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✺Chapitre 10: Soigner ses blessures et honorer ses morts

Pandora se réveilla, comme si elle était dans un rêve. L'odeur de savon mêlé au désinfectant la surprit, elle n'était plus dans l'arène. Elle se rappelait vaguement l'arrivée du jet, les paroles de Morgane qui lui indiquait que c'était fini. La voix de Valentin, leurs paroles échangées.

Une migraine sourde englobait ses oreilles, et se dissipa au fur et à mesure qu'elle regardait autour d'elle. Elle tourna sa tête dans tout les sens, découvrant la salle de soins dans laquelle elle se trouvait. Morgane était assise près d'elle, un petit sourire sur les lèvres.

- Salut, princesse.

- Coucou, dit Pandora, de sa voix éraillée. Ça va ?

- Oui et toi ?

- Oui.

Elles se regardèrent longuement, le silence qui les entourait était bienveillant et doux. Tout ce qu'elles avaient vécu ensemble se ressassait, comme la vieille bobine d'un film en noir et blanc. L'horreur, la peur et le stress, Pandora se releva et caressa la joue de sa compagne, qui la regardait dans les yeux.

- Comment ça va en vrai ?

- Je ne sais pas, avoua Morgane. C'est un peu tôt pour le savoir, je crois.

Elle hocha la tête, elle comprenait. Elle aussi ne se rendait pas compte de l'impact des Hunger Games sur elle.

- Et toi ? Comment ça va vraiment ?

- J'ai du mal à respirer. En vrai, ça va.

Morgane baissa les yeux et s'assit à côté d'elle:

- Cette salope de Cassiopée. Tu m'étonnes que tu aies mal, elle t'a sûrement brisé une côte.

- C'est possible. Oh, tu as des bandages ?

- Ce sont des Muets qui m'ont soignés. Comme tu étais en train de dormir, ils ne t'ont pas fait prendre une douche, mais je te conseille d'aller le faire.

Pandora se leva non sans peine. Comme si elle était une vieille feuille de papier qui n'avait pas été dépliée depuis longtemps, elle s'étira longuement.Un peu fébrile, elle s'étira:

- Mon dieu, j'ai faim, c'est abominable.

- Je vais aller te chercher à manger, alors, dit immédiatement Morgane en se mettant debout à son tour.

La blonde rougit, c'était très agréable de sa part. Lorsqu'elle finit de prendre sa douche, sa partenaire l'accueillit avec un plateau rempli de plats chauds et nourrissants.

- Oh, Morgane, je t'adore, laissa échapper la blonde en oubliant presque qu'elle marchait en peignoir, trempée, sentant bon la rose et le jasmin.

Cette dernière sourit, et se servit. Elle détourna la tête, permettant à Pandora de se changer à son aise, et engloutit une bonne portion de pommes de terre.

- Mon dieu. C'est beaucoup trop bon. Rien à voir avec cette sauce froide étrange aux tomates qui regorgeait à la Corne d'abondance.

La blonde s'assit contre elle, prenant soin d'appuyer son buste contre son dos, et mangea dans son assiette:

- Tiens, c'est vrai. Les repas chauds, qu'est ce que ça m'avait manqué...

- C'est sûr.

Morgane frissonna, en pensant au briquet que Gabriel lui avait donné, et qui réchauffait leurs repas dans l'arène. Cependant, l'étrange sensation de la poitrine de sa compagne contre sa peau à l'instant présent lui procura des sensations diffuses impossible à décrire. Complètement déconcentrée, elle divagua peu à peu vers des sujets étranges et obscurs. Lorsqu'elles finirent de manger, elles se posèrent sur le lit.

Peu à peu, les conversations devinrent des baisers et à cela s'ajoutèrent quelques mains caressantes, hésitantes et chaudes.

