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✺Chapitre 22: Gloire au président Snow !

Morgane serra les dents. Aïe. Non, elle n'était pas insensible à la douleur, et s'en rendait compte.

Ses oreilles sifflaient, sa vue était brouillée. La forme floue de l'homme devant elle s'agitait, mais elle n'était même plus sûre qu'il était toujours en train de bouger. Peut-être qu'elle était devenue folle, après tout, et qu'elle était dans son lit, à côté de Pandora. Non. Elle toussa, cracha du sang, elle n'était pas folle, c'était cet affreux rebelle, encore là.

Elle savait que faire la maline le rendait fou, il redoublait de coups lorsqu'elle osait prononcer le nom du président, ou évoquer le Capitole. Quel imbécile. De ce fait, elle redoublait d'ardeur pour le provoquer. De toute façon, il semblait déterminé à lui faire payer son choix et la laisser dans une espère d'incompréhension vague. Etait-elle endormie ? C'était étrange.

Les moments où elle le voyait étaient suffisamment longs pour qu'elle mette son mal de côté et l'étudier. C'était certainement un jeune, car ses bras étaient plus fins que des branches. Et encore, les branches gagnaient. C'était sûrement la force de sa croyance en sa cause qui faisait si mal à la brune, car malgré sa consistance frêle, il ne retenait pas ses coups.

Elle n'avait jamais vu son visage, toujours masqué par un grand masque de loup, dont les pointes de bois s'accrochaient à ses cheveux lorsqu'il parlait proche d'elle. Seulement, elle voyait dans ses yeux qu'il n'était pas vieux. L'éclat de ses pupilles reflétaient un étrange mélange de haine, de perplexité et d'une certaine forme d'attirance refoulée. Intéressant. Morgane s'en foutait royalement.

Les rebelles. Quelle invention débile. Au lieu de faire l'inverse du Capitole, ils créaient un autre système encore plus tyrannique. Il ne fallait pas avoir beaucoup de capacités mentales pour comprendre ça. Aveuglée par la douleur, Morgane ne pensait plus qu'au moment présent. Tout ce qu'elle faisait était de répéter en boucle:

"Gloire au président Snow."

Quel imbécile. Bientôt, Morgane saurait comment manipuler le rebelle, et elle pourra prendre parti de cet espèce de nœud dans lequel elle s'était fourrée.

"Bonjour, grand-mère Louve"

"Ne prenez pas ce ton avec moi."

"Oh ? Pauvre mademoiselle qui n'a pas eu la chance de pouvoir s'offrir un peu de chirurgie."

"J'aime ma liberté de vieillir, contrairement à vous. Depuis quand avez vous 45 ans, monsieur Snow ? Vingt ans ? Trente ans ?"

"Ce serait cavalier de demander l'âge d'un homme aussi raffiné que moi."

"Il est facile de s'acheter des bonnes manières au bout de vos gants blancs. Comment ne sont-ils pas encore tachés de sang ?"

"Tout cela est si impoli. Vous êtes une femme rude."

"J'ai vécu ce que vous avez infligé à 90 pourcent de la population de Panem. Je vis la douleur des districts."

"J'en suis ravi..."

"Écoutez, je vais continuer à parler avec vous, mais je vous met en garde. Si vous n'acceptez pas d'augmenter le rationnement du district 11, qui subit une famine sans nom depuis deux mois, je tuerais les scientifiques sensés mener des expériences sur des animaux pour les jeux de l'Expiation. "

"Vous paraissez pressée de faire du dégât au Capitole, n'est-ce pas ?"

"Ma demande a été claire. Tout les jours, ce sont des nourrissons qui meurent à cause de votre caprice."

"Caprice ! Vous savez que vous me plaisez de plus en plus ? Quel caractère !"

"..."

"Pourquoi ne pas se rencontrer, un de ces jours ?"

"Hors de question. Vous êtes un horrible personnage."

"Me voilà froissé !'

"N'essayez pas de détourner la conversation. J'exige que vous larguiez des projectiles avec de la nourriture et des couvertures pour le district 11."

"Et bien, nous verrons. Et pour un verre ? Passez au Capitole, puisque visiblement vous avez beaucoup d'espions là-bas."

