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✺Chapitre 17: Protéger ma soeur Morgane

Iris rentra dans la chambre de Servilus. Elle ne fut pas surprise de trouver le doyen profondément endormi, la lumière éteinte. Il s'était levé très tôt et avait été d'une humeur de chien pendant toute la journée, après son rendez-vous important chez le président. L'odeur de sa sueur, mêlée à son parfum omniprésent qui lui faisait tourner la tête rendait Zachary Servilus reconnaissable. De plus, dans le rai de lumière de la porte, elle reconnaissait ses vêtements colorés et coûteux. Son ronflement sonore s'entendait dans toute la pièce silencieuse, comme un matelas percé qui se viderait.

Elle entra à tâtons, elle était complètement aveuglée par la soudaine obscurité, et grimaça en se prenant le coin du lit dans le genou. Elle se réfugia dans la salle de bain pour fermer la porte et allumer. Elle se regarda dans le miroir, arrangea ses cheveux. Elle regarda la salopette en jean qu'elle avait mis après la mauvaise surprise ce matin-là. Sur le lavabo, une petite pile de vêtements gisaient. De nouveaux vêtements pour Iris. Oh, Servilus, ce n'est pas la première fois que tu me fais le coup. Je ne mettrais plus tes vêtements fantaisistes, pensa Iris en dépliant le premier bout de tissus, d'un rouge éclatant.

C'était une robe rouge qui ressemblait étrangement à du velours mais qui n'était en réalité que très légère, certainement du lin. Contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, elle n'était ni décousue ni trop courte, et ne semblait pas forcer sur les attraits sensuels de celle qui la porterait. Le seul détail glamour de la robe étant son rouge profond, saisissant, chaud.

Étonnée, Iris saisit un autre vêtement, une longue robe verte dont les reflets dorés la faisaient scintiller comme les flots d'une rivière. Elle l'examina sous toutes les coutures, mais pas de magouille. Le tissus ne la sexualisait pas, il n'était certes pas toujours à sa taille sur certains endroits mais là n'était pas le sujet.

L'esprit occupé, elle se demanda pourquoi autant de présent de la part de Servilus, et éteint la lumière. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, le temps de s'habituer au noir, et entra dans la chambre. Sur la table de nuit, ses clefs, une importante somme d'argent et son sac à main.

- Non... Pourquoi autant d'argent, marmonna la femme en fronçant les sourcils.

Elle n'était pas une pute. Cette pensée l'énerva au plus au point. Elle savait qu'elle était tombée bas. Mais elle savait aussi pertinemment que c'était courant et que peu de femmes gagnantes des Hunger Games n'avaient pas passé sous le bureau du doyen influent. Personne ne lui reprocherait jamais ses actes ainsi, à part sa conscience... Sa conscience, bien sûr.

Elle sortit et rejoint ses appartements sans bruit, sans une pensée pour tout ce qui l'entourait.

Le sang de Morgane ne fit qu'un tour. Elle pensait retourner tranquillement à ses appartements, retrouver Pandora dans son lit et discuter au lendemain. Raconter sa journée, papoter avec Valentin et Kaloss...

Comment s'était-elle retrouvée ainsi accroupie derrière un pot de fleur en plastique ?

Recontextualisons tout cela et remettons en ordre les évènements. Morgane était décidée à marcher, apercevait déjà au bout du couloir la porte de son logis. Deux silhouettes avaient alors jailli de l'ombre, et discutaient à voix basse. Comme elle ne put les voir, la brune s'imagina quelques badauds, et baissa les yeux pour ne pas croiser leur regard. Seulement, elle se figea en entendant la voix de Cassiopée, étrangement masculine et grave. Après quelques secondes de stupéfaction, elle continua de marcher, mais était attentive, et écouta leur conversation.

- ... Faudra trouver le coupable...

- Vous croyez, monsieur ?

- C'est ... Rebelles... La maladie de Chwartz.

Morgane tendit l'oreille. La maladie de Chwartz, une maladie mortelle et courante qui se répandait partout comme la peste noire. Heureusement pour elle, sa famille n'avait été que peu touchée car tout les garçons travaillaient à la mine et ne rencontraient donc que peu de gens lors des pics de contagion.