La main de Morgane caressa la courbure de son cou, descendit le long de ses omoplates. Un long baiser entrecoupa les caresses que l'une et l'autre s'adressaient, la respiration de Pandora s'entrecoupa au rythme des impulsions plus évidentes et plus rapides des doigts de Morgane sur le corps de celle-ci. Morgane plongea ses yeux dans les siens, s'assit sur elle et l'embrassa. La situation aurait pu continuer mais soudain la blonde se mit soudain à tousser. Sa partenaire la redressa, alors qu'elle se plia en une quinte de toux incontrôlable. Étonnée, surprise et inquiète pour elle, Morgane lui tapota le dos en lui murmurant:

- Ça va ?

- Oui, dit Pandora en s'étranglant. J'ai... Juste du mal à respirer fort.

Morgane s'allongea à nouveau confortablement sur le lit, plus rassurée. Elle attira à elle sa camarade, en murmurant que ce n'était rien. Leurs respirations se calèrent sur le même rythme et elles s'endormirent peu après.

Cette nuit encore, Morgane ne rêva pas. Elle ne rêvait jamais, de toute façon, et se réveilla peu après, en proie à une douleur persistante à son bras. Voyant que Pandora dormait encore, elle se releva, s'assit en tailleur sur le lit et regarda dans le vide en se tenant le bras. Sûrement dû à la pression, du sang avait percé le bandage. Après quelques temps à rêvasser, elle se décida de se lever et de chercher Valentin.

Avec précaution, elle se libéra de l'étreinte endormie de sa compagne, et lui embrassa la tempe. Sortie dans le couloir, mal réveillée, elle croisa quelques citoyens du Capitole.

Leurs têtes étranges et dérangeantes ne lui avaient pas manqué. Des perruques de toutes les couleurs, des tatouages du président Snow sur tout le visage, des chirurgies esthétiques inutiles et dévisageantes. Tout cela était sans compter le maquillage ridicule et les habits somptueux et complètement déphasés.

Ceux-ci semblaient vouloir parler à Morgane, mais celle-ci n'avait qu'une envie c'était qu'ils la laissent. Elle aborda donc une posture défensive très agressive, qui dissuada son tailleur, Kaloss, de s'approcher d'elle.

- Morgane ! Ça va ?

- Valentin, s'écria-t-elle, soulagée. Ça me rassure que tu soies là, j'allais les frapper.

- Maintenant que je sais à quel point tu peux aller loin... Je te demanderais de ne pas le faire.

Il sourit, mais cela mit profondément mal à l'aise son élève.

- Entre donc. C'est ma chambre.

Elle ferma la porte derrière elle, et s'assit dans l'unique fauteuil de la pièce, en joignant ses mains.

- Dis-moi, Valentin, qu'est-ce que les gens disaient de moi ?

Il la regarda, silencieux, gratta sa barbe naissante, et s'assit sur son lit. Après avoir prit une grande inspiration il dit simplement:

- Les gens disent beaucoup de choses tout le temps.

- Je veux savoir ce que Caesar disait sur moi, sur ce foutu plateau télé.

- Au début, les caméras n'étaient même pas sur vous. Cela fait si longtemps que le district 10 n'a pas gagné les Hunger Games, ils étaient certains que vous vous feriez tuer aussi vite que les tributs du 7. Seulement, après, il y a eu des embrassades, entre vous deux. Et ça, ça a attiré l'oeil du Capitole. Les caméras suivaient toujours les premiers districts, mais le soir c'était vous qu'elles filmaient.

Morgane eut un haut-le-coeur. Être épiée contre sa volonté, surtout lorsqu'elle était avec Pandora, c'était très malaisant et désagréable.

- Caesar était toujours attendri, mais deux filles, ça ne passe pas trop, tu le sais.

- Je sais, soupira-t-elle.

- Pour ma part, je n'en pense rien. Cependant, j'aurais aimé que vous me le disiez plus tôt.

- Crois-moi qu'on ne savait même pas ce qui allait arriver. Désolée.

- On aurait pu établir une stratégie en prenant ça en compte...

Il soupira mais agita sa main, comme si ce n'était rien, soulageant la brune.

