauque.

Elle lui lâcha les mains pour essuyer la larme qui courait sur sa joue.

- On a eu de la chance de tomber sur cette bouteille d'alcool, je te serais reconnaissante de ne pas la gâcher avec tes simagrées, dit Pandora, se voulant sévère.

Elle sentit que la phrase atteint Morgane car celle-ci regarda la blonde, l'oeil franc. Les deux se sentirent désarmées, c'était étrange de voir la brune aussi vulnérable. Un mélange de culpabilité et de tristesse s'empara de Pandora. Voir sa compagne souffrir était si désagréable. Gabriel, sans prévenir, appuya à nouveau sur la plaie et elle gronda.

Après avoir désinfecté les nombreuses morsures sur ses jambes, il enroula un morceau de tissus et déclara:

- Voilà ! Merci qui ? Merci Gabriel !

Morgane lui sourit, pâle. C'était un sourire plus reconnaissant, elle semblait aller mieux mais elle était fatiguée. Elle n'arrêtait pas de regarder autour d'elle, sans doute avait-elle peur que le premier district arrive.

- La façon dont Franck a juste écrabouillé Harold... J'en frissonne encore, avoua Gabriel, les yeux fuyants.

- C'était horrible, murmura Morgane. Il s'appelait Harold ?

Ils se regardèrent, la même horreur se lisait dans leurs yeux. C'était sûrement pendant que Pandora parlait avec la fille du district 1, car elle n'avait pas vu cette scène apparemment traumatisante. La brune serra la main de Pandora dans la sienne, en état de choc. Pandora ne l'avait jamais vue comme cela, et cela l'inquiéta.

- Oui. C'était le garçon du district 3.

Un long silence s'ensuivit. Pandora posa son menton sur l'épaule de sa compagne, les yeux dans le vide.

- Faisons une minute de silence, dit Morgane. Une minute de silence pour Esteban, Rakia, Harold, Lilas, Nicolas, Assia, Gilles, Kiarra, Sacha, Quill.

Gadjeel.

Elle baissa la tête, et serra dans ses bras le corps frissonnant de la blonde. Gabriel regarda le ciel, alors qu'un coup de canon retentissait, les faisant frissonner. Il brisa finalement le silence et dit d'une petite voix:

- Je vais aller chasser.

- Fais attention à toi, lui dit Morgane.

Pandora remarqua cette petite attention et se tourna vers son acolyte un petit sourire aux lèvres. Merci. Elle l'embrassa. Elle pressa ses lèvres contre celles de Morgane, et posa sa main sur sa joue. Morgane répondit au baiser, chaleur fiévreuse qui la consumait. Toute la colère dans ses yeux s'était transmise dans ses lèvres. La blonde n'aurait jamais deviné qu'elles soient si brûlantes, mais s'en souciait peu.

Le corps de Morgane n'était pas rétabli, et toute sa candeur de femme menaçante et dangereuse s'était envolée. Elle était blessée à la jambe et semblait ardemment avoir besoin de Pandora, tout de suite, contre elle, et celle-ci le voulait plus encore.

Alors que les mains de Morgane descendaient le long de la combinaison de la blonde, celle-ci coupa court ses actes en prenant ses doigts dans les siens:

- Morgane... Il y a Gabriel.

La lueur de regret dans les yeux de son acolyte la fit sourire, elle répliqua:

- Il est parti.

- S'il te plait, la réprimanda Pandora. Je suis trempée, et couverte de sable. Pas question de faire des bêtises.

- Qui a dit que c'était des bêtises ? s'offusqua Morgane.

Pandora sourit et s'assit sur elle, son visage contre le sien. Elle avait de beaux yeux.

- Je suis désolée, Morgane. Je suis désolée de t'avoir laissé pour Gabriel parce que... Même si c'est un gars super, je crois qu'il était attiré par moi. Je suis désolée de ne pas être allée t'aider aujourd'hui. Je suis désolée d'avoir eu peur de toi lorsque tu as poignardé cette fille et je suis désolée d'avoir peur d'être une tueuse à mon tour.