Les ombres s'approchèrent. Le coeur battant, Morgane s'était cachée derrière un gros pot contenant une plante pas très fraîche et pas très vivante. Les pas se rapprochèrent, elle put mieux entendre:

- Comment allez-vous les dégotter ?

- J'ai confiance en elle. Elle reviendra à moi, comme elle l'a toujours fait. Elle est incapable de marcher sur ses propres pieds de toute façon.

- Et une rétribution ? Proposa le deuxième homme.

- Jamais. Elle prendrait de la liberté ? C'est une mauvaise plante qui s'étend si on la laisse vivre. Elle le fera gratuitement, par désir de mon attention.

- Et cela marchera. Que ferez-vous après ?

- Marchander avec Snow. Vous croyez bien que tout cela le concerne personnellement. Je pourrais même reprendre les usines que je lui ai vendues en échange de la vie de cette petite erreur.

- Vous êtes un peu dur...

- Qui vous a demandé votre avis ?

Morgane recula. Ils allaient bientôt passer devant elle et sa cachette était ridicule. S'ils marchaient à côté d'elle ils la verraient, une jeune femme accroupie, l'air hagard, l'oreille tendue. Elle serait attrapée et tournée en ridicule. En canard, elle recula et s'engouffra dans le premier couloir venu.

- Elle est toute à moi. Même maintenant elle m'obéit.

- Comment ? Bientôt tout le Capitole saura pour la mort de votre mère, et sa situation.

- C'est de sa faute, de toute façon. Ce n'est pas à moi de me soucier de son image, alors.

Morgane était cachée derrière le mur et écoutait maintenant beaucoup mieux ce qu'ils se disaient. Par pure curiosité, elle s'imagina la tête des deux hommes, alors qu'ils passaient devant sa porte, puis devant le pot de fleurs.

- Et ce plan est sensé marcher... Monsieur Price, vous êtes un génie.

- Je sais. Parce que j'ai formé des parfaits soldats pour, surtout.

La brune sentit un frisson la prendre lorsqu'elle entendit le nom du premier homme. André Price... Elle se souvenait maintenant de l'identité de cet homme. C'était le père de Cassiopée, celui qui l'avait reniée. Elle recula dans le couloir, lentement, et se cogna à une porte de bois qui grinça légèrement. Elle se retourna sur la pointe des pieds, et dans la pénombre lut l'écriteau: "Secret".

Elle sourit, et tira la langue. Sa curiosité était tenace, ce soir... Qu'est ce qui se cachait derrière cette porte, derrière ce panneau "Secret" ? Des armes ? Le bureau d'un important citoyen du Capitole ? Des animaux dangereux ? Heureusement pour elle, la poignée s'enclencha facilement, ce n'était pas fermé à clefs. Elle entendit les voix se rapprocher, et ce décida à s'engouffrer dans l'obscurité de la salle.

Dans le noir, elle n'entendit plus que son souffle haletant et la sueur qui dévalait son dos vitesse grand V. Elle tâtonna quelques instants en cherchant un interrupteur, et finit par le trouver. Soudain éblouie par la lumière directe, elle papillonna des yeux.

La pièce n'était pas très meublée, seulement pourvue d'un grand bureau caché par l'ombre d'une très large armoire. Sur le bois moulu, une grande carte était étalée. Comme si elle avait été roulée de très nombreuses fois, elle était racornie et l'on avait enfoncé des punaises aux bords pour la faire tenir. Morgane s'avança et regarda distraitement le papier.

C'était un plan détaillé d'un artefact complexe aux multiples rouages dessinés en vert. La lumière tremblotante rendait la lecture des mots qui l'entouraient difficile. C'était un schéma, et de multiples flèches précisaient la nature de certaines pièces de métal. À côté de cela, une liste de mots clairs et précis.

- À quoi correspondent ces ingrédients ? S'interrogea Morgane.

Elle ne put répondre à sa question car une masse noire s'écrasa violemment sur elle.

Snow regarda son écran, assis à son bureau. Comme d'habitude, il y restait toute la journée, et ses articulations étaient souvent rouillées par le temps, ce qui lui procurait beaucoup de mécontentement. Il n'était pas très sportif, mais enfin bon. Lui ne pouvait pas se plaindre.

