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✺Chapitre 15: La portée de la Louve

Avec un soupir, Dimitri se reposa dans l'un des vieux fauteuils du repaire des rebelles. Tout là-bas était usé et passé, mais l'ambiance vintage le rendait nostalgique. La pièce était grande, faisant la taille d'une petite maisonnette. Des fauteuils entouraient une table de bois moulée, fort élégante. Au milieu de la table sans nappe, des liasses de feuille, de papiers administratifs et de petits objets de bureau trainaient. Il posa sa main sur le bras du siège avec habitude, effleurant le tissus usé. C'était du coton tressé simplement, des motifs de fleurs aux couleurs délavées, mais l'odeur qu'ils dégageaient les rendaient très confortable. En les sentant, Dimitri avait l'impression de plonger son nez dans le cou de ses grands-parents, de petits gens adorables qu'il appréciait beaucoup. Et en s'enfonçant dans les vieux ressorts cassés surplombés de mousse, il s'imaginait les étreindre. À part cela, des posts de télévision, de surveillance et de communication entouraient la pièce, s'étendaient sur les murs comme un revêtement. C'était la principale pièce de réunion où la Louve donnait à son équipe ses instructions. Chaque district avait ses propres rebelles, et leur équipe. Dimitri avouait que, malgré son importance dans l'organisation, il ne savait pas grand-chose des autres à part le district 10, le 9 et son district, la 8.

Ils étaient huit hommes et femmes de tout âge de son district à se réunir souvent dans cette planque, une pièce souterraine à l'orée du bois qui entourait son district. Il était le plus jeune avec Ness, un grand garçon aux cheveux bruns clair pas bavard. La plus vieille s'appelait Crystal, elle préférait qu'on l'appelle Crys. C'était une femme d'une cinquantaine d'années, éternellement en mouvement. Elle devait sûrement être hyperactive et malgré sa fébrilité, c'était une personne efficace. C'était pourquoi, indépendamment de son âge plus avancé que les autres membres, la Louve lui faisait plus confiance qu'aux autres. Dimitri, malgré tout, n'était pas proche de Ness, et la seule chose qui les rapprochait était de faire partie des rebelles et d'avoir le même âge. Il préférait Arthur, un jeune papa inquiet pour l'avenir de sa fille, et Anna-Lise, une jeune femme mystérieuse.

À propos de cette dernière, elle était accoudée à une petite table et vérifiait avec lassitude des documents que Dimitri ne pouvait voir de loin. Ses cheveux roux étaient attachés en une queue de cheval, mais elle était faite à la vas-vite et deux mèches de cheveux plus courtes pendaient devant son visage fin.

- Salut, fit-il, brisant le silence affairé.

- Hey. Tu fais quoi ici ?

- Je ne sais pas trop.

- Tu sais que tu ne devrais pas être ici, n'est-ce pas ? Si les Pacificateurs voyaient tes allers-retour...

- Tu sais bien qu'entre nous deux la plus imprudente, c'est toi.

- Pas faux. Regarde-toi donc dans le miroir, tu es tout décoiffé.

Dimitri se leva, sentant ses os craquer, et enleva sa capuche qu'il mettait habituellement pour voyager de chez lui à leur cachette. Le miroir fendillé lui fit face et il se regarda. C'était lui, un jeune homme grand, un peu musclé, un peu beau, mais sans plus. Il avait éternellement une moue de défi sur le visage, bien qu'elle soit involontaire. Ses yeux verts lançaient à son reflet une lueur de défi. Tu veux te battre ? Il sourit et sa bouche se tordit un peu pour faire un sourire. Il n'avait pas l'habitude de sourire, non pas parce qu'il était malheureux mais parce que lorsqu'il l'était, il le manifestait autrement. Ses cheveux étaient un peu en bataille, un épi trônait à l'arrive de son crâne comme un roi. Il le masque et continua de lui parler:

- Tu sais où est Arthur ?

- Non. Il avait été envoyé par la Louve pour faire un truc, je pense qu'on aura bientôt un nouveau membre.

- Sérieusement ? dit-il, l'excitation s'emparant de lui.

- Oui... Attend, je capte quelque chose.