"N'essayez même pas."

"Je vois que vous êtes une insensible."

"J'ai été forgée par la plus tranchante des pierres, celle du temps."

"Et bien, m'en voilà impressionné. Vous savez, votre petit organisation, qui m'est très sympathique, m'a apporté tant de bonnes choses ces derniers temps, que j'ai longtemps hésité à vous faire un cadeau."

"..."

"Les rebelles de Panem, n'est-ce pas ? Comme vous avez un joli nom. Comme un adolescent pendant sa crise d'adolescence, vous vous rebellez, vous donnez des airs de grands méchants. Et puis quel emblème ! Le loup, que c'est majestueux. Un animal agressif, vivant en meute. Vous qui en parliez, j'ai de quoi vous satisfaire pendant les Jeux de l'Expiation. Mais vous regardez les Jeux, n'est-ce pas ?"

"Je ne répondrais pas à cet appât."

"J'ai demandé à mes grands amis scientifiques de nous faire des petites inventions magnifiques. Mais vous verrez bien ! Même si je me doute bien que vous ne voulez pas profiter de ce magnifique loisir, je vous encourage à regarder le spectacle, pour ces Jeux."

"Des gens meurent. Ils mourront de vos inventions monstrueuses."

"Quel dommage. Encore une fois, on voit bien que vous ne jardinez pas beaucoup. Vous aimez les roses ?"

"Non."

"C'est bien dommage. J'en avais préparé, pour votre enterrement. Un très beau cercueil rempli de roses rouges. Je vous enverrai les images à votre domicile."

"Mon do-... Je ne crois pas, non."

"En attendant, je serais ravi de vous voir près d'ici. AU revoir, grand-mère."


Cassiopée s'était assise sur un banc et appréciait la fraicheur sur son visage. Ronronnant de bonheur, elle sentait les rayons du soleil caresser ses paupières closes. Il faisait bon, le soleil était bientôt au plus haut du ciel. Le Capitole avait des dispositifs, à l'intérieur des serres, permettant d'avoir un soleil parfait à toute heure. De ce fait, il ne pleuvait jamais qu'une agréable bruine rafraichissante, ou de petits nuages appréciables.

D'habitude, la blonde ne venait jamais dans ce genre d'endroits. Les jardins, les endroits fleuris, ce n'était pas son truc. Mais elle aimait se divertir, depuis qu'elle était petite, elle allait voir des match de catch. Elle adorait l'ambiance autour du ring, les cris des supporters, l'odeur de sueur remplie d'adrénaline qui planait.

Elle se rappelait avec nostalgie être accompagnée de son père, qui lui tenait la main jusqu'aux premiers rangs. Sa grande main serrait sa petite main d'enfant dans la sienne, c'était une douce chaleur qui la rassurait, au milieu de tout ces adultes déchainés.

Elle regardait les catcheurs et les catcheuses avec de grands yeux, les voyant lever le poing devant une foule hurlante, sifflante et adoratrice. Leurs grands maquillages colorés, leurs noms descriptifs et leurs muscles roulants sur leurs épaules impressionnaient beaucoup la petite Cassiopée Price.

Elle avait ses préférés: elle aimait beaucoup un grand blond qui s'appelait "Blue Mastok", et qui avait la particularité d'adorer les enfants. Elle lui avait parlé plusieurs fois, obnubilée par le nombre de muscles qui roulaient sur sa mâchoire lorsqu'il parlait. Et puis, il y avait aussi "Rocket 312" qui était une femme d'un charisme extraordinaire. Seulement, elle était morte dans un accident à son district, ce qui avait beaucoup fait pleurer Cassiopée, lorsqu'elle l'avait appris.

La jeune femme se rappela de tout cela avec surprise. Oh. C'était la première fois qu'elle repensait vraiment à cela. C'est vrai que cela faisait très longtemps qu'elle n'était pas allée voir un match de catch. C'était pourtant son sport préféré...

Elle sourit au soleil. C'était agréable de se remémorer de bons souvenirs. Et à propos de bonnes choses, cela faisait cinq jours qu'elle était sobre. Plutôt sympa, cette information.

