Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 32: L'affront au Capitole

- Quand il me prend dans ses bras...

Salomé reprit conscience une seconde fois, sentant son coeur battre dans sa poitrine, la panique encore présente en elle, ne la quittant jamais vraiment.

- Il me parle tout bas
Je vois la vie en rose...

Elle sentait un horrible souffle chaud au creux de son oreille, se déplacer comme si une couleuvre enserrait sa nuque de ses doigts venimeux.

Il me dit des mots d'amour

Des mots de tous les jours
Et ça m'fait quelque chose...

La voix de Gladys était-elle réelle ? Elle chantait bien. Salomé aimait sa voix mais tout ce qui en ressortait à cet instant précis était l'épouvante de ne rien comprendre. Il faisait si noir autour d'elle.

- Il est entré dans mon cœur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause

C'est lui pour moi, moi pour lui, dans la vie

Il me l'a dit, l'a juré pour la vie...

Salomé détestait le noir. Elle ne disait pas qu'elle avait peur -elle détestait être faible- mais ça lui rappelait de mauvais souvenirs. Les crises d'angoisses qui la prenaient, il y a quelques années, lorsqu'elle sentait sa mère sortir de son lit subrepticement pour aller dans celui d'un autre...

- Et dès que je l'aperçois
Alors, je sens dans moi
Mon cœur qui bat

Elle tourna la tête pour découvrir alors que Gladys s'était pendue à une branche la tête en bas et qu'elle chantonnait à son oreille.

- Des nuits d'amour à plus finir

Un grand bonheur qui prend sa place
Des ennuis, des chagrins s'effacent
Heureux, heureux à en mourir

Salomé plissa les yeux dans l'ombre. Elle n'était pas musclée mais était agile, pour faire ce genre de choses. De ce fait, lorsqu'elle avait tourné la tête, leurs visages étaient face à face, à deux centimètres l'un de l'autre.

- Quand il me prend dans ses bras

Il me parle tout bas
Je vois la vie en rose

- Tu ne vas pas me relâcher ? dit Salomé, la voix éraillée par le fait d'avoir tant crié. 

- J'aime jouer avec la nourriture. Relax, c'était une blague, dit elle alors qu'on sentait de l'agacement dans sa voix. 

Elle sourit en sentant le souffle court de la brune sur son visage, et lui mit une pichenette sur le nez. Salomé fronça les sourcils et recula, peu amusée par ce geste. Gladys approcha à nouveau son visage, joueuse. La plus petite recula encore, effrayée par l'air sûr d'elle de la jeune femme.

La métisse prit son visage de ses mains à l'envers, Salomé sentit ses joues s'écraser contre ses dents et sa bouche se déformer tant sa poigne était virulente. Dans le meilleur des cas c'était un baiser, dans le pire, elle était prête à la tuer maintenant.

- Tu crois que je vais t'embrasser ? ricana soudainement Gladys, en pleine découverte de son visage centimètres par centimètres.

- Non ! se débattit Salomé. Lâche moi !

Elle se décida à se défaire de sa poigne par lui donner un coup de tête en plein dans son menton. Gladys, désorientée, tomba de l'arbre sur les genoux de Salomé qui n'eut que pour réflexe d'amortir du mieux qu'elle put sa chute.

- Aouch... Pas très glamour, dit la jeune femme en se frottant sa tête douloureuse. Tu crois vraiment que je t'autorise à me frapper ?!

Salomé eut à peine le temps de trouver une belle réplique cinglante à répondre qu'elle se prenait un poing vigoureux dans le nez. Elle poussa un cri de douleur alors que du sang immédiatement en coulait à une vitesse affolante. Gladys avait une détente effroyablement rapide, et Salomé sentit la douleur atteindre son cerveau plus vite qu'elle ne le pensais. Elle se recroquevilla alors qu'elle sentait qu'on lui faisait un câlin.

- Oh, non, ne pleure pas...

- Espèce de... Folle... dit Salomé en relevant la tête.

En effet, Gladys était bien assise sur elle, avait passé ses mains autour de ses épaules et la câlinait comme deux amies. Elle aussi releva la tête pour dire avec un grand sourire, ses yeux étincelant d'une lueur menaçante dans la nuit:

- Répète ? 

- R-rien, balbutie Salomé en sentant la terreur la figer.