- Ce qui est fait est fait. Je voulais juste vous dire que... C'est loin d'être fini, mais vous avez été d'un courage extraordinaire. Surtout toi. Ne pas hésiter à tuer cette fille, et rencontrer son frère juste après, c'est juste terrifiant. Ou alors tuer ce colosse, et les deux tributs du 12, sans t'arrêter. Tu as fait tout ce que tu pouvais pour t'en sortir, c'était admirable.

Il lui posa une main paternelle sur l'épaule:

- Je suis vraiment très fier de toi.

Morgane tremblait, elle écouta ses exploits un à un, se remémorant chacun d'entre eux, les yeux dans le vide. Il la prit contre lui, l'étreint:

- Ça va aller. Ça va aller.

- Comment vais-je vivre avec ça ? sanglota Morgane.


Cassiopée cracha du sang, des acouphène emplissaient ses oreilles. Elle se replia sur elle-même, exténuée.

- Laissez-moi.

Le Muet ne répondit pas, et brandit à nouveau sa batte. Depuis déjà une heure, il la passait à tabac sans relâche. Les coups pleuvaient sur ses bras, son dos, son visage. Fatiguée, blessée et vide d'émotions, elle avait tenté de se protéger quelques temps. Cependant, elle savait que cela ne servait à rien. Tuer ce Muet ne lui aurait attiré que des ennuis, elle devait maintenant se faire petite. Des bleus rouges et violacés apparaissaient sur ses avant-bas, elle se protégeait la tête.

Ce genre de rendez-vous peu galant uniquement constitués de passage à tabac étaient plutôt courants. Un ou plusieurs hommes et femmes entraient dans une pièce close où elle était enfermée, et la frappaient jusqu'à ce qu'elle rechigne et ne soit plus en état de tenir debout. Son père, le commanditaire de tout cela, avait toujours demandé à ce que l'on épargne son visage.

La favorite du Capitole, celle qui devait gagner les 95èmes Hunger Games, ne devait sous aucun cas être abîmée ! Personne ne savait ce qu'il se passait à ces moments-là. Si sa mère était encore en vie, elle aurait sûrement été choquée, et horrifiée. Cependant, elle était morte à ses 7 ans. Imaginer sa réaction était simplement faire parler un fantôme.

Franck, aussi, n'avait jamais vraiment su. Lors d'une nuit passionnée qu'ils partagèrent, il découvrit les blessures sur son corps nu, les dizaines de bleus sur ses tibias, sur ses bras, mais elle avait simplement dit que c'était les entrainements. Ce n'était pas totalement faux: son père cherchait à lui apprendre à encaisser les coups, n'est-ce pas ? Malgré ses suspicions, elle continua de vivre ainsi, à souffrir ainsi.

- Laissez-moi, dit-elle plus fort.

Le Muet la poussa vers un mur, elle se laissa faire et son dos heurta le mur. Franck était mort. Cette pensée la fit tomber dans un autre dédale de pensée de plus en plus noires. Personne ne penserait à elle, désormais. Personne ne la protégerait comme il l'avait fait, personne ne l'aimerait plus jamais. Perdre des personnes qui lui étaient chères ne lui était pas étranger. Sa mère, en premier, puis sa soeur ainée, de la même maladie. Seulement, qu'avaient-elles apporté à Cassiopée ? Pas grand-chose.

Elle vit des points noirs lorsqu'il la prit à la gorge et serra fort ses doigts autour de son cou. Elle ne se débattit pas, et se rendit compte peu à peu que respirer était devenu difficile. Un spasme étrange, puis un frisson s'empara de son corps. Celui-ci lui hurla de bouger, de faire quelque chose contre cet étranger, qui n'avait rien contre elle, mais qui la tuait.

Elle posa sa main sur celle qui entourait sa trachée, et tenta de la décoller de son cou, mais c'était peine perdue. Elle suffoquait, sa tête devenait rouge au fur et à mesure qu'il serrait.