En sirotant son café, il vérifia les caméras postées dans l'appartement du Mentor Valentin, avec parcimonie. Il faisait plus attention depuis qu'il avait surpris des conversations, et des actes assez gênants dans la maisonnée. Il regarda avec habitude Valentin, Morgane, Pandora, Cassiopée et Kaloss dormir. Tout était en règle. Magnifique. Il n'aurait qu'à surveiller Zachary Servilus aussi, revisionner cette journée pour tout ceux là, et il aurait fini.

Il fit avec lassitude son travail. Demain serait une dure journée pour lui, l'action commençait à peine à se débrider... 


- Qu'est ce que tu as fait ? Rugit Nicolas.

Dimitri, impressionné, recula de quelques pas. Malgré le fait qu'il fasse presque la même taille que son ami, celui ci s'était relevé de tout son poids et le surpassait d'une tête et demie. De plus, il avait une musculature développée et Dimitri sentit une goutte de sueur dévaler son front. Sur les biceps de Nicolas Clay coulaient des veines bleues et vertes, démontrant à quel point il était énervé. Et énervé, il semblait l'être. Dimitri rendait souvent visite à son ami. Ils travaillaient tout deux pour la même cause, ils étaient des rebelles de Panem. Dimitri était sous les ordres de la Louve, une vieille femme mystérieuse dont le visage était toujours caché par un masque d'un loup.

- Tu l'as fait ?! Mais tu es fou ?!

Dimitri recula encore, se sentant de plus en plus fébrile, pour finalement se cogner à une table. Il était acculé, et répondit:

- C'est qui-tu-sais qui m'a dit de faire ça, je te rappelle...

- ET TU L'AS FAIT SANS TE POSER UNE SEULE QUESTION ?!

- Tu sais comment ça fonctionne ! Arrête de rugir ainsi, ça n'arrangera rien.

Nicolas s'approcha, jusqu'à n'être plus qu'à un cheveu de Dimitri Vlascoff. Son souffle brûlant agressa les narines sensibles du jeune homme, qui n'osa lui faire la remarque, sous sa pression. Ses yeux marrons d'une chaleur ardente consumaient les yeux fouineurs et froids de Dimitri.

- Tu vas me dire exactement tout ce qu'il s'est passé, articula le grand brun, les muscles de sa mâchoire oscillant dangereusement à chaque syllabe.

- Je n'ai droit de ne rien dire.

- Nous sommes amis ! Et nous parlons de ma famille !

- Je n'avais pas le droit ! La Louve ne fait confiance à personne, nous le savons bien.

Nicolas croisa ses bras musculeux, en attendant impatiemment la suite. Ses narines frémissaient de mécontentement, mais déjà l'adolescent se relevait et lui faisait face plus courageusement.

- Ces derniers temps, j'étais au Capitole.

- Au Capitole ?!

- Pas toujours, se corrigea Dimitri avec un soupir exaspéré. Je suivais ta soeur à la trace. C'était les ordres.

L'homme se massa les tempes, et recula pour s'asseoir sur le dossier d'une chaise en bois moulu. Il prit de grandes inspirations, qui soulevaient lentement son large torse, et ferma les yeux quelques instants:

- Maintenant tu vas m'expliquer pourquoi la Louve t'a envoyé la prendre en filature.

- Je ne sais pas, mais laisse-moi finir. J'ai beaucoup risqué pour me faire passer pour le Muet de service de sa chambre. Ainsi, j'étais incorporé au Capitole et j'ai pu agir comme la Louve voulait. Un soir, ta soeur est entrée dans une pièce qui n'aurait jamais dû être ouverte.

- Une pièce...?

- Ne me demande pas. Tu-sais-qui m'a formellement interdit d'entrer, sous peine de mort.

- De mort ! S'exclama Nicolas, visiblement choqué.

- Je vais te dire ce qu'elle m'a fait faire, mais promet moi de ne pas te mettre en colère. Si tu me frappes, ils devineront que je ne suis pas un simple Muet du Capitole et je serais découvert.

- Je ne promettrais pas.

L'air catégorique, furieux et la veine qui pulsait à son cou fit blêmir Dimitri. Le plus jeune n'était pas à son aise, au vu de la tournure de la conversation.