La jeune femme se tourna vers les caméras, on ne vit plus que ses cheveux roux. Elle était habillée de son éternel plastron de métal, elle travaillait dans une ferronnerie qui subsistait depuis des générations. Ils fabriquaient des armes et des habits de guerre, ce qui avait été souvent très utile pour la Louve, et Anna-Lise ne cherchait qu'à servir à sa cause. Elle se trouvait devant un écran qui captait le son de ce qui semblait être un train à l'arrêt. Il n'était pourtant pas très long et pourvu de simples wagons, Dimitri pensa que c'était les trains des carrières. Elle alluma le son sur une grande manette et il put entendre la voix d'une jeune femme parler.

"Allô père ? Je sais que vous ne voudrez pas me répondre. Je sais que vous m'aviez dit que vous me reniez tant que n'aurais pas fait quelque chose qui me permettrait de regagner votre confiance. Seulement, je pense que vous êtes au courant que grand-mère est morte. On m'a dit que sa maison allait être vendue, je n'ai donc plus rien. Je compte rester avec cette étrange équipe, les gagnants des 95èmes Hunger Games. Je sais que vous ne seriez pas très fier de moi, ils sont tous plus médiocres les un que les autres. Seulement, je n'ai pas d'autre choix. Je crois qu'ils me mènent au Capitole. Je vous envoie ce message pour savoir si malgré tout... Je pourrais revenir. Vous savez que je n'ai rien et j'implore votre clémence."

Cassiopée posa l'appareil de transmission et soupira. Elle ramena ses genoux à elle, et lia ses mains, ses doigts se serrant entre eux comme s'ils avaient froid. Elle posa son menton sur le haut de ses genoux, et resta ainsi. Elle regarda le paysage autour d'elle. Le district 5 était définitivement si banal pour elle, ni arabesque ni personnages riches et influents. Cependant, on sentait que les gens ne vivaient pas dans la misère, contrairement à ce que racontaient Pandora et Morgane. Cela faisait presque une semaine qu'elle faisait partie de ce cortège qu'elle méprisait au plus au point et faisait tout pour s'éloigner de la gentille Pandora. Elle soupira, elle avait bien envie d'un petit verre de pastis, mais c'était impossible.

- Hey, ça va ?

Une main vint se poser sur son dos, c'était Pandora. Ses longs cils reflétaient des yeux doux et inquiets se poser sur elle, et la lueur de sensibilité qu'elle y lut en se retournant la dégoutait.

- Oui, répondit-elle simplement. Très bien.

- Tu parlais à ton père ?

- Oui. Il ne répond pas... Ce qui était prévisible.

Cassiopée s'efforçait d'être dure et cassante, mais sa propre voix se brisait un peu à chaque fois qu'elle pensait à tout ces mots un à un qu'elle avait dit d'une voix fragile dans le téléphone, posé à côté d'elle comme un cadavre éventré.

- Je suis désolée. Être reniée par son père ça doit être vraiment h-

- Je ne veux pas de ta pitié, répliqua-t-elle d'un ton glaçant.

- Ok... Désolée.

- Arrête de t'excuser.

- Désolée.

La blonde aux cheveux bouclés émit un sifflement énervé, alors qu'elle étendait les jambes et qu'elle se dégageait de l'étreinte chaleureuse de la fille du district 10. Elle lui lança un regard noir, espérant échapper à ses yeux bleus si gentils.

- Qu'est-ce qui t'empêche de descendre ici ? demanda la gagnante des Hunger Games.

- Tu veux te débarrasser de moi c'est ça ? ricana méchamment le serpent. Je comprend.

- Non.

Devant le silence buté, presque choqué de son interlocuteur, Cassiopée ne sut quoi dire. Elle prit une inspiration, et lança un regard au téléphone à côté d'elle, qui était inerte.

- Je ne veux pas descendre ici, ce ne sont que des bouseux. Le Capitole seul est à ma hauteur.

Pandora sourit, et rosit. C'était la réponse qu'elle attendait, et cela ne l'étonnait pas vraiment de la part de Cassiopée.

- Moi aussi, j'ai eu un petit problème avec mes parents. Ils n'ont pas très bien digéré le fait que je sorte avec Morgane. J'ai vraiment quitté le domicile familial sur un coup de tête... Et je n'y suis pas revenue depuis. C'est un peu triste, car ma mère et mon père me manque. Et surtout mes deux chiens.