Elle allait mourir ? C'était presque certain. Franck l'attendait sûrement, sur un petit nuage, dans le plus simple appareil, une auréole au-dessus de la tête. Cette pensée la fit sourire, ses lèvres étaient violacées.

La porte s'ouvrit, et la voix timide du tribut du distinct 10 retentit:

- Morgane ?

Le Muet la lâcha et regarda derrière lui. La blondinette aux grands yeux blonds, derrière la porte, regarda Cassiopée dévaler le mur avec un bruit de glissement pour s'asseoir, les yeux exorbités.

- Oh, pardon.

Elle sortit bien vite, comprenant qu'elle interrompait quelque chose d'important. Heureusement pour la blonde à l'intérieur, le Muet eut l'air de penser la même chose, et décida de sortir de la salle, sans un regard pour celle qui essayait de reprendre son souffle.

Cassiopée passa une main sur son cou, et toussa. Elle cracha à nouveau du sang, fébrile. Ses membres tremblaient, elle n'avait plus de forces.

Franck était mort. La douleur de ce passage à tabac n'était rien comparé à ça, et Cassiopée le savait. Elle se soucia donc peu de son apparence lorsqu'elle sortit de la pièce. Seulement, en voyant l'air choqué des citoyens du Capitole qui passaient à côté d'elle, elle savait qu'elle devait agir normalement. Comme d'habitude, elle reprit l'air supérieur, suffisant et hautain qu'elle arborait tout les jours.

Elle tourna la tête pour voir un grand adulte avec un semblant de barbe, des yeux sages et des lunettes avec une monture dorée.

- Valentin, c'est ça ? Demanda-t-elle, en s'éclaircissant la voix.

Elle fit une petite moue précieuse, et arrangea ses cheveux de sorte à ce qu'il ne voie pas les marques sur son cou.

- Oui, en effet, répondit le principal concerné.

- Vous êtes le Mentor des petites du 10, n'est-ce pas ?

- Des gagnantes des Hunger Games, oui.

Sa voix était mesurée. Le Mentor savait qui était la jeune femme, ses origines et son influence au Capitole. Il était prudent et méfiant, Cassiopée s'en délectait.

- Oui, oui. Vous passerez le bonjour à Morgane de ma part ?

La blonde fit un grand sourire très franc, ses yeux serpentins le fusillant du regard. Malgré le fait que l'adulte avait presque le double de son âge, il sentit un frisson désagréable le traverser, et déglutit:

- Très bien.

Il s'eloigna dans le couloir. À l'extérieur, Cassiopée riait et se moquait de Valentin. À l'intérieur, elle se sentit très misérable, et seule. Faisant face au fossé qui la séparait elle et toutes les vermines du Capitole, elle savait que seul Franck était capable de la voir réellement comme elle était. Sensible. Vulnérable. Morgane lui avait arraché sa vie. Si elle la voyait dans l'enceinte du bâtiment, elle n'hésiterait pas à la tuer.

Cette dernière pensée la fit hésiter. Morgane n'avait pas l'air forte, certes, mais elle était déterminée. Il vaudrait mieux ne rien faire sans y avoir pensé avant.

Elle soupira et se demanda ce qu'elle allait faire maintenant que son père l'avait reniée. Soigner ses blessures lui sembla primordial, elle rentra dans sa chambre et s'enduit d'onguent avec lassitude.

Quelques jours plus tard, elle fut dans le train qui la ramena à son district. Le paysage défila devant ses yeux, comme un diaporama. Elle le regarda, accoudée au comptoir du wagon bar. Elle se sentait bien, en ce moment. Sûrement qu'elle avait bu. Sûrement qu'un adolescent l'accompagnait mais qu'elle ne connaissait même pas son nom. De toute façon, avoir les garçons pour elle était facile, à part Franck. C'était le seul qui avait un moment résisté à sa voix séduisante.