Une larme coula de l'oeil droit de la brune, sans que rien ne montre sa tristesse. Pandora essuya cette larme du dos de la main et l'embrassa, comme si ses lèvres avaient connus les siennes depuis bien longtemps.

- Je suis désolée de ne pas accepter le fait que je t'aime.

Les yeux de Morgane s'ouvrirent plus grand lorsque Pandora la fit basculer sur le sol et qu'elle répéta:

- Je t'aime, Morgane.

Elle se mit à cheval sur elle, prenant soin de ne pas toucher sa jambe raide, blessée, et l'embrassa à nouveau. Morgane passa ses doigts sans ses cheveux, sans rien dire, en dévisageant Pandora. Leurs baisers furent longs, mais comme rien ne pouvait leur indiquer l'heure, elles ne purent savoir combien de temps elles restèrent ainsi.

- Wow... Je dérange ? demanda une voix masculine.

Pandora sursauta et se releva en vitesse:

- Non, non.

Morgane le regarda, d'un air lointain, et dit:

- Tu as les mêmes yeux que ta soeur.

Gabriel la regarda, sans rien dire. Comment la connaissait-elle ? Il ajouta:

- J'ai chassé deux oiseaux. Ils ne sont pas bien gros, mais on va devoir se contenter de ça. Sortir de la forêt, c'est se faire repérer par le premier district... Le plus dangereux. Mieux vaux ne pas l'ouvrir et espérer qu'ils se tueront entre eux en attendant.

Un coup de canon donna raison à ses paroles.

Pandora massa la cuisse de sa compagne, faisant circuler le sang dans ses jambes ankylosées. Gabriel fit cuire à petit feu les oiseaux, ignorant les regards complices que les deux filles s'échangeaient parfois.

- On devrait retourner à la Corne d'abondance pour aller chercher de la nourriture, signala faiblement Morgane.


La journée qui suivit fut douce et calme. Pandora resta toute la journée près de sa camarade, prétextant devoir soigner sa jambe. En réalité, il n'en était rien. Elle discutait avec Morgane, échangeaient de doux baisers lorsque Gabriel ne les regardait pas.

Celui-ci était resté jovial et plein d'entrain, mais une lueur de regret animait son regard, il voyait bien quel genre d'alchimie liait les deux filles. Il n'essaya plus de draguer la blonde, malgré son attirance visible pour lui. C'était bien là une qualité chez lui, il ne fit aucune remarque aux tributs du district 10.

Lorsque Morgane put se lever, elle décida de ne pas plus ralentir ses compagnons et engagea la route qui menait à la Corne d'abondance. Ils eurent la peur de leur vie en voyant le brouillard passer, décimer quelques hectares de forêt pour s'éloigner dans le désert de ferraille. Heureusement, il ne passa pas vers eux: courir avec Morgane, c'était mission impossible.

Elle s'était faite une attelle de bois, avec l'écorce d'un arbre robuste, qu'elle avait noué avec le cordon de ses chaussures. Grâce à ça, elle pouvait marcher, avec un petit boitillement reconnaissable.

- C'est quand même super étrange que vous soyez deux filles pour un district, fit remarquer Gabriel, songeur.

- Oui, approuva Morgane. Mais bon, on a arrêté de pleurer pour ça. Franchement, les gens disent qu'un homme dans l'équipe c'est mieux que deux filles, mais je ne vois pas la différence.

- Je suis quand même un poids mort pour l'équipe, dit Pandora d'une voix blanche.

- Ne dit pas ça, répondirent Gabriel et Morgane d'une même voix.

- Quoi ! C'est vrai ! Toi, tu as ton arc, et tu sais bien chasser, et toi tu agis comme si les Hunger Games étaient les lieux que tu connaissais le mieux ! Moi, en combat... Je reste juste sur le côté.

Morgane ne dit rien et soupira. Elle avait raison, même si elle ne voulait pas l'entendre dans sa bouche. C'était compliqué d'être ici, dans cette arène. Vouée à mourir, la brune avait décidé de ne pas laisser faire le destin et elle se jetait au combat chaque jour comme si c'était le dernier.

- Tu sais, ce n'est pas les plus intrépides qui gagnent aux Hunger Games, dit Gabriel d'une voix calme. C'est les plus intelligents. Vu le nombre de tributs qui restent, tu es bien partie pour gagner, tu n'as pas à t'en faire.

Pandora l'écouta d'une oreille distraite. Ce n'était pas ce qu'elle voulait dire.Ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre. Elle voulait faire honneur à son père en se battant loyalement dans l'arène, en mourant avec grandiloquence. Mais tout ce qu'elle voyait dans la mort des districts ennemis n'étaient que des cris et du sang à perte de vue. Elle ne voulait pas gagner et se reposer au sommet d'une montagne de cadavres, non.

- Tu sais où est ta soeur ? demanda-t-elle à Gabriel, en jouant avec son briquet.

- Tiens ? C'est nouveau, ces petites reliures sur le devant du dragon ? demanda soudainement Morgane, très intéressée par l'objet entre les mains de la blonde.

- Non, elles ont toujours été là, s'étonna leur ami.

Ils continuèrent à discuter, avant de voir apparaitre au loin ce maudit carré d'herbe... La Corne d'abondance.

- On y va comme ça, direct ? dit craintivement le garçon aux cheveux blancs.

- Il me semble qu'il n'y a personne.

- C'est pas très sûr, tout de même. Imagine que quelqu'un nous tombe dessus...

- Il n'y a personne ! s'énerva Morgane. Si tu n'y vas pas, j'y vais !

- Hors de question, coupa Pandora. Tu es blessée, Morgane. Tu seras plus lente, et plus vulnérable si un ennemi décidait de nous attaquer.

- J'irais seul, décida Gabriel, en se relevant.

Malgré l'air peu assuré de Pandora, qui tenta de le retenir, il dit d'un ton sans appel:

- Quoi ? On a besoin de ces sacs à dos. Je vous rappelle que le public n'a pas jugé assez bon de nous envoyer des cadeaux, donc on est dans la dèche. On ne se nourrira pas de petit gibier toute notre vie à la flamme d'un briquet, en attendant que le district 1 nous enfonce dans le sol comme des petits piquets ! Je prend un ou deux sas à dos, je file. Il n'y a pas de problème.

- Tu es sûr ?

- Allez, Morgane ! C'est toi qui était partante, à la base, pour aller à la Corne. On aurait fait tout ce chemin pour rien ? Je ne crois pas, non. J'y vais. Souhaitez-moi bonne chance.

Il se baissa et fit un clin d'oeil à ses amies.

L'arc en main, une flèche dans le viseur, il dévala les quelques mètres dans la forêt qui le séparaient de l'orée. Puis, il s'accroupit et courut silencieusement dans la boue, jusqu'à la Corne d'abondance.

Il prit une bouteille d'eau, puis un sac, sans s'arrêter.

- Allez, Gaby, maintenant tu reviens, grogna Morgane.

Pandora lui serra fort la main, sentant de la sueur couler le long de son dos.

Soudain, Gabriel vit quelque chose qui l'attira fortement. Sans se méfier, il courut vers l'objet au sol, et se baissa pour le ramasser. L'objet scintilla, comme un cristal. Pandora plissa les yeux, on aurait dit son cristal, celui qu'elle avait trouvé au fond de son sac à dos juste après le début des Jeux.

Son sang ne fit qu'un tour. Le petit cristal qui réfléchissait la lumière appartenait à un des sacs que l'équipe de Cassiopée et Franck leur avait volés.

- Ne le prend pas ! hurla-t-elle.

Gabriel se tourna vers elles, le cristal à la main... Avant de se faire happer brusquement vers l'arrière, les pieds pris dans une corde. Il tomba à la renverse, et lâcha son arc. Derrière lui, comme un cow-boy, Franck avait jailli d'un taillis.

- Non ! dit Pandora en se levant et en courant vers la Corne d'abondance.

Morgane boitilla vers eux, alors que Gabriel hurlait, et Franck brandissait une hache.


Pandora courut vers la Corne d'abondance, pataugea dans la boue sans ménagement. La lueur des yeux de Franck l'aspirant, lui volait son âme. La colère, la fatigue, l'émotion. Le colosse blond aurait tué même un oisillon innocent. Elle avait dans sa main le col du poignard de Morgane, ses doigts étaient moites. Le regard trouble, la sueur dévalant son front pour couler dans ses yeux, elle hurla:

- Dégage, Franck !

À peine posa-t-elle pied sur l'herbe qu'elle sentit quelque chose la frapper entre les omoplates. Le coup fut si fort qu'elle tomba à plat ventre, sa tête cogna le sol. Elle gémit, alors qu'un pied venait frapper dans son dos, à plusieurs reprises. Elle n'eut plus d'air, et suffoqua, se tordit sur le sol. La douleur était si intense, si présente. Plus rien ne comptait à présent que l'urgence et le besoin de partir.

- Pauvre. Petite. Chose, articula Cassiopée en enfonçant son pied plus loin dans sa cage thoracique.

Morgane, bloquée dans la boue à cause de son attelle, hurla:

- Fuis, Pandora !

Pandora aurait voulu lui répliquer que ce ne lui était pas possible, mais Cassiopée était si violente qu'elle ne sentait plus que les coups dans ses côtes.

Franck, quand à lui, essayait d'attirer Gabriel à lui avec la corde. Celui-ci résistait, s'accrochait à l'herbe pour échapper à la redoutable hache que le blond brandissait. Malheureusement, les touffes d'herbe se défilaient, la terre était meuble. Il lâchait prise, essayait de courir en sens inverse sans que ce soit réellement possible. Il avait l'air desemparé, désespéré devant la rage de son adversaire. C'était si prompt qu'il n'avait pas réellement la force de se battre.

- Ton arc, Gabriel ! Hurla Morgane.

Elle sortit de la boue et asséna un grand coup de coude dans le ventre de Cassiopée, qui tomba à terre. Pandora en profita pour s'éloigner, à bout de souffle, mais son adversaire ne la laissa pas partir pour autant. Morgane courut vers Gabriel.

- Prend-le, répondit le garçon aux cheveux blancs, du désespoir dans la voix.

Franck gagna un bon mètre, la confrontation était inévitable. Pandora se leva, vacillante, et se jeta sur Cassiopée. Morgane se baissa et ramassa l'arc:

- Ne bouge pas !

Elle visa Franck, qui se figea. Il regarda Cassiopée, qui se battait avec la blonde. Elle cherchait à la poignarder mais c'était peine perdue: le tribut du district 1 avait toujours l'avantage. La brune suivit son regard, et vit une lueur victorieuse.

Sans hésiter, elle décocha la flèche. Elle décrit un arc de cercle, et tomba dans l'herbe à côté du colosse blond, avec un petit bruit.

Morgane déglutit. Elle n'avait jamais été douée pour tirer, et c'était ridicule. Compte tenu de la dangerosité de Franck, de la lame de sa hache qui luisait sous le soleil et s'abaissait vers son coéquipier. Celui-ci regarda la brune, les yeux écarquillés.

- Ne me laisse pas, Morgane, souffla-t-il.

Franck attira le garçon à lui, alors qu'il se débattait. La hache s'abattit sur son torse en d'horribles craquements, à plusieurs reprises. Morgane poussa un cri.

Elle se jeta sur le tribut du district 1 et le projeta par terre, avant de lui enlever la corde des mains. Le garçon aux cheveux blancs s'écroula à terre, couvert de sang, dans un cri de douleur. Morgane sortit son poignard et l'enfonça dans le rein de Franck, la colère et la terreur s'emparant d'elle.

Cassiopée hurla:

- Franck !

Franck dégagea la brune comme si elle n'était qu'une mouche insignifiante, et se retourna vers Gabriel. Il le vit à terre, couvert de sang, et regarda sa coéquipière se jeter sur lui, sans vraiment réagir. Elle le poignarda, mais la lame glissait sur lui. Cependant, la blessure qu'elle venait de lui faire au bassin n'était pas une fausse, et il se baissa pour vérifier le sang qui en coulait. Morgane n'attendit pas qu'il termine, et sauta sur lui. Elle serra entre ses cuisses son cou, dans l'espoir de l'étouffer, et donna de nombreux coups dans son ventre.

Pandora repoussa Cassiopée et courut vers Gabriel:

- Gabriel ! Dit-moi qu'il ne t'a pas touché !

Elle vit la mare de sang qui l'entourait et hurla de surprise.

- Oh mon dieu !

- Pandora, dit-il d'une voix entachée par la douleur, déjà faible.

Cassiopée essaya de projeter à terre la blonde, mais celle-ci l'évita. Le tribut trébucha derrière elle et tomba à genoux sur le sol, devant le combat qui opposait Morgane à Franck.

Morgane était assise sur le cou du colosse, les yeux dans le vide. Il ne bougeait plus, un couteau enfoncé dans le ventre, des plaies béantes le long de ses abdominaux. Pandora tomba au sol, sa coéquipière se releva et écarta le tribut du district 1 au sol. Un coup de canon retentit.

Franck, du district 1, était mort.

Morgane trébucha, et s'assit près de Gabriel, qui était pâle.

- Salut, Morgane. Ça gaze ? dit-il, un petit sourire aux lèvres.

- Je suis désolée, dit-elle, en déglutissant. Je suis tellement désolée.

- C'est pas grave, tu sais.

Il grimaça, et tendit sa main vers elle dans un effort horrible. Les plaies sur son poitrail se ravivèrent, alors qu'il poussait des gémissements de douleur. Couvert de sang, poisseux, il donna le briquet en forme de dragon à Morgane:

- Tiens... Ça te servira sûrement plus qu'à moi.

Pandora sanglota, agenouillée derrière l'être qu'elle aimait.

- Gabriel... J'ai tué ta soeur.

Les larmes dévalèrent les joues de Morgane, alors qu'elle laissait de longs sanglots résonner dans la Corne d'abondance. L'écoutait-il ? Son corps s'était raidi, elles étaient dans une mare de sang, son sang. Les plaies étaient ouvertes comme des portails, laissant tout ce que son corps contenait tenter de s'échapper.

- J'ai tué Gadjeel.

La lueur dans les yeux de Gabriel faiblissait, il avait les yeux au loin. Il ouvrit la bouche, pour dire quelque chose, mais un coup de canon retentit.

Pandora se secoua, comme Morgane l'aurait fait pour elle. Il était mort, mais il fallait réagir vite. Tuer Cassiopée. Tuer les derniers districts. Tuer tout le monde.

Elle était tellement choquée. Tellement en colère contre Franck et la barbarie de ses actes. Tellement en colère contre les districts qui entrainaient leurs héros pour survivre dans cette arène. En colère contre le Capitole, qui se délectait de voir les tributs s'entretuer.

Elle n'en pouvait plus de pleurer, de crier, d'avoir faim et soif. Il fallait qu'elle tue les derniers districts.

Elle se retourna pour faire face au cadavre de Franck. Cassiopée avait retiré le couteau, en état de choc. Elle était prostrée sur son corps, le visage enfoui dans son cou.

Pandora se retrouva face à un choix gargantuesque. Allait-elle tuer cette ennemie dans son dos, en la poignardant à plusieurs reprise ? Elle était vulnérable. Ou allait-elle la laisser s'enfuir, en espérant qu'elle meure dans la forêt ?

Le premier choix s'imposait presque à elle comme une évidence; elle brandit son poignard. Sa main tremblait.

Fallait-il ouvrir la boîte de Pandore ?

Il fallait qu'elle devienne une tueuse pour gagner les Hunger Games, il n'était pas question d'hésiter. Le manche du couteau était moite, autant que la sueur qui dévalait son front.

- Pandora, murmura Morgane, en la regardant lever l'arme au dessus de la tête de Cassiopée. Pandora !

Une main la poussa sur le côté, Pandora crut d'abord que c'était la jeune femme prostrée à terre devant le corps encore chaud de Franck, mais c'était en réalité Morgane. Avant de seulement comprendre dans quel but cet acte était dirigé, elle vit un écrou tomber à terre.

Elle se tourna dans la direction du projectile, et vit le district 12 courir vers la Corne d'abondance, en brandissant des objets technologiques d'infortune. Une vague d'écrous brûlants tomba sur Pandora, meurtrissant ses bras.

Elle se protégea avec ses bras, alors que les pleurs de Cassiopée retentissaient. Morgane se releva, chancelante, et brandit son couteau. Elle évita un projectile, et se jeta sur le garçon, celui qui était le plus proche d'elle.

Morgane donna un coup dans le genoux du tribut qui gémit de douleur avant de la repousser avec un champ de force. Elle était couverte de sang, et semblait dans un état second, contrairement à Pandora. Celle-ci était fatiguée, et secouée par la mort soudaine de Gabriel, mais était consciente de ses actes.

Elle tourna la tête vers Cassiopée et voulu lui lancer une phrase du genre: "Alors ? On ne fait plus la fière, maintenant !" Mais elle n'eut pas le temps de le dire. Un hélicoptère, relativement silencieux, descendait du ciel. Il plana quelques secondes au-dessus de l'unique tribut vivant du district 1, la prit dans une espèce de pince de fer, comme un pantin, et s'envola.

Morgane planta son couteau dans la poitrine de la fille du district 12, avant que celle-ci lui arrache avec un cri de douleur. Elle planta un éclat de rouille dans le bras de son adversaire, celle-ci hurla aussi. Pandora, ne pouvant entendre cela de la part de sa partenaire, se jeta dans le combat, armée de son poignard.

Pandora sentit une force l'attirer vers l'arrière, comme si on lui tirait les cheveux brutalement. Sa cage thoracique déjà douloureuse à cause des coups de Cassiopée, semblait l'écraser our quelques secondes. Elle reprit son souffle difficilement, et se releva pour balayer le garçon. Morgane enfonça son poing dans la tête de son adversaire. Son nez craqua, un flot de sang en jaillit.

Pandora plissa les yeux. Ce n'était pas beau à voir. Cependant, cela ne l'arrêta pas, et elle ceintura l'autre tribut du district 12. Celle-ci se débattit avec des grognements de rage, mais Morgane en profita immédiatement pour la rouer de coups. Entre les deux filles, elle cracha du sang, sous les coups.

Son compagnon ne se releva pas tout de suite, et cela lui fut fatal. Morgane lui donna un coup de pied dans la tête, ce qui l'étala au sol alors qu'il essayait de se relever. La brune ne laissa pas le temps à son adversaire, pliée en deux et retenue par Pandora, et récupéra son poignard.

- Je suis tellement... dit Morgane, la respiration hachée par l'effort.

Elle enfonça le poignard dans le ventre de la fille à plusieurs reprises, alors qu'elle hurlait. L'écoulement de sang ne fut pas immédiat, mais les plaies commencèrent à s'ouvrir et le corps du tribut se couvrit de sang.

Pandora la libéra de son empreinte et la laissa s'écrouler au sol, bête de douleur. Son compagnon s'était recroquevillé sur le sol, les mains autour de la tête pour se protéger. Morgane s'approcha de lui, titubante.

- Tellement désolée, murmura-t-elle.

Elle laissa tomber l'arme au sol, couverte de sang. Elle regarda sa compagne, l'air vidée d'émotions. Jamais elle ne l'avait vue comme ça, elle paraissait tellement fatiguée, peinée et horrifiée, comme un enfant frigorifié qui aurait vu sa dernière allumette craquer sous le coup du vent et du froid. Je suis fatiguée de me battre, disaient ses lèvres gercées. Je suis fatiguée de tuer, disaient ses yeux sous les filets de sang.

La blonde ouvrit la boîte de Pandore: elle tua le dernier district encore en vie dans l'arène.

Le coup de canon marqua la fin des 95èmes Hunger Games.

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