- Salut.

Elle se tourna vers Ness, qu'elle avait vu arriver. Elle fit de la place sur le banc à côté d'elle, mais le fixa toujours. Avant de sourire, elle déclara:

- Salut, monsieur Ness.

- Monsieur ?

- Mmmh ? Tu n'es pas un grand monsieur ?

Elle tapota enfin le vide à sa droite, allongeant ses jambes devant elle, détendue. Elle aimait décidément bien ce gars... Si facile à manipuler. En ricanant un peu, elle dit:

- Je prend ton silence pour un oui, mon grand monsieur.

Il sourit, et rougit un peu. Evidemment, comme elle l'avait dit à Pandora, c'était simple de séduire un homme. Simplement leur donner un peu ce qu'ils voulaient... Pour tout leur reprendre par la suite.

- Euh, d'accord ? dit Ness.

Sa voix était douce, tout comme la peau de son visage. La blonde se tourna vers lui, faisant voleter ses cheveux qui renvoyaient la lumière du soleil, créant autour de sa tête une auréole. Elle sourit et passa ses doigts sur sa joue, avant de grimaçer:

- Tu t'es pas rasé, ce matin, toi.

- Non, constata-t-il, déboussolé.

- Pas grave. Ca va ? Moi oui.

- Ah... Comment s'est passé ta matinée ?

- Bien !

Cassiopée se lança alors dans de longues explications. Qu'est-ce qu'elle adorait le faire languir. Il était si attentif à ce qu'elle disait, si gentil avec elle. Dans ses yeux, elle ne voyait qu'une petite brebis, innocente, naïve... Le serpent avait bien trouvé sa proie.

Alors, elle approcha peu à peu son visage de lui. Peut-être qu'il la troublait un peu aussi. Il avait le mutisme de Franck, le même air svelte et gentil, un port aléthique. Il devrait se teindre les cheveux en blonds, ainsi, ils seraient les mêmes.

Alors qu'elle était à quelques millimètres de ses lèvres, elle murmura:

- Tu m'emmènes voir un match de catch ?


Pandora regarda avec distraction les avions passer dans le ciel. Longs, effilés comme des flèches, elle aurait pu penser que c'était des missiles, tant ils allaient vite. Au vu des cabrioles aériennes, l'adresse des pilotes était incroyable.

La blonde les regarda, avec un peu d'étonnement. Pour quel évènement le président Snow présentait-il tant de matériel de guerre ? Ces armadas, d'un prestige et d'une classe monstre, ne faisaient pas sens pour la jeune femme.

Puis, elle regarda les nombreux écrans autour d'elle, et son sang se figea. Ils étaient tous synchronisés, comme pour mettre son visionneur dans une sorte de transe étrange qui ne lui plaisait pas. Sur la surface du plus grand des écrans, celui au-dessus du bureau de l'accueil d'une longue rangée de bureaux, il y avait le président Snow qui parlait.

Sa barbe poivre et sel se mouvait au son de ses mots, ses cheveux tenus en arrière par une élégante petite queue de cheval basse, ses yeux perçants et cette lueur de manipulation froide dans ses yeux fit violemment frissonner Pandora. Elle savait ce que cet homme était. Elles en avaient beaucoup parlé, avec son "équipe", sous différents noms de code. Ils devaient en parler en mots cryptés, évidemment, car les murs du Capitole ont des oreilles.

Elle se rapprocha, n'étant pas assez près pour entendre ce qu'il disait. Lorsqu'elle fut juste en dessous de l'accueil, elle leva ses grands yeux bleus vers l'écran, et sa gorge se serra.

"...Nous sommes très heureux de vous offrir, chez citoyens de Panem, une belle surprise pour ces prochains Jeux, les Jeux de l'Expiation."

Pandora serra ses mains entre elles, rougies par le froid. Ce nom lui disait quelque chose, car elle avait longtemps regardé et admiré les Hunger Games. En effet, elle savait qu'il y avait plusieurs sortes de Jeux dans l'arène. Depuis une trentaine d'années, il existait les Jeux de l'Expiation.