- Les deux loups que tu as ramené sur le plateau de Caesar Flickerman, marmonna Cassiopée.

- Exact ! Bonne mémoire, ronronna la blonde, ravie de voir sa mine déconfite. J'apprécie les gens qui se rappellent de petits détails sur toi, et toi ?

- J'apprécie les gens qui ne me parlent pas de leur vie sans que j'aie demandé.

Le bruit de la rue remplaça les conversations du train, car elles se turent un moment. Puis, enjouée, Pandora fit exprès de relancer la conversation:

- Et bien j'aimerai bien leur parler, un jour, à mes parents.

- Appelle-les alors, imbécile, gronda la blonde en faisant couler sa chevelure bouclée sur ses épaules.

- Je n'ai pas de tél...

Elle se tut en voyant la main tendue vers elle de Cassiopée, baissa le regard et vit le téléphone de celle-ci. Elle ouvrit grand les yeux et éclata de rire:

- Merci ! Je savais... Mademoiselle Price, je sais qui vous êtes.

- Je suis celle qui a essayé de tuer ta meuf, calme-toi, répondit celle-ci sèchement, le regard fuyant. Sers-toi de ça avant que j'aie décidé que ta tête de morue me soit insupportable.

La petite blonde se leva et sortit de la pièce avant d'appeler son domicile.

"Allô ? Papa ? Maman ?"

"Allô ? Qui est à l'appareil ?"

" C'est moi ! C'est Pandora ! Oh, je suis si contente de vous entendre, vraiment !"

"Pandora, ma chérie ! Cela fait si longtemps, nous étions si inquiets... Quand nous avons la fille se faire attaquer en direct, nous avons eu peur qu'elle te fasse la même chose. Tout les Pactificateurs étaient si silencieux à ton sujet, j'ai cru que tu étais morte."

"Non, papa. Ils ne peuvent pas te répondre car ils ne savent rien de ce que je fais. En fait, je suis dans un train, il va me ramener au Capitole. Même si la fille va mieux, il faut qu'on ramène un petit oiseau perdu à son nid."

"Quand rentreras-tu ? Nous nous inquiétons pour toi."

"Bonjour Maman ! Je ne sais pas, sincèrement. Il faut que je finisse ma tournée de la Victoire, si elle n'est pas complètement annulée. Je vous appellerais plus tard, d'accord ? Je vous aime. Bisous."


Un verre, puis un autre. La bière se transformait en vodka, en tequila et en rhum aux saveurs ambrées. Rien n'était plus addictif que cette sensation de brûlure dans la gorge, le liquide empoisonné qui descendait et savoir que son foie ne tiendrait pas. Puis la tête qui tourne, et les rires étranges qui la prenaient. Elle n'avait pas l'alcool bon, ses nerfs étaient à vifs lorsqu'elle devenait saoule.

La bouteille gisait à côté d'elle, comme un animal tapi, prêt à lui sauter dessus. Seulement, le mal était déjà fait. Elle s'écroula sur son lit, et regarda le monde tourner autour d'elle. Le plafond du train lui semblait en constant mouvement, accentué par le roulis du train qui avait repris son inlassable route. C'était comme si, à chaque coup d'oeil, le plâtre coulait vers elle et l'engloutissait. Son souffle était court, elle avait des relents d'alcool qui la rendaient nauséeuse. Elle aurait aimé vomir, pour éjecter tout ce qu'elle ne pouvait plus supporter dans son organisme, mais l'effet euphorisant allait disparaitre, alors elle se retenait. Elle avait prit ses côtes entre ses bras, comme si elle était son propre enfant, ou qu'elle se faisait un câlin. Ses jambes tremblaient légèrement, elle avait froid. Cassiopée n'était pas sûre qu'il faisait vraiment une température basse, au dehors, mais le peu de vent qui restait dans les wagons et la climatisation faisaient naitre sur ses jambes une chair de poule maladive. Elle avait mis une chemise et un short en jean qui ne la protégeaient pas du tout.