- Alors je ne te dirais pas. Tu es trop énervé, mon ami.

Après quelques secondes durant lesquelles ils se regardèrent dans les yeux, les poings serrés, Nicolas lâcha:

- Très bien. Je te promet de ne pas m'énerver.

Dimitri, content, détendit soudainement tout les muscles de son visage, et se mit à raconter comment, en tant que Muet au service du Capitole, il avait non intentionnellement créé une convoitise prisée entre le Capitole et les Rebelles...

- Où est ma brosse à dent, putain ?!

Morgane maugréa, se traitant elle-même de tout les noms. En se grattant son crâne qui s'avérait douloureux, elle se mit à quatre pattes pour chercher sous son lit. Elle se gratta le nez, dérangée par la poussière dense qui s'y était déposée. Le ménage était pourtant fait tout les jours par un Muet... Cela la contraria. Elle plissa les yeux: rien.

- Qui a prit ma brosse à dent ? vociféra-t-elle dans tout l'appartement.

- Morgane, ne crie pas, dit la voix grave de Valentin.

Elle se redressa, les cheveux en pétard, couverts de poussière et une envie abominable de crier à nouveau juste pour embêter son Mentor. En s'époussetant et se relevant, elle lança d'un ton mauvais:

- Si je retrouve celui qui a fait ça, il va passer un mauvais quart d'heure.

Valentin passa la tête dans la chambre, à travers la porte. L'éclat de ses lunettes brilla quelques instants alors qu'il disait avec lassitude:

- Elle était vraiment dans la salle de bain, Morgane.

Il jeta un objet vert sur le lit. En effet, pensa cette dernière, je n'avais absolument pas pensé à regarder dans la salle de bain. Elle rit un peu, amusée de son propre oubli, avant d'entrer dans la pièce.

Elle avait raconté à sa petite amie son aventure, hier soir. Elles avaient parlé quelques instants, mais le sommeil les avaient prises de court: Morgane était presque sûre de s'être endormie pendant que la blonde parlait. En parlant de celle-ci, elle se trouvait dans la salle de bain, une brosse à la main.

- Coucou, marmonna Morgane en lui adressant un petit sourire.

Son air serein changea du tout au tout lorsqu'elle vit, derrière sa petite amie, la silhouette musclée d'une autre blonde.

- Cassiopée, siffla Morgane, surprise.

- Morgane, répondit-elle avec le même ton, la mâchoire serrée.

- Bonjour Morgane. On se maquillait pour la journée, tu vois ?

La voix posée de Pandora apaisa la colère grondante de la brune. Elle avait parlé calmement, en la regardant droit dans les yeux. Ces grands yeux si doux la dissuadèrent de regarder autre part, et lorsque sa bouche vint contourner son visage pour planter un petit baiser sur sa joue, toute fureur quitta son esprit.

- Tu peux m'aider à me brosser ?

- Oui, dit Morgane d'une petite voix, conquise par sa beauté féerique matinale.

Cassiopée leva un sourcil, et continua d'étaler une poudre foncée brillante sur ses paupières, rendant son regard plus pénétrant encore. Les deux ennemies ne s'accordèrent un regard, grâce à l'apparent don de Pandora pour les calmer.

- Alors, Cassiopée ? Tu vas rester avec nous ? Ça serait bien, dit la blonde, tendant une perche à son interlocutrice.

- Je vais peut-être rester avec vous, dit celle-ci, ses yeux se réduisant à deux fentes comme un chat.

Sa voix n'était certes pas empreinte de gentillesse, et son visage était fermé, comme à son habitude, cependant elle ne parlait pas mal à Pandora. Cela étonna intérieurement Morgane, qui continua de brosser sa petite amie, dos à elles.

- Où irais-tu, sinon ?

- Ce n'est pas tes affaires, dit la blonde en tournant agressivement ses boucles blondes.

Pandora affronta quelques instants son regard de fer, mais détourna les yeux. Elle murmura, du bout de ses lèvres rosées:

- Ne prend pas les choses mal comme ça.

- Je ne les prend pas mal. Je n'aime pas les petites fouineuses.

