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Chapitre 35: Au nom du sanglant Capitole

Morgane avait enfilé des gants de couleur rose, mauve, et faisait la vaisselle tranquillement. Le bruit du jet d'eau sur les assiettes encore sales du repas qu'elles venaient de manger. Elle sifflotait tranquillement en regardant du coin de l'oeil ses bagues qu'elle avait posé sur le rebord du lavabo en attendant, de peur qu'elles ne se rouillent avec l'eau.

Pandora somnolait dans le canapé, lisant distraitement un papier d'organisation de la révolte envoyé par Iris et Valentin le jour-même.

Les deux sursautèrent lorsque la porte s'ouvrit à la volée pour laisser passer une tornade blonde. Pandora, qui avait par réflexe caché entre ses cuisses le dépliant politique, la regarda avec surprise.

Cassiopée a les yeux rouges, les cheveux défaits, la lèvre tremblante et le corps tremblant. Morgane la vit arriver ainsi et regarda sa tenue de bal. Oh... Elle qui n'avait pas très bonne mémoire, pourtant, se souvint que ce soir était un jour important. Il était arrivé quelque chose à Cassiopée et Morgane sentait qu'elle allait frapper celui qui oserait s'en prendre à son amie.

- Cassiopée ? Ça va ? demanda Pandora, sensible à l'apparente panique de la blonde.

- Où est Kaloss ?

- Y'a un problème ? 

Morgane se retourna pour s'adosser nonchalamment contre le rebord de pierre, regardant fixement la Price, qui ne répondit pas, campée sur ses deux pieds.

- Où est Kaloss.

- Dans l'appartement au fond du couloir, dit Pandora, surprise de la voir aussi froide et horrifiée.

- Merci.

La porte claqua lorsqu'elle se retourna sèchement pour partir. Les deux femmes se regardèrent, aussi perdues l'une que l'autre. 

- Elle a ses règles ?

Pandora rit et lui envoya un coussin, la traitant d'idiote.

Cassiopée, qui n'était pas du tout dans le même état d'esprit, courut presque jusqu'à l'appartement de son ami. Elle toqua poliment, avec une furieuse envie de défoncer la porte et de s'écrouler par terre. Mais les dents serrées, elle attendit qu'on lui ouvre.

- Cassiopée, ma biche, que fais-tu dehors à cette heure-ci ?

Kaloss, ses cheveux de plus en plus décoiffés, sortait la tête de l'embrasure de la porte avec un air assez étonné. Depuis que Cassiopée était promise au Valet, il ne l'avait pas revue. Elle semblait dans le même état que celui où il l'avait laissé...

- Je peux rentrer ? 

- Bien sûr.

Il s'effaça pour la laisser passer et elle s'effondra mécaniquement sur le canapé, face contre le cuir, mâchoire serrée. Kaloss, en robe de chambre, prêt à dormir, s'assit sur le fauteuil en face d'elle et croisa les jambes, haussant un sourcil:

- Toi, tu as des choses à raconter.

- Déjà: est ce que je peux dormir chez toi ?

- Evidemment. Parle moins fort, mon homme dors dans cette chambre. 

Cassiopée releva la tête pour lui jeter un regard noir, dont la colère ne semblait pas vraiment être dirigée contre lui mais plutôt contre elle-même. D'un air perdu, elle murmura:

- Mais tout le monde est homosexuel ici. 

- Ça doit bien être le seul endroit du Capitole, ma chérie. 

Cassiopée s'assit et respira un grand coup, serrant les froufrous de sa robe contre elle avec des grands yeux perdus, déroutés.

- Je crois qu'il m'est arrivé quelque chose d'étrange.

Et elle se décida à tout lui raconter. Les premiers jours, sa colère contre son silence impassible, puis leurs appels et leur rapprochement qui avait conduit à leur première nuit à coucher ensemble. Cassiopée lui raconta les larmes aux yeux qu'elle ne s'était pas vraiment douté de son identité, puisque souvent elle restait passive lorsque que le Valet la touchait. Maintenant qu'elle le relatait, elle se rendait compte de tout ces moments étranges où elle aurait pu deviner.

Elle se sentait bête, trahie, abusée. La fois où elle avait dormi contre sa poitrine, le fait que Ange était toujours mal à l'aise quand Cassiopée le comparait aux "autres" hommes, qu'elle -non pas il, désormais- se mettait en colère lorsque Cassiopée le nommait Angelo... C'était pourtant si évident !

Lorsqu'elle eut fini son récit, le souffle entrecoupé de sanglots silencieux qui lui crevaient le coeur, elle releva le regard vers lui. Il semblait réfléchir et la blonde trouva le temps insupportablement long.

- Kaloss, j'ai besoin d'aide... Je ne sais pas quoi faire ! Je ne suis pas comme vous... Enfin...