Un rire nerveux s'échappa de sa bouche, elle balançait sa tête de l'avant en arrière et chantonnait quelque chose qu'elle-même ne pouvait comprendre. Elle se sentait mal. L'effet de joie éphémère qu'elle ressentait en ce moment, cette euphorie grisante et vide, ce paradis de glace, était doucement en train de s'effacer. Et si ce n'était pas le cas, elle s'imaginait déjà sans et cela la refroidissait. Il fallait que Cassiopée se lève et prenne un autre verre de cette gigantesque bouteille dans laquelle elle se noyait, mais son estomac faisait des grand-huit et elle avait fermé les yeux. Tout tournoyait trop, elle sentait qu'elle n'avait plus d'équilibre. Heureusement qu'elle était sur un lit, tout se serait effondré si elle était debout, ou si elle bougeait un seul de ses membres.

La porte s'ouvrit. Peut-être que c'était son père, André Price. Peut-être qu'il était là pour s'excuser. Elle voyait déjà dans son esprit sa crinière poivre et sel et ses traits tirés par la chirurgie esthétique. Elle voyait son air froid, calculateur, qu'elle appréciait tellement. Elle avait vraiment voulu être comme lui, influente, à la pointe de la mode, respectée et aimée. Elle avait tout fait pour, elle avait obéi aux ordres les plus ignobles mais rien n'était jamais assez. Rien n'était suffisant pour son père, et rien n'était suffisant pour Cassiopée.

- Papa ? demanda Cassiopée, le teint pâle.

- Hey, Cassiopée. Il t'arrive quoi ? demanda la voix féminine d'une adolescente blonde.

- C'est pas mon père, marmonna la blonde aux cheveux bouclés en fermant les yeux.

- Tu as encore bu.

- T'as l'air déçue comme si...

Elle n'arrivait pas à être méchante et venimeuse comme d'habitude. Elle était trop fatiguée, saoule et malade pour le faire. Elle sentait presque tout son corps protester lorsqu'elle leva un bras pour essayer de repousser Pandora qui était rentrée dans la pièce.

- Ouais, je suis niquée.

- Tu n'as vraiment pas l'air bien.

Une main se posa sur son front couvert de sueur. Cassiopée ferma les yeux, abdiquant à une bataille invisible. Un drap vint la recouvrir, posé par la petite blonde, qui arrangea le lit pour que Cassiopée s'y repose.

- T'as une meuf, Lane... Marmonna Cassiopée.

- Oui ?

Ne voyant pas trop le rapport, elle lui jeta un regard d'incompréhension, noyé dans le bleu de ses yeux. Son interlocutrice n'eut pas la force de parler un peu plus, et montra simplement une ombre, dans le dos de Pandora. Celle-ci se retourna et vit Morgane la regarder.

Malgré le bandage que l'on pouvait deviner sous son blouson et son teint plus pâle que d'habitude, elle paraissait en forme. Comme les Muets médecins l'avaient preconisé, elle se reposait, alternant sommeil et moments doux avec Pandora. Elle posait un regard interrogateur sur les deux adolescentes, et sur les nombreuses bouteilles vides au sol.

- Oh ! Je croyais que tu dormais.

- Ce n'est plus le cas, répondit Morgane, en se frottant le crâne. On peut savoir ce que tu fais ?

- Cassiopée est complètement saoule. Je la mettais juste dans son lit.

Leurs regards bifurquèrent vers la blonde aux cheveux bouclés, qui regardait le plafond un air vide. Pour une fois, toute méchanceté, manipulation et ruse avait quitté son visage, il ne subsistait plus rien de cette fille calculatrice. Cela faisait un peu de peine à voir, surtout lorsqu'on entendait sa voix faible appeler son père, comme s'il était là.

- Je devrais mettre une bassine à côté de son lit, elle va sûrement vomir tout ça, dit songeusement Pandora de sa petite voix.

Elle se leva et attendit que Morgane la laisse passer pour prendre un récipient. Cette dernière la regarda longuement avant de se pousser et de la regarder faire. Lorsqu'elle eut fini, elle posa un regard à Morgane et s'approcha d'elle. Ses yeux marrons fixaient les bouteilles de vodka, de rhum et de bière qui gisaient au sol, d'un air pensif.

- Ça va ?

Elle lui prit la main, déposant ses doigts délicats dans le creux de sa paume comme une châtaigne. Morgane serra sa main dans la sienne et l'attira contre elle alors qu'elle disait:

- Elle boit beaucoup.

- Énormément, dit Pandora en marchant jusqu'à leur chambre.