Elle ne se rappelait même plus du nombre d'homme qu'elle avait embrassé. Elle ne voulait d'ailleurs pas savoir. Elle s'en fichait. Aucun de lui avait procuré les sensations que lui procurait Franck.

Elle finit son verre de vodka cul sec et soupira.

- Toi, là, apostropha-t-elle un des garçons qui la regardait avec adoration. Viens là.

Il s'approcha, et prit une chaise à côté d'elle, arborant le sourire le plus sexy qu'il pût. C'était pathétique.

- On arrive où, et quand ? Marmonna l'adolescente.

- Dans quelques dizaines de minutes, au district 1.

Elle le regarda, en fronçant les sourcils. L'alcool lui avait embrumé l'esprit, et elle dévisagea le brun des pieds à la tête. Elle s'enfila un nouveau verre et demanda:

- Pourquoi tu précises "district 1" ?

- Parce que je viens du 3, répondit-il, comme si c'était une évidence.

Le 3. Cassiopée eut un frisson. Dans son propre train ! Quel culot, un espion qui venait prendre les secrets de son corps sveltique ! Il était sûrement dangereux, il devait avoir des armes cachées dans ses sous-vêtements, c'était un horrible monstre du district 3 !!!

- Quoi ? Réagit le garçon, alors qu'elle se rendit compte qu'elle avait parlé à voix haute.

Cassiopée le prit par le col et le souleva de terre. Il était tellement chétif, tellement léger par rapport à Franck. Elle le regarda quelques secondes, avec son plus beau regard noir, mais les murs du train tournaient trop et elle se sentait nauséeuse. Il la regarda, complètement perdu, et essaya de se débattre. Elle le jeta à l'autre bout du wagon:

- Tu n'es qu'une pâle imitation de mon Franck, dit-elle, complètement saoule.

- T'es folle ?!

Elle hurla et lui envoya le talon de sa chaussure dans le nez. Sans surprise, il n'évita pas le coup et commença à saigner du nez. Il se leva et chercha la porte à tâtons, la chaussure en main.

Alors qu'il disparaissait, un flot de sang derrière lui, elle s'assit sur un canapé, au milieu des autres garçons qui la regardaient avec crainte et terreur. Elle refoula les larmes dans les yeux et dit, d'une voix peu sure:

- Allez. On fait un jeu ? 


- Putain de merde, laissa échapper Morgane en prenant son visage entre ses mains.

Elle s'assit sur un des tabourets, juste devant une fenêtre. Pandora finit son sandwich avant de s'asseoir à côté d'elle et de poser sa tête sur son épaule. Elle prit soin de ne pas toucher son bras blessé, qui cicatrisait pourtant assez bien.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- C'est tellement. Mon dieu.

Morgane avait la voix qui tremblait, et c'était impressionnant pour sa compagne de la voir ainsi. Depuis qu'elles avaient parlé à Valentin de leur relation, et de leur projet futur ensemble, tout était devenu plus clair entre elles. Malgré le fait que la brune soit réticente au premier abord à parler de sa relation à son Mentor, celui-ci la remit à sa place:

- Ne croyez pas que le Capitole laissera cette relation à part. Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas aussi médiatisé que les couples hétéros mais... Vous allez passer à la casserole, toutes autant que vous êtes. Surtout parce que vous êtes les gagnantes des Hunger Games... Et que vous nous avez donné un beau spectacle, durant ces Jeux. Certains de vos nombreux baisers sont arrivés au public, et ils ont fait forte impression. À partir de cela... Vous avez deux choix. Soit, vous arrêtez de vous voir et votre "histoire" s'arrête là, mais c'est peu probable que vous vous y teniez. Ou alors, vous vous expliquez aux caméras. Et là... Votre couple devient médiatisé, et c'est franchement écoeurant. Oui, les deux choix sont drastiques, mais vous n'aurez pas le choix. Rien ne s'improvisera devant les caméras, c'est bien compris ? Tout le monde est au courant, maintenant. Il faut m'en parler et donner des idées qui feront vivre vos décisions communes en tant que couple.