Les yeux noirs méchants de Cassiopée durent se lever pour affronter le plus intimidant des regards de la grande Morgane, qui s'était tenue muette pour l'instant. Elles se regardèrent quelques instants, et la brune, la mâchoire serrée demanda:

- Petite quoi ? Petite ?

- Arrêtez ! Vous me rendez folle, toutes les deux, dit Pandora en posant violemment ses mains contre le miroir. Je n'ai pas un seul moment pour moi quand je suis avec vous, toujours en train de devoir vous séparer !

Morgane ouvrit grand les yeux, l'air sidérée. Les muscles de son bras se détendirent brusquement, et elle lâcha :

- Mais Pandora tu es folle ?

Pandora affronta deux longues secondes le regard désormais froid de sa petite amie. Toute sa colère, qu'elle avait élevée contre la brune et la blonde, s'était éteinte, refroidie par ce regard glaçant.

Cassiopée ne riait pas non plus. Pour une fois, elle avait quitté son air moqueur, et regardait avec sérieux Pandora. Deux regards posés sur elle.

- Ce serpent de Price m'a attaqué. J'ai eu des bandages. Pandora !

Morgane souleva sans gêne son tee-shirt, dévoilant des cicatrices rosée sur la peau de ses abdominaux, seul souvenir de l'attentat durant le début de leur tournée de la Gloire.

- Je m'en bat les reins que tu aies déjà vu ces cicatrices ou non, princesse. Cette INCONNUE est venue et a voulu me tuer. Et toi tu agis comme si elle et moi, nous étions sur un pied d'égalité.

Dans le regard de Pandora ne se reflétait que le regard énervé de Morgane, ce qui la fit reculer.

- Tu ne comprends pas, n'est-ce pas ? Murmura cette dernière.

- Écoute...

- Non ! Je me casse.

Morgane fit un doigt d'honneur à Cassiopée, et sortit de la salle de bain, laissant les deux blondes seule à seule.

Le silence ne fit pas long feu entre les deux femmes, qui se regardaient, indéchiffrables. Cassiopée, calme, froide, dit simplement:

- Tu l'as mise en colère.

- C'est de ta faute, soupira Pandora.

Le bleu de ses yeux plongea dans le miroir, regardant tour à tour sa silhouette et celle de son interlocutrice. Cassiopée Price était toujours un mystère pour elle, bien que certaines choses se soient éclaircies depuis leur première rencontre.

Lorsque Pandora avait découvert l'identité de la blonde, la première fois, c'était sur ce fameux plateau télé, qu'elle connaissait désormais bien -parce qu'elles étaient les gagnantes des Hunger Games, elles avaient droit à une tonne d'interviews, de questions embarrassantes, intrusives que Morgane, en particulier, ne supportait pas-. La beauté de Cassiopée avait frappé la blonde. Son visage était presque parfait, si la perfection elle-même existait. Elle avait des lèvres pulpeuses, mates, habiles. Ses mots ricochaient sur le coin relevé de sa bouche, comme si l'art de la réplique lui avait été donné dès le plus jeune âge. Ses pommettes étaient exquises, relevées, donnant à sa mâchoire bien tracée quelque chose d'assez enfantin, et de mature. Au milieu de sa face, un nez conquérant, presque en trompette mais sans donner une impression féerique commune aux nez retroussés. Dans cette proportion parfaite et inégalable, les yeux de Cassiopée Price la frappèrent en premier. Malgré la couleur foncée, marron ou noire, qui n'était qu'habituelle, quelque chose brillait dans le regard de la blonde. Peut-être était-ce sa méchanceté et sa ruse, qui étaient visibles de loin. Peut-être que ses cils recourbés, professionnels, ses sourcils froncés et aguerris, rendaient ses yeux un petit peu félin. Mi-chat mi-serpent, elle alliait en ses iris la souplesse et la malice, ainsi que la ruse et l'acrimonie. Dans ce tableau enchanteur de tant de beauté glaçante, ces boucles blondes venaient ajouter de la sensualité, du désir. Autant de choses pour une si jeune adulte...

Perdue dans ses pensées, Pandora soupira en songeant à quel point il était difficile de l'approcher. Tel un animal sauvage, Cassiopée protégeait ses secrets et sa vie au péril de toute sociabilité: mais pourquoi ? Pandora, qui était si contente d'être avec les autres, ne comprenait pas ce besoin de dominer, de surpasser.