- Elle est alcoolique ? À son âge ? S'étonna la brune.

Avec lenteur, elle s'assit sur son lit. Ses blessures n'étaient pas guéries, elle devait se ménager. Pandora s'assit à côté d'elle et posa sa tête sur son épaule.

- Je ne crois pas. Je crois qu'elle est surtout très triste.

- Triste ? Elle ? En colère, plutôt. Ça lui va mieux.

- Non, insista la blonde en jouant avec ses cheveux. Elle a l'air triste. On a parlé de son petit copain, Franck. C'était vraiment quelqu'un d'important, elle était amoureuse.

Morgane fut parcourue d'un frisson et se dégagea vivement de l'étreinte de Pandora. Elle se redressa, ignorant la vive douleur à l'abdomen et demanda d'une voix mesurée:

- Franck, du district 1 ?

- Oui. Il est mort dans l'ar... Oh, non, Morgane. Ne me dit pas que tu t'en veux de l'avoir tué.

Pandora mit sa main sur la joue de Morgane et poussa son visage vers elle, de sorte à être tout près d'elle, ses yeux dans les siens. Un grand silence panique s'était installé entre elles, Morgane se mordait la levre. La blonde prit une grande inspiration et ses yeux bleus sondèrent ceux de celle qu'elle aimait. Elle sourit sereinement et dit:

- C'était lui ou toi. Tu ne dois pas t'en vouloir.

- Je n'y arrive pas, dit Morgane, sa lèvre du bas tremblotant sous l'effet de l'émotion. Je l'ai tué, Pandora. J'ai pris mon poignard et...

- Tais-toi. Donc tu aurais préféré qu'il t'égorges, que tu me laisses seule comme ça ?

Morgane avait passé ses mains autour de la nuque de sa petite amie, la regardait comme si elle était son seul espoir, comme une bouée de sauvetage. Ses yeux étaient implorants, torturés de mille façons différentes. Elle passa une main sur la joue de Pandora, comme si elle allait disparaître.

- Je ne te laisserais pas t'enfuir, Morgane Clay. On a trop de trucs à faire ensemble.

Pandora mit son autre main sur l'autre joue de la brune, et rapprocha son visage du sien, pour poser ses lèvres sur les siennes. Les lèvres de Morgane étaient brûlantes mais elle n'avait pas peur de cela. Le souffle de Morgane s'accéléra, lorsqu'elles s'embrassèrent, peut-être que c'était inattendu pour elle. Seulement, elle ne s'échappa pas de l'étreinte de la blonde. Pour une fois, c'était la plus petite qui avait enveloppé la grande, dans un halo de douceur et de chaleur. Un peu tremblante, fébrile, Morgane se pressa contre Pandora en recherche de réconfort, le son de leurs baisers lui faisaient tourner la tête. Peu à peu leurs bouches s'ouvraient, haletantes, et la fougue remplaçait la désolation. Une main crispée dans les cheveux lisses de Pandora, elle n'était plus que sensations. La main de Pandora faisait des petits ronds apaisants sur la colonne vertébrale de sa petite amie.

Une porte s'ouvrit, elles ne l'entendirent même pas. Pandora rouvrit à demi les yeux, pour voir qui était rentré dans la pièce. Valentin, bouche bée, l'air confus, faisait quelques petits pas dans la pièce:

- Les filles...

Morgane sursauta, ranimant la douleur dans sa poitrine et gémit, ses côtes la lançant atrocement.

- Je n'ai rien vu, mais on doit parler, là maintenant. Venez dans le wagon bar. Où est Cassiopée ?

- Elle dort, répondit Pandora, en s'essuyant la bouche.

Valentin claqua la porte, très gêné. Morgane rit, dans le même état, et Pandora lui sourit:

- Merde. On y va ?

La Louve était une femme d'environs 70 ans. Elle n'était plus toute jeune, ses longs cheveux blancs étaient habituellement tressés en de diverses coiffures complexes. Sur ses mains et ses bras de vieilles marques de guerre et des veines menaient encore une bataille sur qui l'emporterait. Elle était robuste, plutôt ronde mais musclée. Le temps ne l'avait pas emporté sur sa candeur et elle était ainsi devant Dimitri, imposante. Il la respectait et la vénérait presque, c'était sa cheffe. Sur son visage strié de rides, un masque de loup empêchait quiconque de voir son faciès. Seul un trou pour la bouche et deux pour les yeux permettaient d'apercevoir l'étincelle de rébellion qui y brûlait. Elle n'avait pas de nom ni de patrie, semblait n'appartenait à aucun district. Elle voletait entre équipes de chaque district, organisait dans l'ombre l'aube de ce qui semblait être une aube nouvelle pour Panem.