Gladys venait de faire goutter sur son doigt une goutte de sang, et la porta très sérieusement à ses lèvres en lui souriant.

- Quoi ? Il ne faut rien gâcher.

Elle passa sa langue sur son menton couvert de sang et Salomé réprima son envie de hurler, mais de hurler si fort que les oiseaux se réveilleraient pour chanter, que Azur accourerait pour la sauver... Mais c'était bizarrement le contact physique le plus rassurant que son adversaire pouvait lui offrir.

Elle se figea, attendant. Un frisson la parcourut alors que Gladys récupérait le sang sur ses lèvres avec sa bouche. La scène était terrifiante et pouvait porter à confusion. Elle rit froidement:

- Bah alors ? On a perdu sa langue ?

- J-je... Pitié, laisse moi tranquille, dit Salomé en la regardant avec des yeux écarquillés. 

- Non. D'ailleurs, je suis fatiguée. Tu seras mon oreiller, parce que je n'ai pas envie de dormir sur le cadavre, il pue.

Salomé, figée, sentit la jeune femme se blottir gentiment contre elle, comme une amante. L'angoisse la prit en sentant Gladys s'endormir. Combien de temps allait-elle tenir ainsi, avant que son adversaire ne perde patience et la tue ?

 ✺

Cassiopée rentra d'une humeur encore plus mauvaise que le jour d'avant. Mais ce jour-ci, hors de question de se laisser aller et de faire une crise d'angoisse devant cet...

- Abruti d'Ange, marmonna-t-elle.

En effet, elle s'était réveillée ce matin-là seule dans le lit, après avoir passé une nuit sulfureuse avec le Valet. Vachement galant de sa part, surtout qu'il n'avait répondu à aucun de ses appels cette journée-là. 

- T'as fait le mort ? dit elle en le fusillant du regard, donnant un grand coup de pied dans son sac à main qui rejoignit ses pieds bottés.

Le Valet ne dit rien, impassible derrière son masque, et se pencha pour ramasser ses affaires sans rien dire.

- Pourquoi tu m'as laissé en plan ?! Tu sais, si tu veux qu'on fasse que coucher ensemble, c'est okay...

Cassiopée balança son manteau sur lui avec la même rage, l'air extrèmement vexée. 

- On peut être sexfriends. Enfin même pas, vu que tu serais tout sauf un bon ami. Connard. Tu serais même UN AMI DE MERDE.

Pour la première fois, le Valet sembla mécontent. Il ramassa sa veste et en la pliant, elle sentit une aura, une humeur néfaste venant de lui. Mais cela ne l'empêcha pas de continuer d'un ton buté:

- T'es vraiment un lâche. Je me suis réveillée toute seule.

- Je devais faire quelque chose.

- Bah oui mais je passe avant les autres choses, dit elle en croisant les bras, se postant avec fureur sur ses deux jambes.

- Non.

Elle avait mit le Valet en colère, et s'en rendit compte à cet instant précis. Cela lui fit l'effet d'une claque. Jamais un seul homme qu'elle courtisait lui avait fait une remarque aussi sèche et désintéressée. Et elle se rendait compte que plus Ange était désintéressé, plus elle lui courait après. 

- Ange, c'était pas cool ! dit elle après un moment de choc.

- D'accord. 

- Je...

- Autre chose ? 

- Quoi ?! dit Cassiopée, surprise de son ton sec et encore plus froid. 

- Tu as besoin de quelque chose ? 

- Non.

Elle fit un pas vers lui en le fusillant du regard. Pourquoi c'était elle qui le priait de lui accorder ce qu'elle désirait, alors que c'était toujours l'inverse avec tout les autres ?

- Alors c'est bien.

Le Valet se détourna pour boire son café, et Cassiopée s'approcha pour lui dire entre ses dents serrées:

- Enlève ce masque.

- Mmh ? 

- Enlève ce PUTAIN de masque !

- Non.

- ENLÈVE LE ! hurla Cassiopée, le visage rougi de colère. 

- Je ne peux pas.

- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas, Angelo ?! cracha Cassiopée avec effronterie, tendant la main pour lui arracher d'un coup sec.

Une claque partit, tellement rapide et incongrue que Cassiopée eut les yeux gros comme des soucoupes et se tint la joue, rougie par le coup. Le Valet ne l'avait même pas laissé toucher sa gaine de métal qu'elle avait été repoussée d'une façon qui lui brisa le coeur. 