Et les voilà en couple, la cerise sur le gâteau. S'en était ensuivi de longues conversations stressantes que Pandora essayait de tenir avec elle, en expliquant à sa conjointe sa peur de l'engagement... Qui ne menèrent pas à grand-chose. Seulement, un lien plus fort unissait les deux adolescentes.

Pandora mâcha la viande au gout de carton. C'était vrai, revoir ce paysage familier mais si lointain était comme marcher dans un rêve. C'était cotonneux, délirant et anxiogène. Elle déglutit. C'était vraiment mauvais, mais elle avait l'estomac si serré qu'elle devait le faire. Elle s'était tellement persuadée qu'elle allait mourir, que ses jours étaient comptés et qu'elle ne reverrait jamais son foyer, que de le voir à nouveau était émouvant.

Comment allaient Yuki et Tili ? Ses deux chien-loups avaient été renvoyés à son district après son arrivée au Capitole. Et sa mère ? Son père ? Comment allaient-ils ?

- Ça va aller, d'accord ?

Morgane passa ses doigts dans sa chevelure blonde, bien plus longue que la sienne. Elle se détendit, et marmonna quelques mots dans son cou, et regarda le paysage défiler. Le train s'arrêta peu à peu, et l'adrénaline monta en Pandora. Ses mains fourmillèrent, électrisées.

- Les filles, dites vous au revoir... Le retour à la maison ! dit Valentin.

Elles le regardèrent en souriant. Il fallait le saluer, car la prochaine fois qu'elles le verraient sera uniquement pour la tournée de la Victoire. Il leur tendit leurs valises:

- Allez, les reines de la night...

Elles lui firent la bise, et il s'effaça avec un petit clin d'oeil dans le wagon d'à-côté. Lorsqu'il eut fermé la porte, Pandora éclata d'un rire gêné. Elle affronta le regard de la brune comme si c'était la première fois qu'elle la regardait. Celle-ci au contraire n'attendit pas sa réaction pour prendre son visage entre ses mains et plonger son regard intense dans le sien.

C'était tout un univers qu'elles partageaient désormais. La richesse des émotions, des aventures qu'elles avaient vécues toutes les deux les avaient tellement rapprochées. Morgane était tout ce qu'elle avait, en terme d'amour et de vie sociale, à part sa meilleure amie Anna. Elle l'avait vue lorsqu'elle était triste, joyeuse, en colère, amoureuse, se battant pour sa vie. Elle-même avait eu peur en la voyant égorger des tributs, en fauchant des membres et en sauvant sa vie et la sienne.

Morgane l'embrassa, comme si c'était le dernier baiser qu'elles partageraient à partir de maintenant. Ses mains agrippèrent les cheveux de la blonde avec empressement, la collant à elle.

- Hey. On va se retrouver, je te le jure, dit Pandora contre ses lèvres.

- Je n'ai pas envie de te quitter... marmonna la brune.

Elles s'embrassèrent à nouveau, longuement. Puis, se tenant par la main, elles descendirent. Pandora vit, la gorge nouée, qu'elle rentrerait seule chez elle.

Un grand homme brun, avec des fossettes et un grand sourire vint accueillir Morgane, en lui prenant sa valise. De loin, la blonde les regarda s'étreindre. C'était sûrement l'un de ses cinq frères. Malgré le fait qu'il ne lui ressemble pas, il avait la même étincelle de colère dans les yeux. Comme il était robuste, il prit les valises sur ses épaules, malgré les regards noirs de Morgane qui l'accusait d'en "faire trop".

Ils sortirent de la gare, Morgane jeta un dernier regard à sa compagne, avant de disparaitre dans les rues du district 10.

Pandora, elle aussi, prit sa valise et se dirigea vers chez elle. Elle connaissait son chemin par coeur, mais les regards indiscrets que les gens posaient sur elle étaient dérangeants. Ils savaient qui elle était, maintenant.

Pandora, l'enfant du Capitole.

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