- Vlascoff, tu m'écoutes ?

Dimitri releva la tête. Le masque de la vieille femme était tourné vers elle, et il avait senti l'agacement dans sa voix. Il se redressa, peu assuré, et répondit:

- Bien sûr. Vous disiez que Shelma Price était un obstacle en moins, et que sa mort ne pouvait qu'aider le district 1 à retrouver un peu plus de sa liberté.

- Cette vieille chouette, gronda Anna-Lise en secouant sa crinière rousse. Heureusement que nous l'avons éliminée à temps, elle commençait à nous causer de sérieux problèmes.

- Qui c'était, en réalité ? Demanda Dimitri Vlascoff, déboussolé.

- Tu n'as pas écouté, soupira la Louve en pianotant des doigts sur la table d'acajou de la pièce dans laquelle ils étaient tous regroupés. Les Price sont une des familles à tuer en premier. André Price, Shelma Price, Atalante Price... Et la plus petite, Cassiopée Price, ce dont les plus embêtants. Le fait qu'il ne leur suffit pas d'être riche et de créer toute leur fortune sur le dos des souffrants et des pauvres, ils mènent à leur perte de nombreuses taupes et espions que j'avais cru bon de mettre au sein du Capitole. Leur doctrine est simple et efficace, ce sont des harceleurs mentaux. Des personnes que je ne qualifierait pas d'humains.

- Et quelqu'un a assassiné Shelma Price.

- Ce fut plutôt aisé. Elle n'est plus de la toute dernière fraîcheur, mais elle mord encore. On pense qu'elle était à l'origine d'un attentat contre les vainqueurs des Hunger Games lors de la tournée de la Victoire. Pour ceux qui ne le savent pas ou qui n'ont pas suivi cela à la télévision, les deux carrières gagnantes ont été attaquées par une femme. On suppose que c'est Cassiopée Price, la petite dernière, et cela confirme nos craintes qu'elle ne soie elle aussi aussi dangereuse pour les rebelles que ses prédécesseurs.

- Elle a attaqué Pandora Lane et Morgane Clay ? Se hâta de demander Dimitri, en secouant ses cheveux foncés.

- Oui. Les Pacificateurs n'ont pas souhaité donner de détails sur la scène, mais je ne pense pas que l'une d'elle soit morte à cause de cela.

Le garçon soupira, heureusement. Son ami, Nicolas Clay, était le frère de celle qu'il avait nommé juste avant, et il avait eu peur que cet attentat ne soit mortel pour sa bien aimée soeur.

- Mais les enquêteurs ne trouveront pas le coupable ? Il n'y a pas beaucoup de terroristes dans le district 1.

- C'est sûr, approuva Arthur en tapotant son bras, réfléchi. Vu la condition dans laquelle ils vivent, tu m'étonnes. Il faut un réel événement pour que le district 1 se réveille, ce sont des poulets engraissés.

- Une cage dorée, dit Ness de sa voix grave masculine.

Ses yeux croisèrent ceux de Dimitri, celui-ci frissonna un peu.

- Sauf qu'il faudra que le rebelle qui a fait ça se cache, parce qu...

- C'est mon travail, coupa la Louve.

Son intervention laissa tout le monde autour de la table mutique.

- Iris, ma chérie, viens ici.

L'ombre d'une jeune femme entra dans la pièce. Elle avait les yeux d'un bleu éclatant, un regard franc mais mesuré, intelligent. Sa mâchoire était découpée au couteau, donnant un air sévère et noble à son visage. Sa bouche était serrée par le stress.

- Oui, Servilus ? Demanda-t-elle, une étincelle de mystère dans la voix.