- Pandora ? Pandora ?

Celle-ci revint rapidement à la réalité, en regardant avec de grands yeux Cassiopée.

- Tu m'écoutes ou quoi ?

- Désolée, s'excusa l'adolescente, en remarquant son air agacé.

- Tu devrais aller t'excuser.

- Pour Morgane ?

Elle lâcha un rire surpris, et posa sa brosse sur le lavabo, avant de prendre un élastique:

- Mais c'est toi qui devrait aller t'excuser, Cassy, d'avoir voulu tuer ma petite amie, pas moi.

- M'appelle pas Cassy, marmonna la concernée. Et tu sais pourquoi j'ai fais ça.

- Et alors ? On ne ramène pas les morts à la vie. Ni avec la violence, ni avec l'alcool.

Les yeux noirs de l'adolescente évitèrent le regard compatissant de Pandora, et elle se tritura les doigts silencieusement. Si, je commence à la cerner. Je comprend beaucoup mieux, maintenant. Pandora sourit, sereine, et attrapa à nouveau sa brosse. Puis, elle prit le poignet de Cassiopée:

- Viens avec moi.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Pandora s'assit sur le bord de son lit, qui se trouvait en face de la salle de bain. Elle somma à la blonde de s'asseoir, ce qu'elle fit, sur ses gardes.

- Je vais te coiffer, dit Pandora avec un beau sourire.

- Pardon ? Tu t'es sentie pousser des ailes ou quoi ?! s'écria la jeune femme en secouant sa tête bouclée, l'air scandalisée.

- Tais-toi un peu, pour une fois, dit Pandora, un peu plus ferme.

Elle passa l'objet dans sa tignasse dorée, ce qui fit taire les exclamations de Cassiopée. Peu à peu, une ambiance plus calme s'installa dans la pièce, ce qui permit à Pandora de se replonger dans ses pensées, reprenant le cours de la conversation intérieure que son amie avait interrompue.

Celle-ci, assise sur le sol, avait fini par se taire et regardait le vide. Les mains de Pandora sur ses cheveux lui rappelaient sa mère... Et peu à peu la brosse disparaissait, ne laissant que des caresses dans les boucles de ses cheveux.

Cassiopée ferma les yeux, sous l'emprise de la douceur des mains de la blonde, et bientôt elle endormit.

- Oh my god, what's happening, thought I was fine...

Servilus, une serivette sur les épaules, sortit de sa douche. Ses pieds rencontrèrent le carrelage froid, il frissonna. Dans l'immense glace, il regarda son reflet. Qu'il était beau, qu'il était resplendissant. Il n'y avait meilleure silhouette, meilleur profil que le sien. Certes, son nez était un peu cassé, il avait un double menton, mais c'était superficiel. Ses cheveux, fraichement lavés, étaient collés entre eux, donnant un superbe accès à son front magnifique.

- I told you I don't need your love like three, four thousand times, but that's a lie...

Il frotta son corps avec sa serviette, ayant parfois du mal à atteindre son dos à cause de sa corpulence. Toujours en fredonnant une petite mélodie, il se demanda s'il ne devait pas demander à Iris elle-même de l'habiller, ce qui le fit beaucoup rire.

Et il était drôle, en plus. Non, cette petite n'était rien de plus qu'un jouet de plus, avec lequel il adorait s'amuser. Elle était d'ailleurs en ce moment-même dans un des bars préférés de Zachary Servilus... Enfin, c'était ce qu'elle avait dit.

- But that's a lie, no, I can't look you in the eye...

Il plissa les yeux, et sa silhouette dans le miroir plissa les yeux aussi. Il passa une main dans ses cheveux, qui gouttaient sur la petite serviette autour de son cou. Il ne croyait pas cette ingénue, Iris lui avait déjà menti plusieurs fois, sur l'endroit où elle se trouvait. Parfois, elle oubliait de lui signaler qu'elle sortait, et elle lui échappait... pour quelques heures, quelques jours. Cela le mettait toujours dans un état de colère terrible.

- Look what you've done, look what you've done to me...

Un morceau de couleur attira son attention. À côté de l'évier, un petit paquetage, contenant des vêtements soigneusement empilés.

- Qu'est ce que c'est que ça ... murmura Zachary Servilus.

Il déplia les vêtements, et contempla les différentes robes, toutes d'ardentes couleurs. L'homme plissa les yeux, avec mine méfiante. Où les avait-elle achetées ? Pour quelle occasion ? De telles robes, surtout la robe rouge, qui dégageait une sensualité brusque, ne lui plaisait pas du tout.

Lorsque ses doigts boudinés rencontrèrent la couture, un sourire carnassier se peignit sur son visage déformé par la cupidité. Il déchira le tissus, le bruit des points de couture se défaisant était de l'or à ses oreilles.

Il ne sortit de la salle de bain que lorsqu'il eut fini de déchiqueter les différents vêtements d'Iris.

- I got everything I wanted, but you're everything, you're everything I want

Un éclat de rire gras résonna dans toute la maisonnée, celui d'un homme contenté de sa méchanceté.



Ils étaient partis... Dimitri se faufila dans l'appartement avec toute l'adresse dont il pouvait faire preuve. La clé qu'il inséra dans la serrure lui parut pourtant faire plus de bruit qu'un klaxon, dans le silence des couloirs du Capitole.

Il était ici en mission spéciale. De la sueur dévalait son dos pour rejoindre la moiteur de son pantalon, il n'arrêtait pas de jeter des coups d'oeil furtifs de droite à gauche. Sans se vanter, il avait beaucoup de sang-froid, et était agile. C'était sûrement pour ces qualités-là que la Louve l'avait embauché. Il avait été fier et content, en premier temps, d'accomplir ce qu'elle lui demandait, mais tout cela commençait à paraitre dangereux... Surtout qu'il était dans le coeur du Capitole, au milieu des gens qu'il considérait comme ses ennemis et détestait au plus haut point.

Il entra dans la première pièce. L'obscurité et le silence le convaincurent que personne n'était en ce lieu. La gorge nouée, il fit quelques pas dans le salon. Il était impeccable, vide, comme s'il n'avait jamais été habité.

Il pensa, paniqué, qu'il s'était trompé de porte et avait ouvert un appartement vide, mais se reprit bien vite: ils étaient simplement absents pour le moment. L'impression de non-contrôle qu'il ressentait de plus en plus s'accentua lorsqu'il posa une enveloppe sous l'oreiller de Morgane.

En se fondant dans le noir grâce à sa combinaison, il s'échappa par la grille d'aération de la chambre juste à côté, qu'il avait l'habitude de prendre pour venir les surveiller.

"Allô Anne-Lise ? Oui, je viens de mettre la lettre !"

"Parfait ! Dimitri, on avance bien sur ce coup-là. Maintenant, tu sais quoi faire ?"

"Pitié, tout mais pas rester ici. Je suis claustrophobe, et je n'apprécie pas PARTICULIÈREMENT la compagnie de tout ces ivrognes..."

"Ha ha ha ! À quoi t'attendais-tu en leur compagnie ?"

"Je ne sais pas, écoute. C'est fascinant d'égoïsme, de lâcheté et d'ignorance."

"Eh oui. Les hommes sont ainsi, écoute. Bon, maintenant que tu as fait ça, je vais pouvoir t'expliquer ce qu'on fait depuis ce temps sur cette affaire."

"Pardon ! Anne-Lise, tu savais depuis le début et tu ne m'as rien dit ?!"

"Écoute, mon grand, la Louve m'avait dit de ne rien te dire. Ça aurait pu perturber les plans."

"C'est vexant. On ne ment pas à ses amis, enfin..."

"C'est toi qui parle ? Tu veux qu'on aborde le sujet Nicolas?"

"..."

"Bon. La fille est sensée nous servir de réceptacle. Elle prend l'info, on tire ce qu'on peut d'elle, et on s'en va. Toi t'es là pour représenter la Louve, et lui faire prendre conscience des trucs. Apparemment, on est pas sensé lui faire comprendre l'importance de ce qu'on fait. On peut même se faire passer pour les méchants"

"Violence, tu veux dire ?"

"...Oui."

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