Elle bégaya, mais il lui coupa la parole avec un sourire narquois sur les lèvres:

- Pas une pédale ?

- Tu sais bien que ce n'est pas ça ! balbutia à nouveau la blonde, choquée par les termes. 

- Cassiopée, à un moment j'appelle un chat un chat, répondit le tailleur en se grattant la barbe qu'il avait teinté en violet. Si tu repousses cette femme parce que ç'en est une, c'est de l'homophobie intériorisée.

- Je n'aime pas les femmes. Je ne suis pas attirée par elles. 

- Sauf que là on part du principe que cet "Ange" ne pouvait être ni un homme ni une femme, mon chou, puisque tu n'avais jamais vu ses traits sous son masque. Tu ne l'aimais pas pour sa masculinité non plus, alors pourquoi rejeter sa féminité ?

- Parce que... Ce n'est pas mon orientation, et puis voilà ! 

Le ton buté et douloureux de Cassiopée fit soupirer l'homme qui croise les bras. 

- Donc quoi ? Qu'est-ce que tu comptes faire ? 

- Je veux... Je ne sais pas. Ça me fait mal de... Enfin ça m'a vraiment choquée.

- Qu'elle ait trahi ta confiance, présuma Kaloss.

- Exactement. Je pensais que... Enfin, je commençais à lui faire confiance et elle a tout gâché. Je ne veux plus jamais revoir cette personne. 

Les yeux de Cassiopée s'allumèrent de fureur alors qu'elle serrait un coussin entre ses doigts, faisant craquer les coutures du tissus. Kaloss remarqua que la petite peste en elle était sur le point de ressurgir et calma le jeu d'entrée:

- Ça, tu y réfléchiras après une bonne nuit de sommeil. 

- J'ai laissé toutes mes affaires là-bas. 

Un silence s'installe dans lequel la blonde aux cheveux bouclés semble ruminer dans sa barbe sa colère et sa déception. Kaloss demanda soudain, ce qui fit sursauter la plus jeune:

- Tu as peur, n'est-ce pas ?

- Peur ?

- Peur d'aimer une fille. Je comprend, ce n'est pas facile.

Face au silence buté dont elle fait preuve, il esquisse un sourire amusé, puis reprend:

- J'imagine que tu dois te poser pleins de questions pratiques du genre "comment je dois l'embrasser", ou "est-ce qu'il y en a une qui prend l'autre par la taille et pas l'autre", comment ça se passe au lit, comment les gens vont réagir...

- Je...

Cassiopée parait à la fois rebutée par toutes ces questions, et un peu vexée par la véracité des questions qu'il posait. 

- Bon, dis toujours. Mais je te préviens, je ne sortirais jamais avec une femme, je suis cent pour-cent hétéro.

- Oui, oui. Et je vais te donner une réponse simple à toutes les questions que tu vas te poser bientôt. On s'en fout.

- On s'en... fout ? répète Cassiopée en plissant ses yeux de serpent. 

- Que ce soit une femme, un homme, une personne neutre, ou je ne sais quel genre. On s'en fiche totalement, Cassiopée Price. La seule chose qui changera c'est au lit, et pour ça je te conseille de demander aux expertes qui habitent à côté.

- Oh, non, c'est hyper embarrassant, dit directement Cassiopée en ouvrant les yeux ronds comme des soucoupes. 

- Etonnant, de la part d'une fille aussi libre sur ses relations que toi. Tu leur racontes pourtant toutes tes aventures d'un soir.

- Mais ce n'est pas la même chose...

- Le débat est clos. Va te coucher, réfléchis bien avant de prendre une décision que tu regretteras et...

- Oui ? dit la blonde, accrochée à ses lèvres.

- L'amour, c'est l'amour. Arrête de te prendre la tête.


Ayanda savait parfaitement que courir en regardant en arrière était dangereux et sacrément bête. Mais quand c'était l'adrénaline qui te pousse à aller toujours plus vite et plus loin, on ne pensait pas toujours à ce qu'il y avait devant sa tête.

En l'occurence une grosse branche d'arbre.

Elle tomba à la renverse, heurtant le sol à la vitesse à laquelle elle venait de courir.

- ALBAN ! 

Hurler aussi était sacrement dangereux. Seulement, la douleur la fit gémir en se tenant le front. Des éclats d'écorce s'y étaient incrustés profondément et un filet de sang chaud coula entre ses yeux fermés par le choc.

Ce dernier s'arrêta brusquement pour revenir sur ses pas.

- Mon dieu, Ayanda, qu'est-ce que tu fais ?!

- Je me suis pris une branche, abruti, dit elle les dents serrées, haletante de douleur.

- T'es vraiment conne.

Ils rirent un peu ensemble, essoufflés, mais elle sentit dans sa voix la peur.

- C'est grave ? dit-elle.

- Tu saignes... Enlève ta main.