Le principe était presque le même, mais les règles étaient glaçantes. Il n'y en avait pas. Des anciens gagnants des différents Hunger Games, des carrières, étaient envoyés dans l'arène. De n'importe quel âge, genre, profession, ils pouvaient tous être tirés lors de la Moisson. Ainsi, Panem assistait à une espèce de lutte incessante, sans sens, de nombreux humains qui se retrouvaient désœuvrés.

La plupart du temps, les participants commençaient à faire la même chose que les Jeux de la Faim. Ils se tuaient les uns les autres, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un ou deux, du même district. Une revanche glaçante parmis les plus forts des plus forts, encore enchainés à l'arène où quelques années auparavant ils avaient tout perdu. Pandora n'avait jamais pensé qu'un jour elle pouvait faire partie des Jeux de l'Expiation.

Est-ce qu'elle serait choisie ? Est-ce qu'encore une fois, elle revivrait ces horreurs ? Une vague de panique l'envahit soudainement.

"Ces Jeux ne seront pas communs aux autres, comme à chaque années. Nos amis les érudits nous ont concocté une très belle arène, et je tenais à les applaudir très fort."

Elle se tourna vers les autres personnes présentes dans le hall, et vit qu'ils commençaient à applaudir, à acclamer leur président chéri. "Vive le président Snow !" "Gloire à Panem !" "Hourra !"

Les mains tremblantes, elle se mit à courir dans une autre direction, affrontant même les regards surpris des gens qu'elle croisait. Seulement, le son était diffusé partout avec des enceintes, accentuant la pression sur la blonde. Etais-ce fait exprès ? Elle avait l'impression qu'un énorme sanglot retenu dans sa cage thoracique refusait de sortir.

Non. Il fallait qu'elle se reprenne. Arrête donc de courir, Pandora. Elle ouvrit la porte de la loge de maquillage. Oui, elle trouverait un univers accueillant, ici.

L'année dernière, lorsqu'elle était arrivée au Capitole, elle avait détesté l'ambiance froufrous de la pièce de Kaloss. Les couleurs l'agressaient, autant que tout les tailleurs et les maquilleus.es pressé.es de lui arracher des mots qui les intéresseraient. Seulement, maintenant, elle s'était habituée. Après avoir longtemps parlé aux citoyens du Capitole, elle comprenait mieux leur folie des grandeurs, leur habitude de minimiser ou de dramatiser n'importe quoi. Cela ne voulait pas dire qu'elle y participait, loin de là, mais cela lui semblait plus quotidien maintenant.

La lumière changeait de couleur, rouge, bleu, jaune, rendant l'ambiance un peu "boule disco", ce qui amusait beaucoup Pandora. Sur le sol gisait souvent des lambeaux de tissus de différentes couleurs, flashies pour la plupart, et sur les murs étaient accrochées beaucoup de tenues différentes. Dès qu'elle voulait, la jeune femme pouvait venir et choisir une pièce de tissus qu'elle voulait porter. Ainsi, elle se sentait toujours belle et pouvait subvenir à ses besoins de mademoiselle coquette sans avoir le remords d'acheter quelque chose fait par un enfant mourant des districts.

Elle ferma la porte et entra, les yeux mi-clos, dans la loge de sa maquilleuse et amie Léonore. La jeune femme n'avait pas changé depuis l'année dernière, à part le fait qu'elle se maquillait de façon ridiculement étrange, et que son corps s'était parsemé de tatouages mystiques. Elle accueillit son amie avec un grand sourire:

- Salut Pan' !

- Coucou... Oh, tu as regardé la télé aujourd'hui ?

Les deux amies s'étreignirent avec sororité, avant que la plus grande des deux installe la blonde dans le fauteuil au centre de la pièce devant le miroir.

- Non, pourquoi ?

- Le président Snow vient d'annoncer les Jeux de l'Expiation.

- Trop.... TROP trop bien ! rit Léonore, pleine de bonne volonté.

Pandora la regarda dans le miroir avec une anxiété grandissante, avant de se taire et de la laisser continuer. Entre temps, son interlocutrice avait pris une brosse noire et brossais les longs cheveux de la blonde.

- Là, c'est sûr qu'on ne s'ennuyera pas. J'ai trop envie de retrouver Zach et Suzy, le couple gagnant. Franchement !

- Tu... Tu as envie de les voir dans l'arène ?

- Évidemment ! C'était incroyable la première fois, comment ils s'en sont sortis. Epique. Avant je m'ennuyais toujours un peu, et là !

Les yeux bleus de Pandora finirent par se figer dans la glace, plongés dans la profondeur de son propre regard. Son coeur, qui s'était apaisé jusque là, se remplissait d'amertume. Voilà Morgane, qui l'avait repoussée ce matin, Cassiopée qui voletait d'homme en homme, Valentin qui n'était plus qu'un fantôme... Et maintenant, Léonore qui repartait dans son délire du Capitole.

-... Mais de toute façon, j'ai confiance en notre président, disait-elle avec un sourire confiant. Il fait toujours si bien les choses. Vive le président Snow.

- Oh.


- Je suis trop conne, marmonna Morgane.

Dimitri marchait à côté d'elle, et la tenait par le bras. Il faisait presque une tête de moins qu'elle, ce qui était un peu humiliant vu qu'il était sensé être son "tortionnaire". Ce mot lui avait paru terrifiant, et maintenant lui semblait plus morne, moins vivant. Bientôt, il avait eu l'autorisation d'enlever son masque, et Morgane avait pu le voir entièrement.

Ils passaient à la phase deux du plan de la Louve. Lui et les différents espions placés au Capitole avaient reçu cet ordre glaçant. Maintenant, il n'était plus question d'intimidation, de violence. Il fallait prendre les choses par la racine.

Créer en Morgane l'étincelle des rebelles. Coute que coute. Et les voilà ainsi, bras dessus bras dessous, à marcher pour rejoindre l'appartement de cette dernière.

Cette scène semblait ridicule. Si elle mettait son bras autour de son cou, et qu'elle serrait, il mourrait en moins de temps qu'il ne pourrait dire. De n'importe quelle façon, dans n'importe quel scénario que Dimitri se faisait, il n'était pas de taille face à la jeune femme. Cependant, il avait quelque chose qui changerait la donne.

Une seringue plantée dans sa hanche, qu'il tenait fermement. Si elle ne tentait ne serait-ce qu'un mouvement qui ne lui plaisait pas, il appuierait sur la petite détente en plastique, et le liquide, un poison violent, la ferait mourir par suffocation en moins de cinq secondes. Plutôt efficace, comme moyen de pression.

Dimitri remercia silencieusement Ness, qui lui avait expliqué tout les effets terribles de ce poison.

- C'est là ? demanda Dimitri.

- Ouais, grogna Morgane en tournant sa tête vers lui, avant de le liquéfier sous son regard de braise.

Avait-elle toujours ce regard en colère ? Dimitri la trouvait étrange, mais elle était belle.

- Rentre. Est-ce qu'il y a une chambre de libre ?

La réponse était oui, mais il préférait faire penser à la jeune femme qu'il ne connaissait pas par cœur l'emplacement de toutes les pièces du grand appartement de la petite équipe.

- Ouais.

- Génial. Je pense que je vais m'installer ici pour un petit moment.

Il rit lorsque les muscles de la mâchoire de la brune se contractèrent furieusement, et qu'une veine pulsa à son cou. Elle semblait vouloir dire quelque chose mais, si elle se retenait ainsi, ça ne devait pas être très sympathique. Et la seringue était toujours là, fichée dans sa peau.

- Mène-moi à ma chambre... Morgane Clay. 


Iris regarda son bol de lait avec une lassitude interne inexplicable. Ses yeux se fermaient presque, tant sa fatigue était grande. Elle ne dormait pas bien, en ce moment. Bizarrement, elle avait comme l'impression que Morgane allait de nouveau se présenter à sa porte, couverte d'étranges bleus dont personne ne connaissait l'existence. Parfois, comme une hallucination, elle entendait la porte toquer, mais elle savait que c'était le vent sur ses fenêtres.