- Ne m'appelle pas comme ça, dit Ange d'une voix soudain humaine, pleine de rancoeur. Je te l'ai déjà dit !

Il la prit par la chemise et la fit reculer, trébuchante, vers la salle de bain. Cassiopée hoqueta lorsqu'il ferma la porte derrière elle. Le bruit du claquement lui fit l'effet d'une deuxième claque. Pourtant, la première n'avait pas été forte, non pas dans le but de faire mal mais de l'avertir qu'il ne fallait pas jouer avec lui.

Cassiopée se rendit compte qu'elle était seule dans cette pièce que le Valet venait de refermer, et s'effondra en sanglots sur le sol comme une poupée de chiffons qu'on aurait laissé s'écrouler sur elle même. Une main sur la porte, elle pleura longtemps comme une enfant. Toute la déception de ne pas l'avoir eu dans son lit ce matin, de s'être sentie abandonnée, rejetée, venait se mêler ici à la honte de s'être emportée, à la douleur d'avoir mis le Valet en colère, à la tristesse d'être mise ainsi en quarantaine. 

Après une quinzaine de minutes où elle ne fit que pleurer bruyamment et abondamment, elle se releva et dit d'une voix penaude, le visage marqué par ses larmes et sa morve:

- Ange...

- Oui, répondit une voix derrière la porte.

Il devait y être adossé depuis longtemps, elle posa une main sur l'embrasure et murmura:

- Je me suis calmée.

L'étrange impression de calme dans son esprit résonna avec l'ouverture de la pièce par le Valet.

- Cassiopée.

- Je suis vraiment désolée.

Elle le regarda en face en disant cela, visant le léger enfoncement à la place des yeux dans le masque. Il hocha la tête.

- Ferme les yeux.

Elle s'exécuta et sentit qu'on passait avec douceur un mouchoir sur ses joues trempées de larmes et sous son nez humide. Elle respira profondément, et entendit le bruit métallique signifiant que le Valet avait enlevé son masque. Il n'était même pas question de trahir sa confiance, elle ne pensa pas une seule fois à ouvrir les yeux.

- J'ai passé une mauvaise journée... Déjà, j'étais triste de ne pas te voir ce matin.

La douce voix du Valet lui apparut plus proche, leurs visages déjà presque collés. La rousse avait enroulé ses mains gantées autour de sa taille.

- Oh...

- Et je me suis faite engueuler par Pandy et Morgane. Elles m'ont dit que je suis égoïste et que je pourrais plus penser à elles. 

Elle renifla bruyamment, et sentit qu'on lui embrassait le nez. Elle adorait la pulpe de ses lèvres, bien qu'étonnamment féminines et relevées. 

- Tu penses que je suis égoïste, Ange ? 

- Je ne sais pas. 

Angelina l'embrassa avec douceur, sentant le visage de Cassiopée se détendre sur le sien.

- L'altruisme, ça s'apprend. Tu as juste besoin qu'on t'aide à apprendre.

Cassiopée eut un nouveau reniflement et une larme fugace tomba de son oeil, rattrapé par les doigts bienveillants de Ange. 

- Et tu sais... Enfin je suis un peu timide. Je suis désolé de ne pas faire correctement les choses. Je suis gênée de parler des choses qu'on a pu faire...

- Je sais très bien que tu es nul, dit la blonde avec un petit sourire triste. 

- Merci.

- Toujours pas, dit Cassiopée en posant sa main sur son visage.

- "C'est très mal, Cassiopée. Embrassons-nous pour prouver à quel point je suis victimisée."

Cassiopée éclata de rire et l'embrassa longuement, amoureusement:

- C'est exactement ce que je t'aurais fait dire.

- J'aime ton parfum.

- Arrête, je suis flattée, dit Cassiopée en riant légèrement.

- Tu es toute rouge, déclara Angelina, un peu surprise. C'est bizarre.

- T'as jamais vu quelqu'un rougir ? s'amusa la blonde, les yeux toujours fermés. 

- Pas vraiment. Je ne sais pas très bien ce que c'est, en fait.

- C'est quand tu es flatté... Et un peu embarrassé, mais content quand même, et très attiré par quelqu'un.

- C'est compliqué, dit donc.

- Pour toi, forcément ! Les mecs ont deux neurones...