Ayanda libéra son front et sur sa peau noire comme l'ébène, la plaie est très importante. Alban écarquille les yeux et un frisson le prend.

- Ayanda... Attend, ne te relève pas.

Elle ne comprit pas, et le regarda avec un air souffrant, mais étonné. 

- Merde... Est-ce que ça fait mal ?

- Atrocement, mec.

- Tu m'étonnes. T'as... Putain, t'as du sang partout. T'es vraiment conne, hein !

Elle rit, pensant qu'il blaguait. Mais ce fut lorsque son sang atteint ses yeux qu'elle se rendit compte que c'était plus grave qu'une simple chute.

- Tu... On a des bandages ? 

À présent, elle aussi ressent de la frayeur, sentant la douleur arriver peu à peu à son cerveau. Maintenant, elle commence à comprendre qu'elle s'est prit quelque chose à une rapidité conséquente. 

- Non. 

- Faut... Aller à la Corne d'Abondance, grogna-t-elle en se relevant fastidieusement, épongeant son sang ocre avec sa manche.

- Dépêchons nous... Tu peux marcher ? 

- Il va falloir. 

Pendant ce temps, Salomé, Gladys et Azur était toujours assis dans l'herbe. Les deux femmes voyaient maintenant la nuit tomber une deuxième fois sur l'arène. Il fallait à tout prix rester éveillés car grâce au nuage toxique qui passait dans chaque zone, les districts auraient tendance à bouger, ou à aller au centre, soit la Corne d'abondance.

Les deux adolescentes s'étaient rapprochées, toujours réchauffées par le feu, pour avoir plus de chaleur humaine. Du côté de Salomé, il fallait avouer qu'elle n'aurait pu fermer l'oeil même accidentellement. Avoir cette fille si étonnante à côté d'elle la rendait surexcitée, et lorsqu'ils virent un tribut seul s'approcher, elle se leva trop tôt et le fit fuir avant que Azur puisse le tuer par surprise.

Gladys et elle parlaient toujours, et échangeaient maintenant plus banalement sur divers sujets.

- Moi, ma mère est pute, déclara la brune avec une fierté un peu timide.

- C'est stylé. Mon père tient une mine de pierre.

- Et ta daronne ?

- Elle travaille au Capitole. J'ai un petit frère mais je peux pas le voir souvent parce qu'il a été placé dans un centre d'éducation pour devenir Pacificateur à sept ans. 

- C'est hyper triste. Moi je suis fille unique. 

- Ça doit être triste aussi.

Les yeux de Gladys firent frissonner Salomé qui regarda autour d'elle en faisant semblant d'attiser le feu, pour ne pas laisser ses joues se colorer légèrement.

- Merci, mais t'inquiètes. J'suis pas en sucre. J'pense que je préfère pas avoir de frères et soeurs parce que je ne saurais pas d'où ils viennent.

- Ouch, c'est glauque dit comme ça, ricana Glady.

Un bruit les fit soudain se tourner. Deux tributs courraient vers la Corne d'Abondance, ayant l'air de se diriger vers le feu allumé là. Le réflexe de la métisse fut de vouloir se lever, mais elle était toujours attachée et commença à paniquer. Tapie dans l'herbe, Salomé reprit silencieusement ses poignards, pour les voir arriver.

C'était deux tributs, sûrement du 8. Ils avaient la peau noire et des vêtements de couleur kaki, se fondant parfaitement avec les arbres. Le garçon semblait armé, mais ne pointait pas sa lance sur les deux filles posées là. Salomé se méfiait de tout le monde et lorsqu'ils furent assez prêts, elle se leva et les deux lames brillèrent dangereusement dans la nuit.

- Si vous approchez, je mettrais votre vie autant en péril qu'la mienne. 

Les yeux se plissèrent pour montrer qu'elle est sérieuse. La fille se tenait le front, et titubait. Elle leva sa paume avant de dire d'une voix forte:

- On est pas venus pour se battre !

- Ah ouais ? Dommage, c'est le principe du jeu, dit Gladys de son cynisme meurtrier. 

- S'il vous plait, au nom du Capitole je...

Elle écarquilla les yeux soudain. Une lame de métal venait de traverser sa gorge, pile au niveau de la carotide. Un jet de sang suit l'action, son compagnon se rendant soudain compte de la chose. Ayanda poussa un cri qui ne passera jamais la barrière de ses lèvres condamnées, alors qu'Alban faisait un bon de terreur pure. Choqué par ce qu'il venait de voir, il regarda Salomé avec épouvante.

- Ils ont tués sa mère, cracha soudain Azur avec haine en sortant du fourré, son arc à la main. Le nom du Capitole est interdit ici. Plus jamais. 

Et il tend la corde son arc, visant la tête d'Alban qui trébuche et tombe, surpris. Mais soudain, Salomé s'écrie:

- Attend !

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