À ce propos, Iris était plutôt préoccupée. Elle se ramollissait avec le temps, et cela l'inquiétait. Elle qui était si admirée pour sa droiture et son travail précis et linéaire, elle laissait la passivité et l'oisiveté prendre le pas sur son sérieux. Si Servilus l'avait envoyée ici, ce n'était point pour bayer aux corneilles avec tout ces adolescents. Elle avait une tâche, un but, et devait à tout prix s'incorporer parfaitement à cette petite équipe pour avoir l'argent qu'il lui avait promis.

Valentin, le rebelle. Lorsque Zachary Servilus lui avait dévoilé la nature terrible de cet homme, elle en avait hoqueté de surprise. Son partenaire des Hunger Games était donc devenu un étranger à ses yeux, encore plus qu'il ne l'était encore. Car la haine qu'Iris animait envers lui était indescriptible. À la liste des nombreuses choses qu'elle devait lui reprocher, cela s'ajoutait. Un membre des rebelles, quelle honte pour elle. Elle veillerait à ce qu'il se fasse tuer sans que cela se sache ! Elle en serait couverte de honte par tout le Capitole. C'était si embarrassant lorsqu'elle y repensait.

Pourtant, lorsqu'elle l'avait revu, elle avait été choquée par sa voix douce et mûre, ses cheveux bruns bien peignés et sa monture de lunettes dorées qui relevait son regard perçant et sage. C'est vrai, elle avait oublié son charme et son aisance à parler. Elle qui l'avait connu adolescent, maigre et pâle dans les entrailles de l'arène, elle le redécouvrait adulte. Mais là encore, ses charmes fourbes la prenaient par surprise. C'était peu dire que d'affirmer qu'il était lâche, scélérat et froid envers tout ce qu'il touchait. Avait-il une once d'affection pour Morgane et Pandora Lane ? Iris en doutait fort.

Elle soupira et touilla inutilement son lait, où ne résidait désormais plus la poudre chimique qu'elle aimait mettre dedans. Elle releva la tête pour croiser le regard de celui qu'elle détestait de tout son coeur. Valentin Ford, du district 5. Il était en train de lire un journal, plongé dans ses pensées. Ses yeux marrons scrutaient les mots à une vitesse alarmante, elle le reconnaissait bien, en fin lecteur. En frissonnant, elle détourna les yeux pour poser son regard sur l'air perdu de la jeune blonde.

Elle ressemblait à une enfant. Ses yeux bleus océans étaient presque déroutants de sincérité et de gentillesse, c'était tellement étonnant de la voir accompagnée de Morgane et Cassiopée, deux personnes qui en somme étaient capricieuses et si comiquement dramatiques.

- Ça va ? demanda Iris.

Elle-même s'étonna de sa question. Ce n'était pas professionnel, ni même intelligent de dire cela. Cela n'apportait rien à sa vie, à la conversation... Mais un joli sourire couvrit le visage de l'adolescente, qui répondit:

- Plutôt, oui.

- Où sont les filles ?

- Avec Caesar et Kaloss. Elles font une émission, mais Morgane ne veut pas que je la regarde, alors...

Les yeux d'Iris se remplirent d'un espèce de plaisir incertain. Le petit couple parfait des 95èmes Hunger Games lui paraissait soudain plus toxique qu'il ne voulait paraitre, et ça faisait sourire la brune. L'humain est ainsi, il aime à se rassurer dans le malheur des autres, songea Iris. Elle eut l'intelligence de ne pas faire de remarque. Ce n'était pas son rôle...

- Et toi, ça va ?

- Oui.

Elles se regardèrent quelques instants, gênées par le silence qui flottait entre elles, seulement interrompu par le tintement des ongles d'Iris contre la tasse de lait, et le froissement des pages du journal de Valentin.

- Vous savez que nous avons un nouveau venu ?

Le Mentor releva les yeux vers les deux femmes présentes dans l'appartement.

- Pardon ? fit la petite blonde, ses yeux s'allumant d'un regard curieux et fugace.

- S'appelle Dimitri. C'est un ami de Morgane, il est arrivé la nuit dernière. Je suis étonné qu'elle ne t'en ai pas parlé.

- Elle n'a sûrement pas eu le temps ce matin, semblait s'étonner la carrière.

- C'est vrai qu'elle est partie tôt, soupira Valentin.

Il ne jeta pas un regard à la brune aux yeux bleus, mais celle-ci réfléchissait vite. Un nouvel arrivant. Qui était-il ? D'où venait-il et pourquoi ici ? Elle mourait d'envie de lui poser des questions, mais il était hors de question qu'elle adresse la parole à Valentin.

- Il est là ? demanda Pandora de sa voix douce.

- Il est parti ce matin. Apparemment, il travaille au Capitole, et a eu une galère d'appartement. J'avoue qu'elle ne m'a pas dit grand-chose non plus.

Alarmée, Iris se releva, ne montrant pourtant rien de son étonnement. Elle força une mine ennuyée, et sortit de la pièce. Elle commençait à comprendre certaines choses...

Cassiopée regarda son reflet dans le miroir. S'entraina à sourire. Ha, ha, ha. Puis, pleurer. Ça, elle n'y arrivait jamais. Pas grave, elle le ferait plus tard. Moue de dégout, joli sourire charmeur, air sexy, psychopathe... Voilà une journée qui finissait bien, elle était contente d'elle.

Elle inspecta son port altier sous toutes ses coutures. C'est bien, pensa-t-elle. Mais je bouffe trop en ce moment. Elle ne connaissait que trop bien ce sentiment de culpabilité lorsqu'elle mangeait plus que ce qu'elle avait pesé, pour avoir ce corps parfait. C'était son père qui le faisait pour elle, avant, mais elle s'était relâché.

Oh, papa. Elle poussa un soupir malheureux. Oh, grand-mère, Franck... Que fallait-elle qu'elle fasse pour ne pas se morfondre dans cette tristesse qui l'attirait, l'aspirait lorsqu'elle ne touchait plus à des drogues psychotropes ? Ô cannabis, ô alcool, ô cigarettes échangées après un mauvais coup d'un soir trouvé parmis les meilleurs. Personne ne la tirait de cet ennui.

Elle était allée à ce match de catch avec... Comment s'appelait-il, déjà ? Ness. C'était d'un ennui... Elle aurait voulu monter sur le ring pour s'occuper de cette femmelette qui n'impressionnait personne. Pourquoi toute la foule semblait en délire, pourquoi Ness lui aussi criait le nom du vainqueur en sautant de joie ? Personne ne voyait que c'était nul, apparemment. Et puis, c'était Ness de Saint-Vaast lui-même qui était ennuyant. Apparemment prude, il n'avait pas semblé voir les avances que lui faisait Cassiopée. Ce relent de frustration, la blonde le ressentait encore.

Elle aurait bien voulu lui sauter dessus. C'était peut-être grâce à lui qu'elle aurait oublié ses petites défaites du week-end, peut-être lui la clef de sa vie, un but qu'elle devait atteindre, avant de l'oublier et de passer au mec suivant. Possiblement. Ou alors ce n'était pas lui. Ou alors c'était Franck l'amour de sa vie, et que milles autres ne pourraient le remplacer.

Elle frappa dans son miroir, mais pas assez fort pour le briser. Assez fort pour se faire mal aux phalanges. Ouille, c'était très con. Pourquoi les mecs font ça ?

Voilà, elle est prête à sortir. Mais si elle croise ce salaud de Saint-Vaast, il va soit passer un mauvais quart d'heure, soit un très bon quart d'heure. Cassiopée gloussa, que c'était tendancieux tout cela.

- Tu es prête ?

Elle tourna la tête pour voir, à l'entrebâillement de la porte, la jolie tête brune de son homme préféré -pour aujourd'hui-. Poussant un petit cri de ravissement, elle courut se jeter dans ses bras en disant:

- Nessou !

Il sourit d'un air calme et doux, ses yeux la scrutèrent avec amour. Qu'est-ce que t'attends pour m'embrasser, connard ? Refroidie, elle lâcha son bassin, où elle avait posé ses mains, et se recula.

- Désolé d'être rentré sans avoir toqué.

Il était d'un chiant... D'un banal... Cassiopée s'ennuyait déjà. Pas grave, elle lui prit la main:

- Viens, on sort.

- D'accord ? Allons-y.


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