Il était là, affalé dans un fauteuil. Cet homme d'une quarantaine d'années avait à peu près la même tête que le président Snow. Les mêmes cicatrices barraient sa tête, signe de différentes chirurgies esthétique qui n'étaient pas toutes à son avantage. Il portait un costard, une cravate ocre, mais avait déboutonné presque entièrement sa chemise blanche et présentait fièrement un torse velu et couvert de sueur. Sans jeter un œil à ce corps en perdition, elle le fixa dans les yeux, droite dans sa combinaison noire dont la fermeture montait jusqu'au cou.

S'étouffant presque dans son épais double menton, il lui ordonna:

- Assied près de moi. Alors, ma petite Iris... Comment ça va ?

- Bien, répondit elle sèchement, en posant maladroitement son fessier sur une chaise, non loin de son fauteuil.

- Rapproche toi ! Qu'est ce qui ne va pas, ma petite Iris ? Tu n'es pas très bavarde.

Le commentaire, bien qu'il paraisse anodin, sonnait comme un reproche. Les yeux de Servilus devisagèrent la jeune femme, oscillant entre ses yeux, sa poitrine et son entrejambe, sans s'en cacher. Réprimant un frissonnement de dégoût, Iris se força à sourire:

- Ce n'est rien, Servilus. J'ai eu une mauvaise journée.

- Oh, ma pauvre. Passe-moi le pâté.

Il tendit sa main boudinée couverte de tatouages et de bagues, et enfourna sans retenue le plat qu'elle lui tendit. Alors que sa mâchoire charnue déchiquetait la nourriture, il regarda Iris, l'air carnassier. D'un geste de la main, il lui ordonna de s'avancer, et dit d'une voix désinvolte:

- Tu pourrais quand même faire un effort et descendre la fermeture éclair de cette combinaison. Il fait si chaud...

S'il s'espérait subtil, c'était perdu. Ses sourcils s'étaient relevés, sa bouche se tordait en un sourire sadique. La jeune femme garda son sourire crispé, et posa sa main sur la fermeture éclair, avant de la descendre un peu, dévoilant ses clavicules.

- Plus bas, plus bas, grogna Servilus comme un animal.

- Je n'ai presque rien dessous je...

- Fais ce que je te dis ! Tu veux ce que je t'ai promis, oui ou non ?

Iris le fusilla du regard. Avec humiliation, elle descendit encore la fermeture éclair, ses joues se colorant au fur et à mesure qu'elle sentait son honneur s'envoler. Servilus dévora des yeux son corps. Elle avait ouvert la combinaison jusqu'au nombril, et avait croisé les bras en attendant qu'il ne la dévisage plus comme un bout de viande. Le tissus dentelé de son soutien-gorge était visible, et semblait intéresser le doyen.

Il pointa sa poitrine du doigt et intima:

- Enlève ton...

La sonnerie d'un téléphone retentit, stridente. Alors que Servilus se couvrait les oreilles d'un air ennuyé, il chassa Iris de la main, qui lui apporta l'objet.

"Allô ? Quoi...? Oui... Oui, d'accord... Mmh... Ah oui ? Quoi ! Que me dites-vous là ? Ce n'est pas possible... Quelle tuile !"

Il raccrocha au nez de l'inconnu qui semblait parler rapidement dans le microphone. Avec mauvaise humeur, il prit le poignet d'Iris et l'attira à elle avec violence. Elle manqua de tomber sur lui mais se rattrappa aux accoudoirs du fauteuil. Il la toucha avec empressement, énervement, elle sursauta et fit un bond en arrière lorsqu'il posait ses mains sur sa poitrine. Seulement, elle se rappelait où était sa place... Et le laissa faire.

- Qu'est ce qu'il a dit ? Demanda-t-elle, réprimant les relents de dégoût qui violentaient sa gorge.

- Valentin, Kaloss et les deux gagnantes de ces Hunger Games vont au Capitole. Et ils me ramènent Cassiopée Price.

Iris retint une exclamation au nom de Valentin. Valentin... Était-ce réellement Valentin, celui qui avait été dans l'arène avec elle ? Elle ne connaissait pas les autres autrement que par la télévision, mais cela lui sauta aux yeux. Elle souffla, les yeux grands ouverts:

- Valentin... Valentin comment ?

- Oh, je m'en fiche. Allez, viens me faire plaisir, plutôt.

Elle soupira et sourit, crispée. La suite devint floue, dans une chambre aux senteurs de rose et de sang.

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