Angelina fit la grimace et recula légèrement. Elle décida de revenir au premier sujet de la conversation pour dire d'un ton sérieux et légèrement moralisateur:

- D'accord... Tu ne refais pas ça.

- Promis, dit Cassiopée avec une petite voix tremblante.

- Tu me fais des airs de chiens battus, dit le Valet en haussant un sourcil, un sourire en coin.

- Nooonnnn...? dit Cassiopée avec un grand sourire.

- Vue.

- Haha !

 ✺

Azur poussa un hurlement de rage lorsqu'il réussit enfin à ériger l'étrange pantin. Il tenait à peine sur le bout de bois qu'il avait planté profondément dans le sol à l'aide de ses petits bras. Les vêtements du cadavre voletaient dans tout les sens, le garçon avait réussi ce qu'il voulait faire.

Il leva le poing en hurlant comme un sauvage. Un sentiment d'allégresse le prit, mais il se remit bien vite: il devait avancer. 

Sortant sa dague de son sac, il se posta devant le cadavre qui tenait debout. Au travers de sa bouche béante et de ses yeux aveuglés par la mort, on voyait sa terreur encore fraiche. Le pic sur lequel Azur l'avait empalé ressortait par sa poitrine, faisant couler un sang ocre, tourbillonnant, impur. 

Mais le spectacle ne l'émouvait pas, on aurait simplement dit un épouvantail un peu macabre. Azur avait été habitué à pire, et ne s'attarda pas sur les moucherons qui se précipitaient sur eux, ni les yeux encore pleins de larmes de sa victime désormais morte. C'était chacun pour sa peau, non ?

Il plongea ses doigts dans son sang et fut pris pour la première fois d'une once de dégout. Le bruit, l'odeur... Il ne fallait pas y penser. Ressortant ses doigts pleins de liquide visqueux, il traça des lettres sur le torse du tribut.

"CAPITOLE"

- HAHAHA ! hurla-t-il dans le silence pesant de la clairière. ESSAYEZ SEULEMENT DE M'AVOIR !

Il essuya ses doigts dans l'herbe, faisant soudain silence. Il regarda le ciel avec crainte. Ce qu'il venait d'écrire... Il savait qu'il se condamnait. À 13 ans seulement, il venait de faire le plus grand affront jamais connu depuis la mort de Katniss Everdeen.

Un bruit de pas précipités le fit tourner la tête. Il reconnaissait la voix de Salomé et se précipita vers elle. 

- Salomé ! Youhou !

Euphorique, il se jeta sur elle avant de voir qu'elle tenait par la main une jeune femme qui semblait être recroquevillée sur elle-même, le regard hasardeux dans le petit matin qui se profilait.

- On a... Salomé était à court de souffle. On a été surprises par le brouillard. 

- Zut !

- Il fait le tour de la Corne d'Abondance mais... Si on... Reste ici, il ne fera que le tour. Il est programmé... Pour.

- Je me souviens des cours de Pandora, approuva Azur.

Salomé soutint la fille qui menaçait de s'effondrer.

- Tu as fait une alliance ? 

- Elle dormait... Le temps de partir elle a respiré beaucoup de vapeurs.

L'air inquiet de Salomé, le sang sur son nez rougi et son air exténué ne rassura pas le blondinet qui hocha seulement la tête.

- J'ai... On a... Laissé... Dan... toussa Gladys, l'air affolée.

- Tu veux y retourner ? dit Azur en montrant l'orée de la forêt, complètement brumeuse. T'es suicidaire ou quoi ?

Son ton dur ne fit pas réagir la jeune fille qui respirait fort et vite, hyperventilait. La vapeur toxique semblait l'avoir prise de court et elle avait les jambes qui tremblait. 

- Tu as dormi, Azur ? 

- Non. Je ne savais pas où tu étais, dit il à Salomé. J'ai aménagé un petit endroit où faire du feu. De toute façon, on s'en fout de se faire repérer ou pas, les tributs reviendront forcément par ici pour chercher des provisions. 

- On en a ? interrogea Salomé d'une voix inquiète et moins grossière qu'à son habitude.

- Pas mal. Allez vous reposer, je prend le premier quart. Fais en sorte qu'elle meure sans nous planter d'abord, hein, parce que cette fille n'a certainement pas ma confiance.

- Moi non plus, ne t'inquiètes pas. On l'interrogera demain, dit Salomé d'une voix grave.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro