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✺Chapitre 29: Faire tomber les Rebelles

Il n'y avait presque pas de lumière, on pouvait seulement déduire les contours de la grande silhouette de la jeune femme. Dans le noir, elle était presque effrayante. Ses yeux foncés brillaient, sur son visage de marbre. Elle avait posé ses coudes sur l'accoudoir de fauteuil où elle était assise, et se tenait le menton d'une main. Elle réfléchissait.

- Et bien, petite Clay ?

La voix claire de la Louve résonna dans la salle. Morgane ne bougea pas, jusqu'à voir apparaitre devant ses pupilles noires le corps fin de la Louve.

- Bonjour, dit-elle simplement.

- Quel aspect menaçant !

- Je suis juste fatiguée, répondit Morgane d'une voix terne.

- Pourquoi ne pas aller dormir ?

- Je n'y arrive pas.

Derrière son masque de Loup, la vieille femme eut un sourire. Elle s'assit en face d'elle et dit:

- C'est donc Pandora Lane qui te manques tant. Tu ne peux pas dormir sans elle ?

- Ne prononcez pas son nom comme ça, gronda subitement la brune. Vous le saliriez.

La Louve eut l'air surprise... Mais ne réagit pas. Elle croisa simplement les bras, l'observant derrière les deux trous pour les yeux du masque. La façon dont elle la toisait lui parut de plus en plus anxiogène, mais elle brisa cette tension en demandant:

- Tu l'aimes, cette petite blonde ?

- Je crois qu'un jour, on m'avait posé la même question. Et franchement, je ne sais pas. Je ne sais pas si je l'aime ou... Si je la désire.

- Compliqué de faire la différence, en effet.

- Mais je crois que tout les couples du monde ressentent ça. Non ?

- Je n'ai jamais réfléchi à la question. Vous vous êtes disputées, n'est-ce pas ?

- Elle m'a blessé, dit gravement Morgane, en serrant ses doigts couverts de bague.

- Oh. Et pas question de lui pardonner ?

- Je ne sais pas.

Morgane sourit en regardant la Louve. Tout ici... Allait bientôt disparaitre, grâce à elle. Elle songeait même sérieusement à rester ici pendant ce temps. Juste pour voir tout le monde s'affoler, sa revanche prise. Oui, elle mourrait, c'était un grand moins, pour sûr. Cependant, elle n'y voyait que peu d'inconvénients maintenant. Mais c'était surtout le fait d'enlever le masque de la Louve, de voir la peur sur son visage...

De prendre entre ses griffes son corps qui tremblerait sous les coups, les explosions, et de le balancer sur un mur. De voir ses yeux luire de peur, sa bouche s'étirer pour demander pardon. Pour quémander de la pitié.

- Morgane ? Morgane, répéta la Louve.

Elle revint soudainement à la réalité. Sans s'en apercevoir, elle s'était levée et contemplait un mur en face d'elle d'un air vide, les poings serrés. Non. Si elle commençait à avoir ce genre de pensées, tout le monde saurait qui est la tueuse en elle. Tout le monde la verrait comme elle-même se voyait dans ses rêves, et il en était hors de question.

Elle se rassit avec brutalité:

- Nan rien.

Il y eut un nouveau silence tendu, durant lequel elles se fixèrent, d'un regard lourd et pesant. Soudain, la brune prit la parole pour demander:

- Pourquoi moi ? Pourquoi moi dans tout ça ?

- Oh... Tu penses sûrement que c'est pour l'argent, n'est-ce pas ?

La brune hocha gravement la tête.

- Mais laisse moi te dire une chose... C'était pour quelque chose de bien plus complexe que ton argent.

"Bonjour, chère Louve. Vous semblez ravissante aujourd'hui."

"Vous êtes sérieux ?! Ne me parlez pas sur ce ton alors qu'un district est en train de mourir !"

"Vous êtes toujours si pressée, lorsqu'il s'agit des autres... Et pourquoi ne pas parler de nous ?"

"C'est ridicule. Je vous annonce que les Rebelles sont furieux. Vous avez menti !"

"Oh, vous croyez ?"

"Vous aviez dit que vous libéreriez tout les enfants du district ! Nous avions conclu un marché."

"Mais vous, vous me mentez aussi, non ?"

"..."

"Qu'en est-il des trois agents infiltrés de plus que ceux que vous m'avez recensés ?"

"On paye un espion pour sa discrétion."

"Mais vous m'avez menti. Et qu'en est-il des cibles que vous prenez toujours pour me faire chanter ? Pandora Lane et Morgane Clay ?"

"Et bien ?"

"Vous ne m'aviez pas dit que vous aviez déjà la Clay. Vous m'aviez menti aussi."

"Je n'ai pas..."

"Ne me mentez pas ENCORE."

"C'est exact. J'ai déjà la Clay."

"Et vous pensez que je mens ? Mais c'est vous qui me faites des cachotteries, mademoiselle. C'est vous qui me cachez des choses. Vous croyez que je ne sais pas que vous avez l'antidote de la maladie de Chwartz ?"

"Je..."

"Cachée dans la mémoire photographique de Morgane Clay, ce beau soir où vous l'avez faite rentrer "par inadvertance" dans une pièce contenant son protoype. Un piège grossier. Et vous vous dites intelligente ? Laissez-moi vous dire qu'il me semble que vous êtes la plus imbécile de tout vos petits collègues."

"Comment avez-vous découvert ?"

"Disons que vos petits agents sur le terrain ne sont pas des professionnels de la discrétion non plus. Si vous voulez savoir, votre agent Vlaskoff se débrouille pas mal, à taper sur elle."

"Il fallait qu'elle ne sache pas que c'est ce qu'elle a vu, notre but. Pas ce qu'elle a."

"En lui demandant la rançon du siècle, qu'elle finira par vous donner ? Vous vous sentirez bien bête lorsque vous l'aurez sur le dos.""

Je ne pense pas qu'elle cédera."

- Valentin qu'est ce qu'il se passe ?!

La voix courroucée de la Mentore ramena Valentin à la réalité. Il tourna de grands yeux vers elle. Elle avait croisé ses bras, et le regardait les sourcils froncés. En voyant qu'elle semblait déjà très ennuyée, il répondit rapidement:

- Tu sais, l'appel de Morgane...

- Oui !

- Et bien elle veut qu'on la rejoigne. Elle est en danger.

Iris regarda Pandora, qui avait l'air dans un état de stress si intense qu'elle se tenait à une chaise pour rester debout. Elle regardait Valentin avidement, la mâchoire serrée, l'air hagard. Ses doigts se crispaient tant sur la chaise qu'ils en devenaient pâles. Derrière elle, Cassiopée écoutait Valentin d'un air grave.

- Il faut qu'on aille vite, dit rapidement le Mentor. Iris, viens avec nous.

Valentin prit sa main, et croisa son regard tendre. Cela lui donna un regain d'énergie, et il s'exprima avec une voix assurée. Il s'approcha de Pandora et posa une main sur son épaule:

- Ecoute. Je sais que tu veux venir. Je sais que te laisser là serait immoral. Mais j'ai besoin que tu laisses tes sentiments un peu de côté. J'ai besoin que tu soies là pour moi, pour Morgane. Si on va la sauver, tu promets de ne pas faire de crise d'angoisse ?

- Oui, dit Pandora d'une voix enrouée. Oui.

Sa voix s'était raffermie, convainquant le Mentor. La tête blonde de la Price derrière eux ressurgit:

- Je vais venir.

- Non, répondirent Valentin, Iris et Pandora.

Sans plus s'étaler sur ces derniers mots, Valentin déclara qu'il était temps de se préparer, et donna à peine deux minutes pour partir... Partir sauver Morgane Clay.

Bientôt, ils furent dans une fourgonnette. Pandora avait enfilé une combinaison de combat. Elle ne savait pas ce qui allait se passer, elle ne savait pas où elle allait. Mais elle savait que ce n'était pas le moment de montrer sa faiblesse. Elle devait être forte. Elle serra dans son poing le briquet en forme de dragon, qui avait autrefois appartenu à Gabriel.

- Je ne sais pas si tu m'écoutes, de là-haut, marmonna-t-elle entre ses dents, à l'adresse du ciel. Mais j'espère que j'ai pris la bonne décision. Que tu l'approuves et que tu soies fier de moi. Je t'aime, Gaby.

Elle essuya ses yeux, mais aucune larme n'en avait jailli. A côté d'elle, Valentin et Iris semblaient étonnamment proche. Pandora avait parfois parlé un peu à la jeune femme, qui lui avait dit ne pas être très amie avec lui. Etonnant, il devait s'être passé quelque chose pour que la timide Iris consente à poser sa tête sur les genoux de Valentin, et parle avec lui en chuchotant.

Pendant le trajet, elle joua avec la flamme du briquet, l'actionnant, l'éteignant, et ainsi de suite. Sa solitude lui pesait. Et elle était irritée par la petite télévision qui crachotait des images des Hunger Games juste devant eux.

- Ecoutez toutes les deux, j'ai un plan. Nous avons actuellement la position de Morgane, on y est presque. Ce que nous allons faire est très simple...

Le fourgon bougeait déjà amplement lors de son avancée, roulant sur des cailloux de plus en plus gros. Seulement, ce fut une explosion qui secoua soudainement les parois de métal de la camionnette. Iris poussa une exclamation, effarée. Derrière les roues arrière, quelque chose venait d'exploser à grands fracas. La route avait été défoncée sauvagement. Ils se regardèrent tous, secoués par ce qui venait d'arriver.

- Les bombes, dit Valentin avec effarement. Les bombes !


- Mais explique moi, enfin, se fâcha Cassiopée. Si tu ne me dis rien, comment je suis sensée comprendre ?

- Parce que tu ne m'écoutes pas, répondit sèchement Kaloss en agitant ses faux ongles devant son visage. Sérieux, mon chou, il faut que tu apprennes à accepter la critique.

- Mais je l'accepte ! Je dis juste que je suis immensément vexée par le fait que personne ne soit heureux pour moi.

- Mais évidemment que personne n'est heureux pour toi ! Tu sais ce que ça voudrait dire ?

- Que je retrouve mon père, mon argent, ma renommée, et un mari en second plan ?

- Oui, et c'est ça le problème.

Cassiopée s'assit sur la table, devant lui, immensément irritée par le caractère de Kaloss Abigaïl Manson, et par le ton qu'il prenait. Elle le regarda posément de ses yeux foncés et dit d'une voix hachée:

- Explique moi, bordel.

- Tout le monde déteste ton père, enfin. C'est une ordure.

Etonnée, la blonde fronça les sourcils. Non pas parce que l'on avait insulté son père, mais parce qu'il avait dit tout le monde. Cela renvoyait aux paroles de Morgane, un certain soir, lorsqu'elle lui avait fait remarquer que son père ne devrait pas la battre.

- Mon père est un très bon père.

- En plus de ça, non, soupira Kaloss. Regarde toi, bichette.

- Hé ! C'est vexant, dit Cassiopée en dardant sa langue, ses yeux se réduisant à deux fentes.

- Désolé. Mais c'est la vérité, chantonna-t-il. Ca se voit que tu en as morflé, tout de même. A mon avis, tu devrais lâcher l'histoire de faire à nouveau partie de ta famille. Depuis que tu n'y es plus, tu vas beaucoup mieux.

Sur ces mots, le tailleur quitta la pièce, laissant Cassiopée dans un grand silence. Elle regarda devant elle, hébétée. Le choc qu'elle venait de se prendre électrisait tout son corps, lui maintenait les yeux grands ouverts, dans une expression de surprise proche de l'horreur. Son cerveau reprenait à toute vitesse les derniers moments de sa vie, faisant un équivalent avec avant. Certes, elle avait été plus qu'heureuse en compagnie de Franck, lorsqu'ils étaient plus jeunes. Mais... Désormais, elle avait des amis. Des gens sur qui compter, un petit ami, enfin un ex petit ami. Elle avait Pandora, qui avait été son salut à des moments étonnants.

Pourquoi voudrait elle revenir chez son père, après tout ?

Cassiopée prit une grande inspiration, et chassa toutes les pensées intrusives qui planaient au dessus de sa tête comme un nuage plein d'orage. Elle leva la main, et toqua quelques coups à la porte de Kaloss:

- Kaloss ?

Le silence lui répondit. Puis, la poignée de la porte se baissa, le verrou toujours mit.

- Je voudrais un bonhomme de neige, tenta Cassiopée.

- Peu drôle, Price.

- Allez. Pour une fois que je me fous pas de ta gueule.

- Language, jeune fille.

- Sérieusement ?

Outrée, la blonde croisa les bras et vociférant, toquant plus fort:

- Tu es aussi âgé que moi, espèce de fraude !

Un sourire illumina son visage lorsque la petite barre dans l'interstice de la porte sauta. Apparut alors la tête de Kaloss. Jamais elle n'avait trouvé l'homme plus beau qu'à cet instant. Il avait de larges traits de crayons entourant ses yeux, rendant son regard jaune plus pénétrant encore. Ce matin, il avait mit des lentilles qui rendaient ses yeux pareils aux pupilles d'un chat. Ses lèvres étaient agréablement entourées, il portait une chemise de chambre qui couvrait élégamment tout son corps. Elle chercha à entrer mais il la repoussa, posant une main sur sur son buste.

- Je n'ai pas dit oui.

Refroidie, elle songea furieusement qu'elle s'était prise le même stop, il y a quelques temps, par Iris, Valentin et Pandora. Qu'est ce qu'ils avaient tous avec elle, en ce moment ? C'était usant.

Pourquoi n'étaient-ils pas heureux pour elle ? Pourquoi elle-même n'était elle pas heureuse de retrouver sa place auprès de son père ? Elle ne se comprenait plus. Elle ne comprenait plus personne, et cela la rendait très en colère.

- Ce n'est qu'une chambre. T'es si pudique que ça ? demanda froidement la blonde.

Elle darda ses yeux méchants sur lui, mais il affronta son regard. Sa mâchoire se crispa, elle était frustrée, et ne supportait pas ce sentiment. Pourtant, il n'avait pas l'air de vouloir particulièrement la mettre en colère lorsqu'il répondit:

- Ca n'a rien à voir avec de la pudeur.

- Tu fous quoi à l'intérieur ?

Cassiopée poussa du pied la porte en bois, pour découvrir une grande chambre spacieuse. Elle l'avait déjà vue auparavant, toujours un peu en bordel. Cependant cette fois-ci, c'était le comble du désordre. Des papiers, des tissus et froufrous, jonchaient le sol. Il y avait du matériel de couture un peu partout. Sur le bureau, sur le lit, sur les étagères. Apparemment, rien n'était épargné.

Quelque chose attira son œil, tant il était mis en évidence. Au milieu de la pièce, résidait une coiffeuse beige dressée d'une longue robe. Elle n'était visiblement pas pour Kaloss, le mannequin semblait féminin et le tissus n'était pas très fantaisiste. Cela ne voulait pas non plus dire que la robe n'était pas belle. Elle était magnifique. Des broderies délicates ornaient les épaules, drapées d'un châle blanc en lin. Des serpents ornaient la taille, comme une petite ceinture incorporée à la tenue. Sa mâchoire faillit se décrocher, tant elle trouvait la tenue sublime.

- Que... bafouilla-t-elle.

- Je suis en train de faire ta robe de mariage.

Cassiopée releva de grands yeux vers lui... Avant de fondre en larmes.


Ness regarda Morgane d'un air dur, les bras croisés. Elle le dévisagea un moment, plissa les yeux. Puis, elle fronça les sourcils et dit d'un ton brusque:

- Mais t'es pas le gars de Cassiopée ? Qu'est-ce que tu fous là ?

Celui-ci sembla quelques instants démunis avant de soupirer, et de déclarer:

- Oui, en effet. Je suis sorti avec elle.

- Ca s'est fini quand ? dit la brune, se renfrognant, en voyant qu'il ne semblait pas réceptif à ce qu'elle disait.

- Quand j'en ai eu marre.

- Pff, rit cruellement la jeune adulte. Plutôt l'inverse, oui. Elle t'a jeté comme elle en a jeté tant d'autres. Tant pis.

Voyant qu'il ne l'écoutait plus, et fixait un point dans le vide, avec une rage et une froideur sans précédant depuis qu'elle avait abordé le sujet, elle marmonna:

- Au moins, elle pleurera ni ta mort, ni la mienne.

- Quoi ?

- Rien.

Morgane releva les yeux. C'était ridicule. Ridicule et... Quelque chose ne tournait pas rond, dans tout cela. Pourquoi avait elle la curieuse impression que le Rebelle la surveillait. Elle avait bien vu Dimitri, à l'extrémité de la pièce, qui faisait semblant de se concentrer sur autre chose, mais qui les écoutait. Cela n'avait pas de sens, quels ordres avaient reçus les deux adolescents ? Si la Louve se méfiait d'elle maintenant... Pourquoi lui avait elle révélé la raison de son endoctrinement ?

Ou alors, elle avait intercepté le coup de fil qu'elle avait passé à Valentin ce matin. Morgane en eut des frissons. Cela faisait des heures qu'elle attendait qu'une bombe fasse s'écrouler le toit en pierre et en terre sur sa tête. Des heures qu'elle voyait passer les meilleurs moments de sa vie... Et ce n'était pas très agréable. Comme un gros cadeau surprise, elle ne savait pas à quel moment elle finirait sa vie.

Elle voulut sortir de sa poche le briquet en forme de dragon, que Gabriel lui avait légué. Seulement, c'était Pandora qui lui avait prit ces derniers temps. Son cœur se serra lorsqu'elle repensa aux dernières paroles de la blonde, durant la dispute. Mais non. Ce n'était pas le moment de regretter. Pas le moment d'avoir de la culpabilité car il était presque certain qu'elles ne se reverraient jamais.

Morgane passa lentement son pouce sur le dos de s main, imaginant qu'elle caressait celle de l'élue de son cœur. C'était trop tard.

Ses pensées noires furent interrompues par un tremblement sourd, qui fit remuer dans leurs pots de verre les quelques crayons sur la table. Ness releva la tête, alerte.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il à Dimitri.

- 'Sais pas, répondit-il, évitant soigneusement le regard de la brune.

Morgane vit avec satisfaction qu'il semblait bien trop effrayé pour les approcher. Quel trouillard. Elle avait bien envie de le tuer maintenant tout de suite, pour lui faire payer tout ce qu'il lui avait f... Non.

- Eh, le montre du Lock Ness, grogna Morgane Clay en direction du plus grand des rebelles, qui tourna son regard vers elle. Si je fais quoi que ce soit, retiens moi.

Hors de question d'être une tueuse avant d'être un héros.

Il la considéra un moment avec méfiance... Avant d'hocher la tête. Même s'il ne paraissait pas très rassuré par la perspective de devoir retenir cette femme, qu'il avait vu redoutable armée d'un poignard, il comprenait. Une nouvelle secousse arracha un grondement à Ness:

- Bordel. C'est pas normal. Vlaskoff, appelle la Louve.

- Déjà fait, claironna soudain une tornade rousse, qui bondit à l'intérieur de la pièce.

Elle paraissait surexcitée, comme à son habitude, et un grand sourire se frayait chemin à travers son visage étrange. L'adolescente leva un doigt vers le ciel, montrant la terre ferme:

- Y'a du grabuge, là-haut. Alors, on dit merci qui, pour avoir fait ce qui fallait ?

Elle secoua un téléphone fixe devant leurs yeux, et fit mine d'appeler quelqu'un avec hilarité... Avant de remarquer l'air horrifié de Dimitri et de Ness, ainsi que celui, démoniaque, de Morgane. Cela lui fit froid dans le dos, et elle suivit leur regards vers ledit téléphone.

Lorsqu'elle s'aperçut qu'elle avait mené bien plus loin que la normale le vieux téléphone, normalement fixé à un mur par un épais câble... Elle vit aussi que le câble avait été sectionné. Elle brandissait donc comme une idiote une babiole. La Louve n'avait donc jamais reçu son appel.

Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que Ness venait de donner un grand coup dans la table, la renversant soudain. Dimitri eut un sursaut, en voyant que c'était Morgane qui était à l'origine de ce mouvement. Rapide et précise, elle avait donné un coup vigoureux à l'intérieur des genoux du brun, qui avait perdu l'équilibre et renversé le mobilier. Dimitri sauta sur Morgane qui le prit par le col. Décidément, elle appréciait faire ça, pensa le Rebelle avec fureur. Il n'eut pas le temps de penser à autre chose qu'à la douleur fulgurante qui traversa son échine lorsqu'elle le balança à l'autre bout de la pièce. Il s'écroula contre un mur.

Anne-Lise avait rapidement eut le temps de comprendre la situation. Elle n'était, certes, pas aussi forte que Ness de Saint-Vaast, mais sa rapidité lui permit d'attraper un crayon dans un des pots sur la table, et de jeter son contenant par terre. Des éclats de verre se fichèrent dans son pantalon, ne lui infligeant pas de dommage. Morgane, occupée à éviter les grands coups que Ness tentait de lui donner, ne remarqua pas que la rousse faisait le tour des deux, pour lui asséner soudain un violent coup sur la nuque.

Morgane chancela, et poussa une exclamation aigue de douleur. Cependant, Anne-Lise ne faisait absolument pas le poids, physiquement parlant, face à elle. Elle n'avait pas réussi à assommer la brune, qui se retourna vers elle avec des allures de loup furieux.

Terrifiée, Anne-Lise brandit un bout de verre conséquent et un crayon. La brune s'apprêtait à se jeter sur elle, mais deux bras enserrèrent puissamment sa poitrine. Ses yeux s'agrandirent de surprise alors qu'elle était violemment tirée en arrière, par Ness de Saint-Vaast.

Il la jeta par terre avec violence, et la douleur se lut dans ses yeux. Sidérée par la soudaine douleur aigue qui s'emparait de son coccyx, elle ne put se défendre lorsqu'Anne-Lise s'assit sur elle, l'immobilisant. Une sensation froide désagréable prit sa gorge. Ses bras étaient violemment maintenus au sol par Ness, qu'elle voyait à l'envers. La rousse était à cheval sur elle, et semblait tenir une arme sur son cou.

- La carotide. Un coup, et c'est la mort assurée, dit la voix de Dimitri, toussotant.

Des débris tombèrent du plafond, qui semblait gronder à nouveau. Seulement, Morgane n'entendait plus que les battements de son cœur, et sa respiration haletante. Seul Dimitri paraissait calme, mais pas assuré.

- Je vais te planter, déclara la rousse.

Malgré l'air incertain qu'elle affichait sur son visage de fouine, il n'y avait pas une seule once de gentillesse dans ses paroles. Elle semblait décidée, et poussa un peu plus l'arme froide contre sa peau. La sensation de froid que Morgane ressentait fut remplacée par une douleur vive, alors qu'un liquide chaud coulait le long de sa gorge.

- Fais lui payer, déclara Dimitri, avec des airs de bête acculée.

- Pauvre victime, lui cracha Morgane, avec toute la haine et le mépris dont elle était capable.

Le coup qu'elle se prit au visage lui semblait mérité. Elle poussa un grondement de douleur, insultant tout ce qu'elle pouvait au nom de sa colère. Puis, un uppercut dans le ventre, qui lui coupa la respiration. Elle dut fermer les yeux, des points dansaient devant elle. Les mains qui serraient ses bras lui faisaient mal, rien ne la ménageait.

Finalement, ce n'était pas si bien que cela de mourir. Cela n'était pas aussi glorieux que l'on aurait pu croire. Peut-être qu'elle aurait voulu finir sa vie avec Pandora, qu'elle n'aurait finalement jamais dû la quitter. Est-ce qu'elle la regrettait, elle aussi ?

Il fallait qu'elle lui dise.

- Youhou ! cria une voix derrière eux, par-dessus le grondement de la pièce. Têtes de loups, je suis là !

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